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Cas@d€i - Page 57

  • Petit traité sur l'immensité du monde

    cvt_Petit-traite-sur-limmensite-du-monde_2634.jpegÉloge du voyage, à pied bien sûr, mais aussi en moto, à cheval, si possible dans des endroits perdus, si possible seul, à la rencontre des autres.

    Éloge de l'effort physique, de la dépense d'énergie.

    Éloge des femmes dont la condition dans de trop nombreux pays est une honte pour l'humanité.

    Éloge de l'autonomie.

    Éloge des nuits passées dans les arbres, l'endroit le plus sûr pour se reconstituer.

    Éloge de l'ascension des cathédrales.

    Éloge des cabanes bien sûr.

    Ce livre de Sylvain Tesson, l'auteur de "Dans les forêt de Sibérie" est aussi un petit manuel de philosophie pour survivre dans l'espace mondialisé et prendre conscience de l'importance de la nature et de notre environnement.

    Difficile sans doute à mettre en pratique car il y faut la vitalité d'un jeune homme mais au moins cela fait rêver.

     

  • La Réunion de Roger Vailland

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    Roger Vailland (1907-1965) était romancier mais aussi grand Reporter. Ce petit livre qui vient juste d'être réédité par les éditions du sonneur a été publié pour la première fois en 1964. Il reprend pour l'essentiel une série de reportages publiés par Le Figaro après un voyage de Roger Vailland en Indonésie avec un séjour de trois mois à La Réunion. Voyage effectué en bateau, en 1958, au moment du putsch des généraux d'Alger puis de l'arrivée du Général de Gaulle au pouvoir. Il est loin de l'évènement et il n'y a pas twitter...

    Lire ce livre aujourd'hui c'est se rendre compte que Vailland ne s'est pas trompé sur le diagnostic. Il nous rappelle d'abord l'histoire du peuplement de l'Ile, il y a trois à quatre siècles, puis celle de la destruction progressive de la biodiversité, faune et flore, de l'esclavage puis de son abolition, des différentes migrations.

    A l'époque, il y a 500 000 habitants et déjà la pression démographique est préoccupante. L'ile compte aujourd'hui pas loin de 900 000 habitants, la monoculture de la canne à sucre. Rien n'a changé, Comment dessiner un avenir? Qu'implique l'insularité pour le développement?

    Un livre bien riche et prémonitoire.

    La Réunion j'y vais la semaine prochaine!

  • La Renaissance et le rêve

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    Belle exposition à Paris au Musée du Lluxmbourg sur le rêve, les songes, les cauchemars exprimées en peinture à la Renaissance avec à l'appui quelques citations :

    Etranger, les songes sont impénétrables, difficiles à expliquer et ils n'accordent pas aux humains tout ce qu'ils leur promettent. Homère.

    La Foule tient à nommer Nuit ce soleil qui résiste à son entendement. Michel-Ange.

    Lorsque le corps est dompté, assoupi et à moitié vif seulement, l'âme voit beaucoup plus clairement. Symphorien Champier.

    J'ai songé tant et plus mais je n'y entends note. Rabelais.

    Nous dormons veillants et dormants veillons . Montaigne.

    http://www.museeduluxembourg.fr/fr/expositions/p_exposition-20/

  • Académie de musique

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    Dimanche dernier retour de l'Académie de musique à l'Auditorium Cziffra de La Chaise-Dieu. La classe de musique animée pendant trois jours par Delphine Collot et Robert Expert. 4 professeurs de chant et piano et 18 artistes, 5 pianistes et 13 chanteurs.

    Au programme des mélodies pour piano de Wolf, Poulenc, Saint-Saens, Purcell, Schubert, Rachmaninov, Mahler, Strauss, Berlioz, Duparc, Hahn...

    Les artistes occupent les premiers rangs, ils ont mis leurs beaux costumes, on les a vus en jeans la veille lors des auditions, le public est à l'arrière.

    Chacun son tour, le couple pianiste et chanteur monte sur scène, une brève présentation de l’œuvre (un poème d'amour que j'aurai bien aimé recevoir... par exemple), certains sont très à l'aise, d'autres un peu encombrés de leur corps, que faire des bras, les tenir raides, bouger un peu les mains? Concentration et puis le miracle s'accomplit, la voix s'élève, le piano retentit, le spectateur ne comprend pas toujours bien les paroles mais il se laisse emporter par la beauté de la musique et du chant.

