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  • Les sarments solidaires

    j'ai découvert Les Sarments Solidaires dans un article de Sud-Ouest au début de l'hiver. L'idée de cette association fondée en 2012 est simple : ramasser les sarments issus de la la taille des vignes pour en faire des fagots ou des sacs de petits morceaux et les vendre au profit d'associations caritatives.

    Le fagotage se fait en général le dimanche ou si la météoest mauvaise le samedi et au pied levé toujours en fonction de la météo en semaine.

    J'ai suis allé ce matin pour la première fois, par cette journée la plus froide de cet hiver, -5 ° et surtout du vent du nord très froid. Deux paires de gants et deux paires de chaussettes, des chaussures de marche et au bout d'un bonne demi-heure le froid est oublié. Le lieu: château Meyre, vers 10 heures, entre Castelnau du Médoc et Avensan. Nous étions quatre puis cinq.

    Les sarments sont collectés dans une brouette que l'on peut qualifier d'augmentée, spécialement étudiée et réalisée par le bureau d'étude des Sarments Solidaires, puis les sarments sont coupés avec un taille-haies solide et mis en sac. Un sac équivaut à cinq fagots et est vendu 15 euros soit de bouche à oreille soit sur Internet, un site ou l'on trouve de tout. Le choix entre faire des sacs ou des fagots dépend de la qualité des sarments. La parcelle était en bio donc pas de pesticides. 

    A midi déjeuner au café des sports d'Avensan, un menu tout compris à 12 euros qui attire beaucoup de monde.

    J'y retournerai et vous pouvez prendre contact avec l'association et découvrir ses réalisations : http://les-sarments-solidaires.saintmedardasso.fr

  • Le traquet kurde

    Le point de départ de ce récit sur un mode journalistique de Jean Rolin est l'observation au printemps 2015 au sommet du Puy de Dome d'un traquet kurde, un petit oiseau genre passereau à queue rousse et masque noir (Œnanthe xanthoprymna) mais que l'on ne rencontre normalement que dans les régions kurdes. Un réfugié en quelque sorte.

    Et Jean Rolin, au hasard de ses recherches, nous fait découvrir le monde très spécifique des agents secrets ornithologues, des deux derniers siècles au Proche-Orient

    De vraies figures : L’officier des renseignements Richard Meinertzhagen, l’officier de liaison Lawrence d’Arabie, l’espion John Philby, le père de l'espion soviétique, ou l’écrivain Wilfred Thesiger, des personnages pas toujours recommandables en particulier le premier qui volait des collections d'oiseaux dans les musées ou s'attribuait des découvertes faites par d'autres...Jean rolin nous explique comment le recherche scientifique a permis de le démasquer. C'est étonnant.

    La seconde partie de l'ouvrage tient davantage lieu du récit de voyage puisque Jean Rolin raconte son expédition dans les régions kurdes,à la recherche du fameux traquet, en compagnie, d'un fixer kurde, l'occasion d'évoquer non plus le Proche-Orient des deux siècles derniers mais celui d'aujourd'hui, un Proche-Orient où les hommes, comme cet oiseau repéré au sommet du Puy de Dome sont contraints à l'exil à la suite de soulèvements, de révolution, de répression, sans fin...

  • Une vie entière

    Voilà un livre formidable, dans la lignée des vies minuscules de Pierre Michon

    Robert Seethaler nous avait déjà enchanté avec Le tabac Tresniek, il récidive ici d'une tout autre manière.

    La vie d'Andreas Egger est simple. C'est un montagnard, né en 1898, abandonné très jeune par une mère décédée de ces excès, recueilli par un oncle fermier en montagne qui va le maltraiter au point de le rendre boiteux. A sa majorité Egger va le quitter et partir travailler, pas dans les champs, il ne veut pas regarder vers le bas, mais vers le haut, et donc dans la société qui construit un téléphérique, apporte la modernité.

