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  • Iro mo ka mo - La couleur et le parfum

    naga_.jpgLa couleur et le parfum dit-on en japonais pour signifier l'apparence et la substance.

    Ce beau livre d'Ito Naga a été édité et fabriqué par Cheyne Editeurs, maison d'édition trentenaire sise au hameau de Cheyne au Chambon sur Lignon en Haute-Loire. Une petite start-up qui a réussi!

    Ito Naga n'est pas japonais, je l'ai rencontré à la Halle des Chartrons à Bordeaux dans le cadre de la semaine de la poésie. Il est astrophycien au CNRS et il s'intéresse au Japon, il laisse supposer qu'il est amoureux d'une japonaise mais c'est de la poésie.

    En cette période d'intense intérêt pour le Japon, ce petit livre nous aide à percevoir un peu mieux cet autre qu'est le Japon et ses traditions, sa manière d'appréhender le monde, l'omniprésence de la nature.

    Extraits :

    Dans la cuisine japonaise raffinée (kaiseki) où l'on prépare de nombreux petits plats, le but n'est pas d'avoir du style mais pluiôt de satisfaire les goûts inconnus des invités en essayant discrétement différentes saveurs.

    Rien ne se réalise comme on s'y attend. C'est ainsi que les japonais appellent ce monde ukiyo (le monde flottant)

    Comment s'injecter une langue? comment se souvenir que Fuukei que l'on traduit par paysage signifie littéralement atmosphère de vent?

    Interroger le quotidien en poète, en philosophe, c'est la méthode d'Ito Naga.

    Encore deux citations : Il ne dit pas je ne sais pas, il dit : je ne sais pas exactement, et, cette mère n'a pas dit que son fils mentait. Elle a dit : la plupart du temps, je crois que ce qu'il dit est vrai.

  • Marie-Antoinette

    Après avoir regardé sur Arte le film et l'interprétation de Sofia Coppola, j'ai décidé d'en savoir plus et je me suis tourné vers Stefan Zweig, qui nous a donné en 1932 une biographie de sa compatriote Marie- Antoinette.

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    A lire! Stefan Zweig retrace avec le souci d'un historien, s'en tenant aux sources, souvent tardivement révélées comme la correspondance de Fersen. Il nous épargne toutes les légendes ressassées du "qu'on leur donne de la brioche" au "pardon monsieur" lorsqu'elle aurait marché sur le pied du bourreau.

    Cela donne le portrait psychologique et intime d'une fille puis d'une femme somme toute assez ordinaire, moyenne, spontanée, attachante, sans aucun sens politique au premier abord mais habitée au fil des épreuves par un grand sens du devoir, de la dignité, de la fidélité à sa lignée, ses ascendants, ses enfants. Pas à son pays, mais, à l'époque, la Nation n'est qu'en devenir, on est d'abord de sa famille, et elle est une Habsbourg, la fille de Marie-Thérèse, impératrice d'Autriche, même si elle est bien seule à s'en souvenir tant son neveu désormais sur le trône à Vienne se soucie peu d'elle...

    Et c'est aussi l'occasion de réfléchir au déroulement des révolutions au moment où celles-ci se multiplient dans le monde arabe, il y a toujours de la casse et le mieux met souvent longtemps à émerger de la violence révolutionnaire avec des avancées et des reculs.

  • En étrange pays

    pays.jpgA la fin du XIXéme siècle, Versluis, un bourgeois néerlandais, apprend par son médecin qu'il est condamné par la tuberculose. et que peut-être un séjour en Afrique du sud, au bon air, serait de nature à améliorer son état de santé. 

    Nous étions déjà allé dans le Veld avec Karel Shoeman pour Cette Vie (cf. chronique du 20 septembre 2010), témoignage poignant de la vie de trois générations d'Afrikaners.Shoeman.jpg

    Ici, on accompagne Versluis pendant seulement quelques mois, il a tout laissé, ses habitudes bourgeoises, son éducation, une étiquette et affronte le monde des colons, un mode à la fois plus ouvert et plus fermé, composé d'allemands, de hollandais, de juifs. La vie est difficile, le climat rude, froid l"hiver, torride l'été. Versluis reste sur son quant à soi, choqué par le comportement de la petite colonie européenne, sans réellement de contacts avec la population indigène, quasi invisible. Il ne s'engage pas, tout son effort est tourné vers le détachement de son passé, de ses habitudes, de la vie. Mais la maladie progresse...d'autres européens malades meurent autour de lui... et puis il finit par céder, par ouvrir sa carapace, par écouter l'autre, il est prêt, au bout de son chemin.

    Un livre à la fois cruel dans sa peinture de la société afrikaner et empreint de sérénité.

  • Libye

    La Libye, j'y suis allé deux fois en 2006 et 2007. J'en garde un souvenir à la fois émerveillé et effrayé.

    Effrayé parce que ce pays sous la férule de Khadafi a effectivement perdu 40 ans, 40 ans de fermeture, 40 ans sans éducation. Les quelques entreprises qui parviennent à prix d'or à travailler dans ce pays ont les plus grandes peines du monde à trouver de la main d'oeuvre locale éduquée et qualifiée. Quant à obtenir un rendez vous dans l'administration libyenne, c'est un parcours de combattant qui permet rarement de rencontrer l'autorité recherchée...