    Le WE prochain, du 25 au 27 octobre nouvelle session de l'Académie de musique avec le choeur d'Auvergne et Nicole Corti, concert le dimanche à 17h à l'Auditorium Cziffra.

  • Travaux casadéens

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    Vue inhabituelle de la façade de l'abbatiale de La Chaise-Dieu. les travaux de rénovation concernent désormais la maison du cardinal, l'escalier qui mène au cloître, les locaux de l'office du tourisme. De nuit c'est presque beau. Quel sera l'usage de ces locaux rénovés, quel sera l'accès au cloître, c'est encore bien imprécis.

  • La lettre écarlate

    couv36030583.jpgJe n'aime pas trop M le magazine hebdomadaire du journal Le Monde, trop de futilités, mais il y a des pépites. Par exemple dans le numéro du 21 septembre il y avait Le Boston de Patricia Reznikov, écrivain franco-américaine qui déclarait tenir La Lettre écarlate pour rien de moins qu'un des plus grands romans jamais écrits.

    Avec ce beau roman, on effectue une plongée dans le XVII°siècle américain, dans ce qui allait devenir Boston, grâce à un auteur du XIX°, Nathaniel Hawthorne (1804-1864) qui le publia en 1850.

    C'était son premier roman, à 49 ans, il avait été antérieurement inspecteur des douanes et était un descendant d'un des juges des sorcières de Salem. Il est rattaché à l'école de la petite ville de Concord à 30 km de Boston (Thoreau et Emerson).

    La lettre écarlate est l'histoire romancée (le prologue en explique les fondements historiques) d'un adultère et de ses suites forcément funestes dans la société puritaine de l'époque.

    Hester Prynne, jeune et jolie femme, éloignée de son vieux mari resté en Angleterre, met au monde une petite fille, Pearl. Le père, inconnu aux yeux de toute la communauté, n'est autre qu'un jeune pasteur brillant mais en fait faible, Arthur Dimmesdale, qui fait l'admiration de la société de Boston. Cette société de puritains qui voit dans l'adultère rien de moins que l'action du Démon va condamner Hester à porter à vie sur sa poitrine la lettre A, en rouge,  comme Adultère, afin de l'isoler de la société. Son vieux mari Chillingworth va revenir incognito, sauf d'Hester, bien décidé à identifier le père et à s'en venger.

    Il y a plusieurs lectures de ce livre :  découvrir la société américaine à ses débuts, la lutte entre le bien et le mal, la nécessité d'expier ces péchés, les voies de la rédemption, l'équilibre entre punition et tolérance, l'opposition entre le nouveau et l'ancien monde, le passé et le futur et il y a des résonances contemporaines sur la situation des femmes, la bonne conscience des hommes, l’hypocrisie de la société. Et en plus c'est écrit dans une langue admirable.


  • Sophonisbe

    sophonisbe1.JPGJ'ai découvert Sophonisbe samedi dernier en me rendant au TNBA (Théatre National Bordeaux Aquitaine). Vous pouvez encore faire sa connaissance mercredi 9 et vendredi 11 octobre prochain au même endroit. C'est une très jeune femme, ravissante, qui vécut de -235 à -203 av JC. Elle était reine de Numidie, royaume berbère puis province ou colonie romaine, sise sur le littoral d'Afrique du nord...

    On redécouvre aujourd'hui la belle Sophonisbe grâce à Pierre Corneille qui en fit une tragédie en alexandrins en 1663 et à la mise en scène très sobre qu'en propoe aujourd'hui Brigitte Jacques Wajeman. Jean de Mairet avait déjà écrit une Sophonisbe en 1634 et John Marston , un anglais, en avait donné une tragédie en 1606 à Londres.

    Sophonisbe aime Massinisse, un prince berbère allié des romains, mais elle et mariée pour raison d'Etat à Syphax qui lui se bat contre les romains et donc contre Massinisse. Mais Sophonisbe a reçu en héritage l'amour de Carthage et l'aversion de Rome... Va-t-elle réussi à concilier l'amour de Carthage et celui de Massinisse? C'est cornélien! Et c'est magnifiquement joué. Même si Sophonisbe est ici un peu trop diabolique...

    A voir également à Paris au Théatre de la Ville la seconde quinzaine de novembre 2013.

