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  • Les Cahiers de la Haute Loire à Laval sur Doulon

    christian de seauve,les cahiers de la haute-loireLes Cahiers de la Haute-Loire, revue savante http://www.cahiersdelahauteloire.fr qui publie un numéro par an ont une lectrice attentive à Laval sur Doulon, petite commune de 60 habitants du canton de La Chaise-Dieu. Cette lectrice avait lu un article publié par Christian de Seauve, président des Cahiers, sur les chateaux disparus du Vialard et de l'Air à Laval sur Doulon.

    Et ce samedi 30 juillet 2011, la salle des fêtes de Laval sur Doulon comptait plus d'auditeurs que d'habitants pour écouter Christian de Seauve, venu du Puy, raconter l'histoire de ces chateaux souvent oubliés des mémoires et aussi celle des pierres des moines de l'Abbaye de La Chaise-Dieu ou l'existence de maisons à toit de chaume.

    C'est en épluchant environ 170 actes de notaires de Champagnac le Vieux que Christian de Seauve a établi que dès le XVIIIéme siècle, les habitants de Champagnac faisaient venir des maçons de la région de La Marche (Creuse) pour construire leurs maisons dont les toits étaient alors dans 40 % des cas faits en chaume. On savait les maçons de la Creuse actifs dans la construction du Chateau de Versailles ou dans l'Ile de France au XIXe siècle, on ignorait qu'ils étaient déjà présents en Haute-Loire un siècle plus tôt!

    christian de seauve,les cahiers de la haute-loireLes pierres des moines de L'Abbaye de la Chaise-Dieu sont encore bien présentes dans la forêt de Lamandie. Elles dateraient des années 1669 et suivantes lorsque Colbert nationalisa les forêts et que Les Eaux et Forêts administrèrent les forêts de l'Abbbaye, ce qui fut source de nombreux conflits avec les populations locales souvent privées de leurs droits ancestraux.

    christian de seauve,les cahiers de la haute-loireLes Contournat, famille connue par ses démêlés avec l'Abbaye de La Chaise-Dieu dès la fin du XIIe siècle, furent les premiers seigneurs connus du chateau de Vialard, suivent les Mezel et les Bouillé. Par voie successorale le château se transmet des La Salle aux Miremont, Massol de Serville et Ligondès. Antoine Dosfant, enfant du pays, député de Paris en 1789, achète en 1792 ce château et celui, dans la même commune, de Lair, qui était aux d’Auzolles. De ces chateaux il ne reste rien sauf quelques pierres  qui seraient marquées de signes maçonniques.

    A écouter Christian de Seauve qui qualifie la fondation de l'Abbaye de La Chaise-Dieu de tardive, on devine que la cohabitation entre la puissance des moines et les seigneurs locaux d'implantation plus ancienne et les laboureurs, héritiers de droits d'usage des terres immémoriaux n'a pas été un chemin de roses.

    Cet après-midi studieuse s'est conclue par un excellent buffet confectionné par les habitants, des habitants ravis d'avoir eu l'occasion d'évoquer leur histoire, celle que leur racontaient leurs grands parents.

    Et le dimanche l'Association Sport Nature de La Chaise-Dieu était à Laval pour randonner dans les collines du Doulon et déguster à nouveau un bon apéritif avec les habitants à l'occasion de la fête du pays. Deux belles journées pour Laval sur Doulon, sous le soleil revenu!

    (Les  ilustrations photographiques de cette chronique sont extraites des Cahiers de la Haute-Loire)

  • La SNCF : des idées d'avance!

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    La SNCF avait vu juste, on devrait lui confier la réalisation des prévisions météorologiques à trois mois!

  • Dialogue des âmes

    812743806.jpgChaque année pour la Saint Robert d'été, la commune de La Chaise-Dieu offre le dimanche soir un feu d'artifice.

    Pour une fois la place de l'Abbaye est interdite aux voitures et à la tombée de la nuit la population du bourg et des villages alentour se masse devant l'Abbatiale, autour de la fontaine.

    La tête en l'air, les yeux écarquillés, comme un gamin, en admirant les belles rouges, les belles vertes, les belles blanches, la cascade de lumière qui descend du chemin de ronde, on se met à rêver.

    La haut, dans le ciel, comme chaque année, Saint Robert, Clément VI, Jacques de Saint Nectaire, le Cardinal de Richelieu se sont donnés rendez-vous. Ils profitent de la lumière du feu d'artifice pour regarder ce qu'est devenue l'oeuvre de leur vie. Ils sont fiers, étonnés, peut-être un peu déçus? scandalisés? Mystère!  Leurs délibérations restent secrètes.

