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Film - Page 3

  • amour/haine de sa ville

    Deux livres et un film cette semaine, tous les trois sur l'amour et la haine qu'inspire la ville de son enfance!

    delvaille.jpgBernard Delvaille : "Bordeaux". Bernard Delvaille a été l'un des grands poètes du xx siècle, né en  1921, mort à Venise il y a peu, il a été pendant plusieurs années responsable de la poésie chez Seghers, a publié une anthologie de la poésie symboliste. Spécialiste de Valéry Larbaud, il a vécu en solitaire, recherchant toujours simplement le plaisir immmédiat, sans plan de carrière. De ses années d'enfance et d'adolescence à Bordeaux, il a tiré ce magnifique ouvrage.

    "De Bordeaux, il me reste aussi les quais, ce fleuve large et jaune auprès duquel la ville se love en forme de croissant...et le soir, le cartable lourd de livres, Salluste et Virgile, Montaigne et Racine... de cette enfance protégée par la ville elle-même, j'ai surtout acquis et retenu le goût de la liberté. c'est à Bordeaux que j'ai commencé l'apprentissage du coeur et cela suffit."

    Mauriac.gifMauriac, le dernier des "3 M" avec Montaigne et Montesquieu, nous avait donné Une enfance provinciale : Bordeaux, dès 1925. Une longue plainte à l'encontre de la ville à laquelle il reconnait devoir sa vocation d'écrivain, son destin! "Les maisons, les rues de Bordeaux, ce sont les évènements de ma vie. Quand le train retentit sur le pont de la Garonne et qu'au crépuscule, j'aperçois tout entier l'immense coprs qui s'étire et qui épouse la courbe du fleuve, j'y cherche la place, marquée par un clocher, par une église, d'un bonheur, d'une peine, d'un péché, d'un songe."

    En 2009, C'est dans le même registre que Terence Davies nous emmène dans le Liverpool d'hier et d'aujourd'hui. Of Time and the City, vu au cinéma Utopia, est un magnifique documentaire avec des images d'archives du Liverpool de l'enfance du cinéaste, vécue dans la terreur de la surveillance de l'église, catholique ou anglicane, au moment ou l'empire britannique s'effondrait, celui de l'après guerre.

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  • Je veux voir

    je_veux_voir_fichefilm_imagesfilm.jpgJe veux voir! C'est la réponse de Mademoiselle Catherine Deneuve, venue à Beyrouth pour un gala de bienfaisance après la guerre de 2006 à deux diplomates de l'Ambassade de France, Brigitte et Joseph, qui essaient, c'est leur métier, de la dissuader d'aller dans le sud à la frontière d'Israël, des risques, des ennuis, des moyens à mettre en oeuvre...

    Alors on voit Catherine Deneuve et Rabih Mroue, acteur libanais, au français hésitant, parcourir en voiture Beyrouth et le Sud liban

    C'est un grand plaisir après trois mois de revoir en images le Liban, c'est très familier, à portée de main, l'urbanisme, les paysages, le désordre, les gens...

    On voit l'entrée de l'hôtel Phoenicia.

    On voit une Catherine Deneuve en saharienne, angoissée, allumant cigarette sur cigarette, le danger est partout : l'absence de respect du code de la route, feu rouge, feu vert, c'est pareil...On ne voit pas l'Etat, le grand absent depuis la guerre de 1975!

    On voit les ruines nées des différentes guerres :on parle de la Tour Murr, monument implicite de la guerre de 75-90, on voit les ponts bombardés, les immeubles détruits par la dernière guerre, des gravats...

    On devine, on entend les interventions des milices islamiques dans la banlieue sud : pas le droit de filmer, pas d'autorisation...

    Dans le sud on entend la chasse israélienne passer le mur du son à basse altitude : après les bombardements de l'été, ce n'est rien

    On voit, à Bint Jbeil, Rabih Mroué chercher la maison de sa grand mère dans les ruines sans la trouver, plus rien n'est comme avant! Disparues la rue, la salle à manger, la cuisine, la chambre, parties à la mer avec les débris...

    La mer, cette promesse de départ dont parle justement Rabih Mroué dans la pièce de théatre  l'homme d'hier (cf.chronique précédente).

