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Film - Page 4

  • Metropolis

    ea85720f0929aa03f251c73123ef32eb.jpgCe samedi soir, très belle initiative au Théatre Tournesol du Rond-point Tayouneh, la projection du film culte de Fritz Lang, Metropolis , de 1927, formidablement accompagné en "live" par six musiciens, allemands, français et libanais, de la musique classique, contemporaine, avec quelques rumeurs de la ville de Beyrouth.

    Le mythe de la tour de Babel est omniprésent dans ce film qui dénonce l'exploitation du travail par le capital, le gigantisme de la ville inhumaine, le progès technique qui nous déshumanise...

    Dans cette partie du monde, dans cet Orient dont Beyrouth est toujours un des phares, j'ai irrésistiblement pensé à Dubaï. Cet émirat gouverné par un prince autocrate qui construit des tours toujours plus hautes les unes que les autres, qui prétendent flirter avec le ciel, avec les étoiles, avec les dieux, et qui sont, comme le dit le film, construites par des mains étrangères qui ne comprennent pas toujours le pourquoi de cette ambition démesurée.

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    Dubaï :Le projet de la tour Burj al Arab 750 m

    Metropolis aujourd'hui c'est Dubaï!

    Quel est le membre de la famille princière de Dubaï qui jouera le rôle de Freder et ira trouver une Maria pakistanaise, indienne, ou sri lankaise dans les préfabriqués dubaïotes pour réconcilier, comme dans le fim de Fritz Lang , un peu naïvement, capital et travail?

  • France Télévisions, Ingmar Bergmann et le service public

    France Télévisions était tout heureuse de montrer combien elle était attachée à sa mission de service public en diffusant en prime time Le Trouvère de Verdi mardi 31 juillet, en présence il est vrai du Président Nicolas.

    Mission rapidement oubliée à l'occasion du décès d'Ingmar Bergmann ! France 2 a diffusé ce 2 août Sonates d'automne à 0 heures 35 et France 3 a programmé Persona le 5 août à minuit 5mn. On ne va tout de même pas priver le grand public de Stéphane Bern!

    Une occasion ratée de faire découvrir ou rédécouvrir ce cinéaste qui a fait les beaux jours, en prime time, de la télévision suédoise, avec Scènes de la vie conjugale.

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    A cette aune, je ne donne pas cher de l'hommage qui sera rendu à Antonioni.

  • "The bubble" doublement censuré au Liban

    "The bubble", film israélien d'Eytan Fox qui vient de sortir en France ne sera pas distribué sur les écrans libanais. On s'en doutait. C'est habituel.

    Tout aussi habituelle la censure exercée sur la presse à cette occasion. Les exemplaires de l'édition du journal Le Monde datés du mercredi 4 juillet distribués au Liban étaient de nouveau amputés des pages 27 et 28 cette fois. En page 27 d'après le sommaire figurait en effet une critique du film et un portrait d'Eytan Fox.

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    Tout cela est proprement ridicule à l'heure d'Internet! On croît rêver! Et ce n'est pas assez dénoncé!

    Les participants des différents partis politiques libanais à la conférence de La Celle Saint Cloud qu'organise Bernard Kouchner pourront profiter de leur séjour à Paris après le défilé du 14 juillet et qui sait la garden Party de l'Elysée pour aller voir le film. Ils pourront en effet faire des rapprochements avec la situation libanaise.

    Le film est sorti en Israël en juillet 2006 juste avant le déclenchement de la guerre avec le Liban. La "Bulle" c'est la ville de Tel-Aviv où malgré le poids quotidien du conflit avec les palestieniens les gens, vivent, s'aiment, font la fête...Eytan Fox y met en scène une histoire d'amour sans doute impossible entre un jeune soldat israélien et un jeune palestinien.

    Par bien des côtés, Beyrouth est aussi une bulle et même une juxtaposition de bulles et il est franchement dommage de priver ses habitants de l'opportunité de voir ce film.

    Les DVD piratés qui circulent sous le manteau finiront bien par l'emporter sur la censure.

  • La censure au Liban - Tehilim

    Elle existe bien! Je l'ai rencontrée ce matin. Bureaucratique à souhait!

    Hier, je n'ai pas reçu comme d'habitude l'exemplaire papier du journal Le Monde, l'édition datée du mercredi. 6 juin 2007.

    Ce matin j'ai compris pourquoi : la publicité imprimée dans le quart en bas à droite de la page 27 a été soigneusement découpée par les ciseaux de la censure libanaise.

    Il y a donc bien dans une officine de Beyrouth une armée de petites mains qui exécutent des décisions de censure dans un pays qui prétend à la liberté, l'indépendance et la souveraineté.

    L'objet des censeurs est un film réalisé par le français Raphaël Nadjari, qui vit en Israël depuis 2003, présenté cette année en compétition officielle au Festival de Cannes.

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    Le film est intitulé Tehilim, qui signifie en Hébreu "les psaumes". Il raconte l'itinéraire de deux frères déboussolés par la disparition de leur père, à Jérusalem. De l'avis général, ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais peu importe, la censure n'est jamais justifiable...

    Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites mais je me batttrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire. Citation attribuée communément à Voltaire, en particulier par Amnesty International

  • Le grand silence assourdissant

    Salle Montaigne du Centre culturel français à Beyrouth. Il est 19 heures. L'animateur nous aura prévenu : deux heures et quarante minutes de film sans dialogue à l'exception de quelques prières et de quelques chants psalmodiés. En route pour une expérience cinématographique exceptionnelle, une plongée dans un univers de renoncement.
    Nous partîmes soixante et en l'absence de renfort nous nous vîmes une trentaine en arrivant au port...

