Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Film - Page 2

  • Sacrés caractères

    Tous ceux qui aiment lire ou écrire apprécieront cette série de petits films qui nous conte l'histoire méconnue des polices de caractère.

    http://nvx.franceculture.fr/sacres-caracteres/

    697269-webserie-sacres-caracteres.jpg

     

  • Heimat I et II

    HEIMAT+1+CHRONIQUE+D'UN+REVE.JPGChronique d'un rêve et l'exode. Deux films en noir et blanc d'Edgar Reitz (82 ans!) sortis en octobre dernier. Ils ne sont pas dans les dix premiers du box office, on en parle déjà plus et pourtant ce sont des films admirables.

    Ils constituent en quelque sorte un prologue de 4 heures à la chronique mythique de plus de cinquante deux heures diffusée sous forme de feuilletons dans les années 80 et 90 . La chronique d'un village rural allemand de la Rhénanie depuis 1919 jusqu'en 2000. Un village imaginaire du Hunsrück, c'est là que se situe le Heimat, le pays, la patrie, l'endroit d'où l'on vient...

    Le prologue actuellement dans les salles se situe en 1842. C'est la famine. Le féodalisme, les débuts de la  machine à vapeur.

    Le message de ce film est universel : l'aspiration à la liberté, au départ, l'amour, l'amour filial, l'amour maternel, l'amour tout court, la jalousie, la séparation; l'exil, la désespérance, la mort, omniprésente, l'honneur, l'injustice. C'est bouleversant. L'espoir toujours!

    Le film rappelle que l'Allemagne n'a pas toujours été riche, qu'elle a été un pays d'émigration.

    Et puis c'est un vrai plaisir, trop rare, que de voir un film en version originale, en allemand.

    On peut compléter les films en écoutant Edgar Reitz dans un entretien avec Laure Adler : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4704042

  • Michaël Kohlhaas

     

    michael-kohlhaas.jpg

    Il y a le livre et il y a le film. J'ai d'abord vu le film et ensuite lu le livre. Affaire de circonstances car j'avais l'intention de faire le contraire, le livre a été publié en 1808 par Heinrich von KLeist (1777-1811), le film d'Arnaud de Pallières est de 2013, deux siècles après!

    kohlhaas.jpg

    L'action du livre se situe au milieu du XVI° siècle du côté de la Saxe et du Brandebourg, l'action du film à la même époque mais dans les Cévennes au temps de la toute jeune reine Margot. Dans les deux cas Michael Kohlhaas est un marchand de chevaux qui subit un préjudice de la part d'un jeune seigneur féodal effronté qui se croit encore au siècle précédent. Kohlhaas va réclamer justice mais elle lui est refusée par les autorités du fait de juges corrompus à la solde du jeune seigneur. Kohlhaas décide de tout abandonner, lève une petite armée de brigands et se fait justice lui-même. Il n'a qu'une idée en tête qu'on lui rende les deux chevaux qu'il avait confié à la garde du jeune seigneur et qu'il lui a rendu à l'agonie. C'est obsessionnel.

    La justice, il l'obtiendra mais au prix de sa vie.

    Kohlhaas est il un homme de la Renaissance, des lumières, un révolutionnaire ou un terroriste exalté, c'est le dilemme du livre, dilemme toujours actuel.

    Le film est centré sur cette problématique, dans le livre l'action est plus compliquée, les hésitations des différentes autorités plus détaillées, l'intervention de Luther qui à l'époque remettait en cause l'ordre établi est précise et il y a en plus une histoire de bohémienne peu fantastique sans trop d'intérêt si ce n'est de montrer la détermination à tout prix de Kohlhaas.

    Von Kleist a écrit sa nouvelle sur la base d'une histoire réelle, celle de Hans Kohlhase, bien documentée en particulier pour ce qui concerne l'intervention de Luther. Il l'a écrite au moment où Napoléon mettait les États allemands à feu et à sang, où un nouvel ordre, celui des Nations allait se mettre en place en Europe, un nouvel ordre que von Kleist ne verra pas puisqu'en 1811 il se suicide avec Henriette sa bien aimée, près de Postdam.

  • 3D

    3198_pina_pop.jpgJe n'avais pas vu Avatar! Sans regret. Pina de Wim Wenders restera mon premier film en  trois dimensions. Et j'en garderai sans doute longtemps le souvenir tant ce film est formidable et tant la 3D lui apporte.

    Il n'y a pas besoin de mots, il suffit de regarder, se taire et se laisser emporter par la beauté des corps, des costumes, les couleurs, les décors, les paysages urbains de Wüppertal, le berceau du Tanztheater.

    Les musiques sont formidables, la danse réinventée, les acteurs-danseurs, de toutes nationalités, témoignent de leur travail et interprétent les grandes chorégraphies créées par Pina Bausch.

    Du grand art. Quel regret de ne pas être allé au Théatre de la ville ou à Wüppertal en temps opportun voir par exemple Café Müller... Un fim à revoir et revoir...

