Parfums
Ce n'est pas un roman. J'avais beaucoup aimé Le rapport de Brodeck et Les âmes grises. Ici ce sont des souvenirs d'enfance, pour l'essentiel, déclinés, en deux ou trois pages, par ordre alphabétique, à partir du parfum qui les caractéristise. Parfum au sens large, car il peut s'agir de puanteur.
Et puis le parfium est ici un pretexte pour évoquer d'autres sensations, visuelles, auditives, des sensations qui font qu'on se souvient, très bien, de ceci ou de cela.
Autre charme de ce livre, tout se passe ou presque en Lorraine, le pays des tartes aux mirabelles, un pays de taiseux, que j'aime par fidélité à deux de mes grands parents.
J'ai un peu plus de dix ans de plus que Philippe Claudel et donc les souvenirs d'enfance et d'adolescence ne sont pas tout à fait les mêmes, il y a un peu de décalage, mais c'est tout de même charmant.
Et puis l'écriture, le style, sont superbes.
Mon parfum préféré, celui intitulé "Réveil".

J'ai d'abord lu le livre, je ne crois pas l'avoir lu autrefois, et puis j'ai été voir le film. Difficile de se rendre compte de ce fait de la qualité du film car j'étais encore tout imprégné de la force du roman de Mauriac, un roman qui n'a pas pris une ride. J'en devinais toutes les répliques.
C'est sans aucun doute un bon prix Goncourt. Je l'ai acheté avant que le prix ne soit décerné et cela ne m'a pas dissuadé de le lire. Il y a dans ce livre le portrait ou le parcours de personnages appartenant à trois générations issues d'un petit village de l'Ile dite de beauté.
"Si tu veux dire la vérité, assure-toi que tu as un bon cheval".
Je l'ai lu à Venise lors du WE de la Toussaint. C'était alta acqua les eaux hautes, et j'ai dû acheter des bottes pour me rendre à ma pension près du ponte del Accademia.
Est-on jamais chez soi quand on est afro-américain? Ce court roman, presque une nouvellei raconte de façon très poétique la vie de Frank Money, un ancien combattant de la guerre de Corée qui revient chez lui, at home, à Lotus, en Géorgie, le pire endroit de la terre, et de sa petite soeur, Cyndra.
Cinq hommes, des vendéens, partent à la guerre. Blanche, les mains sur le ventre attend le retour de deux d'entre eux. Qui reviendra, dans quel état? En moins de 120 pages, Jean Echenoz nous taille un portrait des quatre années de la grande guerre dont on va bientôt célébrer le centenaire. Célébrer ou commémorer, il n'y a pas de quoi pavoiser. En quelques lignes, on comprend rapidement qu'au delà des enjeux stratégiques, c'est une boucherie. Cette guerre on la vit là de l'intérieur, il n'y a pas grand chose à comprendre, au delà du tumulte, du bruit, de la feraille, du sang, des tiques, des poux, de la gadoue, des rats, des blessures franches qui garantissent un retour à l'arrière, des gendarmes, des fusillés, des mutilés, des gaz...
Livre étrange, livre de jeunesse pour partie écrit avant la guerre et livre passionnant.
Tu sais Mirza, que quelques ministres de Cha-Soliman avaient formé le dessein d'obliger tous les Arméniens de Perse de quitter le royaume, ou de se faire mahométans, dans la pensée que notre empire serait toujours pollué, tandis qu'il garderait dans son sein ces infidèles.