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  • 2013

    En parcourant le chemin de Rioumort (PR 594 au départ de Jullianges près de La Chaise-Dieu), je me suis demandé si 2013 allait être :

    un chemin semé d'embûches,

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    un long fleuve tranquille,

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    ou un chemin verdoyant baigné de soleil?

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    Certes, il y a les guerres, les crises,les accidents, la fatalité... mais très souvent c'est nous qui décidons des chemins que nous empruntons!

  • Le chant des pistes

    chatwin.jpgUne très belle lecture! L'auteur Bruce Chatwin, un anglais (1940-1989), est un des grands écrivains voyageurs du XXéme siècle. Dans ce livre, fruit de dix-sept ans de recherches, d'annotations, Bruce Chatwin nous fait découvrir au travers de ses rencontres la culture des aborigènes en Australie.

    Ces hommes qui chantent les pistes, les chemins, qui nomment le monde, ses éléments, une colline, un marécage, un rocher du nom de leurs ancêtres et de leur totem et y associent des chants au point de trouver leur chemin dans le désert australien en chantant le rêve de leur ancêtre. On comprend un peu mieux cette culture si éloignée de la nôtre, on perçoit combien elle a été détruite par la colonisation et ses cortèges, alcoolisme, paysans sans terre... on s'initie également à l'art arborigène fait de pointillisme et de pistes.bruce chatwin,australie,aborigènes

    La seconde partie du livre est une suite de reflexions menées de longue date par l'auteur sur la condition de l'homme. L'Homme est il par nature nomade? Pourquoi ressent-il toujours le besoin de se déplacer, d'aller voir ailleurs? Ces notes patiemment ammassées au fil des ans par Bruce Chatwin dans des carnets en moleskine sont d'une grande érudition philosophique, anthropologique, sociologique, historique, mythologique. Elles tendent toutes a étayer la thèse selon laquelle si l'homme a un si grand cerveau c'est pour trouver son chemin en chantant dans le désert...

    C'est en marchant qu'homo sapiens a conquis le monde et que parti d'Afrique il est arrivé en Australie.

  • Kampuchea

     

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    Gémir, pleurer, prier est également lâche

    Fais énergiquement ta longue et lourde tâche

    Dans la voie ou le sort a voulu t'appeler

    Puis, après, comme moi, souffre et meurs sans parler

    Ces alexandrins, dernière strophe de La mort du Loup d'Alfred de Vigny, Douch, responsable de la disparition de 12000 personnes dns le camp 21 à Pnom Penh les a prononcés à l'ouverture de son procès.

    Ces vers il les avait appris au Lycée Français. et un de ses chefs, Khieu Samphân dira : "Le premier ministre Pol Pot et moi-même sommes profondément imbus de l'esprit français, du siècle des lumières, de Rousseau...". Rousseau, il est vrai a écrit " Nous les contraindrons d'être libres..."

    Avec Michel Deville, auteur depuis de La peste et le choléra,  prix Médicis 2012, on remonte le cours du Mékong et au fil du voyage apparaissent de façon non chronologique les figures d'Henri Mouhot, parti à la chasse aux papillons et qui consigna le premier les vestiges des temples d'Angkor dans ses carnets en 1860. on explore aussi la péninsule avec Auguste Pavie, Francis Garnier qui le premier remonta entièrement le cours du Mékong, Francis Garnier dont les cendres reposent en haurt d'une colonne à l'angle de la rue d'Assas et du boulevard Saint Michel. On croise aussi Malraux, Loti, Lord Jim, Conrad, mais aussi par association d'idée Brazza et Mr Livingstone I suppose... Sihanouk bien sûr, les chemises rouges en Thaïlande, Dien Bien Phu, Ho Chi Minh, Giap...et les millions d'anonymes qui perdirent la vie victimes des khmers rouges, des anonymes qui pour reprendre l'xpression de Deville "n'avaient pas choisi leur affectation". On choisit rarement son affectation.

  • Nationalisation

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    L'arme de la nationalisation est sur la table (Arnaud Montebourg)... Déjà dans les années 1980 Wolinski avait proposé d'y recourir pour ce qui au fond nous intéresse le plus... Il n'y a pas eu de suites...heureusement. A voir et revoir sur les grilles du Jardin du Luxembourg à Paris : le XXème siècle vu à travers une petite centaine de dessins de presse en grand format...

  • Parfums

    parfums.gifCe n'est pas un roman. J'avais beaucoup aimé Le rapport de Brodeck et Les âmes grises. Ici ce sont des souvenirs d'enfance, pour l'essentiel, déclinés, en deux ou trois pages, par ordre alphabétique, à partir du parfum qui les caractéristise. Parfum au sens large, car il peut s'agir de puanteur.

    Et puis le parfium est ici un pretexte pour évoquer d'autres sensations, visuelles, auditives, des sensations qui font qu'on se souvient, très bien, de ceci ou de cela.

    Autre charme de ce livre, tout se passe ou presque en Lorraine, le pays des tartes aux mirabelles, un pays de taiseux, que j'aime par fidélité à deux de mes grands parents.

    J'ai un peu plus de dix ans de plus que Philippe Claudel et donc les souvenirs d'enfance et d'adolescence ne sont pas tout à fait les mêmes, il y a un peu de décalage, mais c'est tout de même charmant.

    Et puis l'écriture, le style, sont superbes.

    Mon parfum préféré, celui intitulé "Réveil".