    On voit les badauds, surtout des hommes, à Bint Jbeil, se demander ce que fait cette femme blanche, seule dans une voiture, la reconnaissent-ils?

    On voit la Finul toute en blanc à la frontière israélienne, on emprunte un moment un petite route tout près de la frontière, à pied histoire de dire qu'on y était, je n'y suis jamais allé...

    On se fait peur en empruntant par inadvertance une route potentiellement minée.

    On revient à Beyrouth, on emprunte les tiunnels, on retrouve le Phoenicia.

    Gala de bienfaisance, le tout Beyrouth est là, les flashs... On voit Mademoiselle Catherine Deneuve, en robe de soirée faire son métier de star aux côtés de Bernard Emié qui fait son métier d'ambassadeur, chacun dans son rôle, de vrais professionnels, Catherine préférerait retrouver son collègue Rabih, tout sourire, mais pas invité à la table d'honneur...

  • Premières neiges

    Film à voir en complément de Valse avec Bechir (cf chronique précédente).

    premières neiges.jpgOn est ici du côté des victimes, pas de celui des anciens combattants. Dans un village de montagne de Bosnie, des femmes, des enfants, un vieillard luttent pour leur survie. Quelques mois après les accords de Dayton, les hommes massacrés sans doute par les serbes ne sont pas revenus. Où sont ils, peuvent-ils revenir? Tout est pretexte à évoquer leur souvenir, l'espoir d'une apparition improbable.

    Alma, voilée, c'est la seule parmi toute ces femmes musulmanes, est la plus dynamique. Un homage à la foi? Elle veut réaliser l'ambition de feu son mari, nourrir la moitié du pays, ...avec des conserves de fruits. Elle met tout le village au travail mais elles n'arrivent pas à vendre sur le bord de routes désertées...

    Et puis apparaissent successivement un soupirant prometteur mais qui tarde à revenir et des affairistes serbes qui non seulement sont tenus responsables de la mort de leurs hommes mais veulent aussi acheter les terres. Que faire, partir,rester fidèle aux souvenirs, à la terre des ancêtres? Dilemme éternel des lendemains de guerre...

    La cinéaste Aïda Begic a tiré de cette situation un beau film sur l'absence, le deuil, la mémoire, la nécessité de savoir, la résistance...

  • Valse avec Bechir

    valse.jpgBechir c'est Bechir Gemayel, le Président du Liban élu en 1982 aussitôt assassiné et la valse fait référence à une action extraodinaire, une action de bravoure, comme en font parfois les soldats sous l'effet d'un stress intense. Ici, un des soldats de Tsahal dont la patrouille est sous le feu des snipers, sur la corniche de Beyrouth, se met à tirer à la mitrailleuse légère, au milieu des affiches de Bechir Gemayel, sans aucune protection...
    Ari Folman, le réalisateur a fait la guerre du Liban en 1982. Ce film d'animation retrace les hallucinations qui hante encore aujourd'hui sa mémire et celle de ses copains de l'époque, retrace sa quête de retrouver ce qui s'est réellement passé en interrogeant ses compagnons d'armes. Le film tient à la fois du récit et de la psychanlyse. C'est aussi un bel exercice de devoir de mémoire qui retrace par l'intermédiaire du dessin plusieurs éposodes de la guerre de 1982 et qui se termine par des images bien réelles du massacre de Sabra et Chatila commis par les forces phalangistes en représailles de l'assassinat de Bechir Gemayel, sous la protection à tout le moins de l'armée d'Isrraël commandée par Ariel Sharon.
    Mais l'objet du film n'est pas de retracer les faits et encore moins le pourquoi des faits, il est de décire le ressenti de ces faits sur un soldat israélien plus de vingt ans après ces faits.
    Personne en sort grandi de cette exercice. La guerre n'est pas jolie, jamais jolie, jolie...On part faire une guerre juste et on s'apercçoit qu'on est complice de crimes de guerre, ce qui pour un juif dont les parents sont morts à Auschwitz n'est jamais facile à admettre.
    Le film ne passe pas à Beyrouth parce qu'il est israélien. Censure oblige. S'il passait, il déclencherait sûrement moultes polémiques et les censeurs expliqueront qu'au titre du mantien de la tranquillité publique c'est bien ainsi. Dommage, débattre est toujours utile pour guérir les blessures surtout lorsqu'elles ne sont pas cicatrisées pour amorcer la réconciliation pour prépare rle vivre ensemble qu'il est indispensable d'envisager.

