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  • Corinthia

    L'attentat revendiqué par l'EI avant hier à l'hôtel Corinthia m'a rappelé les trois séjours professionnels que j'ai effectués en Libye entre 2005 et 2008. On allait en séminaire dans cet hôtel, le seul grand hôtel de Tripoli,  avec les expatriés français pour assurer la promotion du marché libyen auprès des exportateurs français venus regarder ce pays fermé mais en expansion économique.

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    Le soir on allait diner à l'ombre de l'Arc de triomphe de Marc Aurèle et le week end ou pouvait aller découvrir les merveilleuses ruines des cités romaines de Sabratha et de Leptis Magna au bord de la méditerannée.

    L'époque était elle heureuse? Sans doute pas  mais aujourd'hui on sait qu'elle ne l'est pas et on ne voit pas de perspective de sortie de cette révolution.

  • Une illustration de la filière bois sur le plateau casadéen

    FR3 Auvergne  a consacré récemment un de ses reportages à la société familiale Filaire sise à Sembadel sur le plateau casadéen, un bel exemple de réussite d'une entreprise industrielle qui fête cette année ses 80 ans.

    Un reportage à regarder ici et le site Internet de filaire .

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  • Six personnages en quête d'auteur

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    Cette pièce que tout le monde a vu ou a tout le moins connait de réputation se joue jusqu'au 31 janvier au théâtre de la ville à Paris dans une mise en scène de Emmanuel Demarcy Mota. Mise en scène dont la création remonte à 2001. Une vraie réussite donc, reprise régulièrement et dont visiblement le spectateurs ne se lassent pas. Prochainement à Singapour puis à Londres, en Roumanie avant de revenir sans doute en France.

    Le centenaire de la créaction n'est pas bien loin en 2021 et cette oeuvre de Pirandello n'a pas subi l'outrage du temps elle est toujours actuelle tant ses questionnements sur le théâtre, la famille, l'individu sont multiples.

    A ne pas manquer si l'occasion se présente.

  • Mogens de Jens Peter Jacobsen

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    Dans ses lettres à un jeune poète, Rainer Maria Rilke écrivait que parmi les livres qui lui étaient indispensables deux étaient toujours parmi les choses à sa portée : la bible et les livres de Jens Peter Jacobsen.

    Les oeuvres les plus connues de Jacobsen sont Madame Marie Grubbe et Niels Lyhne, mais Rilke conseille de commencer par Mogens : "un monde vous saisira : le bonheur, la richesse l'insondable grandeur d'un monde".

    A la base, Jens Peter Jacobsen (1847-1885) est un savant botaniste originaire du Jutland au Danemark. Il sera le traducteur de l'origine des espèces de Darwin.

    Mais rapidement, et la maladie aidant il se consacre exclusivement à la littérature.

    Madame Marie Grubbe est le portrait d'une femme qui se libère de l'emprise de toutes les conventions au XVII) siècle et Niels Lyhne celui d'un homme qui va sa libérer de Dieu et devenir un militant de l'athéisme.

    Mogens est son premier roman paru en 1872. il s'ouvre ar une incroyable description de la nature, on sent le botaniste tout à la fois poète. C'est une longue nouvelle qui décrit la parcours d'un jeune homme épris de la nature qui trouve en Camilla un amour un peu inattendu qui le sort de ses tourments, l'amène dans le monde, mais un amour qui tourne mal et s'achève par la mort de Camilla dans l'incendie de sa maison, meurtre, accident, on ne sait. Mogens se replie dans une sorte de démence pendant de long mois vivant une vie de débauché. Jacobsen nous décrit ensuite très brièvement sa rupture glaciale avec Laura avant de nous laisser supposer qu'il va trouver la grand amour avec Thora

    C'est surprenant, complexe, déroutant, avec d'incroyable descriptions de la nature, et des éléments, cela laisse perplexe comme la vie finalement.

  • Manuscrits de guerre

     

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    Parmi les manuscrits que Julien Gracq (1910-1997) a légué à la Bibliothèque Nationale, il y avait deux cahiers d'écolier de la marque Le Conquérant couverts d'une petite écriture manuscrite. 