    Et puis la musique s'arrête, l'éclairage public se rallume, la Saint Robert est terminée, les casadéens retournent vaquer à leurs occupations....

  • Débutants

    Carver.jpgJusqu'ici Raymond Carver (1938-1988) était principalement connu comme un novelliste américain au style minimaliste. Avec la reparution sous le titre Débutants (Beginners) de nouvelles parues en 1980 sous le titre Parlez moi d'amour (What we talk about when we talk about love), on s'aperçoit qu'il n'en était rien.

    A la fin de la nouvelle édition, on peut lire les échanges de lettres entre Carver et son éditeur. Ce dernier a en effet procédé à d'importantes coupes, qui réduisent la pagination de moitié environ, qui expliquent le style minimaliste de Carver. Ce dernier est fou de rage, il ne reconnait pas son travail et supplie son éditeur de renoncer ou d'attendre pour publier, mais en vain.

    Je n'avais pas lu en son temps la version initiale de cet ouvrage, le style minimaliste a en tous cas disparu mais la force de ces nouvelles est évidente.

    Comme le souligne le titre original il y est question d'amour, l'amour sous toutes ses formes. Carver nous fait pénétrer l'intimité d'américains, des couples le plus souvent, en crise presque toujours, l'alcool est très souvent présent, Carver en avait une grande expérience, la folie, la dépression, la violence. Chaque nouvelle est poignante et souvent déroutante dans des huis-clos de l'Amérique d'après-guerre. Un livre qu'on ne lâche pas avant de l'avoir terminé et qui vit en nous plusieurs semaines après.

  • Vies de Job

    job,vies de job,pierre assoulinePierre Assouline a écrit un livre magnifique. Est ce un roman? Le lecteur jugera. Une biographie de Job, de Hiob, de Yacoub? Le personnage, l'auteur du livre éponyme? Pas vraiment. Non, il faut prendre le titre à la lettre, des Vies de Job. La vôtre, la mienne, la sienne, celle des siens. Des petits bouts de biographies, des petites portraits, des anecdotes. Un vrai plaisir de lecture, une belle érudition et un travail considérable, une rcherche de tous les instants. La compagnie de François Nourissier, de Carlos Fuentes, de Joseph Roth, de Miguel de Unanimo, de Jacques Assouline, et de centaines d'autres... Je vous laisse découvrir, c'est foisonnant. J'ai beaucoup aimé les passages dans le Dom-Tom inconnu à Jérusalem... On va de découvertes en découvertes...

    Une des plus belles est bien sûr le tableau de Georges de la Tour intitulé Job raillé par sa femme (vers 1644).

    Il y a un seul petit manque, un oubli dans l'iconographie, si Pierre Assouline n'omet pas de mentionner le village de Job dans le Puy de Dôme pour regretter qu'il ait renié son étymologie vraisemblable pour une latine improbable, il est passé à côté du Job qui figure dans l'Abbatiale de La Chaise-Dieu sur la tapisserie de La Flagellation.

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    Dans ce tryptique du XVème siècle, Job est à droite, à gauche, le supplice d'Achior

    On ne lui en vaudra pas, tant son livre apporte de plaisir. A lire et à relire très certainement.

  • Archéologie musicale

    A défaut d'aller à Aix, nous sommes allés ce dimanche à l'Auditorium Cziffra de La Chaise-Dieu. L'Académie de musique dirigée par Cyril Huvé y donnait  en soirée un concert qui cloturait un atelier de travail pour 18 jeunes musiciens.

    L'idée de Rémy Campos, musicologue, historiographe et historien, qui assurait la direction stylistique de cette semaine, était de restituer la musique de Haydn, de Beethoven et de Mozart telle qu'elle était jouée dans les années trente, les années 1830, après les trois glorieuses, sous Louis-Philippe.

    Plutôt que de disposer comme aujourd'hui, les musiciens en bataillons, les contrebasses, les violoncelles, les violons, les altos, on les disperse  aun sein d'un hémicycle : les basses entourent les violons et les altos afin que chaque musicien entende bien la basse, la basse continue. Et puis, on utilise la technique du port de voix, technique qui consiste à faire entendre toutes les hauteurs intermédiaires entre deux notes, comme dans la musique tzigane, plutôt que de passer directement d'une note à l'autre. L'idée de base était de se rapprocher le plus possible de la voix, modèle absolu pour les musiciens. Et puis à l'époque, chaque musicien cherchait à se distinguer des autres, à jouer sa partie, un peu comme dans les orchestre de jazz. la chaise-dieu,académie de musique,cyril huvé,aude caulé-lefèvre,rémy campos

     Il y a deux cent ans, la façon de jouer Haydn, Beethoven ou Mozart faisait l'objet d'une grande diversité. Il n'y avait bien sûr pas d'enregistrement, seuls les anciens, les méthodes pédagogiques, les archives pouvaient témoigner. Pour fixer les choses, Rémy Campos et les jeunes musiciens placés sous la direction de la soliste Aude Caulé-Lefèvre avaient choisi d'interpréter les transcriptions effectuées par la Société des Concerts du Conservatoire de Paris. Des transcriptions pour quatuor ou septuor mais jouées par un ensemble de cordes, à La Chaise-Dieu 18 musiciens.

