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Musique - Page 9

  • Piano à domicile

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    C'est sur ce piano, un Pleyel de 1920,  qu'Ivan Ilic www.ivancdg.com, pianiste américain d'origine serbe, donne des concerts à son domicile dans une vieille demeure près de la place Camille Julian à Bordeaux. Vendredi dernier, il interprétait Bach, une chaconne transcrite pour le piano par Brahms, puis sept études de Chopin transcrites ou recomposées par Léopold Godowski (1870-1938), pianiste américain d'origine polonaise ou plutôt balte.
    Particularité de ce concert suivi par une cinquantaine de personnes rassemblées par Bordeaux Accueille, toutes ces oeuvres étaient jouées de la seule main gauche, la main la plus maladroite! Une performance de virtuosité, que peu de ceux qui ne voyaient pas les mains du pianiste ont su déceler. Une épreuve de rigueur que de se donner cette contrainte de ne jouer que d'une seule main, un peu comme Georges Perec avec son roman La disparition écrit sans recourir à la lettre e.
    Ivan Ilic enregistre actuellement ces oeuvres. Un disque sortira après 2010 qui viendra s'ajouter à celui édité en 2008 consacré à Debussy.
    Excellente soirée qui s'est terminée avec nos hôtes autour d'un verre de Bordeaux et de patisseries allemandes.
    Pour participer à un concert à domicile et rencontrer Ivan Ilic laisser vos coordonnées sur son site.

  • Die tote Stadt ou la ville morte

    Die Tote Stadt est un opéra d'Erich Korngold (1897-1957) donné à l'Opéra Bastille jusqu'au 27 octobre et qui sera diffusé sur France Musique le 24 octobre au soir.

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    Au départ, die tote Stadt est un roman de Georges Rodenbach (1855-1898), écrivain belge appartenant au courant symboliste, publié en 1892. Dans ce roman, il y a une sorte d'identification entre Bruges, la ville morte, une ville de Flandres, belle, apaisée, triste, immuable, relgieuse, ses canaux, ses béguinages, où tout se passe derrière les rideaux, et le héros du roman, un homme qui vient de perdre sa jeune épouse et qui vit dans le souvenir de sa bien aimée, conservant ses cheveux dans un reliquaire jusqu'au jour où il rencontre par hasard dans la rue son sosie, une danseuse d'un théatre voisin, Marietta...bruges la morte.jpg

    C'est ce roman qui va servir de livret à Paul Schott, pseudonyme de Julius Korngold, le père d'Erich, pour un opéra que ce dernier compose à l'age de 23 ans, c'est déjà son troisième, attendu avec tant d'impatience qu'il y aura simultanément deux premières à Cologne et à Hambourg le 4 décembre 1920.

    Dans l'opéra, la ville n'apparait qu'en arrière plan de l'intrigue qui n'est dans le roman que le pretexte pour évoquer Bruges, la réelle héroïne de l'ouvrage de Rodenbach. Paul le héros, plongée dans l'affliction, rencontre Marietta, danseuse ravissante, pleine de vie, désirable, la renvoie, mais pour plonger dans un délire schizophrène qui donne lieu à du théatre dans le théatre. Dans son délire, Paul est séduit par Marietta et finit par devenir son amant, sans renier pour autant le souvenir de Marie, sa chère et tendre femme. Pour lui Marietta et Marie ne font qu'un, mais Marietta va refuser la marginalité dans laquelle Paul la confine et va essayer d'éliminer sa rivale.

    Ce thème du veuf affligé, torturé par le souvenir, du combat entre la fidélité aux morts et le désir de vivre nous apparait un peu naif aujourd'hui mais après la première guerre mondiale le grand nombre de situations de veuvage était tel qu'il rencontra un écho enthousiasme en Europe et aux États-Unis.

    La mise en scène de Willy Decker est superbe et rend très bien le côté onirique de l'opéra avec ses plateaux et ses plafonds mobiles d'une grande sobriété. La musique est excellente : Compte tenu de son jeune âge, Erich Korngold a empriunté à son environnement immédiat, les musicologues y reconnaissent Puccini, Strauss, Mahler... une musique du début du XX siècle fort agréable, très bien exécutée sous la direction de Pinchas Steinberg. Citons enfin Robert Dean Smith et Ricarda Merbeth qui jouent et chantent fort bien des rôles exigeants puisqu'ils sont quasiment toujours en scène ce qui expliquerait que cet opéra soit assez peu joué.

    p_korngoldph.gifEn 1935, Erich Korngold, juif, s'exila aux États-Unis où il devient l'un des plus célèbres compositeurs de musique de film à Hollywood, pour la société Warner Bros, carrière qui lui vaudra deux oscars. En Europe sa musique est bannie. Après la guerre, il revient à la musique classique en Europe, avec notamment son concerto pour violon opus 37 de 1947 mais cette musique sérieure n'intéresse plus guerre en Europe. il décéde, paralysé,à la suite d'une attaque à l'âge de 60 ans. La redécouverte de ses oeuvres ces dernières années n'est que justice.

