Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cas@d€i - Page 41

  • Félix Arnaudin - le guetteur mélancolique

    félix arnaudin,musée d'aquitaineTrès belle exposition au Musée d'Aquitaine des images, on devrait dire des tableaux, amassés par Félix Arnaudin, un landais de Labouheyre qui consacra sa vie (1844 -1921) à recenser un monde en voie de disparition, celui des Landes de Gacosgne, des bergers, des airails, des chansons, des traditions.

    Felix était méticuleux, il ne travaillait pas à demi, chaque image était réfléchie, faisait l'objet d'une mise en scène, les objets photographiés étaient précisés à l'avance, leur position dans le tableau ne laissait rien au hasard. Aucune place pour des photos sur le vif. IL faut dire que les temps de pose avaient leurs exigences.

    Cela donne une exposition magnifique, et émouvante, Félix Arnaudin, n'a semble-t-il jamais été reconnu de son temps, il passait pour à moitié fou, il a du attendre la mort de sa mère pour vivre avec sa bien aimée, est monté à Paris une fois pour l'exposition universelle de 1889. A la fois moderne et passéiste, il n'a pas par exemple documenté les bourgs, l'arrivée de la modernité...

    Ne pas manquer l'entretien sonore réalisé tardivement avec un de ses modèles de bergère qui décrit bien les conditions de réalisation d'une photographie.

    Une seule chose manque dans cette exposition : le vélo qu'utilisait Félix pour ses déplacements.

  • Charlotte

    Charlotte est un beau, un très beau roman de David Foenkinos publié dans la collection blanche de Gallimard qui retrace la vie de Charlotte Salomon, une jeune juive allemande déporté et assassinée à 26 ans, enceinte, en 1943.

    Un peu avant son arrestation, Charlotte qui avait fui l'Allemagne nazie pour se réfugier en zone libre, sur la côte d'azur a écrit une oeuvre composée de 800 gouaches, de textes, d'indications musicales intitulée Leben, oder Theater, Vie? ou théâtre.

    C'est toute une vie a-t-elle dit à son médecin qui l'avait accompagné lorsqu'elle lui remit son travail.

    Toute une vie marquée de bout en bout par la tragédie dans une atmosphère de folie que retrace magnifiquement et avec beaucoup d'admiration Foenkinos qui a adopté pour l'occasion, par nécessité dit-il, une forme de poème en vers libres qui dépassent rarement une ligne. 

    C'est très réussi. Et il serait judicieux de remonter une exposition à propos de Charlotte Salomon, sa vie et son oeuvre le méritent.

  • Première personne du singulier

    Quatre nouvelles remarquables, déchirantes de Patrice Franceschi, un homme qui cumule beaucoup de  talents : aventurier, combattant, écrivain, marin, voyageur, aviateur, charmeur.

    Un homme habité par l'esprit d'aventure, auquel il a consacré un essai avec Gérard Chaliand.

    Ici quatre histoires où un individu, quatre hommes et une femme, est confronté à un choix impossible, tragique, terrifiant mais qu'il va assumer.

    Je vous laisse découvrir c'est remarquable.

  • Le négoce bordelais des denrées tropicales

    Une série d'articles publiés en 1996 par la revue Les Cahiers de la Mémoire de Bordeaux. La Mémoire de bordeaux a été créée en 1987 à l'initiative de Jacques Chaban Delmas pour sauvegarder la mémoire récente de Bordeaux, depuis la guerre.

    Tous les articles sont rédigés par des professionnels du commerce des denrées tropicales : Jean Touton, Gérard Delalande, Philippe Doutreloux, Alain Huetz de Lemps et Jean Roger Domecq.

    On revit un des âges d'or de Bordeaux quand le port était le premier ou un des tous premiers pour le commerce du Café, du poivre, de la vanille, du sucre, du rhum, des fruits et primeurs. On revoit les Entrepôts Lainé, le centre d'art contemporain d'aujourd'hui, alors relié à la voie ferrée emplis de produits tropicaux, le cours du Médoc et ses barriques de rhum, le Hangar 15 ou débarquaient les fruits tropicaux, le tout nouveau hangar climatisé de Bassens, le débuts du port du Verdon et des conteneurs...

    Autrefois tout ce commerce avait ses maisons rue de la Rousselle et rue Saint Colombe, la mémoire disparait rapidement. C'est le mérite de cette revue.

    D'Afrique, il est question, des Antilles aussi mais pas des africains, du commerce triangulaire pas un mot, il est simplement fait état de relations économiques étroites qui ont connu de profondes mutations.

    Les historiens, les universitaires doivent s'y mettre aussi, le regard des seuls professionnels ne suffit pas.