    Au programme : extrait du quatuir op.76 de Haydn (l'hymne allemand), Extrait du quatuor op. 18 n°1 de Beethoven, extraits du septuor op.20 de Beethoven, extraits de Don Giovanni, de Mozart.

    Une très belle leçon de musique appréciée par plus d'une centaine d'auditeurs en ce début d'été.

  • A qui se fier ou le grand écart

    avignon.jpgS'il y a un domaine ou les avis sont partagés, où il n'y a pas de consensus, c'est bien la vie culturelle.

    Dans Les Echos du 8 juillet, au Festival d'Aix en Provence, La Traviata avec Natalie Dessay convainc, dans Le Monde du 9 juillet : Aix ne réussit pas à Natalie Dessay!

    Dans Aix.pngLe Monde du 8 juillet : Avignon rate son ouverture avec Jan Karski et dans les Echos du 8 juillet Belle entrée en matière dans la cité des papes avec le bouleversant Jan Karski!

    Que faire? Aller à l'opéra et au théatre!

  • Les dix ans du réseau européen des sites casadéens

    161670_100001944714615_4570376_n.jpgIl y a trente ans, Pierre-Roger Gaussin, président fondateur de l'Université de Saint-Etienne publiait un ouvrage intitulé : Le rayonnement de La Chaise-Dieu. Au XIII ème siècle, l'Abbaye de La Chaise-Dieu avec ses 10 filiales et ses 360 maisons comptait 1700 moines.  Elle concurrençait Cluny. Dans son ouvrage, Pierre-Roger Gaussin décrivait les itinéraires casadéens. L'influence de l'Abbaye s'étendait en Auvergne, mais aussi dans les provinces de Bourges, de Vienne, d'Arles, de Narbonne, de Bordeaux, de Sens, de Reims, de Besançon, mais aussi d'Espagne, à Burgos, d'Italie, à Frassinoro et en Helvétie à Granson.

    IMG_6927.jpgIl y a dix ans, était créé le Réseau européen des sites casadéens et cette association présidée par Robert Flauraud, conseiller général et ancien Maire de La Chaise-Dieu, fêtait ce premier week-end de juillet ses dix ans. L'occasion de rebaptiser la nouvelle salle de l'écho, salle Pierre-Roger Gaussin. Conférences, concert d'orgue, expositions artistiques, assemblée générale, échanges d'expériences avec le réseau des sites clunisiens, des représentants du Conseil de l'Europe, des voisins ardéchois...

    A quoi servent ces réseaux? A perpétuer l'esprit des fondateurs, à effectuer des recherches historiques, à échanger des expériences, à promouvoir des territoires aujourd'hui en perte de vitesse économique et démographique en tablant sur le tourisme.

    A obtenir des subventions! L'Europe est généreuse. Pour peu que vous présentiez un projet articulé sur quatre pays européens vous pouvez prétendre à des subventions non négligeables, de quoi financer un chargé de mission, des brochures, de la signalétique, des échanges au sein de votre réseau ou entre réseaux... L'objectif est d'ouvrir les territoires, de favoriser le dialogue des cultures, de préserver les patrimoines, les savoir-faire.

    Tout cela est souvent bureaucratique et le ou la chargé(é) de mission passe souvent la moitié de son temps à  se perdre dans le mille-feuilles administratif : Qu'on y songe, rien que sur le territoire de La Chaise-Dieu, il faut compter avec la commune, la communaué de communes, le Pays de Lafayette, le Parc régional Livradois-Forez, le Conseil général, la Région, l'Etat, le Conseil de l'Europe, l'Union européenne...et j'en oublie sans doute. Alors sur un ensemble géographique comme le réseau des sites casadéens! ... Comment être efficace? Le risque de dispersion est évident.

    Sans doute faut-il s'appuyer sur les associations locales, sur des bénévoles bien motivés et organisés en sous-réseaux géographiques. C'est ce que semble faire le réseau clunisien, beaucoup plus étendu encore que le casadéen. C'est du foisonnement des initiatives locales que s'enrichit un réseau. C'est là le défi qui s'ouvre pour le Réseau européen des sites casadéens.