Je l'ai lu à Venise lors du WE de la Toussaint. C'était alta acqua les eaux hautes, et j'ai dû acheter des bottes pour me rendre à ma pension près du ponte del Accademia.
Il n'y avait pas encore de neige comme cette nuit de Noël de 1627 où Diego Alatriste le désormais célébre capitaine espagnol des romans d'Arturo Perez -Reverte se retrouve en la compagnie de son pire ennemi le traitre Malatesta à la tête d'une conjuration espagnole qui doit assassiner le Doge de Venise en pleine messe de Minuit.
Au delà de l'intrigue, le plaisir réside dans le cadre et l'époque où elle se situe. Perez Reverte nous fait un portrait de Venise sans complaisance, l'Espagne et la République de Venise ont été ennemies et il en reste quelque chose. Corrruption, espionnage, dénonciations, complots, femmes redoutables, ruelles sinistres, bouges, putains, quelques scènes d'escrimes, une île aux squelettes pour finir. il y a du Alexandre Dumas chez l'académicien espagnol et de belle formules telles ce ciel qui pendait comme une panse d'ane au dessus de la lagune... On revisite le quartier de San Marco, Un Arsenal en pleine activité de construction et de réparation de galères... une Venise disparue aujourd'hui.
Les groupes de touristes qui se pressent place San Marco ou au pont du Rialto ne se demandent sans doute pas comment toute cette richesse a été accumulée, par qui, au détriment de qui? Notons que s'il est de bon ton de critiquer les riches par les temps qui courrent, le bon peuple continue de les admirer en masse à Venise , du Palazzio ducale à la Fondation Pinault!
Bref une agréable lecture.