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Cas@d€i - Page 10

  • Jusqu'à la fin des temps

    Brian Greene nous propose dans cet ouvrage érudit mais accessible un long voyage des premiers instants qui ont suivi le big bang , la création de l'univers, jusqu'à la fin du monde, la fin de notre univers.

    Brian Greene est professeur de mathématiques et de physique à l'Université Columbia de New-York. Il est un des pères de la théorie des cordes, théorie qui veut unifier la physique classique et la mécanique quantique et qu'il a essayé de présenter pour les non initiés dans son ouvrage "l'Univers élégant".

    Depuis le Big bang, il s'est écoulé 13,8 milliards d'années. Pour donner une idée de l'ampleur du temps qu'il considère Brian Green fait l'analogie suivante:  la chronologie cosmique s'étend sur toute la hauteur de l'Empire State Building, 110 étages. Mais chaque étage représente une durée dix fois plus longue que l'étage présent. Le premier étage dure dix ans, le deuxième 111 ans, le troisième un millénaire etc. actuellement, au temps présent nous sommes au dixième étage, quelques marche après.

    Une approche scientifique, avec de la physique, de la mécanique quantique, de la chimie, de la biologie, de la philosophie, de l'anticipation.

    Et la réponse à la question pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien? Pourquoi la vie est-t-elle arrivée sur notre planète. Réponse : les chances, la probabilité, d'apparition de la vie étaient extrêmement faibles mais sur un temps très long un évènement d'une probabilité très faible, infime finit toujours par arriver.

    Nous sommes le fruit du hasard. De la loi de la gravité et de la loi de l'entropie qui veut que tout système organisé tende à se désorganiser. Une chemise repassé finit froissée, les étoiles meurent après avoir épuisé leurs réserves d'hydrogène, nous mêmes, être humain, assemblage de particules bien ordonnées finissont pas mourir du fait du dysfonctionnement de tel ou tel organe coeur, cancer...

    L'univers, en perpétuelle expansion, finira aussi lorsqu'il atteindra le 110 étage, par ressembler à un nuage de particules désordonnées, dans un espace froid et stérile. Plus d'étoiles, de galaxies, de planètes de trous noirs, l'espèce humaine aura elle disparue depuis longtemps. D'autres formes de vie plus adaptées à des environnements différents seront peut-être apparues entre temps. Qu'importe, l'essentiel est d'admettre qu'il n'y a pas de grand dessein à découvrir et qu'il nous appartient simplement  de comprendre ce que nous sommes et en quoi l'univers nous a permis d'exister.

  • Ni tout à fait le même ni tout à fait un autre

    Il est vivant !

    la programmation : https://www.jazzinmarciac.com/programmation-par-date

  • Le malheur d'avoir de l'esprit

    Malheur à celui qui a raison contre tous, Malheur à l'anticonformiste!

    Dans cette pièce en vers d'Alexandre Griboîedov (1794-1829), Tchasky, qui n'est autre que le double autobiographique de l'auteur, revient à Moscou après trois années passées à l'étranger dans de lointaines provinces. Il n'est pas attendu et il retrouve la jeune femme dont il était épris avant de partir, Sophie, dont le père est l'archétype de la vieille noblesse russe, une noblesse carriériste, corrompue, veule, amorale.

    Le père de Sophie, Famoussov,  ne compte pas du tout favoriser les projets de Tchasky, son secrétaire particulier a sa préférence et Sophie se prête à cette stratégie sans se rendre compte que l'intéressé lui préfére la soubrette, Lise.

    Tchasky dans cette société mondaine où tout le monde se regarde,  se rend des services, essaie de dépasser d'un cheveu le statut de son voisin, recommande ses proches, se targue, lui, de dire la vérité, de dénoncer la veulerie, les comploteurs, les décembristes qui font des révolutions de salon  mais pour qui ce n'est jamais le moment de passer à l'action.

    Cette pièce fut interdite bien entendu, trop corrosive et son auteur n'en vit pas la mise en scène officielle de son vivant.

    En effet Alexandre Griboîedov, lui-même issu d'une noblesse peu argentée mais qui "comptait ses aieux" vécut une jeunesse assez tapageuse, s'engagea dans l'armée, pour servir puis démissionna pour occuper grâce à des protections, une sinécure comme traducteur aux Affaires étrangères. il fréquenta le salons littéraire, sans pour autant être dupe de cette vie pleine de vanités.

