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Liban - Page 2

  • L'homme d'hier

    Dans la Salle du haut du théatre de la Bastille, un seul acteur, qui va rester assis derrière un petit bureau pendant un peu plus d'une heure devant un grand écran où vont défiler des images de Beyrouth, des plans, des photos...

    homme d'hier.jpgPari réussi de Tiago Rodrigues, acteur et dramaturge portugais qui à l'occasion d'un voyage à Beyrouth a rencontré Rabih Mroué, acteur libanais que l'on peut voir sur les écrans aux côtés de Catherine Deneuve dans "je veux voir" et Tony Chacar, architecte, libanais lui aussi.

    Tiago Rodrigues nous raconte une fable, celle  de son voyage à Beyrouth où il va chercher à l'aide d'un lhommedhierGd.jpgvieux plan son chemin. Il ne va pas le trouver mais va rencontrer d'autres Tiago, ses doubles d'une autre époque, d'un autre Beyrouth. Dédoublements multiples des identités, sédimentations successives de la ville sur elle-même, sédimentations de nos identités elles-mêmes...

    Dans chaque ville, il y a une autre ville, dans chaque individu un autre individu ; au fil du temps le narrateur confronté à toutes ses identités, à tous ces visages de la ville, ne sait plus trop qui il est. Alors, il cherche la mer, sans la trouver.

    La mer, une promesse de départ! le départ, une solution pour se retrouver soi-même, ce que font de nombreux libanais!

  • Soulagement et déchirement

    Samedi dernier, j'ai quitté le Liban. Mission de trois ans terminée. De nouveau la capitale française et les affaires nationales après 6 ans consacrés à l'Afrique puis au Liban.

    Partir, c'est souvent un soulagement et un déchirement.

    Soulagement de quitter un pays ou presque tout va mal. Une sorte de Titanic, on y danse, en attendant le prochain attentat, la prochaine guerre. Un siècle pour rien ont déjà écrit Ghassan Tueni, Jean Lacouture...mais l'avertissement n'est pas écouté. Les tensions entre chiites et sunnites sont croissantes, les chrétiens toujours divisés, chacun s'arme pour demain, Israël regarde le réarmement du Hezbollah et prévient que demain c'est tout le Liban qui sera responsable...Soulagement de quitter un Etat qui n'en est pas un, le poids des appartenances, des confessions, des familles l'emporte sur la construction d'un Etat de droit, sur la solidarité nationale...Le Hezbollah s'autoproclame résistance, malgré ou contre l'Etat, détient un droit de véto au sein du gouvernement et un droit de véto dans la rue du fait de ses armes qui disait il ne seraient jamais tournés contre d'autres libanais...La bataille électorale est engagée comme si elle devait régler demain les différends politiques d'aujourd'hui mais pourquoi puisque la minorité d'aujourd'hui impose le droit de véto, la minorité de demain le fera de même... A quoi bon se déchirer plutôt que de chercher des solutions sur les questions de fond...

    Déchirement parceque j'y laisse de nombreux amis, parce que les contacts sont faciles, la population accueillante, les gens attachants, l'esprit d'entreprise répandu, parce que la montagne est belle. Parce que c'est vrai le Liban est un message, le Liban est un miracle, et qu'on a envie qu'il le reste, et qu'on le sent menacé et qu'on voudrait l'aider à sortir de cette situation par le haut, collectivement plutôt que par l'émigration, le repli sur soi...Mais voilà, être expatrié c'est être dedans et dehors, c'est provisoire, il y a une fin...

    Alors, je reste fidèle aux libanaises et aux libanais, je crois aux forces de l'esprit je ne les oublie pas!

  • GUN

    2aaa94a4768cab17eb52161cc991b3a0.jpgGUN ou Gouvernement d'Union Nationale. Le bébé est né hier après 7 semaines de pourpalers. Viable? Beaucoup d'observateurs parlent déjà de gouvernement de désunion nationale. le principal souci n'a pas été la politique qui va être conduite pour  assurer  de l'electricité 24 heures sur 24 ou garantir un approvisionnement en eau potable à tout le monde ou lutter contre une inflation galopante. Non le souci , le seul, c'est de gagner les élections de 2009! Alors chaque clan marque l'autre. Tous les coups seront permis! GUN,GUN,GUN..., de toute façon les fusils au sens propre sont déjà prêts et ont déjà servis en mai dernier et pas pour les seuls tirs de joie.

