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  • Juliette Dodu

    Evidemment, j'ignorai tout de Juliette Dodu jusqu'à ce que je me rende à Saint Denis de La Réunion à l'hotel Juliette Dodu, rue Juliette Dodu pas très loin du collège public Juliette Dodu. Une personnalité considérable, née en 1848 dans cette maison devenue Hotel Juliette Dodu. En 1870 elle dirige le bureau télégraphiste de Pithiviers et elle espionne pendant plusieurs jours les communications de l'armée allemande et renseigne l'Etat major français sauvant des millers de soldats d'une mort certaine. Découverte, elle est condamnée à mort par les prussiens mais sauve sa tête grâce à l'armistice. Elle recoit la légion d'honneur et est célébrée comme Jeanne d'Arc. Dernière commemoration : un timbre à son effigie en 2009 pour le centenaire de sa mort.

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    Juliette Dodu Peinture de Delahaye

    Une belle histoire, une résistante, une patriote, sauf que tous les historiens s'accordent aujourd'hui pour considérer qu'elle est fausse et montée de toutes pièces. Mais les légendes ont la vue dure. Il n' y avait pas twitter, pas de réseaux sociaux dans les premières années de la République mais le besoin de créer du roman national était bien là et la presse, Le Figaro en l'occurence, inventait des histoires que le bon peuple crédule prenait pour argent conptant.

  • Le mur invisible

    Le-Mur-Invisible_portrait_w193h257.jpgLe 18 septembre 2009, j'évoquais le chef d'oeuvre de Marlen Haushofer : Le mur invisible, cette histoire d'une femme Martina Gedeck) qui se retrouve un matin au coeur de la montagne autrichienne coincée derrière un mur invisible et qui va tout entreprendre pour survivre, survivre oui mais pourquoi?

    il y a aujourd'hui un film magnifique à ne pas manquer, un récit fantastique et philosophique avec une belle musique de Bach, un grand moment de cinéma.

    http://strasbourgfestival.com/competitions/longs-metrages-2012/le-mur-invisible-die-wand/

  • Vers une civilisation de l'empathie

    rifkin.jpgNouvelle conscience humaine? Jeremy Rifkin dans ce gros livre en recense six au fil d'une relecture passionnante de l'histoire de l'humanité.

    Aux différents stades de l'humanité, chasseurs-cueilleurs, agriculture hydraulique (Sumer), première, seconde, troisième révolution industrielle (imprimerie, vapeur-électricité, numérique), Jeremy Rifkin associe des consciences en évolution : mythologique, théologique, idéologique, psychologique, dramaturgique et demain biosphérique...

    Jeremy Rifkin montre aussi que chaque cvilisation est menacée par la facture entropique qu'elle crée : apauvrissement des sols pour Sumer, réchauffement climatique pour nous.

    Jamais la Terre, la biosphère, n'a été aussi une. La mondialisation nous offre l'opportunité de développer notre empathie (souci de l'autre) envers tous nos voisins menacés par le même perspective d'une extinction de masse si nous ne maitrisons pas le développement des forces climatiques que nous avons générées.

    Au travail!

  • Le mal court

    malcourt.jpgIl court sur la petite scène du théatre de poche de Montparnasse à 21 heures. C'est le chef d'oeuvre de Jacques Audiberti, le poête chanté par Claude Nougaro.

    C'est un conte philosophique à la morale éternelle. La princesse Alarica, jeune fille du roi de Courtelande, un royaume d'opérette fait de landes et de bruyère en Europe centrale est en voyage pour épouser le jeune Parfait XVII, roi d'Ocident.

    Innocente, convaincue de la valeur de sa pureté elle découvre peu à peuqu'elle est la victime d'une machination, trahie par ses proches, au profit des intérets supérieurs, de la géopolitique, des puissants.

    Elle s'émancipe alors pour épouser le mal et à son tour chasser son père et usurper son trône non sans avoir fait du policier qui a abusée sa confiance son amant.

    Dans le rôle d'Alarica, Julie Delarme succède entre autre à Suzanne Flon qui crée le rôle en 1947, Silvia Monfort, Monique Brun, Tsilla Chelton, Isabelle Carré, Françoise Gillard...

    Le mal court..., guettez le!

  • Ce que je n'aime pas chez Paul Auster

    C'est cette phrase dans son dernier roman :

    Tes pieds nus sur le sol froid à l'instant où tu sors du lit et marches vers la fenêtre. Tu as 64 ans. Dehors l'air est gris, presque blanc, sans soleil visible. Tu te demandes : combien de matins reste-t-il? Une porte s'est fermée. Une autre porte s'est ouverte. Tu es entré dans l'hiver de ta vie.