  • Thérèse Desqueyroux

    thereselivre.jpgthéresefilm.jpgJ'ai d'abord lu le livre, je ne crois pas l'avoir lu autrefois, et puis j'ai été voir le film. Difficile de se rendre compte de ce fait de la qualité du film car j'étais encore tout imprégné de la force du roman de Mauriac, un roman qui n'a pas pris une ride. J'en devinais toutes les répliques.

    Famille je vous hais! La famille plus forte que la justice! Quelle peinture accablante de la société!

    Thérèse se voudrait libre, elle a des aspirations de modernité mais au lieu de les réaliser elle empoisonne Bernard, son mari, un  être tout plein de ses certitudes, chasse, pins, bouffe... Accusée par le pharmacien du village, elle s'arrange avec son mari pour obtenir un non lieu afin de sauver les apparences, préserver la sainte famille, le mandat de sénateur de son père, toute une série de renoncements, une vie de recluse, prisonnière sous la garde de ses domestiques...

    On éprouve de la compassion pour cette empoisonneuse, ce monstre au fond, parce que sa famille, par rigidité, par conformisme,  peur du qu'en dira-t-onn'en suscite aucune. Qui est responsable à la fin du naufrage de toutes ces vies?

  • Le sermon sur la chute de Rome

    ferrari.jpgC'est sans aucun doute un bon prix Goncourt. Je l'ai acheté avant que le prix ne soit décerné et cela ne m'a pas dissuadé de le lire. Il y a dans ce livre le portrait  ou le parcours de personnages appartenant à trois générations issues d'un petit village de l'Ile dite de beauté.

    Des gens médiocres dans l'ensemble mais auxquels on s'attache au fil de la lecture, une sorte de compassion pour ces petites vies. Jérome Ferrari utilise plusieurs styles selon les générations auxquelles il s'attache, le style n'est pas linéaire ce qui rend la lecture très agréable.

    Au delà de la chute de Rome et donc de toute civilisation, c'est un portrait de notre humanité qui nous est donné et ce n'est pas encourageant, heureusement, d'autres êtres humains sont là pour relever le niveau et ne pas desespérer de l'espèce.

    Quant à juger si ce livre donne une bonne idée de ce qu'est la Corse aujourd'hui, je ne m'aventurerai pas car je connais mal ces départements ou ce pays comme on voudra.

  • Romanes

    romanes.jpg"Si tu veux dire la vérité, assure-toi que tu as un bon cheval".

    "Si tu es au fond du trou, arrête de creuser".

    C'est avec ces deux citations qu'Alexandre Romanès à la fin de son spectacle fait la promotion de son dernier livre.

    Le Cirque Romanès se donne en effet en spectacle jusqu'au 6 janvier à Bordeaux, Quai Deschamps. Il faut y aller, avec peu de moyens, pas d'animaux ou si peu, la famille Romanes enchaine dans un rythme soutenu les numéros de jonglerie, de trapèze, d'équilibriste, et la musique, tzigane, bien sûr; est omniprésente, avec en particulier un superbe papi violoniste.

    Un peuple de promeneurs c'est bien sûr une réponse au discours de Grenoble de l'ancien président de la république stigmatisant les roms, les roms qui selon Romanès n'existent pas, il préfère parler de gitans et de tziganes.

    Alors pour contribuer à réhabiliter ces populations allons au cirque et surtout lisons Un peuple de promeneurs, ce petit livre écrit par un homme encore illétré la quarantaine venue nous donne à voir le regard porté par les tziganes sur nos sociétés, celles qui ont inventé les frontières, la bombe atomique, la colonisation, l'inquisition...

     "Je suis souvent dans la lune. Il m'arrive de quitter la pompe à essence ou le restaurant sans payer, comment expliquer quand on est gitan qu'on n'a pas voulu voler".

    "Quand un homme présente une façade impeccable,  c'est qu'il ne l'est pas".

    "La télévision est une poubelle et comme dans les poubelles, dès fois, on y trouve quelque chose".

    "Le monde est compliqué, tout est difficile, même vendre des frites au coin de la rue!

  • Le Soubise

    Si vous avez l'occasion d'aller à Dunkerque, je sais ce n'est pas une destination très touristique, ne manquez pas d'aller vous restaurer au Soubise, à Coudekerque, chez Michel Hazebroucq. Et si vous n'avez pas l'intention d'y aller voici quelques raisons de changer d'avis! http://www.restaurant-soubise.com/

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    Aller à Dunkerque, l'église des dunes en flamand, c'est aller à la rencontre d'un patrimoine industriel vivant : Arcelor Mittal, centrale nucléaire de Gravelines, bientôt un terminal méthanier construit par EDF, 14 sites classés Seveso, un grand port, du charbon, de l'acier, des hauts fourneaux qui fonctionnent, des poussières, des céréales, des éoliennes, de l'amiante, des ferries pour traverser la Manche, de la réparation navale, bref l'industrie comme on l'aime et comme il en reste peu. Une communauté d'hommes et de femmes durs au mal qui se bat sous la conduite de son maire Michel Delebarre, un homme délicieux.

    Michel Delebarre vous pouvez peut-être le croiser comme cela m'est arrivé la semaine dernière au restaurant Le Soubise. Dans ce restaurant installé dans une vieille demeure du XVIIIème siècle, autrefois ferme puis relais de diligence, le menu change tous les jours en fonction des arrivages, vous serez toujours surpris, que des produits frais. Jeudi dernier, j'ai choisi des huitres gratinées de Marenne-Oléron à la fondue de poireaux, de l'agnelet de Mauléon et un dessert succulent à la frangipane.

    Alors n'hésitez pas, allez faire un petit tour du côté des Flandres.