    Un regret supplémentaire, les libanais qui sont passés maîtres dans l'art des quotas en termes de confessions, de partis, de régions...ne se sont pas encore mis à la parité des sexes. Une seule femme sur 30 ministres, alors qu'avec l'immigration les femmes représentent ici plus de moitié de la population. S'il y avait plus de femmes, il y aurait peut-être moins de problèmes...En France, 97 % des personnes en prison sont des hommes.

    En photo le palais du Grand Sérail siège du premier Ministre, le Matignon Libanais!

  • Pentecôte en pénitence

    Dimanche de Pentecôte. L'Esprit saint souffle sur le Livradois, comme ailleurs. Pourquoi ne pas se rendre à l'office en cette belle matinée ensoleillée à l'Abbatiale. Pas tant pour l'office que pour se retrouver une heure durant en compagnie de Saint Robert, de Clément VI, du Maréchal de Lafayette et de tant d'autres, se retrouver avec soi même, avoir une pensée pour les amis du Liban, dans les belles stalles, sous les tapisseries flamandes, à côté de la danse macabre toujours là pour nous rappeler notre destin à tous, inéluctable.

    Et bien non! les moines, les successeurs lointains des fondateurs de l'Abbaye de La Chaise-Dieu en ont décidé autrement. Comme en plein hiver, la messe est dite à la Chapelle des Pénitents, l'ancien réfectoire des moines. Pas de fastes ostentatoires, mais du confort : les bancs sont équipés de coussins et il y a du chauffage par le sol...

    Je suis allé enquêter cet après-midi : 15 degrés en l'abbatiale, 21 degrés en la chapellle des pénitents, pas si pénitents que cela finalement.

    L'Abbatiale est pour sa part restée fermée ce matin et les touristes auront trouvé porte close!

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  • Journée de l'Europe

    Le 9 mai 1950, Robert Schuman, cinq ans après l'Armistice, lançait son appel à la création d'une Haute autorité franco-allemande du charbon et de l'acier  : aujourd'hui l'Union européenne compte 27 membres et constitue un espace de paix et de prospérité : http://europa.eu/abc/symbols/9-may/decl_fr.htm

    La Journée de l'Europe célèbre cette déclaration, cet acte de naissance de l'Union européenne. La Chaise-Dieu n'a rien entrepris de particulier pour cette occasion, le drapeau européen qui jouxte toute l'année ceux de la France et de l'Italie (car jumelée avec Frassinoro) est en voie d'effilochement avancé.

    Jullianges (394 habitants), à quelques km, n'a pas manqué pour sa part cette journée, un drapeau européen cotoie les drapeaux français au monument aux morts.

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    C'est bien! Il faut saisir chaque occasion d'insuffler un peu de questions internationales dans notre France trop tournée sur elle même pour qu'elle saisisse les enjeux du grand large...

    Pendant ce temps à Beyrouth, le Hezbollah sous couvert de résistance à Israël a tourné ses armes contre d'autres libanais et a ajouté le contrôle de Beyrouth ouest à celui de Beyrouth sud...Nouvel épisode du conflit Chiites/Sunnites qui envenime la situation politique du Moyen-Orient.

    L'Europe a su se réconcilier avec elle-même après 1945 grâce à la démocratie, le Moyen Orient en trouvera t'il la force? Sa population, à défaut de ses dirigeants y aspire sans doute profondément comme tous les peuples.

  • Le collectif libanais à l'oeuvre

    Un dimanche, une belle illustration du collectif libanais à l'oeuvre. Randonnée entre Ehmej et Laqlouq, level 5 (moyen), 700 m de dénivelés sur 10 km, tout en côte.

    Rendez-vous sur un parking à 7.30, on est ponctuel, l'animateur est là, les minibus aussi, mais pas tous les participants inscrits. Finalement à 8.00 on démarre. Juste un petit tour, le portable de Maroun a sonné. demi tour, on va récupérer un retardataire...

    Pas de problème sur l'autoroute vers Tripoli, on s'arrête une ou deux fois pour prendre des randonnneurs vers Jounieh, on file le plus souvent à cheval sur deux files...

