"Si tu veux dire la vérité, assure-toi que tu as un bon cheval".
"Si tu es au fond du trou, arrête de creuser".
C'est avec ces deux citations qu'Alexandre Romanès à la fin de son spectacle fait la promotion de son dernier livre.
Le Cirque Romanès se donne en effet en spectacle jusqu'au 6 janvier à Bordeaux, Quai Deschamps. Il faut y aller, avec peu de moyens, pas d'animaux ou si peu, la famille Romanes enchaine dans un rythme soutenu les numéros de jonglerie, de trapèze, d'équilibriste, et la musique, tzigane, bien sûr; est omniprésente, avec en particulier un superbe papi violoniste.
Un peuple de promeneurs c'est bien sûr une réponse au discours de Grenoble de l'ancien président de la république stigmatisant les roms, les roms qui selon Romanès n'existent pas, il préfère parler de gitans et de tziganes.
Alors pour contribuer à réhabiliter ces populations allons au cirque et surtout lisons Un peuple de promeneurs, ce petit livre écrit par un homme encore illétré la quarantaine venue nous donne à voir le regard porté par les tziganes sur nos sociétés, celles qui ont inventé les frontières, la bombe atomique, la colonisation, l'inquisition...
"Je suis souvent dans la lune. Il m'arrive de quitter la pompe à essence ou le restaurant sans payer, comment expliquer quand on est gitan qu'on n'a pas voulu voler".
"Quand un homme présente une façade impeccable, c'est qu'il ne l'est pas".
"La télévision est une poubelle et comme dans les poubelles, dès fois, on y trouve quelque chose".
"Le monde est compliqué, tout est difficile, même vendre des frites au coin de la rue!