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  • Le Belem

    Le Belem, plus vieux trois mâts français, avait jeté l'ancre dans le Port de la lune, à Bordeaux, ce Week-end à l'occasion de Bordeaux fête le vin, manifestation qui a accueilli 450 à 500 000 visiteurs sur les quais de la Garonne : dégustations de vins, gastronomie régionale, mais aussi feux d'artifice, son et lumière sur le palais de la Bourse, musique classique, Jazz avec Marciac in Bordeaux place des Quinconces. Une vraie réussite populaire. Des leçons à tirer pour la Biennale d'art contemporain Evento à l'automne 2011 si elle veut attirer un aussi large public.

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    Le Belem a attiré beucoup de monde. Ce monument historique, plus que centenaire, fait toujours rêver, petits et grands, et le rêve ici est à portée de main: 4 euros pour arpenter le pont et la dunette, visiter les cabines et si le coeur vous en dit des stages de trois jours à une semaine pour naviquer au large des côtes françaises, anglaises, belges ou même irlandaises, des stages ouverts à tous, pour jouer au matelot, au corsaire, aux gars de la marine : http://www.fondationbelem.com/programme_de_la_saison_2010.htm

    Une petite aventure à la portée de tous, un bond en arrière d'un siècle, un voyage au gré du vent, du soleil, de la tempête, des éléments en compagnie d'Eole et de Neptune... Pourquoi donc se priver?

  • L'olivier

    Ils sont rares les oliviers sur les trottoirs de Beyrouth. Les arbres les plus répandus en bordure de voie sont le laurier rose, le ficus, l'acacias, le jacaranda,  le pin, le palmier dattier sur la corniche... Les cèdres, ceux qui restent, sont dans la montagne

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    Cet olivier, dans la rue qui descend de la place Sassine à l'Université saint Joseph, a été planté il y a un peu moins de cinq ans.

    Il perpétue la mémoire de Samir Kassir, historien et journaliste, français et libanais, études d'histoire et de philosophie à la Sorbonne, éditorialiste à An Nahar, fondateur de la version arabe du Monde diplomatique, assassiné à cet emplacement le 2 juin 2005 dans un attentat à la voiture piégée.

    Il n'est jamais trop tard pour lire son Histoire de Beyrouth et surtout son dernier livre, toujours actuel : Considérations sur le malheur arabe.

  • Vacarme

    Tôt le matin, on entend l'appel du muezzin et les cloches au son aigrelet des églises chrétiennes, à moins que ce ne soient les camions de Suckleen qui réveillent le visiteur, ils vident les grandes bennes à ordure, en tôle verte, puis on entend les premiers klaxons, les premières sirènes hurlantes des FSI, Beyrouth s'éveille. Un peu plus tard les chantiers se mettent en route. Ici les ouvriers, syriens la plupart, démolissent une vieille demeure de style ottoman, là, on creuse des trous profonds pour abriter les parkings souterrains, plus loin, on construit des tours toutes sur un modèle quasi identique, 10 à 30 étages, des appartements de 300 à 500 mètres carrés pour des arabes du Golfe ou des émigrés libanais, enrichis qui en Afrique qui au Moyen-Orient, qui aux Amériques... Les pelleteuses, les marteaux piqueurs, les bulldozers, les camions remplis de gravats s'en donnent à coeur joie. Impossible d'y échapper, il y a un chantier dans chaque pâté de maison, Beyrouth, le vieux Beyrouth, du moins ce qu'il en reste, disparait.

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    C'est l'été ou presque, il fait déjà très chaud, ouvrir les fenêtres, c'est s'exposer à la poussière des chantiers, omniprésente, et au bruit, alors va pour la clim, mais il y a les coupures d'électricité, annoncées désormais sur Internet par EDL, l'EDF locale, les générateurs privés d'électricité de quartier tournent à plein régime, ils fonctionnent au fuel, d'où, avec la circulation automobile, le nuage de pollution qui domine la ville en permance et qu'on découvre lorsqu'on descend de la montagne.

    La circulation est toujours infernale, il y a plus de feux rouges et même, quelle audace, des signaux lumineux pour les piétons mais traverser la rue Charles Malek à pied relève de l'aventure périlleuse, tant l'automobiliste libanais est impatient d'arriver, désireux de montrer qu'il va vite avec son 4x4. Et il faut aussi compter avec les scooters qui filent à toute allure dans tous les sens et les livreurs de pizzas payés à la course qui risquent leur vie à tout instant au point qu'on les appelle parfois les livreurs de greffons...

    Le soir, rien ne se calme, c'est le Mondial de foot-ball et donc, à chaque but, s'élèvent des clameurs, en fin de match, des feux d'artifice, quand ce ne sont pas dans certains quartiers des tirs de Kalachnikov en l'air. Heureusement les pays de la région ne sont pas de la partie.

    De ce point de vue l'équipe de France a jusqu'ici contribué au calme, qu'elle en soit remerciée!

  • Le festin de Babette

    babette.gifJ'avais trois raisons de lire ce livre, avoir vu le film à sa sortie en 1987, j'en garde le souvenir d'un repas fastueux et c'est à peu près tout,  achever les recommandations de lecture d'Un coeur intelligent d'Alain Finkelkraut et puis lire des nouvelles danoises de Karen Blixen l'auteur d'Une ferme en Afrique dont a été tiré le célèbre film Out of Africa, Karen Blixen, dont j'ai eu l'occasion de visiter la maison en Afrique près de Nairobi.