    Andreas rumine beaucoup ses pensées, toujours pour finir par agir, survivre, se démener, trimer, sans se plaindre. il n'est pas très adroit avec les femmes, mais ils aime Marie, et va finir après beaucoup d'approches empruntée par l'épouser et construire une petite maison , toute simple. et puis vous verrez...

    Sachez encore qu'en 1942, il va être envoyé par les nazis sur le front du Caucase, subir la torture, la faim, toujours stoïque, jamais révolté, résigné peut-être, mais ce n'est pas le bon mot.

    Ce sera sa seule sortie de sa vallée avec celle à la fin de sa vie ou il prendra l'autobus pour aller découvrir son trajet pour en revenir aussitôt voyant qu'il n'y avait rien à voir...

    Une vie entière, toute simple, intérieure, une grande capacité d'adaptation à son environnement, le souvenir de sa bien aimée, un être profondément humain.

     

  • Où atterrir?

    Un peu compliqué à lire et pas de conclusion péremptoire. Bruno Latour, philosophe  sociologue, anthropologue, 70 ans, un de nos grands penseur, peu médiatique est convaincu et assez convaincant dans sa présentation de nos interrogations contemporaines. Il essaie de relier les trois défis actuels : la globalisation ou mondialisation, comme on veut, fruit de la dérégulation, la montée vertigineuse des inégalités, et le changement climatique.

    Le grand changement, c'est le changement climatique, pour la première fois de son histoire, l'homme est confronté à un acteur, la terre, qui réagit à ses actions, parce que la terre est devenue trop petite pour permettre à toute l'humanité d'accomplir son rêve, vivre comme les occidentaux...

    C'est à l'occasion de l'Accord de Paris sur le climat que tous les pays réunis se sont rendus compte que ce ne serait pas possible, qu'il allait falloir réagir, collectivement. Mais d'aucuns ne l'entendent pas ainsi, l"Amérique de Trump entend continuer comme avant, les riches, qui accaparent l'essentiel des revenus et du capital de l'activité économique entendent bien continuer ainsi, pas question de partager... et les pauvres, lassés d'être pauvres, se mettent en marche et migrent pour s'approprier ce qu'ils peuvent.

    Le rêve, l'histoire, d'une société en croissance qui profiterait à tous est un rêve, la terre n'en peut plus et nous montre ses limites. 

    Le rêve d'une repli sur soi, identitaire, à l'ancienne à l'abri de frontières est tout aussi chimérique.

    Pour Bruno Latour, l'Europe, telle que nous l'avons construite est justement une solution, une recherche de compromis, de tâtonnements, à condition qu'elle soit ouverte. Et là, je conseille vivement, de lire et relire le dernier chapitre, que l'on peut lire indépendamment du reste de l'ouvrage, c'est magnifique.

  • Tableau d'une exécution

    Hier soir au TNBA de Bordeaux. Une belle pièce de Howard Barker qui date de 1985, d'inspiration shakespearienne, dans une mise en scène de Claudia Stavisky.

    Le spectacle montre les affres de la création, les rapports ambigus entre art et pouvoir, à travers l’histoire d’une femme peintre, Galactia, à laquelle la République de Venise a commandé un grand tableau sur la célèbre bataille navale de Lépante qui vit la victoire de la coalition catholique sur celle des ottomans le 7 octobre 1571, une des batailles navales les plus meurtrières, près de 30000 morts, 400 galères en action...

    Mais Galactia n’entend pas du tout faire l’œuvre à la gloire du pouvoir qu’espèrent le Doge de Venise, elle peint peu à peu, sous nos yeux, au fur et à mesure que défilent ses modèles, son amant, sa fille, le doge, ses conseillers, les matelots survivants de la bataille,  elle peint les corps mutilés,  les morts, le sang.…En revanche, Galactia n'évoque jamais l'héroïsme des soldats, l'intelligence de l'Amiral...bref la gloire de Venise. Sorcière Galactia?