  • Absolument dé-bor-dée

     

    Zoé.gif

    Zoé Shepard (Aurélie Boullet dans le civil) a connu avec ce livre une renommée inattendue en 2010. Attachée territoriale au Conseil régional d'Aquitaine, elle y décrit sous couvert d'anonymat et avec cruauté l'enfer administratif que constituent les collectivités locales. Elle surnomme son chef Simplet, sa collègue Coconne, elle est seule à faire preuve d'intelligence, de célérité dans l'xéécution, d'anticipation... Chefs incompétents, missions inutiles, sureffectifs, obsession de la communication, importance des réseaux, connivences, abus de bien social, népotisme, tout y passe.

    Au pojnt qu'elle a finalement été identifiée et confondue puis condamnée par le Président Alain Rousset (PS) à tout de même 10 mois de suspension sans traitement dont 4 mois fermes.

    Le produit des droits du livre et du film à venir aura très largement compensé le manque à ganger

    J'ai bien ri et de bon coeur car l'auteur a de l'imagination, de l'humour, le sens de la formule. Mais, j'ai tout de même eu du mal a reconnaitre le Conseil régional d'Aquitaine tel que je l'imagine. Le trait est trop fort pour être totalement crédible. Une bonne critique de la fonction publique territoriale est à faire mais mériterait d'être plus nuancée. C'est sans doute ce que pense Zoé puisqu'elle a finalement repris le travail dans cet univers infernal au lieu d'aller voir ailleurs si l'herbe y est plus verte.

  • Le quattro volte

    4 volte.jpgNous avons en nous quatre vies qui s'emboitent les unes dans les autres. L'Homme est un minéral car son squelette est constitué de sels; l'Homme est aussi un végétal car son sang est comme la sève des plantes; il est un animal parce qu'il est mobile et posède une connaissance du monde extérieur. Enfin, l'Homme est humain ca il a volonté et raison. Nous dvons donc nous connaître quatre fois. Pythagore (VI° siècle avant JC).

    Michelangelo Frammartino, avec Le Quattro Volte, les quatre fois, a réussi la prouesse d'illustrer magnifiquement cette reflexion de Pythagore. Du cinéma sans musique, sans dialogue ou presque, avec beaucoup de plans fixes, qui nous fait prendre fait et cause pour les derniers  jours d'un vieux berger qui tout les soirs se fait de la tisane à la poussière d'église, les premiers pas d'un agneau, la vie et la mort d'un arbre séculaire, sa transformation en mât de cocagne et enfin la fabrication à l'ancienne decharbon de bois.

    Tout cela se passe dans une Calabre magnifique avec des paysages séculaires, la vie tout simplement, une excellente façon de commencer l'année dans la sérénité.

  • Contrastes congolais

    Quels contrastes!

    kongo 005.jpg

     

    D'abord l'exposition magnifique Feuve Congo au Musée du quai Branly. Cette exposition qui s'achève le 3 octobre fait découvrir à travers les masques, les représentations de la femme, les reliquaires des ancêtres une culture commune aux peuples d'origine bantoue qui se trouvent des deux côtés du Fleuve Congo, le Gabon, la République du Congo et l'ancien Zaïre, la désormais République démocratique du Congo. On sait peu ce choses de ces peuples abordés par les portugais dès le XVéme siècle, hier en quelque sorte, et vraiment découverts à partir du XIXéme siècle par Paul du Challu, Henry Stanley,  Pierre Savorgan de Brazza et dont l'art fut apprécié plus tard par Gauguin, Ensor, Braque, Matisse, Picasso...

    kongo 002.jpg

    kongo 001.jpg

    On ressort de cette exposition empreint d'une grande sérénité, les oeuvres sont simples, stylisées, émouvantes, sérénité qui disparait dès les premières images de Benda Bililii, ce documentaire de Renaud Barret actuellement sur les écrans qui retrace l'improbable épopée d'un orchestre de Kinshasa composé de personnes handicapées et d'adolescents de la rue. On découvre, où on retrouve lorsqu'on a la chance d'y être allé, cette ville de Kinshasa, Kin la belle, agglomération tentaculaire de 8 à 10 millions d'habitants, véritable jungle urbaine où la préoccupation majeure des habitants chaque matin est de parvenir à survivre...

    benda.jpgLorsqu'on découvre Kinshasa en arrivant par le bac de Brazzaville on ne peut échapper au spectacle que donnent les handicapés, pour beaucoup victimes de la polio. Exonérés de droits de douane, ils dominent en effet le trafic de petites marchandises entre Brazzaville et Kinshasa. Avec Benda Bellili c'est par la musique que les handicapés s'en sortent.

    When there is a will there is a way ou quand on veut on peut. C'est la morale de ce film qui montre bien que dans l'adversité la détermination paye. Au passage, les airs de la rumba congolaise sont agréables, les paroles lorsqu'elles sont traduites sont d'une grande naîveté mais on passe un excellent moment et au delà de cette morale on se dit que nos petits malheurs d'européens ne sont pas grand chose. La bas l'Europe fait rêver, à juste titre...

