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Livre - Page 2

  • La petite-fille

    On ne le lâche pas ce roman!

    Kaspar jeune allemand de l'ouest tombe amoureux de Birgit allemande de l'est en 1964. Il réussi à la faire passer à l'ouest. Devient libraire et elle romancière. Mais elle est de plus en plus distante, se met à boire, jusqu'à son suicide. Kaspar découvre alors tout un pan de la vie de sa femme qu'elle avait caché dès leur première rencontre. Elle était enceinte trop tard pour avorter, avait caché sa grossesse était partie en vacance pour accoucher avait confié sa fille à sa meilleure amie à charge pour elle d'abandonner l'enfant. Et elle avait gardé ce secret toute sa vie d'adulté, envisagé de faire des recherches sans aller au bout.

    Ces recherches Kaspar va les faire, retrouver Svenja, la fille de Birgit qui après un passé tumultueux, type skiinhead, s'est marié avec un nationaliste allemand qui ne jure que pas le passé nazi de la grande Allemagne et la haine de tout ce qui est étranger. iles ont une fille de quatorze ans, Sigrun, qui suit le même chemin.

    Mais Kaspar parvient à négocier le séjour de sa petite fille par alliance de temps en temps et va essayer de lui faire passer des valeurs, les nôtres, musique, littérature... Elle y prend goût mais sa fidélité à sa famille et à ses amis va l'emmener dans une sale affaire ...

    je vous laisse découvrir la suite. c'est très bien fait, presque aussi bien que Le Liseur.

  • Les chuchotantes

    Un livre bien sympathique, agréable à lire, qui a obtenu le prix de La plume de Vair à Mandres sur Vair, petit village des Vosges près de Vitt el. C'est dans ce village qu'est née ma Grand-mère paternelle en 1885. j'y retourne chaque année depuis trois ans rendre visite à deux de mes cousines et arpenter le cimetière ou se trouvent les sépultures de mes arrières-grands-parents et de leurs parents. La famille Gauliard.

    Dans cet ouvrage, Hélène Parisot esquisse les portraits de sa lignée féminine, sois quinze femmes, quinze destinées, depuis Jeanne Bogard, née vers 1600, jusqu'à Victoire Parisot sa fille, née en 2014.

    Ce ne sont pas biographies exhaustives mais des anecdotes centrées sur des épisodes précis, un mariage, un accouchement, le décès d'un enfant, le travail dans les champs, le poids des maris, de l'alcool, la faim, l'angoisse du lendemain, l'occupation par les allemands, l'éveil amoureux, le passage du permis de conduire, la vie étudiante à Nancy...

    C'est très vivant et charmant mais Dieu que la vie était rude entre les curés, les belles-mères, le froid, la mort, la maladie...

    Vive l'émancipation des femmes permise par le progrès.

  • Les deux Beune

    En 1996, Pierre Michon publiait La grande Beune. Un récit au coeur du Périgord, près de Lascaux, celui du désir irrésistible d'un jeune instituteur, nommé là, et qui croise au bistrot du village, Yvonne, une belle buraliste.

    En ce début de 2023, Pierre Michon publie une suite et les deux récits réunis sont publiés sous les titre les deux Beune, du nom de deux ruisseaux.

    Vingt sept ans après, il y a une continuité du désir chez Pierre Michon, né en 1945. C'est revigorant.

    Jamais sans doute le désir n'a été décrit avec une langue aussi belle.

  • Vie et Destin

    Très gand livre! il y a longtemps qu'il est dans notre bibliothèque mais sa taille, son poids, ont sans doute fait que j'ai toujours repoussé le moment de m'y attaquer. D'une certaine façon. Cela est bien tombé, la guerre en Ukraine menée par la Russie d'aujourd'hui lui donne une nouvel éclairage et montre s'il en était besoin cétaines permanences de la Russie : volonté impériale, mépris des libertés individuelles, goulag...

    Le guerre en Ukraine est conduite par Poutine au nom de la lutte contre le nazisme, mais justement dans Vie et Destin Vassili Grossman met en miroir l'Allemagne Nazie et l'Union soviétique, au moment de la bataille de Stalingrad, les deux empires se combattent mais ils se ressemblent , ce sont les mêmes ressorts, la même soumission des individus qui composent ces sociétés, les mêmes trahisons, la même veulerie qui l'emporte sous le poid de l'autoritarisme et du cynisme de leurs dirigeants

    On ne peut qu'être inquiet pour l'avenir..

