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Cinéma - Page 2

  • Les damnés

    A la Comédie française jusqu'au 17 janvier. Les damnés c'est à partir du scénario de Visconti qui date de 1969 une pièce de théâtre qui conte la descente aux enfers de la famille Essenbeck (les Krupp) à partir de 1933.

    La montée du nazisme, l'appétit du pouvoir, la lâcheté vont déboucher sur l'élimination de tous les membres de cette famille jusqu'au transfert du pouvoir à un jeune malade mental nazi qui à la fin du spectacle tire sur le public à la kalachnikov.

    Les comédiens sont stupéfiants dans ce théâtre augmenté par la vidéo, les recours aux images d'archives, la musique...

    Les spectateurs sont les témoins impuissants de la montée de la barbarie... un peu comme aujourd'hui peut-être.

    Ne manquez pas ce spectacle dérangeant, violent, actuel, si vous en avez l'occasion.

  • Kaili blues

    Allez voir Kaili blues. Ce film d'un jeune cinéaste chinois de 27 ans, Bi Gan, ne passe que dans 18 salles mais il est formidable.

    Kaili est la capitale du pays Miao dans le sud ouest de la Chine. Pas vraiment de scénario dans ce film inspiré de Stalker de Tarkowsky. Un film déprimant que Bi Gan a fini par aimer en le regardant par petits bouts.

    Il ne se passe pas grand chose dans ce film et le peu qu'y s'y passe ne se laisse comprendre que peu à peu. Mais on est envouté par la suite de séquences de la vie quotidienne bien déprimante des habitants de ces villages, de cette Chine encore en émergence, de la catastrophe écologique en cours. Des morceaux de vie, d'une vie banale sans horizon, la violence rentrée sous toute ses formes.

    Les femmes et les enfants sont une note d'espoir, les hommes ont l'air perdus sauf les jeunes qui s'essaient à la musique pop.

  • Wouaaah!

    Wouaaah, c'est le titre du futur court métrage du réalisateur Brahim Fritah et du compositeur Jean-Christophe Onno. Le film sera tourné au premier trimestre 2016 en Auvergne

    C'est sur la base du seul scénario que le réalisateur, le compositeur et huit musiciens , des professeurs du conservatoire du Puy en Velay, ont élaboré la musique du film. durant une semaine en résidence à l'auditorium Cziffra de La Chaise-Dieu.

    Le film est en partie autobiographique, un jeune adolescent, qui habite un petit pavillon dans l'enceinte d'une grande usine traverse la grande cour, avec son balai, un seau et une serpillère, il va faire le ménage des bureaux. Les portes grincent, le vent s'engouffre sous le bardage, des bruits inquiétants, l'imagination se débride, il rêve, il rêve à plusieurs reprises, des phénomènes surnaturels, burlesques et fantastiques...

    Un film musical donc. Vendredi les auteurs présentaient le fruit de leur travail dans un récit concert passionnant lecture du scénario accompagné de la musique qui servira les images.

    Le tout suivi d'un boeuf musical ou Luis Armstrong  a côtoyé le folklore serbe...

    Génial ce que nous offre La Chaise-Dieu de temps à autre.

    Merci à Claire, chargée de mission culture à la Communauté de communes.

  • Du Japon d'avant guerre

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    Deux occasions de se plonger dans le Japon d'avant la seconde guerre mondiale le film dramatique mais un peu mélo intitulé La maison au toit rouge et un roman de : Shan Sa La joueuse de go.


     


    Le film raconte l'histoire de l'amour impossible d'une jeune femme mariée avec le jeune collègue artiste de son mari fabriquant de jouets qui voit dans l'impérialisme japonais l'occasion d'élargir les marchés. L'histoire est contée avec beaucoup de sensibilité par lajeune femme de ménage du couple, sortie de sa montagne reculée, fidèle à sa maitresse mais aussi aux convenances, secrètement amoureuse sans doute du beau jeune homme et qui restera célibataire toute sa vie ce que son petit neveu essaie de comprendre.


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    La joueuse de go, elle a seize, ans, est mandchoue et vie en zone occupée par les japonais.  Elle s'éprend de deux jeunes révolutionnaires en même temps qu'elle joue au go tous les jours sur la place des mille vents avec un officier japonais qui espionne par ce biais les habitants, ces amours seront brefs et sans issue.

  • Le mur invisible

    Le-Mur-Invisible_portrait_w193h257.jpgLe 18 septembre 2009, j'évoquais le chef d'oeuvre de Marlen Haushofer : Le mur invisible, cette histoire d'une femme Martina Gedeck) qui se retrouve un matin au coeur de la montagne autrichienne coincée derrière un mur invisible et qui va tout entreprendre pour survivre, survivre oui mais pourquoi?

    il y a aujourd'hui un film magnifique à ne pas manquer, un récit fantastique et philosophique avec une belle musique de Bach, un grand moment de cinéma.

    http://strasbourgfestival.com/competitions/longs-metrages-2012/le-mur-invisible-die-wand/

  • Thérèse Desqueyroux

    thereselivre.jpgthéresefilm.jpgJ'ai d'abord lu le livre, je ne crois pas l'avoir lu autrefois, et puis j'ai été voir le film. Difficile de se rendre compte de ce fait de la qualité du film car j'étais encore tout imprégné de la force du roman de Mauriac, un roman qui n'a pas pris une ride. J'en devinais toutes les répliques.

    Famille je vous hais! La famille plus forte que la justice! Quelle peinture accablante de la société!

