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Cas@d€i - Page 142

  • Ces noms qui sont les miens

    delerm.jpgAvec ce livre, Martine Delerm nous emmène dans le sud du Puy de Dôme, du côté de Dorange, de Novacelles, du Moulin du Rat. Qui d'entre nous à un moment donné, l'âge venant, ne s'est pas épris de généalogie. Martine Delerm y plonge avec délices.

    A partir de peu de choses, quelques noms, quelques prénoms, quelques dates, de vieilles cartes postales, de rares photos, elle laisse parler son imagination, son amour de la nature, elle redonne vie et couleurs à ses parents, grands-parents, arrirères grands-parents... Elle finit par se rendre sur place, à la recherche des tombes, des maisons, des descendants, de la rivière, des vallons, des soirs lumineux, de la brume des matins...

    Martine Delerm célébre avec beaucoup de poésie des vies qu'on devine immuables, des horizons limités sans cesse renouvelés, de saison en saison, des vies à la dure, des vies de peu, des vies de paysan, de menuisier, de tisserand, de meunier, des vies de femmes qui enfantent dans la douleur et souvent la mort, des vies d'immigrés à Saint-Mandé ou dans le XVIIIéme arrondissement de Paris.

    S'adonner à la généalogie, c'est d'abord rêver, inventer des vies,. Est ce que cela nous permet de nous trouver, de nous réconcilier avec nous-mêmes. Sommes nous faits de nos ancêtres, des liens du sang, ou d'abord de notre environnement, nos parents, nos frères et soeurs, nos voisins, nos amis, les circonstances de nos vies, nos choix personnels?

    Peu importe au fond, le livre de Martine Delerm nous transporte dans un passé pas si lointain, encore commun à beaucoup d'entre nous qui avons connu des parents ou des grands-parents d'origine rurale et c'est aussi ce qui le rend très attachant.

  • Ivre de Chine

    chine.jpgParti comme stagiaire en Chine en fin de scolarité à l'Ecole de commerce de Lyon, Constantin de Slizewicz y est resté. Depuis plus de dix ans. Il est aujourd'hui journaliste au City Herald, un journal de Kunming, dans le Yunnan, dans  la Chine d'en bas dirait Jean-Pierre Raffarin.

    Constantin nous emmène avec lui dans ce livre loin de la Chine des Jeux Olympiques et de la foire exposition de Shanghaï, loin de l'atelier du monde, à la rencontre des chinois des provinces reculées, des minorités ethniques. Le livre raconte en effet, dans un style assez inégal, il faut le reconaître, plusieurs des voyages de l'auteur, une traversée de la Chine d'Est en Ouest en side-car avec son copain Alexandre , un  noël au Tibet, dans une communauté catholique, à la rencontre des Wa, ce peuple réputé coupeur de têtes autrefois, colonisé aujourd'hui par les Han, l'ethnie dominante en Chine...

    L'occasion de dresser uine galerie de portraits des chinois de rencontre de hasard, les filles des bars de nuit au bord des routes, les compagnons de beuverie, les chauffeurs de poids lourds, les petits notables du parti, les affairistes, les nouveaux riches...

    On comprend que dans la Chine profonde, il faut pour créer un peu de complicité parler chinois, (qui es-tu, tu parles bien chinois!),  échanger des cigarerttes et pratiquer la diplomatie du Ganbei, c'est à dire boire et reboire des alccols forts.

    L'occasion aussi d'évoquer les grandes figures qui nous ont fait découvrir la Chine : Marco Polo, Lucien Bodard, Francis Garnier et bien d'autres moins connus.

    Extrait au sujet des Wa: Le gouvernement local vient d'investir 2000 yuans, 120 euros, par foyer afin de "moderniser" l'habitat. : des murs en agglo ont remplacé les vieilles palissades de bambou, des plaques en fibro-ciment ont supplanté les archaiques toitures de chaume...les villages ressemblent à des bidonvilles où règne cette odeur rance et faisandée de la pauvreté...

    Quand cette Chine s'éveillera aussi, le régime actuel tremblera...

  • Angoulême dévorée par la BD

    Angoulème est tout le monde le sait la capitale de la BD. Rien ne la prédisposait à tenir ce rôle qu'elle a acquis en une trentaine d'années avec au départ une poignée de copains passionnés qui ont lancé l'initiative puis on vite été remplacés par des profesionnels de la communication en cheville avec les principaux éditeurs et les pouvoirs publics. Le pari est réussi et a débouché si ce n'est sur une Silicon valley de la BD sur un ensemble de studios de BD et de vidéos.

    Le visiteur de passage, je n'ose dire le touriste en cette saison, est cependant frappé par l'omniprésence de la BD dans la ville. Les numéros et les angoulème6.jpgplaques des noms de rue ont été changées pour être remplacées par des plaques en forme de bulle, informatives au demeurant. On y apprend ainsi que la rue des arceaux, se dénommait autrefois la rue du fanatisme, parce que Ravaillac y vécut un temps.

    De même, Angoulême s'est fait une spécialité de murs peints ou de trompe l'oeil qui font référence à des personnages de BD comme celui de Got et Pétillon figurant le baron noir avec comme légende "finalement vous n'en avez pas marre du mouton?"

    La ville est allée jusqu'à débaptiser l'artère piétonne qui portait le nom de rue Marengo au profit de la rue Hergé et la rue de Périgueux au profit de la rue Goscinny, deux  personnalités qui à ma connaissance angoulème 7.jpgn'ont pas entretenu de rapports étroits avec la Charente ou Angoulême. Tant qu'à faire de rebaptiser quelque voies, la Charente regorge de talents : François Mitterand, Félix Gaillard, Jean Monnet, Pierre Marcilhacy...pour s'en tenir aux hommes politiques.

    Le pire est sans doute l'aménagement de la place du champ de mars qui servait autrefois de gare routière. La création d'un centre commercial moderne et pas inesthétique est heureuse. Elle est de nature à renforcer l'attractivité commerciale du centre ville. Mais l'aménagement des lieux a laissé place à un vide sidéral, une étendue de béton, un espace morne, dépourvu de vie, dont la seule fonction semble être de permettre d'ériger les bulles du festival de la BD, le dernier Week-end de janvier!

    angoulème 2.jpg

    Dommage, vraiment dommage, mais il n'est pas trop tard pour réparer cette bévue. Quand elle le veut la ville sait faire! La nouvelle entrée du musée derrière la cathédrale Saint Pierre est par exemple remarquable, même si on se passerait bien de croiser à l'entrée un personnage de Chaval qui finit par davantage attirer l'attention que la statue de Girard II, l'évêque fondateur de la cathédrale.

    Et le secteur privé sait également faire, à preuve la très belle réhabilation des anciennes nouvelles galeries par les Galeries Lafayette.

    La ville a un potentiel urbain, architectural important, il suffit de lever les yeux, merci de ne pas tout sacrifier à la BD...Angoulême  doit avoir plusieurs cordes à son arc et toutes les valoriser.