    I fallait lire ce livre ou plutôt cette courte nouvelle pour en saisir ex post le message on ne peut plus religieux. Babette, cuisinière au Café français, à Paris, fuit les massacres de la Commune de Paris et se réfugie gràce à un mécène parisien au fin fond du Danemark, sur la côte du Jutland, dans une petite communauté religieuse luthérienne un peu intégriste chez les deux filles d'un pasteur qui vient de disparaître. La communauté spirituelle qu'il a créée s'attache, non sans mal à pousuivre l'oeuvre entreprise et conserver son unité mais tout cela manque d'allègresse et tourne à la division.

    Deux vieillles filles qui ont sacrifié leur jeunesse, effrayées de tout changement possible, accueillent donc notre Babette, dont elle ne savent rien. Babette va tout donner. Son travail, dans l'humilité et la discrétion, puis son savoir et sa fortune. Babette qui était une grande cuisinière à Paris, une artiste, gagne un jour 10000 francs à la loterie, les deux soeurs sont persuadées qu'ellle va les quitter. Au lieu de cela, Babette va les convaincre d'offrir un repas français à leur communauté, un vrai repas, luxueux, qui va engloutir toute sa fortune, un repas qui va ressouder les liens de cette communauté, réunir ses membres de nouveau, les ouvrir les uns aux autres.

    Soupe de tortue, blinis, cailles, fromages, baba au rhum, Clos Vougeot 1845, beaucoup d'amour et de don de soi et vous obtenez un miracle mais c'est une parabole...

  • Rendez-vous

    Blois, Blois, deux minutes d'arrêt. On y est, dans quelques instants on va se retrouver. Depuis un an, on s'est donné rendez-vous Place du chateau pour, après une petite promenade en attelage, un déjeuner-buffet dans un cimetière, un cimetière renaissance, le cloître Saint Saturnin.

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    Il y a ceux que l'on reconnait et puis ceux que l'on ne reconnait pas, ceux dont on se souvient et ceux qui ne nous disent rien, ceux qui ont du ventre, ceux qui n'en ont pas, ceux qui sont à la retraite, ceux qui travaillent encore, ceux qui fument encore, ceux ont arrêté, ceux qui avaient la barbe et l'ont toujours, ceux qui ont maintenant la moustache, ceux qui sont venus avec leurs compagnes et ceux qui sont venus sans, ce n'est pas leur histoire, ceux qui ont des souvenirs précis et ceux qui comme moi en ont peu, ceux qui sont bavards et ceux qui le sont moins, les mêmes qu'autrefois en général.

    Bref, on se la joue à la Patrick Bruel : Rendez vous dans dix ans, mais nous c'est quarante! Je retrouve mes camarades de la section BTS technico-commerciale de l'industrie des métaux du Lycée Raspail à Paris, promotion 1970. Merci Bruno pour l'initiative.

    Et puis il y a ceux, les plus nombreux, qui ne sont pas là, ceux qui n'ont pas pu venir, ceux qui n'ont pas voulu venir, celui qui est décédé, ceux qu'on n'a pas réussi à localiser.

    En quelques heures, on voit défiler des souvenirs, ils reviennent d'ailleurs affleurer notre mémoire, et on voit défiler en accéléré des condensés de vies, de parcours, autant de voies qu'on aurait pu emprunter, affaire de circonstances, affaire de rencontres, affaire d'opportunités saisies ou écartées.

    Et on médite cette belle citation extraite de Train de nuit pour Lisbonne de Pascal Mercier : s'il est vrai que nous ne pouvons vivre qu'une partie de ce qui est en nous - qu'advient il du reste? 

  • La Boudeuse : triste fin annoncée

    Il y a un peu plus d'un an, j'avais eu l'occasion d'écrire une petite chronique cf : http://casadei.blogspirit.com/archive/2009/03/16/la-boudeuse.html sur "la Boudeuse", ce trois mâts, parti depuis ce séjour face à la Très Grande bibliothèque vers les Amériques mesurer les effets du changement climatique sur les peuples de l'eau. Le Monde nous a appris hier que cette mission Terre-Océan venait d'être brutalement interrompue, différents sponsors, au premier rang desquel notre ministre du développement durable,  n'ayant pas tenu leurs promesses de financement alors que ce même ministre aurait commandé la mission dans le cadre du Grenelle de la mer : cf également : http://www.la-boudeuse.org/ le mot de la fin du capitaine Franceschi.

    visuel_equipage_accueil.jpgOn sait bien que les finances publiques connaissent des jours difficiles. alors financer une opération qui allie développement des connaissances scientifiques, aventure, rencontres des cultures, un peu de rêve n'était évidemment pas prioritaire... Il y a d'autres urgences, le changement climatique peut attendre...

    D'ici là,  La Boudeuse risque d'être vendue pour éponger les dettes accumulées dans l'attente des financement promis. Il y a vraiment quelque chose qui va mal dans l'allocation des fonds publics. Sans l'audace de Christophe Collomb et un peu de financement public, la découverte de l'Amérique aurait tardé...

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