    Thérèse se voudrait libre, elle a des aspirations de modernité mais au lieu de les réaliser elle empoisonne Bernard, son mari, un  être tout plein de ses certitudes, chasse, pins, bouffe... Accusée par le pharmacien du village, elle s'arrange avec son mari pour obtenir un non lieu afin de sauver les apparences, préserver la sainte famille, le mandat de sénateur de son père, toute une série de renoncements, une vie de recluse, prisonnière sous la garde de ses domestiques...

    On éprouve de la compassion pour cette empoisonneuse, ce monstre au fond, parce que sa famille, par rigidité, par conformisme,  peur du qu'en dira-t-onn'en suscite aucune. Qui est responsable à la fin du naufrage de toutes ces vies?

  • Ciné-concert

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    Il y a des trésors à La Chaise-Dieu. On le savait. Certains sont fugitifs. C'était le cas de la programmation de ce samedi 10 novembre, pluvieux à souhait.  Le soir, à l'auditorium, ciné-concert avec un film muet admirable de 1934, un film chinois, entièrement porté par la présence lumineuse de l'actrice Ruan Lingyu qui joue le rôle de La Divine, le titre du film,  une jeune femme qui se prostitue afin de pouvoir élever son enfant dans la dignité. L'accompagnement musical était assuré par le quatuor Prima Vista qui interprétait une composition de Baudime Jam, l'un de ses membres, une musique sombre et profonde... http://quatuorprimavista.online.fr

    Dans l'après-midi, les amateurs d'orgue avaient pu écouter, malgré un froid glacial, Jean-Luc Perrot, organiste de l'église Notre Dame de Saint Etienne, qui après avoir rappelé l'histoire de l'orgue de l'abbatiale en a décrit le fonctionnement et l'a illustré avec des oeuvres classiques commentées en direct à l'aide de la vidéo.

    Et puis au milieu de l'après midi le lycée Jean-Monnet  et l'Institut Confucius www.confucius-clermont-auvergne.org de Clermont ferrand proposaient trois films remarquables, trois courts métrages illustrant les lectures que l'on peut faire de l'image et du son. des petites perles ignorées... On retiendra particulièrement l'Accordeur, histoire d'un accordeur de piano qui pour accroitre sa clientèle se fait passser pour aveugle. Il joue donc faux! Cela lui permet de mieux pénétrer l'intimité de ses clients qui se croient à l'abri de ses regards  mais la supercherie ne tiendra pas, seule la musique pourra peut-être le sauver.

  • Vents de sable - Femmes de roc

    459.jpgDans ce petit film sans doute un peu trop didactique de Nathalie Borges, on voyage pendant une heure aux côtés de femmes qui se rendent comme chaque année au nord du Niger dans une oasis pour y effectuer la récolte des dattes, recolte qui leur permettra de nourrir leur famille pendant toute une année.

    Un Niger où on ne parle pas d'Al Qaida et où la Libye apparait comme un Eldorado...

    De beaux portraits de femmes de générations différentes confrontées aux traditions séculaires et aux attraits de la modernité...

  • Incendies : le film

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    J'avais vu la pièce du libano-canadien Wajdi Mouawad (cf. Chronique du 29 octobre 2008), puis lu la pièce et naturellement je suis allé voir le film. Je ne peux pas décrire l'impression que peut donner le film lorsqu'on a pas vu la pièce, pas lu le texte magnifique de Wajdi Mouawad.

    Mais en recherchant ma chronique, je ne me rappellais pas qu'elle était si ancienne, plus de deux ans déjà alors que tous les élements de la pièce étaient encore bien présents dans ma tête et me revenaient en mémoire au fur et et à mesure du déroulement du film.

    C'est dire si le texte de Mouawad est fort. Je ne me souvenais pas en revanche, que l'action ne se plaçait pas explicitement au Liban mais dans un pays arabe indéterminé. Le film est d'ailleurs tourné en Jordanie. On ne vopis jamais la mer... Sera-t'il projeté au Liban?.

    Au moment où le Liban fait de nouveau un pas vers l'affrontement avec la chute de son gouvernement d'union nationale, il est plus que jamais nécessaire d'aller voir Incendies de Denis Villeneuve pour comprendre l'âme humaine, ses sentiments, la quête des origines, la capacité qu'a l'homme de détruire et de pardonner.

  • Les mystères de Lisbonne

    lisbonne.jpgC'était la nuit la plus longue de l'année pour le film le plus long de l'année. Entrée au cinéma Utopia à Bordeaux à 19 heures et sortie à minuit. Quatre heures et demi entrecoupées d'un petit entracte de dix minutes.

    Les Mystères de Lisbonne de Raul Ruiz est un film magnifique. L'action se passe au XIX siècle et raconte la quête d'identité d'un jeune homme de 15 ans, Joao/Pedro, élevé dans un pensionnat par le prêtre Diniz.

    On pense irrésistiblement à Alexandre Dumas, l'histoire de chaque personnage s'imbrique avec celle des autres et Diniz a des côtés dignes de Monte-Christo, multiples facettes, défenseur de la veuve et de l'orphelin, la vengeance en moins.

    Les décors sont somptueux, les costumes magnifiques, on a le sentiment de se promener de palais en palais, les acteurs, tous inconnus à mes yeux, jouent juste.

    Preuve est ainsi faite que l'audace paie, qu'il n'y a pas de format imposé pour les grandes oeuvres, que le cinéma peut être grand sans effet spéciaux, sans scènes de violences ou de sexe, simplement en racontant des histoires.

    Les Mystères de Lisbonne vient de recevoir le Prix Louis Delluc, le gage d'un séjour prolongé sur les grands écrans avant d'être diffusé par Arte l'an prochain. Quant au roman de Camilo Castelo Branco, paru en trois volumes en 1854, une traduction française paraitra également en 2011, avec quelques 150 ans de retard!