    Un journal et un récit qui racontent la guerre livrée par le lieutenant G entre le 10 mai 1940 et le 2 juin 1940 date à laquelle il est fait prisonnier à Zyckele près de Dunkerque.

    Le lieutenant G. c'est bien sur Louis Poirier l'auteur des deux cahiers, alors chef d'une section d'infanterie qui va durant trois semaines errer des Flandres françaises aux Pays-Bas pour revenir près de Dunkerque, quasiment sans voir d'allemands, sans tirer de coup de fusils, d'avancées en replis, souvent sans instructions, sans ravitaillement, sous l'autorité d'un Etat-major désemparé, dépassé. La troupe est souvent ivre. Son chef n'a aucun ascendant sur ses hommes avec lesquels, il le reconnait, il ne fait pas corps, chacun se demande ce qu'il fait là. Beaucoup aspirent à la reddition. Le lieutenant G à peu près seul se fait une haute idée de sa mission, il est convaincu qu'il ne faut pas reculer sans instruction écrite mais il ne parvient pas à en convaincre ses troupes, il n'essaie même pas convaincu que c'est sans espoir..

    Mais il y a du plaisir tout de même, allongé sur le sol, terré dans un trou, à contempler la nuit , en ce printemps ensoleillé, la mer d'un côté la plaine de l'autre, près de l'Aa.

    Le premier manuscrit est un journal écrit sans doute très rapidement après les évènements relatés, sur la base de notes prises sur le vif, le second manuscrit st un récit qui se concentre sur deux journées avec un peu plus de recul, une approche plus littéraire aussi. Dans le premier manuscrit, Louis Poirier emploie le Je dans le second, le Il.

    Le contraste avec Le feu d'Henri Barbusse est saisissant. Sans doute les auteurs sont différents, Louis Poirier donne de lui-même l'image d'un être, un peu misanthrope qui se complait dans la solitude qui n'a que mépris pour les comportements inapropriés. Mais à le lire, on comprend pourquoi la France a perdu la guerre, cette guerre, personne n'y croit, c'est le temps de la soumission. Marc Bloch dans L'étrange défaite en a analysé les causes. C'est à relire aujourd'hui.

     

  • Quelques dessins Je suis Charlie

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  • Les classes moyennes en Afrique

    affiche_classes_moyennes_choix2.jpgLe Musée d'Aquitaine présente jusqu'au 22 février une très belle exposition qui conjugue intelligemment sociologie et photographie consacrée aux classes moyennes en Afrique.

    L'exposition s'ouvre avec la présentation de très beaux pagnes (du latin pannus : étoffe, pièce...) conçus par la galeriste sénégalaise Aminata Thione qui tient boutique à Bordeaux.

    Parler de classe moyenne en Afrique, à l'exception des quelques pays les plus développés, est un abus de langage, ceux du milieu désigne plutôt ceux qui sont sortis, parfois temporairement, de la pauvreté. Gràce à une obsession de la promotion sociale et une capacité à optimiser leurs revenus en multipliant les activités.

    Pour s'en sortir la multi-activité semble en effet la règle  : au delà du revenu du base, tout les opportunités sont saisies pour accroitre ses ressources, les primes, la location d'une pièce de la maison, les revenus des petits boulots, élevage, commerce, artisanat... plus la débrouille pour réduire les dépenses, recours au commerce informel, au technicien informel, co-voiturage, fringues d'occasion seules les dépenses d'éducation et de santé sont privilégiées

    Un très beau film en fin d'exposition montre les dilemmes auxquels sont soumises ces nouvelles classes moyennes par exemple cette jeune maman écartelée entre les conseils de sa belle -mère pour les soins du bébé et ceux du pédiatre qui disent des choses totalement contradictoires, comme couper les cheveux du bébé très tôt ou ne pas y toucher parce que la tête u bébé est molle. Comment concilier ces deux cultures? Elles finira par divorcer... ou cette jeune femme amenée à commander à des hommes totalement incapables de respecter un délai ou une consigne!