  • Bright Star! de Jane Campion

    Quoi de mieux après avoir vu le magnifique film de Jane Campion qui retrace les derniers mois de la trop brève vie du poète anglais John Keats que de lire ses poèmes dans la traduction que nous donne Fouad El Etr dans Ode au rossignol et autres poèmes aux éditions La délirante?

    john-keats-portrait12.jpgBrillante étoile! que ne suis-je comme toi immuable -

    Non seul dans la splendeur tout en haut de la nuit,

    Observant, paupières éternelles ouvertes,

    Comme de Nature le patient Ermite sans sommeil,

    Les eaux mouvantes dans leur tâche rituelle

    Purifier les rivages de l'homme sur la terre,

    Ou fixant le nouveau léger masque jeté

    De la neige sur les montagnes et les landes -

    Non - mais toujours immuable, toujours inchangé,

    Reposant sur le beau sein mûri de mon amour,

    Sentir toujours son lent soulèvement,

    Toujours en éveil dans un trouble doux,

    Encore son souffre entendre, tendrement reprisd,

    Et vivre ainsi toujours - ou défaillir dans la mort.

     (Traduction de Fouad El Etr)

    bright star.jpgBright Star! Would I were steadfast as thou art -

    Not in lone splendour hung aloft the night

    And watching, with eternal lids apart,

    Like Nature's patient, sleepless Eremite,

    The moving waters at their priestlike task

    Of pure ablution round earth'shuman shores,

    Or gazing on the new soft-fallen mask

    Of snow upon the mountains and the moors -

    No - yet still steadfast, still unchangeable,

    Pillow'd upon my fair love's ripening breast,

    To feel for ever its soft swell and fall,

    Awake, still to hear in a sweet unrest,

    Still, still to hear her tender - taken breath,

    And to live ever-or else swoon to death.

  • Le lièvre de Patagonie est aussi de Brioude

    Lièvre.jpgLe livre de mémoires de Claude Lanzmann, Le lièvre de Patagonie, est formidable. Je ne l'ai pas encore terminé mais d'ores et déjà je peux en recommander la lecture à tout un chacun. C'est le livre d'un homme qui aime passionnément la vie, un journaliste, un portraitiste remarquable, un écrivain, un cinéaste. Toute sa vie il a livré des combats justes, dans la résistance, pour l'indépendance de l'Algérie, pour Israël, et il est bien sûr l'auteur de l'indispensable Shoah... Directeur de la revue "Les temps modernes", il a aussi beaucoup écrit sous des pseudonymes dans Elle, France Observateur...

    Claude Lanzmann a aussi beaucoup aimé les femmes, beaucoup de femmes, Simone de Beauvoir, dans un curieux ménage à trois avec Sartre, Judith Magre, une infirmière nord coréenne, Angelika... Mais ce n'est pas l'essentiel. Toute sa vie, il a fait preuve d'une grande vitalité et d'un courage, intellectuel et physique, exceptionnel.

    Le livre s'ouvre par un magnifique chapitre, très bien écrit, sur la peine de mort, qui laisse sans voix et qui, il faut l'espèrer, parviendra à convaincre quelques partisans de la peine de capitale de changer d'avis. Ce seul chapitre justifie la lecture du livre.lanzmann.jpg

    Suivent des pages passionnantes sur sa résistance en Auvergne. les transports d'armes du Lycée Blaise-Pascal, où il est étudiant en khagne, à la gare de Clermont-Ferrand, les embuscades contre les allemands à Saint Jacques des Plats et les courses poursuites avec l'occupant dans les rues de Brioude. Lanzmann cite aussi un groupe de résistants d'un certain Commandant Raffy à La Chaise-Dieu dont on comprend qu'il a bien fait pour sa vie de ne pas le rejoindre.

    A dévorer sans plus tarder, chaque page est un enchantement, et pour compléter, regarder, à partir du site de France 5, l'épisode de la série Empreintes qui lui a été consacré.

  • Les plages d'Agnès

    Excellent film, ces Plages d'Agnès qui nous emmènent de la Flandre à Sète puis en Californie et ...rue Daguerre! Agnès Varda a débuté comme photographe et ce n'est sans doute pas par pur hasard que cette impasse dans la rue Daguerre (le daguerréotype de Jacques Daguerre...) lui a plu pour y vivre, y créer, élever ses enfants, installer ciné-tamaris www.cine-tamaris.com.

    6+-+LESPLAGESD%27AGNESunfilmdeVARDA%C2%A9cine-tamaris2008.jpg

    Son portrait, objet du film, est un enchantement, il y a presque une bonne idée de cinéma par plan!

    Cet autoportrait, très loin du nombrilisme et de l'autocongratulation montre par ailleurs que le fim du genre documentaire a le vent en poupe, on avait déjà eu cette année, Valse avec Bechir, La vie moderne de Depardon, Je veux voir (Catherine Deneuve), Entre les murs, et plus en amont, Etre et Avoir, le cauchemar de Darwin.

    Avec les Plages d'Agnès un vent de sérénité souffle en ce temps de crise. A vos caméras, vos appareils photos et vos plumes pour faire part de vos enthousiasmes!