  • Dans la colère du fleuve

    Un roman américain, de nouveau. Un roman écrit à deux ou quatre mains comme on voudra par Tom Franklin et Betj Ann Fennelly, mari et femme. Dans la colère du fleuve dans la traduction française.

    Mississipi, 1927. La crue du fleuve est là. La prohibition aussi. Voilà pour le contexte. Deux agents fédéraux Ham et Ted arrivent dans la ville de Hobnob à la recherche du meurtrier d'un de leurs collègues parti à la recherche d'un contrebandier d'Alcool. Pendant ce temps là la population accumule les sacs sur les digues car l'eau monte et menace d'inonder La Nouvelle Orléans.

    Ham et Ted ont des souvenirs communs forgés dans les tranchées de la Somme. Ted est orphelin. Aussi lorsqu'ils découvrent deux cadavres avec un bébé bien vivant Ted n'a de cesse que de lui trouver une maman de substitution. Il tombe sur Dixie qui justement vient de perdre son bébé et est toute heureuse d'en trouver un autre. Mais Dixie  mariée trop jeune à Jesse un garçon peu recommandable est en fait une contrebandière de haut vol qui distille du Wisky que son mari volage et violent écoule dans toute la région à son insue.

    Les deux auteurs alternent les récits de Dixie et et de Ted, les digues sautent à la dynamite, pour sauver NewOrleans il faut bien inonder Hobnob. Dixie et Ted, deux personnes qui n'auraient jamais du se rencontrer vont vivre une belle histoire d'amour.

    Un beau roman dans le cadre d'un épisode aujourd'hui méconnu de l'histoire américaine.

  • Bordeaux fête le fleuve - # BBF 2015

    Pour la deuxième année , Bordeaux Fête le Fleuve accueille le départ de la Solitaire du Figaro. Des milliers de personnes sur le quais vendredi dernier pour regarder l'arrivée de la flottille des héros de la course dans le sillage du Belem. Et des milliers de personnes sur les quais les jours suivants pour admirer Bordeaux tout simplement, le port de lune, les skippers, les dériveurs, visiter le Belem, le Tenace, un remorqueur de la marine nationale, les richesses du bois des Landes et ses applications, la grande roue bavaroise installée place des Quinconces, l'industrie nautique bordelaise, les concerts le soir..., le feu d'artifice de clôture, les runs tous les jours sur la Garonne, la traversée de la Garonne à la nage et le vrai départ de la course en solitaire dimanche.

    Venez il reste de la place pour vous!

     photo1.JPGphoto2.JPG

  • La Flandre et la mer

    Belle exposition au musée de Flandre à Cassel. Les Hollandais sont réputés pour leurs marines mais ce sont bien les peintres flamands qui sont ici les précurseurs . Peter Bruegel l'Ancien est le premier à porter son regard sur les flots un milieu jusqu'ici ressenti à juste titre comme hostile. Il est le premier à prendre la mer et l'exposition de Cassel a le privilège de montrer pour la première fois la Bataille navale dans les Golfe de Naples, un de ses chefs d'oeuvre restauré pour l'occasion et exceptionnellement prêté par la Galleria Doria Pamphilj à Rome grâce au mécénat du Port de Dunkerque.

    La visite est un véritable enchantement, on y croise des divinités, des monstres marins, des ours blancs, un chat noir, la peinture des XVI et XVII siècle de nos amis flamands ne manquait pas d'humour. Des références religieuses aussi bien sûr, les naufrages évoquent le jugement dernier, la résurrection...

    A voir jusqu'au 12 juillet, Déjà près de 20000 visiteurs à Cassel, les restaurants et les estaminets de le petite bourgade de 2200 habitants très bien restaurée sont agréables et de la terrasse du musée situé dans l'ancien Hôtel de la Noble Cour à 170 m d'altitude on domine la plaine de la Flandre maritime.

     

     

     

  • Un arrière goût de rouille

     

    product_9782207260845_195x320.jpg

    Ce roman de Philip Meyer est son premier. paru en 2009. J'ai eu l'occasion de présenter son second, intitulé le fils,  dans une chronique précédente.

    Dans Le fils on avait affaire à un sage familiale qui s'étendait sur plus d'un siècle et nous présentait en quelque sorte la construction des Etats-Unis, des indiens aux rois du pétrole. Ici l'action se situe à une époque beaucoup plus contemporaine en Pennsylvanie.

    Dans la presse américaine, l'expression Rust Belt, la ceinture rouillée littéralement, désigne cette partie industrielle des Etats-Unis atteinte par la désindustrialisation, avec ses conséquences, des usines sidérurgiques abandonnées qui rouillent, des villes désertées, la nature qui reprend ses droits, des habitants expulsés de leurs maisons, des chômeurs, des invalides qui errent à la recherche de leur passé.