  • Entre les murs

    Le moins que je puisse dire c'est qu'on est heureux que le film se termine! De s'échapper d'Entre les murs L'atmosphère est étouffante. La proviseure de lycée assise à côté de moi n'a pas tenu jusqu'à la fin. Le film fera peut-être un tabac en termes d'entrées, tout enseignant se doit d'aller le voir...pour voir et tout collégien et/ou lycéen  aussi! Cela fait du monde!

    Je crains cependant que les vocations pour le métier de professeur ne soient pas à la hausse après cette palme d'or.

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    On a au fond de la compassion pour ces élèves, plein d'humanité comme le disent les critiques, mais qui doute de l'humanité des élèves, mais aussi ignorants, mal élevés, insolents...du moins ceux qui sont mis en avant par le scénario, les bons élèves de la classe sont eux peu mis en scène.

    On a aussi de la compassion pour le professeur. Il a de mon point de vue à peu près tout faux dans la façon d'exercer son métier. Répondre à un élève "moi non plus je suis pas toujours fier d'être français"! Cette réplique est exemplaire de cette attitude qui consiste à se vouloir du côté des élèves, complice, pour les amadouer...sans assumer pleinement son rôle d'adulte, de professeur. Il est toujours prêt à comprendre ces élèves et donc tout leur passer. Comment éduquer des enfants, ce sont des enfants, si on les prend pour des partenaires, si on est pas exigeants. Belle préparation à ce qui les attend dans le monde réel, celui du travail.

    Le défaut de ce film finalement c'est de ne pas montrer, ce qu'il aurait pu faire, comment les autres professeurs du collège qu'on ne fait qu'apercevoir mais dont on sent qu'ils ne partagent pas les idées pédagogiques de François Begaudeau,  se débrouillent avec les élèves, les différentes attitudes des différents professeurs. Voilà qui serait intéressant!

    Le clou, ce sont les scènes à peine croyables, j'en cite deux : les délégués de classe qui ricanent et mangent des gâteaux pendant le conseil de classe sans aucune remarques du proviseur adjoint. Si on est là...évidemment la cause est perdue. Et ce conseil de discipline où la maman de Souleyman menacé d'être expulsé se fait traduire les débats par son fils sans être assistée d'une personne parlant le français . Comment un conseil de discipline peut il accepter de siéger dans ces conditions?

    A moins mais ce serait trop subtil et pas en phase avec ce que l'on entend sur les ondes qu'Entre les murs ait voulu montrer ce qu'il ne faut pas faire. S'il est percç comme cela le fil aura été utile! mais je crains que les adolescents ne le voient qu'au premier degré!

  • Le silence de Lorna

    Très beau film des frères Dardennes. Vu au cinéma Utopia, place Camille Julian à Bordeaux.

    Lorna réfugiée albanaise a réussi a obtenir la nationalité belge en épousant un camé grâce à l'intermédiaire de complices mafieux. Sa carte d'identité en poche, son rêve est désormais d'ouvrir un snack bar avec son amant Sokol qui travaille près du coeur d'une centrale nuclaire en Allemagne. Aujourd'hui , elle repasse dans un atelier et supporte mal la cohabitation avec un mari qui essaie de s'en sortir mais est en état de manque grave, ce qui le rend insupportable...

    Avant de réaliser son rêve, Il va falloir se débarasser du mari, un overdose opportune avec la complicité de ses amis devrait faire l'affaire et puis il faudra épouser un nouveau riche russe pour se constituer le capital nécessaire à l'achat du snack...

    Le grain de sable, c'est l'humanité de Lorna! Le camé, elle fini éprouver de la pitié, de l'attachement et elle préférerai divorcer plutôt que de le voir disparaitre victime de son addiction et de ses complices...Le russe...