    A la suite d'un duel qui tourna mal, il s'engagea dans la carrière diplomatique en Perse. Puis le complot des décembristes dont il ne faisait pas partie mais dont il connaissait plusieurs membres  le conduisit à être incarcéré un moment avant d'être blanchi. Il retourna en Perse pour négocier la rapatriement de prisonniers russes et trouva la mort à Téhéran à la suite d'une émeute à l'Ambassade de Russie au cours de laquelle une foule vengeresse massacra tous les russes présents. Il avait 36 ans

  • Ohio

    Fresque terrifiante des Etats-Unis du début de ce siècle. Cela se passe dans l'Ohio, on l'aura deviné et les portraits entrecroisés de quatre trentenaire qui ont été au lycée ensemble dans la petite ville de New Cannaan sont terrifiant en ce qu'ils décrivent les ravages causés par la désindustrialisation qu'a connue la Rust Belt, la ceinture rouillée, les guerres en Irak et en Afghanistan, et puis la drogue, l'alcool, la sexualité débridée, les viols.

    Il y a Bill Ashcraft, un ancien activiste humanitaire qui est devenu toxicomane et qui ne sait plus où il est mais qui doit trouver le fric nécessaire à ses addictions, Stacey Moore, lesbienne assumée, qui a perdu sa petite amie disparue on ne sait où et qui règle ses comptes avec son frère évangéliste, Dan Eaton, vétéran d'Irak qui vit avec ses fantômes, ses camarades disparus et qui peine à retrouver son amour de jeunesse avec son oeil en verre et Tina Ross, bien déterminée à se venger du viol collectif dont elle a été victime lorsqu'elle était au lycée. 

    C'est violent, cru, à vous faire désespérer de l'Amérique, c'est peut être aussi notre avenir.

  • Michel Yourievitch Lermontov

    Il est beau dans son uniforme et il n'a pas eu le temps de vieillir! 1814 - 1841!

    Pourquoi lire Lermontov? Pour se convaincre que la Russie ne change pas au moment où Navalny est incarcéré après avoir fait l'objet d'une tentative d'empoisonnement.

    Fils d'un petit gentilhomme de lointaine origine écossaise, Lermontov perd sa mère à trois ans, son père à dix sept, il est élevé par sa grand-mère à Moscou puis à Petersbourg. Il est fasciné par les poètes russes et particulièrement par Pouchkine mais un peu par hasard il choisit la carrière militaire et entre à l'école des officiers des hussards de la Garde. Il mène alors une vie de salon à Petersbourg qui lui inspirera La princesse Ligovskoi, et lui permettra d'amorcer sa critique  de la vie sociale russe. Mais ce roman est inachevé car à la mort de Pouchkine, Lermontov publie un poème, qu'il adresse à :

    Vous bourreaux du Génie et de de la Liberté

    un poème vengeur qui s'achève par ses mots :

    De tout votre sang vil vous ne le laverez pas

    Le sang de juste du poète.

    Il est exilé en conséquence à plusieurs reprises dans le Caucase puis exclu définitivement de la Garde et exposé aux combats. Il y compose son oeuvre la plus achevée Un héros de notre temps, avec ses trois récits Belle, Un fataliste et Taman. Son héros Pietchorine, qui était un cynique égoïste dans La princesse Ligovskoi devient ici le représentant d'une génération qui aurait voulu être héroïque mais qui condamnée à l'inaction à la suite de répression contre les décembristes se replie sur elle-même et cultive un fatalisme sans espoir.

    Lermontov dont plusieurs ouvrages comme Le démon seront censurés et interdit à la publication va mourir lors d'un duel que d'aucuns considèrent comme un assassinat déguisé.

    La proscription de cet écrivain annonce la suite, le goulag soviétique, la circulation clandestine des œuvres de l'esprit, les samizdat...

    La Russie a un côté éternel décevant.

  • Le dernier des mohicans

    La première édition de ce roman est parue en 1826, il y a presque deux siècles. Et on le lit encore aujourd'hui avec plaisir! l'un des héros est "Bas de cuir" un personnage qualifié par Balzac d'hermaphrodite moral né de l'état sauvage et de la civilisation; demi-civilisé et demi indien, très attachant. Bas de cuir se retrouve dans quatre autres romans de James Fenimore Cooper moins connus comme La Prairie et Les Pionniers.

     

    L'action se situe en 1757 lorsque la guerre franco-anglaise fait rage pour la conquête du nouveau monde. Le Maréchal français Montcalm remonte le lac Champlain avec ses soldats pour prendre le fort  William Henry tenu par le colonel Munro. Les deux filles de ce dernier, Alice et Cora accompagnées par le major anglais Duncan Heyward, font route pour le rejoindre. Elles rencontrent en chemin un chasseur blanc, Nathaniel Bumppo, le fameux "Bas de cuir", alias pour les indiens Oeil de faucon connu aussi sour le nom de l'éclaireur, de guide, de chercheur de sentiers, de tueur de cerfs, de longue carabine ainsi que deux indiens Changachgook et son fils Incas, le dernier des mohicans.

