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Cas@d€i - Page 56

  • Mon traitre

    Il ne reste que trois jours, je m'y prends trop tard mais c'est tellement formidable. Emmanuel Meirieu et Loïc Varraut ont adapté deux romans de 300 pages de Sorj Chalandon : Mon traitre et Retour à Killybergs. en une heure et dix minutes. C'est aux Bouffes du Nord, à Paris. Ce n'est pas du théatre, c'est un texte dit par trois acteurs : l'ami trahi, le fils du traitre et le traitre. chacun sa vérité. le traitre a été militant de l'IRA et agent au service de la couronne britannique, l'ami était journaliste, correspondant en Irlande. C'est tiré d'une histoire vraie, celle d'une trahison. Le texte est magnifiquement interprété. Du bel ouvrage. Très dense!

  • Lever de soleil

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    Lever de soleil sur la Garonne Quai des chartrons à Bordeaux la semaine dernière. Et ce n'est pas une photo en noir et blanc!

  • Conjurer la peur

    peur.jpgVoilà un beau livre, des illustrations magnifiques et un beau texte, savant, de Patrick Boucheron, entièremeent consacré à la salle de la paix du palais communal de Sienne.

    Dans cette salle, Ambroglio Lorenzetti a peint sur trois murs en 1338 une fresque connue aujourd"hui sous le nom de fresque du bon gouvernement.

    Autrefois on l'appelait la fresque de la guerre et de la paix.

    Patrick Boucheron nous tient par la main et nous montre tout ce qu'il y a à voir et qu'on ne voit pas.

    Il est dans la ligne de feu Daniel Arasse, autre spécialiste de la peinture de la Renaissance, qui avait publié l'inoubliable "On n'y voit rien".

    On se promène en Toscane, on découvre la lutte des cités contre les seigneuries, des guelfes contre les gibelins, on se raccroche aux philosophes grecs et romains, on se perd entre les différentes exégèses de cette fresque et c'est un ravissement de tous les instants.

  • Mandela au Quai d'orsay

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    Samedi 7 décembre pendant le sommet africian à Paris

  • PISA

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    Au vu des résultats de l'enquête PISA de l'OCDE sur les compétences des élèves de quinze ans en mathématiques, il semble que la France s'éloigne à grands pas de la devise inscrite au fronton de l'ancienne Ecole polytechnique sur la Montagne Saint Geneviève, à Paris aujourd'hui siège du Ministère de L’Enseignement supérieur et de la Recherche...

  • Une histoire du monde en douze cartes

    brotton.jpgLa Géographie de Ptolémée (Grèce - 150 ap JC), Le divertissement d'Al Idrisi (Sicile - 1154), la Mappa Mundi d'Hereford (Angleterre vers 1300), la carte du Monde de Kangnido (Corée -1402), le planisphèse de Martin Waldseemüller (Vosges - 1507), la carte universelle de Diego Ribeiro (Séville -1529), La projection de Gérard Mercator (Duisburg - 1569), L'Atlas Maior de Joan Blaeu (Anvers - 1662), la carte de France des quatre Cassini (Observatoire de Paris -1793), La géopolitique, pivot géographique de l'histoire d'Halford Mackinder (Londres -1904), La projection de Arno Peters (RFA -1973) et enfin Google Earth (Silicon Valley - 2012).

    Il y dans cette histoire du monde de Jerry Brotton, un spécialiste de la Renaissance, une treizième carte, la première, une carte babylonienne du monde qui date de 600 ans avant JC environ trouvée à Sippar au sud de l'Irak actuel.

    Plusieurs siècles de tentatives pour représenter le monde tel qu'il est vraiment sans y parvenir car c'est tout simplement impossible.

    Un voyage réjouissant qui suit on l'aura remarqué les villes monde mises en évidence par Fernand Braudel

  • Modernités plurielles de 1905 à 1970

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    Vous avez reconnu l'endroit? Le Centre Pompidou nous offre jusqu'au 25 janvier 2014 un panorama de l'art moderne de 1905 à 1970. Expressionnisme, cubisme, surréalisme, tout ce que l'on connait, mais aussi des œuvres des cinq continents, des œuvres méconnues, plus de mille œuvres, une promenade dans le XX° siècle, agréable, presque sereine, malgré la dureté de l'histoire, parce que familière.

    http://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R-e4f9dd1dbc5c741ba45e16e232255afd&param.idSource=FR_E-a5eeb07afd4c35aefcff88d6e735f86

  • Heimat I et II

    HEIMAT+1+CHRONIQUE+D'UN+REVE.JPGChronique d'un rêve et l'exode. Deux films en noir et blanc d'Edgar Reitz (82 ans!) sortis en octobre dernier. Ils ne sont pas dans les dix premiers du box office, on en parle déjà plus et pourtant ce sont des films admirables.