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    L'image du film est très belle, pas de caméra à l'épaule comme dans Rosetta, peu de dialogues, les silences de Lorna sont éloquents

    Si Benoît XVI a essayé de nous expliquer ce week-end que la raison sans la foi et la foi sans la raison...bref, les frères Dardennes eux nous expliquent simplement, ce qu'on savait déjà, que l'humanité sans les femmes n'aurait aucun avenir, victime qu'elle serait de la folie des hommes.

  • Persépolis, Le liban gagne une bataille

    80eea320b8e7f80d426da3d3b2285891.jpgAujourd'hui, grâce à l'insistance de Tarek Mitri, ministre de la culture, la Sûreté générale, réputée proche du Hezbollah,  a rapporté sa décision d'interdire sur les écrans de cinéma libanais la diffusion de Persépolis, le film de la franco-iranienne Marjane Satrapi.

    Bravo! Le Liban gagne une bataille, il y en aura d'autres. Va t'on par exemple voir bientôt le film israélien Beaufort de Joseph Cedar qui raconte l'histoire de la dernière unité de l'armée israélienne présente au sud Liban avant le retrait israélien de 2000?

  • Beyrouth, banlieue de Téhéran

    J'emprunte le titre de ce post à l'Orient le Jour de ce matin

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    "Critiqué par les autorités iraniennes pour sa description de la Révolution islamique, le film d'animation franco-iranien Persépolis n'a pas été autorisé à sortir sur les écrans libanais, provoquant de vives critiques dans le pays.

    Une source gouvernementale, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a expliqué à l'AFP que le film avait déplu au chef de la sûreté, un proche du Hezbollah, qui décide de la censure des films. Le ministre de la culture, Tarek Mitri, a déclaré de son côté qu'il n'y avait "aucune raison justifiant la censure du film" et qu'il a demandé au ministère de l'intérieur de faire lever cette interdiction." source : le Monde.fr

    Le drame du Liban est bien résumé dans le second paragraphe de cet article. Le gouvernement est contre la censure mais les agents de la Sureté générale, en charge de la censure, théoriquement sous l'autorité du ministre de l'intérieur, n'en font qu'à leur tête! Où est l'état de droit?

  • Caramel primé à Abu Dhabi

    Le film Caramel de la réalisatrice Nadine Labaki qui avait été vu par plus de 1200 personnes au festival international du film D'Abu Dhabi 2ba523b4560ee1a88f37f260f76e6e3a.jpgy a obtenu un prix, celui du meilleur réalisateur du Moyen -Orient. Un hommage au cinéma libanais, aux femmes libanaises et un geste audacieux de la part des Emirats arabes Unis. Une bonne nouvelle.

    Nadine Labaki et son mari, compositeur de la musique du film au fesival d'Abu Dhabi.

  • Israël/Egypte

    L'Egypte est avec la Jordanie le seul pays arabe à entretenir des relations officielles avec Israël mais le moins que l'on puisse dire est que cela ne va pas de soi.

    Depuis quelques années, l'Egypte peut exporter librement aux Etats-Unis des produits fabriqués dans des zones spéciales à condition que la valeur de ces produits contienne au moins 11,7 % de composants israéliens. L'objectif est de favoriser l'intégration économique. A la suite de la visite du ministre israélien du commerce au Caire, hier, ce taux de 11,7 % va être réduit à 10,5 % ce qui va permettre d'accroître les exportations égyptiennes, d'autant que le nombre de zones spéciales éligibles, les QIZ-Qualified Industrialized Zones, va augmenter et que le nombre d'entreprises concernées dépasse déjà 200 pour des exportations de plus de 1,2 Md USD.

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    Coopération économique croissante donc, à une condition cependant, pas d'experts isréaliens dans les usines, consigne fermement rappelée hier pour rassurer les masses laborieuses.

    Sur le plan culturel c'est autre chose, les organisateurs de la 31ème édition du festival international de cinéma du Caire s'opposent fermement à la projection du film La visite de la fanfare de l'israélien Eran Kolirin, film primé à Cannes et à Berlin. Il s'agit d'une comédie qui relate les péripéties de la visite d'une fanfare de musique de la police égyptienne en Israël. La fanfare n'est pas accueillie à l'aéroport comme prévu et va se retrouver dans un monde inconnu où elle va aller de découvertes en découvertes.

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    Le thème du festival est de favoriser le dialogue des cultures dans le monde grâce à l'art. C'est réussi!