    J'aurai 64 ans en août prochain!

  • Inventaires

    inven.pngAu théatre de poche de Montparnasse que viennent d'acheter le toujours entreprenant Philippe Tesson et sa fille, on peut voir Inventaires. Spectacle réjouissant à plus d'un titre.

    Le spectacle se veut une parodie des jeux télévisés qui sévissaient déjà en 1987 lors de la création de la pièce. Trois femmes dans la force de l'âge se racontent sous la férule d'un animateur. Une suite de mémoires vives, douloureuses parfois, joyeuses souvent, des tranches de vie juxtaposées, sans interactions entre elles. Autour d'une robe, d'un lampadaire et d'une cuvette, objets de souvenirs.

    Le texte n'a pas vieilli, pas trop, et reste d'une belle actualité pour décrire la condition humaine. Des femmes mais aussi des hommes, leurs compagnons.

    26 ans plus tard les mêmes actrices remontent sur les planches.  Florence Giorgetti, Judith Magre et  Edith Scob font preuve d'une belle vitalité, de quoi en remontrer à bien des retraité(é)s! Et d'une grande disponibilité  à la sortie du spectacle au bar du Théatre de poche!

  • L'empire des signes

    empire_des_signes_0.jpgAucun plat japonais n’est pourvu d’un centre (centre alimentaire impliqué chez nous par le rite qui consiste à ordonner le repas, à entourer ou à napper les mets) ; tout y est ornement d’un autre ornement : d’abord parce que sur la table, sur le plateau, la nourriture n’est jamais qu’une collection de fragments, dont aucun n’apparaît privilégié par un ordre d’ingestion : manger n’est pas respecter un menu (un itinéraire de plats), mais prélever, d’une touche légère de la baguette, tantôt une couleur, tantôt une autre, au gré d’une sorte d’inspiration qui apparaît dans sa lenteur comme l’accompagnement détaché, indirect, de la conversation (...). 

    Roland Barthes a fait un voyage au Japon en 1970 et il en à tiré ce livre qui n'est pas selon lui sur le Japon mais sur le dépaysement. Le Japon nous est trop complexe pour q'on puisse le comprendre. Alors dans ce livre, magnifiquement illustré, à partir du regard du voyageur sur l'écriture, les jardins, l'architecture, le costume, les haikus le théatre, ... Roland Barthes donne son interprétation. C'est parfois incompréhensible mais c'est aussi parfois lumineux comme tous les passages sur la nourriture, la façon de préparer les aliments. On n'a qu'une envie  : aller dans un bon restaurant japonais.

  • Remonter la Marne

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    Quel plaisir! Remonter la Marne à pied avec Jean-Paul Kauffmann est un plaisir littéraire, une plongée dans l'histoire, la littérature, la province délaissée, oubliée.

    Jean-Paul Kauffmann n'est pas un randonneur, il part avec un sac de 30 kg, des livres, des cigares, une paire de jumelles... Jean-Paul Kauffmann est un flâneur, sensible aux odeurs, aux parfums, il aime la solitude mais ne dédaigne pas la compagnie, 5 semaines de voyage.

    Pour moi, c'est le plaisir de retrouver des terres bien connues, lorsque nous habitions entre 1994 et 2005 à la Varenne Saint Hilaire dans la boucle de la Marne que j'ai parcourue en courant plusieurs fois par semaine.

    Le voyage dans l'histoire c'est l'évocation de la fuite de Louis XVI, de son arrestation à Varennes et de son retour à Paris, la grande guerre, Joffre, sur les traces de Jules Blain ce soldat inconnu qui s'en sortit et ecrivit ses mémoires à compte d'auteur, Napoléon ou plutôt l'Empire, cette époque où tout était possible à des jeunes gens comme Lannes. C'est de Gaulle, la base de Saint Dizier, ...

    La littérature, c'est La Fontaine à Chateau-Thierry, Simenon sur le canal de la Marne, André Breton et ses premiers pas dans un asile d'aliénés qui lui font découvrir l'écriture automatique.

    Et puis la Marne au fur et à mesure que l'on remonte ce sont des provinces délaissées, oubliées, des gens qui n'ont pas renoncé mais qui résistent à leur façon vivant de peu mais dans la générosité et la solidarité derrière des volets à la peinture défraichie et des façades maussades mais dans une nature superbe.

    Et enfin la Marne c'est aussi le champagne! et la rambleur mais pour découvrir ce qu'est la rambleur, il faut lire cet essai.