    S'ensuit un long roman d'aventures, plein d'embûches, dont chaque court chapitre se termine par un rebondissement qui incite immédiatement à lire le suivant. On y découvre, la civilisation des indiens assez bien documentée, réaliste, la lutte entre le bien et le mal, entre la civilisation et la barbarie, mais qui pose, une fois la lecture terminée la question de savoir qui sont sont les barbares et qui sont les civilisés, le monde n'set pas blanc ou noir, la ligne de partage passe au milieu des populations.

  • Platon a rendez-vous avec Darwin

    Dans cet essai brillant, Vincent le Biez, ingénieur des mines de 35 ans, fonctionnaire à Bercy esquisse des analogies entre les sciences philosophiques et politiques et les sciences naturelles et sociales, physique classique, physique quantique, biologie, génétique, théorie des jeux...Il convoque les plus grands philosophes et scientifiques : Platon, Darwin, Xavier Bichat et Thomas Hobbes, Richard Dawkins et Jean-Jacques Rousseau, Rudolf Clausius et Henri Bergson, Sadi Carnot et Hannah Arendt, Geoffrey West et Ivan Illich, Ludwig von Bertalanffy et Friedrich Hayek, Ernst Ising et Alexis de Tocqueville et enfin Ilya Prigogine et charles Percy Snow.

    C'est tout simplement fascinant, bien entendu cela n'apporte pas de solutions immédiates à nos problèmes contemporains mais tout de même des pistes sérieuses et des repères pour éviter les écueils périlleux qui nous guettent.

  • L'ami arménien

    Dans ce roman , Andreï Makine exhume un vieux souvenir d'enfance. Son amitié à quinze ans avec Vardan, un ado du même âge arménien, venue vivre dans un village de Sibérie à proximité de la prison où sont incarcérés des arméniens de leur famille condamnés pour subversion antisoviétique.

    Vardan est un enfant malingre mais très intelligent et donc victime de harcèlement de la part de ses camarades de collège qui le prennent comme bouc émissaire. Andreï va le protéger et faire ainsi connaissance de cette petite communauté qui habite des masures au bout du monde. Il y  là, Sarven, un vieux sage, un close qui protège la communauté,  la mère Chamiram, qui devine tout, soigne, calme, Gulpizar la jeune femme dont le mari est enfermé en prison auquel elle rend visite chaque jour, en attente de condamnation, Ronine un professeur russe de mathématique, seul, manchot, il a combattu pour le socialisme...

    Makine met un peu de tout dans ce roman, le génocide arménien, la guerre entre arméniens et azeris, la recherche d'identité, des origines, peut être un peu trop, mais c'est bien écrit, très bien écrit même et on se laisse prendre et on rêve d'aller nous aussi contempler un jour le mont Ararat.

  • Le bateau de Palmyre

    J'ai découvert ce livre en écoutant Maurice Sartre dans Le cours de l'histoire sur France Culture, l'émission de Xavier Mauduit du lundi au vendredi de 9 heures à dix heures.

    Professeur émérite, il est spécialiste du Proche-Orient antique, de l'hellénisme... il  a vécu à Beyrouth.

    Chacun des 15 chapitres part d'une citation retrouvée sur une stèle, une tombe. L'épicentre du parcours est la Mésopotamie ou le Proche-Orient et nous emmène en Ethiopie (l'Afrique d'aujourd'hui), en Baltique, en Inde,... et pour finir en Chine.

    Sartre défend l'idée sans doute juste qu'il n'est pas question à cette époque de parler de mondialisation comme on l'entend aujourd'hui. Pour les anciens, il y avait cinq mondes, bien différends, deux périphériques mal connus, celui des steppes qui va de la Scandinavie à la Sibérie, d'où viendront les barbares, le monde subsaharien, mystérieux, même s'il est probable que quelques audacieux en ont fait le tour dès l'antiquité, et puis les trois empires, le monde méditerranéen, le mondé de l'océan indien et le monde chinois.

    Tous ces mondes se connaissent , échangent un peu, il y a des zones de contacts, des frictions, mais dans l'ensemble les échanges restent l'exception, le monde de l'océan indien servant de trait d'union entre les deux autres car finalement peu de grecs connaissent la Chine.

    Dans certains écrits, on pressent l'existence d'un autre continent, ainsi Hipparque de Rhodes avait remarqué que les marées n'étaient pas les mêmes sur les côtes espagnoles et les Indes orientales...

    Alors pourquoi Le bateau de Palmyre puisque Palmyre n'a rien d'un port maritime. Parceque les caravaniers de Palmyre avaient déjà inventé le transport multimodal, chameau sur le territoire aujourd'hui syrien puis, fluvial sur le Tigre ou l'Euphrate avant de rejoindre le Golfe arabo-persique où ils possédaient des bateaux...

  • Arts et Culture Paris et sa banlieue

    Une idée et un travail remarquable de Lucas Destem (instagram : @lucasDestrem) : donner des noms de lieux culturels à toutes les stations du métro parisien et c'est très bien fait! Excellent voyage!