     

  • Barbera d'Asti

    barbera.jpgS'ils créaient des vêtements, Lafite serait Armani et Mouton Versace"), le barbera d'asti ("c'est Angelina Jolie, tandis que le barbera d'alba, c'est Grace Kelly") ou le condrieu ("il me fait penser aux Gauguin de la période tahitienne").

    J'ai lu cet article dans le Monde de samedi dernier à propos de la sortie du prochain livre de Jay McInerney, Bacchus et moi, le 3 octobre. L'auteur a une bibiothèque de 4000 volumes et une cave de 4000 bouteilles, au lieu de faire des anlogies entre le vin et les fruits, il fait des analogies avec les autres arts, littérature, cinéma, peinture...

    Et hasard, prémonition, le midi en déjeunant à la Tavola di Gio, Boulevard Raspail, à Paris, Angelina Jolie apparaissait soudain sur la carte, sous la forme d'un Barbera d'Asti. Inutile de dire que le sommelier a été surpris mais ce vin du Piémont s'est révélé délicieux.

  • Michaël Kohlhaas

     

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    Il y a le livre et il y a le film. J'ai d'abord vu le film et ensuite lu le livre. Affaire de circonstances car j'avais l'intention de faire le contraire, le livre a été publié en 1808 par Heinrich von KLeist (1777-1811), le film d'Arnaud de Pallières est de 2013, deux siècles après!

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    L'action du livre se situe au milieu du XVI° siècle du côté de la Saxe et du Brandebourg, l'action du film à la même époque mais dans les Cévennes au temps de la toute jeune reine Margot. Dans les deux cas Michael Kohlhaas est un marchand de chevaux qui subit un préjudice de la part d'un jeune seigneur féodal effronté qui se croit encore au siècle précédent. Kohlhaas va réclamer justice mais elle lui est refusée par les autorités du fait de juges corrompus à la solde du jeune seigneur. Kohlhaas décide de tout abandonner, lève une petite armée de brigands et se fait justice lui-même. Il n'a qu'une idée en tête qu'on lui rende les deux chevaux qu'il avait confié à la garde du jeune seigneur et qu'il lui a rendu à l'agonie. C'est obsessionnel.

    La justice, il l'obtiendra mais au prix de sa vie.

    Kohlhaas est il un homme de la Renaissance, des lumières, un révolutionnaire ou un terroriste exalté, c'est le dilemme du livre, dilemme toujours actuel.

    Le film est centré sur cette problématique, dans le livre l'action est plus compliquée, les hésitations des différentes autorités plus détaillées, l'intervention de Luther qui à l'époque remettait en cause l'ordre établi est précise et il y a en plus une histoire de bohémienne peu fantastique sans trop d'intérêt si ce n'est de montrer la détermination à tout prix de Kohlhaas.

    Von Kleist a écrit sa nouvelle sur la base d'une histoire réelle, celle de Hans Kohlhase, bien documentée en particulier pour ce qui concerne l'intervention de Luther. Il l'a écrite au moment où Napoléon mettait les États allemands à feu et à sang, où un nouvel ordre, celui des Nations allait se mettre en place en Europe, un nouvel ordre que von Kleist ne verra pas puisqu'en 1811 il se suicide avec Henriette sa bien aimée, près de Postdam.

  • La mer

    esprit.gifJe signale, avec retard, ce très bon numéro de la revue Esprit (juin 2013) sur le thème de la mondialisation par la mer. De très bonnes contributions sur les enjeux du transport maritime, la révolution du conteneur et aussi des arricles éclairants sur les villes du Havre et surtout de Marseille.

    L'entretien avec Jean Viard, sociologue aujourd'hui engagé puisque vice président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole va bien au delà des questions maritimes. Elle explique la position unique de Marseille en France et en Méditerranée. Et elle permet de bien comprendre beaucoup des difficultés que connait la ville aujourd'hui.

    La Méditerranée, elle se transforme, discrètement, avec l'émergence d'un très grand port à Tanger.

    Notre système national, cohérent en son temps mais qui s'est progressivement transformé en une mauvaise assurance vie de quelques intérêts particuliers va alisser place dans la douleur à l'ouverture inéluctable à la concurrnce internationale. autant l'affronter. Ce jugement d'Antoine Frémont est criant de vérité.