    L'action se déroule autour de deux adolescents, des jeunes gens qui ont terminé leurs études secondaires mais ne sont pas allés au collège.

    Isaac est un surdoué, taiseux, petit, malin, amoureux de la nature qui est resté pour prendre soin de son père, invalide, ancien ouvrier sidérurgique, alors que sa soeur est allé au Collège, s'est mariée, a réussi, apparemment, sa vie.

    Poe est un grand gaillard, impulsif, sportif, ancienne vedette de son équipe de foot américain mais sans grande volonté, qui se laisse allé et fait toutes les bêtises possibles et imaginables. Sa mère Grace a sacrifié sa vie pour lui, ses aspirations, elle est restée avec son mari un soiffard, et file une petite histoire d'amour avec Harris le shérif, un policier en fin de carrière, qui gère ses administrés avec bienveillance.

    Isaac et Poe se baladent dans la forêt et dans un entrepôt abandonné croisent la route de trois SDF peu recommandables et là c'est le drame de leur vie qui se joue. Pour défendre son copain Poe, Isaac, le sage, est amené à tuer sans le vouloir, un des agresseurs de Poe. Ils fuient. Mais Poe a oublié sa veste et va être accusé du meurtre, alors qu'Isaac assurant enfin son rêve est parti pour la Californie avec les 4000 USD qu'il a volé à son père.

    Que va faire Harris, le shérif qui a déjà sorti Poe de plusieurs affaires, Poe va t'il accuser Isaac? L'amitié va-t-elle l'emporter? Isaac va-t-il se dénoncer? C'est l'occasion de décrire l'enfer que sont les prisons américaines et surtout le désespoir qui mine tous les personnages de ce roman, issus de cette région meurtrie et qui cherchent tous à fuit leur condition.

  • Antigone de Sophocle

    Quoi de mieux à l'issue d'un séjour de deux semaines en Grèce continentale et dans le Péloponnèse que de revoir Antigone. L'occasion nous en était donnée par le Théâtre de la ville qui propose jusqu'au 10 mai la pièce de Sophocle dans une mise en scène d'Ivo Van Hove avec Juliette Binoche, en anglais surtitré en français. Le spectacle a été donné en mars à Londres au Barbican.

    Antigone dit Non, elle défend les lois non écrites, elle enterre son frère Polynice même s'il a trahi sa cité et refuse de voir son corps pourrir au soleil dévoré par les vautours. Créon, son oncle, Roi de Thèbes,  la condamne à mort, il s'apercevra trop tard, qu'elle avait raison.

    Ivo Van Hove, dans sa présentation du spectacle, rappelle qu'en mars dernier les passagers du vol 17 de la Malaysain Airlines sont restés huit jours en Ukraine, sous le soleil, pour des intérêts partisans. En réponse, une fois les corps récupérés le gouvernement néerlandais a organisé un cortège funéraire de plus de 100 km aux Pays-Bas pour montrer le respect dû aux morts.

    Créon veut construire une société juste, rationnelle, apaisée, il échoue. Antigone montre à quel point la raison peut être déraisonnable. Le monde est complexe, il n'y pas toujours de bonnes réponses aux questions complexes que nous devons affronter, rien n'a changé depuis 2500 ans et même davantage sans doute. C'est ce que suggère le paysage de gratte-ciel qui clôt la pièce.

  • Mani

    Mani ou le Magne en français. Cette region du sud du Peloponnese baignee à l'ouest par la mer ionienne et à l'est par la mer Egée.

    Des montagnes couvertes de maquis et d'oliviers qui plongent dans la mer, parsemees de villages domines par de hautes tours carrées ou residaient les familles chefs de clans de la region.

    Le Magne est in peu comme la Corse : honneur, vengeance, vendetta, irredentisme, les ottomans n'ont jamais vraiment dominé le Magne.

    Laetitia la mère de Nappleon descendrait d'ine de ces grandes familles du Magne qui avait migré à Cargèse au 17siecle.

    En 1821 Petro Bey unifie les differents clans du Magne sous le mot d'ordre " la victoire ou la mort, c est le debut de huit ans de guerre d'independance, liberation du joug ottoman qui sera officialisee en 1830.

    Le drapeau grec comporte la croix byzantine et neuf bandes bleues et blanches, pour la mer et la pureté, neuf soit autant de syllabes que dans la victoire ou la mort en grec.

    Tsimova la bourgade d'où fût lancéle mot d'ordre a ete rebaptisée Areopolis, la ville d'Ares,le dieu de la guerre.

    L'occasion enfin de conseiller la lecture de Mani de Patrick Leigh Fermor paru en 1999, plus connu comme l'auteur du temps des offrandes un recit de voyage initiatique en Europe avant guerre. mobile_picture