    Sur la route d'Ehmej, brouillard, petite pluie, le bus fait deux embardées successives à la sortie d'un virage, il faudra regarder ses pneus au prochain arrêt. Le car ralentit au point qu'il cale dans la pente, petite marche arrière, un peu d'élan et ça repart. On arrive à Ehmej. Pour ne pas perdre de temps (sic), on a commandé par téléphone les manouchés, tout le monde descend, pause pipi, pause manouché, café, thé, tout le monde s'attable, un peu plus d'une demi-heure et au moment de partir, il manque toujours une au deux personnes qui aux toillettes, qui au téléphone...

    On arrive au point de départ. Samir et sa compagne Nada guident le groupe. On est 28. Level 5, C'est sérieux. On monte, on monte dans les rochers, une heure après, on a passé autant de temps à attendre qu'à marcher, un petit groupe de 3 jeunes, essouflés, pas préparés, là par hasard sans doute, retarde tout le groupe...Trouver un point avec "du réseau" pour appeler le bus et lui faire récupérer  les trois jeunes au bord d'une route, car la tête s'impatiente!. L'ascension se poursuit...la promenade est magnifique, nous on peine un peu au bout d'un moment surtout quand on voit nos deux guides sauter comme des cabris de rochers en rochers, ramasser des plantes pour la salade et les tisanes de la semaine...

    Une des plus belles promenades de l'année, en plein soleil, les nuages ne sont pas au dessus de 1500 m. On retrouve les bus et on rentre, enfin on croit rentrer, prendre une bonne douche. Mais arrêt au même bar que le matin, pause pipi, re manouchés, avec bière cette fois, presque trois quart d'heure et Mansour tout seul, attablé, qu'attendent tous les autres parce qu'il veut finir sa bière! Ca y est on part? Non, le tenancier du bar est dans le bus avec ses deux enfants: il offre un petit café à tout le monde après cette si belle journée pour sa caisse.

    Cette fois c'est définitivement parti, à part les embouteillages de Jounieh, on ne devrait plus s'arrêter! Et bien si, il y un marchand de carottes sur le bord de la route et dans le car, il y a une dame, une seule, qui veut acheter ses carottes à cet endroit! Et il y a déjà deux personnes qui attendent , donc on attend.

    Heureusement le chauffeur refusera de faire un tour du côté d'Hamra pour déposer quelqu'un qui aurait bien aimé que le bus la dépose en bas de son domicile...

    il est 19.00 une bien belle journée, j'ai oublié de vérifier les pneus du bus!

     

     

  • Le libanais et sa terre

    "Le libanais est attaché à sa terre." C'est ce que me rapportait récemment un interlocuteur. Mais on le dit de beaucoup de populations, rurales notamment.

    Au Liban, on peut mesurer cet attachement, le quantifier. En 2007, les membres de la diaspora libanaise, une population évaluée à quelques 10 millions de personnes réparties dans le monde entier, aurait envoyé à leurs familles quelques 6 milliards USD, les remittances ou transferts unilatéraux. Pas mal pour un pays dont le PIB est de 25 Mds USD environ.

    Certes le dollar baisse, mais tout de même, en faisant l'hypothèse qu'aucun habitant du Liban ne travaille, le Liban aurait déjà , sans rien faire, avec ces transferts, un revenu par tête de 1500 USD, soit le revenu moyen des 70 millions d'égyptiens. Trois fois rien, mais comme disait Raymond Devos, trois fois rien, c'est déjà quelque chose.

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    Ces chiffres en tête, on comprend mieux la présence fréquente de chaises sur les trottoirs....prendre le soleil du printemps, bavarder avec son voisin, en attendant le mandat de l'étranger...Pas si mal...Vive la famille!

  • Que la lumière soit!

    Chacun sait au Liban que l'électricité est un problème éternellement non résolu. La principale recommandation avant de louer un appartement est de vérifier qu'il y a bien un générateur privé (d'électricité) pour l'ascenseur. Monter à pied les 10 étages ou plus tous les jours parce que l'électricité d'EDL (Electricité du Liban) est coupée plusieurs heures par jour est en effet vite lassant.