    Emerveillé parce que j'ai pu y découvrir les sites de Sabratha et Leptis Magna, cités fondées par les phéniciens et qui connurent leur heure de gloire sous la république de Carthage. on ne peut qu'écarquiller les yeux comme un enfant devant de telles merveilles archéologiques ensevelies pendant des siècles par le sable. On y visite dans un silence que seul le vent et le bruit des vagues vient troubler les forums, les théatres, les amphithéatres, les hippodromes, les thermes, les ports, toute la vie des cités roimaines est là. C'est une de ces visites qui ne s'oublie pas, de toute une vie.

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  • Vents de sable - Femmes de roc

    459.jpgDans ce petit film sans doute un peu trop didactique de Nathalie Borges, on voyage pendant une heure aux côtés de femmes qui se rendent comme chaque année au nord du Niger dans une oasis pour y effectuer la récolte des dattes, recolte qui leur permettra de nourrir leur famille pendant toute une année.

    Un Niger où on ne parle pas d'Al Qaida et où la Libye apparait comme un Eldorado...

    De beaux portraits de femmes de générations différentes confrontées aux traditions séculaires et aux attraits de la modernité...

  • Les affiches du festival de musique de La Chaise-Dieu

     

    Le style évolue : l'affiche 2011 voit l'apparition de couleurs fluo inédites auparavant, mais bien dans l'air du temps On a conservé un format de style "portrait", celui des dernières années, et  introduit un nouveau logo avec l'abandon du style gothique. Une nette volonté de rupture ou de renouvellement, comme on voudra.

    C'est depuis 2005 que la mention Puy en Velay figure au côté de celle de La Chaise-Dieu, au détriment de celle de la Haute-Loire, il est vrai qu'il y a des concerts à Ambert...

    Stylisée en 1966, réaliste en 1967, vue artistique en 1968, les affiches ont ensuite décliné différents élements de l'Abbaye, cloître, anges musiciens, orgue, puis l'abbatiale est revenu, esquissée les dernières années, en 2011, bien heureux celui qui n'ayant pas entendu parler de La Chaise-Dieu devinera qu'il ya là une Abbaye.

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  • La nuit viennent les renards

    Cees.jpgHuit petites nouvelles merveilleuses de Cees (Cornelius) Nooteboom, indispensable écrivain néerlandais, grand voyageur, qui nous emmène à Venise, en Ligurie, en Espagne, en Sardaigne, dans les casinos du nord de la France, à Saragosse...peu importe.

    Peu importe, ce qui compte c'est le souvenir des morts, le dialogue avec eux. Huit nouvelles autour de la mort, Ist das etwa der Tod? (est ce que c'est à peu près cela la mort?). Cees Nooteboom ne croit pas aux esprits mais ils croit aux photos, il les regarde, il se remémore ses rencontres, ses vieux amis, ses amours, et il sait, puisque sa grand-mère le lui disait quand il était petit enfant, que la nuit viennent les renards.

  • Révolution?

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    Non bien sûr! Carnaval des deux rives à Bordeaux dimanche dernier!

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    C'est déjà le printemps, le printemps arabe, le printemps des poètes... Ce matin, dans "Pas la peine de crier" sur France Culture entre 6 et 7 heures, le bonheur d'écouter l'écrivain marocain Abdellatif Laâbi, plusieurs fois emprisonné et torturé par Hassan II parler de son "frère" Victor Jara, chanteur chilien, torturé et exécuté par Pinochet : Te recuerdo Amanda...

  • La Chaise-Dieu 2007 - 2013

    Le projet La Chaise-Dieu 2007 - 2013 présenté par la Communauté de commune du Plateau de La Chaise-Dieu  sur son site : http://cc-plateau-chaisedieu.fr/ avance!

    Les travaux sont commencés pour la Chapelle des pénitents et la toiture de la Salle Richelieu. Les échafaudages ont envahi le cloître, pour sans doute plus d'un an.

    La Chaise-Dieu va se faire belle, reste à mettre la dernière main au projet dans son ensemble et à l'expliquer au public : Quel avenir pour les places de l'Echo et Lafayette, comment rendre leurs couleurs aux tapisseries et les préserver pour les siècles à venir, comment mieux accueillir le public et lui faire découvrir et aimer ce lieu millénaire, comment accroitre encore le rayonnement de La Chaise-Dieu en France et en Europe? Vaste chantier!

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  • Dore-L'église - On peut vous faire à dîner

    "Tout au sud du Puy de Dôme, un tout petit village Dore-l'Eglise.Le portail roman, très bas, très arrondi, est connu mais aucun risque d'être troublé par des touristes même en plein coeur du mois d'août....

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    ...Quand la patronne vient ramasser les verres, vous osez pourtant tenter comme une chance infime cette question que vous posez avec un ton à l'avance dénégatif, comme pour conjurer la probable réponse : "Vous ne faites pas restaurant?" La femme ne répond pas tout de suite, et le fléau de la balance oscille entre contrainte et possibilité. Et puis : "Je peux vous faire à diner". Elle n'a pas vraiment répondu. Elle ne fait pas restaurant, elle peut vous faire à diner, d'un merveilleux  menu car il n'y aura rien à choisir. Vous dinerez à coups de petits étonnements sereins - excellent ce saucisson.... tu as vu la taille du morceau de cantal?... Vous n'aurez pas quitté la table ronde un peu rouillée. Le portail va flamber, prendre un ton de corail à l'heure du café. Dore-l'Eglise. On peut vous faire à diner." (Philippe Delerm - Le trottoir au soleil - Gallimard)

    Quelle bonne surprise pour un casadéen que de dévouvrir que Philippe Delerm fréquente Dore-l'Eglise, prieuré de La Chaise-Dieu dès le XIIéme siècle sur la route d'Ambert!