    Il y a beaucoup, trop sans doute, de personnages, on s'y perd un peu mais on peut recourir au dictionnaire que l'on peut trouver en ligne.

    Très bonne lecture!

  • Les plus beaux textes de l'histoire de l'art

    Ce beau livre regroupe des textes choisis et commentés par Pierre Sterckx. Il a été publié en 2004. On démarre avec les grottes de Lascaux commentées par Georges Bataille et on termine par Georges Didi-Huberman pour les Zucche de Giuseppe Penone (Que je ne connaissais pas ni l'oeuvre ni l'artiste). Entre temps on aura pu apprécier les commentaires de Proust, Diderot, Fernandez, Clemanceau...70 oeuvres si j'ai bien compté!

    Comme dans tout sélection, il y a de l'arbitraire dans les choix de Pierre Sterckx mais le plus souvent c'est agréable à lire.

    Sauf que plus les auteurs sont contemporains moins leur texte est compréhensible d'autant qu'il s'éloigne de l'oeuvre, on pense à Deleuze ou Baudrillard, le pire étant Didi-Huberman.

    On remarquera également 20 ans après sa publication que cet ouvrage ne commente que des artistes masculins par des intellectuels masculins! Ce serait impossible aujourd'hui pour un éditeur d'accepter ses choix sans doute inconscients à l'époque.

    https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/3887828001/pierre-sterckx-les-plus-beaux-textes-de-l-histoire-de-l-art

  • La carte postale

    Beau roman d'Anne Berest qui à partir d'une carte postale reçue il y a trente ans mais laissée de côté car incompréhensible, car sans signature. Cette carte postale ne comprenant que quatre prénoms ceux de ces arrières-grands parents et des ses grand-oncle et grande-tante : Ephraim, Emma, Noémie et Jacques. Juifs, morts en déportation.

    Mais qui avait bien pu la poster, cette carte, et pour quoi à cette date? de la poste de la rue du Louvre, ouverte à l'époque 24/24, mais un jour de tempête de neige. 

    Une menace?

    Anne Berest mène l'enquête avec brio. Et nous recommande de ne pas nous lasser d'interroger nos parents, nos grands- parents nos amis sur le passé, qui passe et risque d'être oublié.

  • Au commencement était...

    Livre très stimulant! Les deux David cherchent au fil de ces quelques 660 pages à nous convaincre que l'évolution classique de l'humanité : chasseurs cueilleurs, tribus, chefferie, découverte de l'agriculture, néolithique, propriété privée, commerce, surplus agricole, formation des États, patriarcat, dictatures, affrontements armés...n'était pas inéluctable. Des bifurcations, comme on dit aujourd'hui, étaient possibles et même ont eu lieu dans le passé mais ces épisodes ont été oubliés car contraires à la vulgate dominante.

    David Graeber (1961-2020) et David Wengrow (1972-)- s'appuient sur des recherches fouillées de populations ou de groupes humains méconnus qui ont laissé quelques traces archéologiques découvertes ces derniers décennies et qui seraient sous-exploités. On côtoie beaucoup les Iroquois, les Hurons, des indiens des Etats-Unis avant la "découverte" hispanique ou eurasiatique, mais aussi les Incas, les Aztèques, les Olmèques, les Mayas, le peuples de Teotihuacan, celui de Tlaxcala...

    Certains de ces peuples ayant compris que l'agriculture allait les asservir auraient repoussé ce progrès, n'auraient pratiqué la culture qu'en dilettante afin de préserver leur liberté, d'autres auraient tout fait pour éviter l'apparition de chefs, de seigneurs, de rois... pour préserver leur liberté individuelle, avoir le droit de ne pas recevoir d'ordre, de s'en aller ailleurs sans être poursuivis par leur communauté...

    On aura compris  que nos deux David sont un tantinet anarchistes, féministes...il ne cessent de dénoncer les thèses de Jared Diamond (l'effondrement) ou de Huval Harari (Sapiens). On soupçonne de tant à autre une certaine mauvaise foi dans ces propos qui reviennent régulièrement.

    Par ailleurs l'ouvrage est un peu touffu, on a l'impression de parfois tourner en rond et on n'échappe pas à de multiples redites.

    Mais la lecture est toutefois hautement recommandable car sans mettre à terre notre appréhension de l'évolution humaine elle a le mérite de souligner la diversité des cheminements de Sapiens dans sa recherche d'organisation de la société, des sociétés, un petit peu comme pour l'apparition d'homo sapiens, on a le sentiment d'un buissonnement de solutions qui ont souvent débouché sur des impasses au profit du modèle des États que l'on connait aujourd'hui. Est ce à dire qu'il n'y plus rien à inventer? Qui sait ce que nous réserve demain.