    Belle réflexion, en dix sept tableaux, toujours actuelle, sur les rapports toujours difficiles entre le pouvoir et les artistes.

  • Cauterets

    Cauterets est une petite station charmante, j'y ai passé trois jours bien remplis. Premier atout, elle est accessible par les transports en commun , en TGV jusqu'à Lourdes puis en car jusqu'à Cauterets. Ce n'est pas cher du tout et quel que soit le temps on ne s'ennuie pas avec son véhicule.

    Arrivé mardi à 13:30, j'ai réussi après un bref passage à l'hôtel à gagner en navette le Pont d'Espagne, le domaine nordique, par la navette de 14 heures pour effectuer une randonnée à pied sur un chemin piétonnier balisé d'environ 8 km. Très agréable, pas trop de difficulté, parcours commun avec les adeptes des raquettes le plus souvent. Un soleil superbe.

    Le Mercredi, journée consacrée au ski alpin. La télécabine part du centre,-ville, il faut louer ses skis en bas, les magasins ne manquent pas et on arrive à la station proprement dite à 1800 met environ. Toujours un grand soleil. Pas de liaisons avec une autre station. Le domaine n'est pas très grand mais pour un skieur moyen comme moi, c'est parfait, il y a des vertes, des bleues, des rouges et une noire,  je crois. Les bleues sont des bleurs foncées, dans les pyrennées, les sites sont souvent plus pentes que dans les alpes. Je me suis payé une heure de cours individuel avec Marie-Claire de l'ESF histoire de récapituler les attitudes à corriger. Peu de monde en dehors des vacances scolaires.à la station un bar, consignes de ski, toilettes, écoles de ski et surtout une grande terrasse au soleil avec des transats. Formidable

    Le troisième et dernier jour : ciel bas et petites chutes de neige, pas de soleil, le temps idéal pour une randonnée en raquettes au cirque de Gavarnie au sein d'un petit groupe avec Florence accompagnatrice de l'ESF. Une heure de voiture pour se rendre à Gavarnie puis deux bonnes heures de montée en douceurs, 400 de dénivelé, déjeuner spartiate avec le pique-nique emporté dans une cabane rustique, puis redescente a travers les bois sur le village. Une excellente journée.

    Dernière matinée consacrée à la visite de la ville, l'architecture est imposante, riche du passé de l'époque Napoléon III, ville de cure thermale avec de riches hôtels comme l'intercontinental et ses cariatides, la belle gare, les thermes, le marché couvert, des commerces vivants...

    Un séjour à renouveler...

  • Au revoir là-haut

    Prix Goncourt 2013. Je ne l'avais pas lu. Et puis à l'occasion de la sortie de Couleurs de l'Incendie, la suite, j'ai entendu à la radio et vu Pierre Lemaitre à la télévision parler de ses ouvrages, il y a eu la sortie du film, que j'irai voir, c'est programmé fin février. Et donc je me suis plongé dans l'édition de poche. Avec délectation.

    C'est du vrai roman, le premier chapitre, qui raconte à la veille de l'armistice du 11 novembre 1918 l'ensevelissement d'Albert puis son sauvetage par Edouard, les deux poilus dont le destin va se trouver lié est époustouflant. Et tout le livre vous tient en haleine.

    Bien sûr l'histoire est peu crédible même si elle s'appuie pour partie sur des faits réels : la construction dans chaque commune, chaque arrondissement, de monuments aux morts, l'exhumation puis la création de cimetières militaires et donc la logistique nécessaire à mettre en ouvre, avec ses marchés publics, ses ententes, la corruption, le destin tragique des gueules cassés, la misère des démobilisés...

    C'est donc un roman fantastique, rocambolesque, féérique, aux personnages attachants même si ce sont des voyous qui nous mène de rebondissements en rebondissements pour nous décrire une fabuleuse escroquerie. Très agréable semaine en sa compagnie.