Le libanais et sa terre
"Le libanais est attaché à sa terre." C'est ce que me rapportait récemment un interlocuteur. Mais on le dit de beaucoup de populations, rurales notamment.
Au Liban, on peut mesurer cet attachement, le quantifier. En 2007, les membres de la diaspora libanaise, une population évaluée à quelques 10 millions de personnes réparties dans le monde entier, aurait envoyé à leurs familles quelques 6 milliards USD, les remittances ou transferts unilatéraux. Pas mal pour un pays dont le PIB est de 25 Mds USD environ.
Certes le dollar baisse, mais tout de même, en faisant l'hypothèse qu'aucun habitant du Liban ne travaille, le Liban aurait déjà , sans rien faire, avec ces transferts, un revenu par tête de 1500 USD, soit le revenu moyen des 70 millions d'égyptiens. Trois fois rien, mais comme disait Raymond Devos, trois fois rien, c'est déjà quelque chose.
Ces chiffres en tête, on comprend mieux la présence fréquente de chaises sur les trottoirs....prendre le soleil du printemps, bavarder avec son voisin, en attendant le mandat de l'étranger...Pas si mal...Vive la famille!
Commentaires
Effectivement, les transferts de la diaspora représentent une proportion non négligeable du PIB libanais (il me semble que c'est même la seconde proportion au monde).
Mais le Liban, vu sa prospérité économique relativement avancée dans le Levant, attire de nomreux travailleurs étrangers (Syriens, Egyptiens, Indiens, domestiques asiatiques ...). Et ces immigrés renvoient dans leur pays autour de 4 milliards de dollars par année (généralement, la quasi-totalité de leurs gains), ce qui relativise l'arrivée d'argent dans le pays.
Il faut dire qu'ils ne sont pas très bien intégrés économiquement, et qu'aucune mesure ne les encourage à consommer sur place. Ce serait tout de même un gain substantiel pour l'économie libanaise !
Sinon, bravo pour vos chroniques !