    Non seulement le production est insuffisante mais en plus elle coûte cher aux contribuables. L'Etat verse annuellement environ 4 % du Pib à EDL, un peu plus d'un Md USD, un peu comme si en France l'Etat versait une subvention de 75 Mds EUR à EDF et qu'EDF fournisse du courant de temps à autre...ubuesque. Et peu économe en CO2 et en bruit quand on songe à la symphonie permanente des générateurs individuels qui fonctionnent au fuel. L'une des explications de cette situation est le taux de recouvrement ridiculement bas des factures...

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    La preuve du dysfonctionnement, c'est que l'éclairage public lui fonctionne dans la journée; en tous cas à la station de montagne des Cèdres, sans doute pour bien éclairer ces arbres légendaires et rares!

  • Loukoum et Wikipedia

    Wikipedia est souvent critiquée pour inexactitude, je l'ai prise en flagrant délit de manque d'exhaustivité!

    Voici en effet la définition que donne Wikipedia de la confiserie communément appelée Loukoum :

    Le loukoum (du turc lokum, le bonbon turc, lui même de l’arabe rahat-ul holkum, « repos de la gorge»;(Selon les arabes le sucre adoucit la voix) ou sa version grecque loukoumia est une sorte de confiserie turque, bulgare, chypriote, grecque, bosniaque, serbe, roumaine, algérienne, marocaine et albanaise. Connu sous l'appellation Turkish delight en anglais.

    Bien qu'il ne soit pas cité, et bien on trouve aussi des loukoums au Liban.

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    Ils sont fabriqués à Douma, petit village à 1000 m d'altitude au dessus de Byblos et Batroun, jumelé avec la préfecture des Alpes de Hte Provence, Digne les Bains, et les gens du coin les appellent des Rahat! du moins si j'ai bien compris. Retournez à l'étymologie précitée si vous l'avez oubliée.

    Ceci dit Wikipedia est tout de même formidable , ceux que cela intéresse y trouveront l'histoire du Loukoum et la recette suivante :

    Ingrédients

    4 tasses de sucre

    1. Tapisser un moule carré de 25 cm de côté avec du papier sulfurisé.
    2. Dans une casserole à fond épais, mélanger le sucre, 1 tasse 1/2 d'eau, et le jus de citron. Mélanger jusqu'à ce que le sucre se dissolve et que le mélange bout. Adoucir le feu, et laisser mijoter doucement jusqu'à ce que le mélange atteigne le petit boulé (115 °C sur un thermomètre à sucre). Retirer du feu.
    3. Dans une deuxième casserole, mélanger 1 tasse d'amidon de mais (Maïzena) et la crème de tartre. En mélangeant sans arrêt au fouet, sur feux moyen-doux, ajouter petit à petit 3 tasses d'eau. Ne pas laisser l'amidon prendre trop avant d'ajouter l'eau. Idéalement, on devrait rajouter l'eau juste avant que le mélange ne prenne. Vous devez obtenir une pâte épaisse, légèrement translucide et collante.
    4. Ajouter lentement le sirop chaud dans le mélange d'amidon, sans arrêter de mélanger. Faire mijoter à feu doux une heure environ, en remuant souvent pour empêcher de coller, jusqu'à obtention d'une couleur dorée (plus pâle que du miel).
    5. Ajouter l'eau de rose et, éventuellement, le colorant alimentaire, puis les noix. Verser dans le moule, et laisser refroidir une nuit à température ambiante sans couvrir.
    6. Mélanger le sucre glace et 1/4 de tasse de Maïzena, et étaler cette poudre au pinceau. Démouler, et étaler le mélange sur l'envers, puis découper en morceaux de 2 cm de côté avec un bon couteau légèrement huilé, et rouler les loukoums dans le mélange sucre glace/Maïzena.
    7. Ranger dans une boîte hermétique, en séparant chaque couche avec du papier paraffiné (sulfurisé) saupoudré du mélange sucre/maïzéna.

    Les loukoums se conservent à température ambiante dans un récipient hermétique.

  • Les sirènes d'Enfeh au Liban

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    Enfeh est un petit village chrétien situé quelques km au sud de Tripoli (trois cités) au Liban. Depuis l'antiquité le village est spécialisé dans les salines. On y trouve encore des salines creusées à la main dans la roche. Depuis des siècles, les habitants vivent avec la mer. Depuis des siècles aussi, il rêvent sans doute de sirènes...

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