  • Miracles au Festival de La Chaise-Dieu

    Tous les soirs lorsque la musique du concert retentit dans l'Abbatiale de La Chaise-Dieu, deux ou trois pisistelles, difficile de les compter, mues par les lumières des projecteurs tracent leur chorégraphie au dessus de l'orchestre et des solistes. Un jour, une des stars qui se produisent, un brin trop capricieuse, interrompra sans doute sa prestation estimant qu'il lui est impossible de chanter ou de jouer en concerto avec les chauves-souris. Jusqu'à présent cela ne s'est pas produit, premier miracle.

    Jeudi, miracle que la rencontre entre Giulano Carmignola (photo), violoniste virtuose, spécialiste de Vivaldi,  et Paul McCreesh, réputé pour ses interprétations de musique renaissance et baroque. Les deux musiciens refusent évidemment de se faire enfermer dans des "boites" mais leur parcours témoigne cependant de cette spécialisation. Camignola et McCreesh n'avaient jamais joué ensemble, ne s'étaient jamais rencontrés,  ils ont fait connaissance avant leur première répétition dans le studio de France Musique à l'invitation de Marc Dumont. Le soir du concert, Carmignola, physique de play-boy italien, il m'a fait un peu penser, en plus âgé à Alain Delon dans Le Guépard, était tendu. Lorsqu'il joue du violon, tous les muscles de son visage sont en action, dans un effort qu'on devine violent. Paul McCreesh au contraire semble s'amuser lorsqu'il dirige son ensemble de Bâle, il danse littéralement, avec une agilité incroyable, tout sourire, de son visage poupin un peu rosé d'anglais. Ce couple inattendu nous a donné un magnifique concerto pour piano et cordes en ré mineur de Felix Mendelssohn-Bartholdy.

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    Miracle, enfin le plus grand par définition, que celui de La Résurrection, ici de Georg Friedrich Haendel interprétée par le Collegium 1704 dirigé par Vàclav Luks. Jean, Marie-madeleine, Marie Cléophas, Lucifer, et un ange nous content cette histoire bimillénaire que nous connaissons par coeur, qui se trouve illustrée en images, autour de nous, au dessus des 144 stalles, par les merveilleuses tapisseries flamandes de La Chaise-Dieu. Où mieux qu'à La Chaise-Dieu revivre cette histoire qui nous émeut toujours, surtout quand elle est aussi magifiquement interprétée par cet ensembe tchèque,  les solistes et chacun des pupitres donnant tour à tour le meilleur d'eux-mêmes? La standing ovation réservée à Vàclav Lutz, ses solistes et ses musiciens était amplement méritée.

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    La Chaise-Dieu est bien décidément un miracle de tous les instants!

  • france musique à La Chaise-Dieu

    France Musique a eu l'excellente idée de s'installer pour quatre jours à La Chaise-Dieu à l'occasion de la 43é édition du Festival de Musique dont c'était l'ouverture ce 19 août.

    Marc Dumont y recevait, en direct et en public, pour son magazine, de 18 heures à 20 heures des musiciens venus présenter leur travail.

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    Paul McCreesh (ci-dessus) qui dirige le 20 l'Orchestre de chambre de Bâle, avec en particulier le concerto pour violon et cordes de Felix Mendelsohn, avec, au violon, Giuliano Carmignola (ci-dessous).

