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Joseph

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De Marie Hélène Lafon, j'avais beaucoup aimé Les pays. Joseph est un peu de la même veine.

Joseph, c'est le portrait d'un homme, un ouvrier agricole, mais un ouvrier logé par ses patrons, il fait partie de la ferme sans en faire vraiment partie. Il a une soixante d'années, bientôt la retraite. il adore compter, il mémorise bien les chiffres, surtout les dates, beaucoup moins les lettres, les mots ce n'est pas son affaire, c'est un taiseux, mais il observe.

Vers la trentaine il a aimé Sylvie, qui le lui a bien rendu, pendant un temps. Puis Sylvie est partie pour un autre, comme les fois précédentes, plaqueur, plaqué, et il s'est mis à boire, puis s'est soigné. Depuis, il va de place en place, il aime les chiens, les vaches, il les connait par coeur, il n'a pas son pareil dans le pays pour les mener.

Il observe le monde, le mémorise, mais il n'en est pas un acteur. il est à sa place. il ne dira pas ce qu'il en pense. il garde tout pour lui.

Le soir, après le diner, il parcourt le journal de la veille pendant que la patronne fait les mots croisés du journal du jour.

Son frère qui a mieux réussi à pris sa mère chez lui, Joseph s'est retrouvé seul et vit désormais en permanence chez ses patrons, il connait déjà bien l'hospice ou il ira finir ses jours.

Joseph est donc aussi le portrait d'un monde qui disparait, un monde rude, dans le Cantal, un monde de solidarité, de respect.

Marie Hélène Lafon sait trouver les mots justes.

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