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paul auster

  • Ce que je n'aime pas chez Paul Auster

    C'est cette phrase dans son dernier roman :

    Tes pieds nus sur le sol froid à l'instant où tu sors du lit et marches vers la fenêtre. Tu as 64 ans. Dehors l'air est gris, presque blanc, sans soleil visible. Tu te demandes : combien de matins reste-t-il? Une porte s'est fermée. Une autre porte s'est ouverte. Tu es entré dans l'hiver de ta vie.

    J'aurai 64 ans en août prochain!

  • Sunset Park

    Sunset-Park.jpgMiles, Bing, Helen, Alice, quatre jeunes adultes, la vintaine et quelques années, déjà abimés par leur vie qui d'ores et déjà ne leur a pas fait de cadeaux. Il vivent à Brooklyn, dans le quartier de Sunset Park, en communauté, dans une villa squattée, non par idéal de partage mais par nécessité. La crise des subprimes est passé par là, le boulot initial de Miles est d'ailleurs de débarasser les maisons récupérées par les institutions financières à la suite des hypohèques du mobilier qui y a été laissé. Bing est un touche à tout, batteur, déjà obése et sexuellement frustré mais bon compagnon, Alice achève sa thèse sur un vieux film sans trop y croire et Ellen, artiste-peintre en devenir, du moins essaie t'elle d'y croire, fait l'agent immobilier par défaut.

    Et puis il y a les entourages, Pilar, d'origine cubaine, mineure, qui devient la maitresse de Miles mais dont la famille, sans état d'âme, fait chanter Miles, les parents de Miles, une chanteuse et un éditeur renommé,  avec lesquels il a rompu depuis sept ans à la suite de la mort de son demi-frère, mort dont il est sans doute responsable.

    Bref un univers, d'artistes le plus souvent en souffrance, pas très gai, que Paul Auster nous décrit en chapitres successifs qui nous dressent les portraits croisés de tous les protaganistes vus du point de vue de chacun des personnages. Les allusions au base ball, récurrentes, sont pour un européen sans grand intérêt mais il parait que le base ball est un univers en soi. En revanche, on ressort de cette lecture avec l'envie irrésistible d'aller voir The best years of our lives, le film de William Wyler (1947) sur lequel Alice fait sa thèse.

     

  • Dans le scriptorium - Paul Auster

    5aadb74573d06f0f23ab9385b643bde0.jpgExpérience intéressante que la lecture de ce livre.

    Le lecteur se retrouve aux côté du principal protagoniste du livre, un homme sans doute assez âgé, dans une chambre, où il est manifestement enfermé, avec un traitement et des visites. Il y a unité de lieu, cette chambre d'hôpital ou de prison, ou de laboratoire, on ne sait trop, de temps, les 100 pages et quelques décrivent le déroulement d'une journée, et d'action, la recherche par notre héros de ce qui lui arrive.

    C'est assez déroutant, les familiers de l'oeuvre d'Auster comprendront assez rapidement que les visiteurs de notre personnage sont les héros des romans de Paul Auster qui viennnent en quelque sorte demander des comptes à leur auteur, le personnage un peu énigmatique n'étant autre que Paul Auster lui-même à l'aube de ce naufrage qu'est la vieillesse.

    C'est construit comme un roman policier, c'est haletant et à clefs, tout le monde y trouvera son compte. Il y a une reflexion sur la vieillesse, sur l'automie des personnages de Roman, sur l'écriture, c'est diablement,presque trop bien, construit.

    Je crois que je vais reprendre la lecture d'Auster à son début pour mieux apprécier ses dernières oeuvres qui au fond n'en font qu'une! C'est un peu comme Modiano.

  • Oracle Night de Paul Auster

    Livre magnifique sur la littérature. Si l'on peut se demander parfois pourquoi on lit des livres, si la littérature a un avenir, il suffit de lire ce livre pour avoir la réponse.

    Paul Auster avec La nuit de l'Oracle nous livre en effet une construction romanesque à tiroirs, labyrinthique et à suspens qui ne peut que réjouir son lecteur.

    15bd22965a2f7b9a10ba3cfc043deb2d.jpgLe narrateur, Sidney Orr est assez banalement, comme l'auteur l'a été, un écrivain new yorkais promis à un bel avenir qui se remet d'une maladie qui a failli l'emporter. Il est marié et amoureux de Grace, une femme qui l'aime, et soutenu par un grand écrivain confirmé, John Trause,  qui l'encourage et le conseille. Tout va bien. Sur un cahier bleu, Sydney se lance après plusieurs mois de convalescence stérile dans l'écriture d'un roman dans lequel Nick Bowen, un jeune éditeur, reçoit un manuscrit jamais publié d'une auteure connue, la nuit de l'oracle. Trois histoires donc s'entremêlent.  Nick, qui échappe à un accident, réalise que notre destin est le fruit du hasard et part sur un coup de tête à Kansas city ou il rencontre Ed, un chauffeur de taxi qui collectionne les annuaires téléphoniques du monde entier. Nick sans y prendre garde s'emmure.

    Que faire de cette histoire? Comment sortir de là? Au fil des pages et de notes de bas de pages passionnantes, Sidney nous conte les sources de son inspiration, les personnages, les lieux, il a lui même un vieil annuaire téléphonique polonais...Puis il en vient à se demander si ce qu'il écrit n'est pas finalement prémonitoire de ce qu'il vit. John le conforte dans cette idée. Mais qu'en est il réellement de la complicité entre Grace et John, pourquoi une telle animosité entre Grace et le fils de John?

    Si l'Amérique heureuse, chaleureuse, marque le début du livre, une Amérique beaucoup plus sombre avec ses enfants perdus hante la fin de l'ouvrage. Un ouvrage magnifique, du début à la fin, haletant, sur l'Amérique et surtout l'art du roman.