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    Et puis Martin Gester (ci-dessous) qui ouvrait le Festival avec le Parlement de musique et la Maitrise de Bretagne avec un programme consacré à Haydn Joseph, à son frère Michael et à Franz Xavier Richter qui fut maitre de chapelle à Strasbourg : la messe dite de lord Nelson.
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    Et enfin, cerise sur le gateau, on découvrit Patrick Ayrton, directeur du festival Bach en Combrailles, un bon complément à celui de la Chaise-Dieu, puisque du 1er au 15 août chaque année, qui nous fit découvrir, au clavecin et au violon, en direct, une fugue de Bach et une oeuvre méconnue d'un musicien méconnu Joseph Touchemoulin originaire de Bourgogne: http://www.lesinventions.fr/touchemoulin/fr/index.html, un musicien qui lui a donné l'idée de créer une formation musicale : les inventions.
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    Une belle occasion d'écouter de la bonne musique et leurs interpretes : à ne pas manquer.
  • Messe télévisée à La Chaise-Dieu

    nettoyage abbat 001.jpgValse de balais ce jeudi soir en l'Abbatiale de La Chaise-Dieu : dès 18 heures, le moindre recoin a été nettoyé, les 144 stalles du XIV° époussetées, le tombeau en marbre noir et le gisant en marbre blanc du pape Clément VI le magnifique (1291-1352) lustrés,  les chandeliers et le Christ en croix du maitre-autel en bois doré du XVII° astiqués au miror...

    Merci à tous les bénévoles qui ont donné de l'huile de coude!

    L'Abbatiale Saint Robert est prête pour la messe télévisée de ce dimanche 9 août sur France 2 en direct à 11 heures. Cette messe prend place dans le cadre des Journées de l'orgue des 7, 8 et 9 août (programme : http://www.abbaye-chaise-dieu.com/Les-Journees-de-l-orgue.html).

  • Swing à Monségur en Gironde

    Le week-end dernier, comme tous les premiers WE de juillet depuis exactement 20 ans se déroulaient sur trois jours, les 24 heures de Swing de Monségur http://www.swing-monsegur.com/, c'est ainsi. Au programme, cette année, pour cet anniversaire, Didier Lockwood et ses enfants, Claude Bowling et bien d'autres.

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    Une réussite pour ce bourg de 1500 habitants qui revient de loin. Dès 1562 toute sa population protestante a été massacrée (guerre de cent ans) et le village repeuplé par des colons venus de Saintonge, des gens de langue d'oil en pays gascon. La greffe a pris.

    A la fin des années soixante-dix, le bourg semblait condamné par l'exode rural, la population commençait à baisser. Et heureusement, quelques-uns ont refusé de baisser les bras. Des utopistes se sont lancés, d'abord dans le cinéma, puis dans ce festival dont l'idée première était de jouer du jazz, du swing pendant 24 heures. Un travail de terrain, lent, la création de classes de jazz au collège, un cinéma toujours actif...

    Bilan, la population qui était tombée de 1630 en 1968 à 1429 en 1999, soit une saignée de 13 %, est remontée depuis à 1537. Il n'y a pas de fatalité!

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    Samedi dernier, il n'y avait plus de places assises pour les imprévoyants sous la belle halle du XIX siècle plantée au milieu de la bastide. C'est dommage mais c'est tant mieux pour les organisateurs. A défaut, on a écouté au Café des colonnes le Barfly Jazz Band http://www.barflyjazzband.com/,  orchestre bordelais fidèle depuis toujours au festival et observé le ballet forcené des serveuses et serveurs soucieux de servir rapidement tous ces convives qui reviendront sûrement l'an prochain. c'était la recette de l'année avec en plus une TVA à 5,5 %!

  • Fête de la musique

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    Dimanche dernier, promenade en soirée autour du Jardin du Luxembourg, à l'occasion de la fête de la musique. Le thème retenu pour cette année était 50 ans de chansons françaises à l'occasion du cinquantième anniversaire de la disparition de Boris Vian.

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    Beaucoup de concerts improvisés par de petits groupes, surtout du rock, de la pop aux influences folk, de la musique indonésienne, du jembé...

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    Les vendeurs de bière ont fait fortune ce soir là, et encore il faisait frais.

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    Pour la chanson française, il fallait se replier sur les concerts du "In" ou à défaut revenir à la boutique rue de Vaugirard, à côté du restaurant Indonesia qui vend des paléophones et dispose d'un vaste stock de 78 tours, avec sans doute de la chanson française mais de la première moitié du XX siècle!

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  • Elections au Festival de La Chaise-Dieu

    Grand soleil sur le plateau de La Chaise-Dieu en ce samedi 13 juin pour la tenue de l’assemblée générale de l’Association culturelle de la Chaise-Dieu. A neuf heure trente, une centaine de personnes se retrouve à la salle neuve de l’écho pour élire 23 membres du conseil d’administration de l’association qui gère le Festival de musique de La Chaise-Dieu. Il y a du café, du thé, des madeleines, des tranches de cake, excellent accueil, tout commence très bien.