    Ils constituent en quelque sorte un prologue de 4 heures à la chronique mythique de plus de cinquante deux heures diffusée sous forme de feuilletons dans les années 80 et 90 . La chronique d'un village rural allemand de la Rhénanie depuis 1919 jusqu'en 2000. Un village imaginaire du Hunsrück, c'est là que se situe le Heimat, le pays, la patrie, l'endroit d'où l'on vient...

    Le prologue actuellement dans les salles se situe en 1842. C'est la famine. Le féodalisme, les débuts de la  machine à vapeur.

    Le message de ce film est universel : l'aspiration à la liberté, au départ, l'amour, l'amour filial, l'amour maternel, l'amour tout court, la jalousie, la séparation; l'exil, la désespérance, la mort, omniprésente, l'honneur, l'injustice. C'est bouleversant. L'espoir toujours!

    Le film rappelle que l'Allemagne n'a pas toujours été riche, qu'elle a été un pays d'émigration.

    Et puis c'est un vrai plaisir, trop rare, que de voir un film en version originale, en allemand.

    On peut compléter les films en écoutant Edgar Reitz dans un entretien avec Laure Adler : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4704042

  • Yersin

    yersin.jpgQui connait aujourd'hui Alexandre Yersin (1863 - 1943). Il est pourtant d'une brulante actualité. Dans son repaire de Nha Trang, en Indochine, vers la fin de sa vie, il avait l'idée de prévoir les orages et les typhons car là-bas les pêcheurs disparaissent dans des tornades soudaines.

    "Je fais monter des cerfs volants pour pratiquer des sondages météorologiques". Avec des câbles d'acier, des treuils et des cabestans.

    Alexandre Yersin n'est pas parvenu à ses fins, cette fois, et les typhons continuent aujourd'hui de dévaster le sud est asiatique, Vietnam et Philippines.

    Une idée toutes les cinq minutes et le souci d'expérimenter, toujours!

    Alexandre Yersin a vaincu la peste et le choléra, il a été explorateur, marin, producteur de caoutchouc,  roi du quinquina, s'il avait déposé un brevet il serait considéré comme l'inventeur du coca cola. Un des premiers à posséder une automobile en Asie, aviateur...l Il était en contact avec Michelin, Lumière, Doumer...

    Bref  un des membres de la bande des pastoriens  comme Roux, Calmette,  Céline, qui nettoya le monde de ses microbes, prête à se précipiter sur la première épidémie, en concurrence avec l'allemand Koch, l'homme du bacille. C'est une vie dangereuse, lèpre, diphtérie, tétanos, paludisme, typhus, peste, choléra, rage. On peut y laisser la peau.

    Patrick Deville nous enchante réellement avec ce livre, ce personnage aujourd’hui oublié qui  "comme nous tous a cherché à faire de sa vie une belle et harmonieuse composition. Sauf que lui, il y est parvenu."

  • Artistes de la carte

    artistes carte.jpgJ'ai toujours aimé les cartes. Cela fait rêver, donne envie d'aller voir. Avec ce beau livre, on découvre le métier de cartographe et son évolution du XV° au XXI° siècle.

    C'est un livre savant écrit par des spécialistes du département des cartes de la Bibliothèque Nationale de France et des universitaires. Les illustrations au nombre d'une centaine sont de la meilleure qualité : cartes anciennes, brouillons de géographes, carnets d'explorateurs...

    Au début, il y a les géographes de cabinet, des érudits qui dessinent des cartes en s'appuyant sur une énorme documentation et un réseau de correspondant mais sans jamais aller arpenter le terrain, qui "n'ont jamais rien vu d'autre du monde que les araignées en leurs chambres et études" (André Thevet en 1575). Condorcet dira  que Jean-Baptiste d'Anville, cartographe à l'Académie des Sciences, "savait très peu de géométrie et encore moins d'astronomie".

    A ces cartographes de cabinet succèdent des spécialistes pour cartographier la mer, les côtes, le territoire, les champs de bataille. La cartographie a toujours été proche du pouvoir, la publication des cartes interdite.

    Aujourd'hui les relevés par satellites ont bouleversé le métier mais il faut toujours des cartographes pour compléter les fonds de carte avec des informations que l'on ne trouve que sur le terrain et pour les illustrer à des fins de communication ou pédagogiques.

    Il faut toujours avoir une âme d'artiste pour dessiner des cartes.