    Il s'agit du film "le grand silence - die grosse stille", de l'allemand Philippe Gröning, tourné pendant six mois à la Grande Chartreuse dans l'Isère.

    C'est d'abord une expérience pour soi-même : il faut rester assis dans un siège finalement assez confortable pendant 160 minutes à regarder un film, sans dialogue, mais aussi sans scénario, sans musique, plongé dans le quotidien de moines qui consacrent eux toute leur vie à la prière, à la méditation, à quelques corvées, un seul repas medium_foto06.3.jpgpris en commun le dimanche, mais à écouter un texte religieux, sans parler à son voisin, une seule sortie hebdomadaire à l'extérieur, où l'on peut se parler, mais de quoi?, des repas pris dans sa cellule, seul, des agenouillements, des signes de croix, amples et lents, des cloches qui sonnent...

    medium_lecture.jpgTous les gestes deviennent lents, ils ont forcément le temps, les chants sont décevants, on espère de la belle musique, des chants grégoriens, nenni!, quelques psalmodiements...la plupart des offices se déroulent en solitaire dans les cellules. Pas de production locale, a priori d'autres moines se consacrent à la fabrication de la fameuse chartreuse, pas de recherches théologiques, que de la comtemplation, de la prière, du renoncement.

    On en vient à envier la vie des frères, le jardinier qui est aussi couturier, le coiffeur, le frère bedeau...

    Sont ils heureux? est ce qu'ils prient vraiment où bien est ce qu'ils atteignent un stade proche de l'hébetude. Comment font ils pour ne pas devenir fou? medium_foto12.jpg

    Un seul témoignage à la fin du film d'un vieux moine devenu aveugle, et aussi sourd, qui nous explique que si Dieu a permis tout cela c'est pour son bien et que plus la mort se rapproche plus il est heureux de se rapprocher de Dieu qui est infiniment bon!

    Voià, tout cela est sans doute inutile mais cela force le respect, sincèrement, et puis les paysages sont magnifiques, l'hiver rude, le poêle à bois, le printemps, la fenêtre ouverte, l'été, tout ce monde extérieur deviné.

    Pour ceux qui connaissent un peu La Chaise-Dieu, on prend plaisir à noter les éléments communs, le jubé, les voûtes du choeur, les stalles en bois sculpté, les miséricordes, les cloches, les longues travées du cloître, l'hiver et le vent.

    Tout cela dans un silence assourdissant, car dans ce silence, le moindre bruit prend une valeur exceptionnelle, il ne se passe rien, pendant toute une vie, si ce n'est de temps un temps, le rappel à Dieu d'un collègue, on ne nous le montre pas, ce doit être la fête. Intérieure!

  • cannes

    lundi de Pentecôte, les corridas ont sans doute été pluvieuses à Nimes et Vic-Fezensac, au Liban, à Nahr el Bared, dans ce camp palestinien pris en otage par Fatah al Islam depuis dimanche dernier, les 250 terroristes islamistes continuent de faire face à une armée libanaise déterminée à obtenir leur réddition ou à en finir, pendant ce temps, pas très loin de la résidence de l'Ambassadeur de France, une grenade a été jetée sur les policiers dimanche soir, faisant 4 blessés et aujourd'hui un syrien au volant d'un taxi libanais ayant forcé un barrage, l'armée a tiré et fait un mort et un blessé, on attend la suite, vendredi soir, un communiqué diffusé par Internet d'un groupe revendiquant son appartenance à Al Qaïda promettait une mer de sang entre lui et les chrétiens si l'armée libanaise ne levait pas le camp de Nahr el Bared

    medium_Naomi.jpgdans ce contexte regarder hier soir, après une après midi consacrée à randonner paisiblement dans le Kesrouan, la cérémonie de clôture du festival de Cannes relevait du merveilleux, je n'ai rien lu, rien entendu, rien écouté au sujet des films présentés à ce 60ème festival et n'ai donc pas d'appréciation sur la pertinence du palmarès, mais j'ai trouvé cette heure de télévision magique, irréelle, j'ai beaucoup apprécié ces apparitions successives d'acteurs, de metteurs en scène, de scénaristes tous plus inconnus les uns que les autres originaires de pays peu coutumiers des prix, Corée, Iran, Israël, Mexique, Roumanie, Turquie, rien pour le Liban malheureusement, aucun film n'était selectionné, j'ai beaucoup apprécié la japonaise Naomi Kawase "ce qui nous donne des forces, ce sont des choses que l'on ne voit pas, comme le vent ou les personnes décédées et quant on a ce point d'appui on peut être seul et continuer à avancer", Alain Delon aura été la seule fausse note, toujours aussi imbu de lui-même, il a sans doute le même âge que Jane Fonda, mais si elle est apparue pleine de charme, on peut légitimement se demander si les organisateurs doivent encore inviter cet acteur français que personne n'a besoin de présenter comme l'a dit adroitement Diane Krueger

    le lecteur aura remarqué qu'il n'y a dans cette chronique aucun point, elle est écrite à la manière d'Alain Mabanckou dans Verre Cassé, un livre désopilant qui conte les aventures d'un client assidu du bar crasseux le crédit a voyagé à Brazzaville au Congo, je l'ai commencé hier soir, j'y reviendrai