    Daniel Boudet dirige les débats. Il est le plus ancien des quatre administrateurs restés à la barre du navire après les démissions de Guy Ramona et de 22 autres administrateurs.

    Premier accroc sur l’approbation du compte-rendu de la dernière assemblée générale extraordinaire (AGE), celle qui a déclenché l’imbroglio actuel. Daniel Boudet l’a signé, Guy Ramona qui  présidait cette AGE aurait dû le faire…, une prochaine assemblée générale sera de nouveau saisie de ce point.

    Election des administrateurs, les choses se corsent ! Plusieurs adhérents, apparemment proches de l’ancien président, estiment que les votes par correspondance ne sont pas conformes aux statuts qui mentionnent  « les membres présents ou représentés » et ne disent mot de la possibilité de vote par correspondance. Hésitations de Daniel Boudet qui propose de voter mais de ne pas retenir les votes par correspondance estimant qu’il a fait une erreur d’interprétation des statuts en indiquant dans la convocation la possibilité de s’exprimer par correspondance… Vives protestations argumentées sur les bancs opposés… Une bonne soixantaine de personnes a voté par correspondance ! Une dizaine d’entre elles sont présentes, l’enjeu porte donc sur 50 personnes, un petit dixième quand même des membres de l’association et un petit quart des personnes présentes ou représentées… Que faire ?

     

    Daniel Boudet confirme son changement d’avis : il avait invité par écrit dans la convocation les adhérents à s’exprimer en votant personnellement à l’AGE, en donnant un pouvoir nominatif ou en votant par correspondance et maintenant, il déclare que ces votes reçus par courrier ne seront pas pris en compte. Manque flagrant de cohérence et de respect des adhérents.

     

    On passe au vote, dans le calme, et les volontaires dépouillent. Merci à eux.

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    Pendant le dépouillement,  j’ai le plaisir de faire connaissance avec quelques lecteurs de ce blog, des casadéens, des altigériens…  Merci pour votre fidélité.

    Dehors, sur la place de  l’écho, au soleil de midi,  il y a une dizaine de tricycles à moteur, on dit des trikes,  rutilants, avec leurs  trikers et leurs passagers qui font la tournée des volcans, venus de Lyon ou de Marseille, et qui font l’admiration des badauds.

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    Proclamation des résultats : 220 votants, 9 bulletins nuls, soit 211 suffrages exprimés, la majorité absolue requise est de 106 voix. Jacques Barrot, Commissaire européen, ancien ministre, ancien Président du Conseil général,  et Pascal Perrin, le Maire de La Chaise-Dieu font la quasi unanimité avec 197 voix chacun. Sont également élus Marc Francon, Olivier Marion, Gérard Veyradier, Marianne Sarazin, Jean-Michel Pastor, Marie-Claire Chauvel, Gérard Souliol, Philippe Meyzonet, le Président de la communauté de communes du Plateau de La Chaise-Dieu et Nicole Chaumet-Chavinier…

    Le nouveau conseil d’administration de 15 membres s’engouffre dans l’escalier… Il élira à l’unanimité Jacques Barrot à la présidence de l’association.

    Trois attitudes sont possibles à la suite de cette matinée :

    ·         Faire un recours judiciaire en raison de la non prise en compte des votes par correspondance, mais c’est prolonger les divisions d’une association qui doit refaire son unité sous peine de disparaître à force de lasser les partenaires publics et privés ;

    ·         Laisser tomber cette affaire et retourner cultiver son jardin, mais ce n’est pas une attitude très citoyenne ;

    ·         Faire confiance à la sagesse de Jacques Barrot qui saura bien mobiliser les talents du nouveau conseil d’administration. Cette crise peut, doit être l’occasion d’un nouveau départ.

    Place à la musique ! Vive le Festival !

  • Diotima et Zaïde à Cistrières

    80 personnes environ dans l'église fraichement rénovée de Cistrières, sur le plateau de La Chaise-Dieu, en cette après midi de Pentecôte pour écouter les quatuors Diotima et Zaïde. Le maire de Cistrières, village de 140 habitants aujourd'hui, ne cachait pas sa satisfaction. Discours du Président de l'Académie de musique de la Chaise-Dieu, du Maire de Cistrières, présentation du programme par le directeur de l'Académie de musique...