    Dur, dur! L'émergence est un combat.

  • Histoires naturelles de Jules Renard

    Ce billet doux plié en deux cherche une adresse de fleur.renard.jpg

    C'est à la lecture de cette définition du papillon que j'ai eu envie de lire ou relire les Histoires naturelles de Jules Renard (1864-1910), publiées en 1894.

    Cet ensemble de petites chroniques consacrées aux animaux et aux plantes qui nous sont familiers, les animaux de la ferme, ceux que l'on chasse, ceux que l'on côtoie dans les travaux des champs, les promenades... sont tout simplement savoureuses, c'est toujours bien vu, avec bienveillance, très agréable à lire et cela nous plonge aujourd'hui dans un monde en voie de disparition.

    Car à part les chiens et les chats et pour certains les chevaux, quels sont les animaux aujourd'hui dont nous nous sentons proches? Il y a de moins en moins d'oiseaux, de papillons, d'insectes et les animaux de la ferme sont désormais élevés en batterie, invisibles aux yeux de ceux qui vont les consommer.

    Encore une citation:

    Le loriot :

    - je lui dit : rends moi cette cerise, tout de suite

    - bien répond le loriot

    Il rend la cerise et, avec la cerise, les trois cent lmilld larves d'insectes nuisibles, qu'il avale dans une année année.

  • Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke

    897105140.jpgPour bien débuter l'année, ces lettres magnifiques de Rainer Maria Rilke (1875-1926). A conserver près de soi toute l'année.

    Ces lettres ont été écrites entre 1903 et 1908 en réponse à la sollicitation de Franz Xaver Kappus, élève dans une école de Cadets à Sankt Poelten que Rilke n'a jamais rencontré. Kappus publiera ces dix lettres en 1929.

    Comme l'écrit dans sa préface, Franz Xaver Kappus : quand un prince va parler on doit faire silence, d'où ces extraits qui illustre le caractère de manuel de la vie créatrice proposé par Rilke.

    Un extrait :

    Vous demandez si vos vers sont bons. Vous me demandez à moi. Vous l'avez déjà demandé à d'autres. Vous les envoyez aux revues. Vous les comparez à d'autres poèmes et vous vous alarmez quand certaines rédactions écartent vos essais poétiques. Désormais, je vous prie de renoncer à tout cela. Votre regard est tourné vers le dehors; c'est cela que maintenant vous ne devez plus faire. Personne ne peut vous apporter conseil ou aide, personne. Il n'est qu'un seul chemin. Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s'il pousse ses racines au plus profond de votre coeur. Confessez-vous à vous-même : mourriez-vous s'il vous était défendu d'écrire? Ceci surtout : demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit :"Suis-je vraiment contraint d'écrire?" Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse. Si cette réponse est affirmative, si vous pouvez faire front à une aussi grave question par un fort et simple : "je dois" alors construisez votre vie selon cette nécessité...

    ...

    Une seule chose est nécessaire: la solitude. La grande solitude intérieure. Aller en soi-même, et ne rencontrer, des heures durant, personne - c'est à cela qu'il faut parvenir. Etre seul comme l'enfant est seul quand les grandes personnes vont et viennent, mêlées à des choses qui semblent grandes à l'enfant et importantes du seul fait que les grandes personnes s'en affairent et que l'enfant ne comprend rien à ce qu'elles font. S'il n'est pas de communion entre les hommes et vous, essayez d'être prêt des choses: elles ne vous abandonneront pas. Il y a encore des nuits, il y a encore des vents qui agitent les arbres et courent sur les pays. Dans le monde des choses et celui des bêtes, tout est plein d'évènements auxquels vous pouvez prendre part. Les enfants sont toujours comme l'enfant que vous fûtes: tristes et heureux; et si vous pensez à votre enfance, vous revivez parmi eux, parmi les enfants secrets. Les grandes personnes ne sont rien, leur dignité ne répond à rien.