  • Les frères Karamazov

    Vieux projet enfin réalisé! 1400 pages! Un roman d'aventures, d'amour, policier, philosophique, théologique, avec du suspens, jusqu'au bout de la lecture. Une lecture finalement aisée.

    Trois frères très dissemblables, Dimitri fantasque et sans convictions, Ivan athé, Aliocha très pieux... un père insupportable, des personnages féminins un peu caricaturaux, névrosés, inconstants et beaucoup de figures de second rang très attachantes.

    C'est vraiment un roman complet, très bien écrit et agréable à lire.

     

  • REVOLUSI L'INDONÉSIE et la naissance du monde moderne

    J'avais lu en son temps CONGO de David van Reybrouck que j'avais beaucoup apprécié, aussi je n'ai pas hésité à me lancer dans la lecture de cette histoire de l'Indonésie, de l'homme de Java, le premier homo erectus exhumé jusqu'à la conférence de Bandoung en 1955 qui marque l'essor du processus d'émancipation des anciennes colonies dans le monde entier.

    L'Indonésie est le quatrième pays le plus peuplé du monde : 268 millions d'habitants, les plus grand archipel du monde avec 13 à 16000 iles on ne sait pas exactement. Mais qui est capable de citer le nom d'un seul citoyen indonésien, politique, sportif, acteur de cinéma, chanteur???

    David van Reybrouck est belge, flamand, il n'a donc pas d'histoire personnelle avec l'Indonésie au contraire de se voisin néerlandais qui eux ont colonisé cet immense territoire pendant plusieurs siècles. Van Reybrouck compare alors l'Indonésie à un bateau à trois ponts, sur les pont supérieur, les néerlandais et leur famille, les colons, sur les pont intermédiaires les "indos", les métis, les commerçants, la classe moyenne indonésienne, et sur le pont inférieur, l'essentiel de la population, les sans-droits 

    Van Reybrouck nous raconte l'histoire de cette colonisation puis de cette décolonisation, au XX siècle. et on se rend compte qu'après une occupation japonaise d'une cruauté inimaginable, après la seconde guerre mondiale, les néerlandais contre l'avis des américains, des anglais, des chinois bien entendu ont essaye de reconstituer leur colonie qu'ils avaient perdue, comme si de rien n'était, avec les seul appui des françaises et des belges dans les enceintes des Nation-Unies.

    Le livre s'appuie sur une importante bibliographie et sur de nombreux témoignages recueillies par l'auteur dans des maisons de retraite d'anciens militaires néerlandais et indonésiens, d'anciens hommes politiques, d'anciens résistants...

    Un seul regret au terme de cette lecture passionnante, l'absence de récit au delà de 1955 pour nous expliquer comment aux espoirs nés de la décolonisation d'une démocratie vivante s'est rapidement imposé une dictature sanglante , celle    de Soeharto, qui évince en 1965 le président fondateur Soekarno et qui va sévir jusqu'en 1998.

    Composition en noir de Nicolas de Staël exposé au Kunsthaus de Zurich a inspiré à Van Reybrouck le style de ce livre.

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  • L'odyssée des gènes

    je n'ai pas résisté! Lors d'une visite à la fondation Cartier à Paris Bd Raspail pour l'excellente et originale exposition La vallée de Fabrice Hyver, j'ai craqué pour ce petit livre sur les gènes.

    L'objet du livre est de faire le point sur les acquis de l'anthropologie génétique, l'approche est historique, de la séparation d'avec les chimpanzés, il y a 7 millions d'année, aux perspectives à l'horizon 2100, des hommes ou des femmes susceptibles de vivre 140 ans?

    l'ouvrage est truffé d'exemples et démonte nombre d'idées reçues.

    A retenir les conclusions de cette fabuleuse épopée : 

    il nous faut éviter l'épuisement des resources et de la biodiversité.

    Nous sommes une espèce migratrice, depuis les sorties d'Afrique d'homo sapiens, nous avons tous des ancêtres migrants et nus sautons des descendants migrants.

    Les sociétés égalitaires sont aussi les sociétés avec les humains en meilleure santé.

    il nous font fonder notre futur sur la coopération et l'équité tous en préservant l'extraordinaire diversité des formes de sociétés.

    C'est ainsi que nous pourrons vivre nombreux et ensemble dans une planète que nous avons l'obligation absolue de protéger.