    Zaïde est un quatuor de jeunes femmes formé en 2008 : Charlotte Juillard, Pauline Fritsch, Sarah Chenaf et Héloïse Luzzzati. Quant à Zaïde, le nom de leur formation, c'est celui d'une héroïne d'un opéra de Mozart inachevé, celui d'une esclave chrétienne amoureuse d'un autre esclave chrétien mais enlevée par le Sultan. Son destin reste inconnu, ... Au quatuor de l'écrire! Au programme de ces jeunes musiciennes, le quatuor op 20 n° 4 de Joseph Haydn (1732 - 1809), du très classique, et le Quartettsatz de Franz Schubert (1797-1828), composé en 1820.

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    En deuxième partie, on retrouvait le quatuor Diotima avec toujours Georges Onslow (cf. chronique précédente). Georgye Durosoir nous fit une très belle présentation de ce musicien auvergnat oublié, qui commença sa carrière sur un mode très classique à la Haydn, fut effrayé à l’écoute des quatuors de Beethoven et finit lui-même par composer des œuvres majeures, à la Beethoven comme les quatuors op 54 et 56, de la musique qui exige une grande virtuosité de la part de ses interprètes et qui révèle un univers tourmenté qui ressort bien du romantisme.

    L’angélus vint s’inviter entre les 3éme et 4éme mouvement, puis tout le monde alla boire un rafraichissement à l’invitation de la mairie. Très belle fin d’après-midi et excellent accueil pour ce beau concert organisé par l’Académie de musique, une vraie réussite sur tous les plans

     

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  • Lucien Durosoir

    Belle soirée organisée par l'Académie de musique de la Chaise-Dieu en cette veille de Pentecôte. Au programme mijoté par son directeur Cyril Huvé, deux quatuors, Diotima (http://www.quatuordiotima.fr/) et Novalis, qui ont enchanté les trop rares auditeurs avec la musique d'Onslow, de Ravel et de Durosoir.

    Le quatuor Diotima a été fondé il y a dix ans par quatre jeunes gens Yin Peng Zhao, Naaman Sluchin, Franck Chevalier et Pierre Morlet. Ce bel ensemble a interprété le quatuor op 55 de George Onslow. George Onslow, (1784-1853) héritier d'une famille aristocratique anglaise est né et décédé à Clermont-Ferrand. Très célèbre de son vivant, il était surnommé le Beethoven français, il est aujourd'hui injustement oublié.

    Le quatuor Novalis, beaucoup plus récent, 2008, composé de Ambroise Aubrun, Quentin Joussaud, Clémence Gouet et Sophie Chauvelet a interprété le quatuor en Fa majeur op 35 de Maurice Ravel. On ne présente  pas Maurice Ravel (1875-1937), il faut lire ou relire Ravel le magnifique roman de Jean Echenoz sur les dix dernières années de sa vie. Le quatuor n° 35 fut crée en 1902-1903, 2lève de Gabriel Fauré, Ravel montra dès cette époque sa détermination, son génie en refusant à son maître de modifier le quatrième mouvement, vif et agité, de cette oeuvre de jeunesse.

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    Luc Durosoir était là pour présenter la vie et l'oeuvre de son père, Lucien Durosoir (1878 - 1955) avant que Diotima n'interprète le quatuor n° 2.

    Lucien Durosoir a vécu trois vies. la première pendant la première mondialisation, la mondialisation heureuse d'avant la guerre de 1914. Violoniste virtuose, il interprétait les grandes oeuvres du répertoire dant toute l'Europe, en particulier dans cette Europe germanique et centrale, le monde d'hier de Stefan Zweig. Août 1914, il est mobilisé et va passer les années de guerre au front comme simple soldat d'abord puis à partir de la mi 1915, grâce à la protection du général Mangin, comme brancardier, puis colombophile, avec d'autres musiciens dont le violoniste et compositeur André Caplet. A l'issue de la guerre, Lucien Durosoir ne va pas parvenir à reprendre son activité de concertiste. Il va se retirer à Bélus, dans les Landes, vivre une vie de reclus et se consacrer à la composition à laquelle l’a initié André Caplet.

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    Une vie brisée par la guerre, même si Lucien Durosoir est aujourd’hui de plus en plus reconnu comme un des grands compositeurs du XX siècle.

    La vie de Durosoire nous montre combien nous avons de la chance de vivre dans une Europe en paix. C’est un bien  précieux dont nous n’apercevons pas toujours la valeur.  Alors le 7 juin prochain allons voter, montrons notre attachement à l’Europe et écoutons la musique de Durosoir.

     

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