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  • Gatsby le Magnifique

    gatsby le magnifique,scott fitzgeraldDans Minuit à Paris , le dernier film de Woody Allen, on voit Scott Fitzgerald et sa femme Zelda. D'où l'idée de lire enfin Gatsby le Magnifique. Bonne idée, il y a tout dans ce roman, une belle intrigue, la côte Est des Etats-Unis dans les années vingt, des jeunes gens du Middle East conquérants, l'argent, des maisons de rêve à Long Island, du mystère, de la passion, une histoire d'amour.

    Et puis il y a les échanges de lettres entre Fitzgerald et son éditeur: Dear Scott, Dear Max, qui témoignent de l'angoisse du romancier devant l'oeuvre encore inaccomplie, des conseils avisés de l'éditeur qui rassure et enfin de belles préfaces de Blondin, Jean-François Revel, Bernard Franck, qui éclairent ce que baucoup qualifient de meilleur roman américain du XXéme siècle.

  • Voyages en France

    voyages en France.jpgEric Dupin, journaliste de profession, a repris une idée du couple Lacouture (En passant par la France -1982), une idée simple, parcourir la France et essayer de tirer un portrait de ses habitants. Il a rencontré beaucoup de monde au cours de ses voyages, des entrepreneurs, des maires, des paysans, des commerçants, des inactifs, des enseignants, pas mal de retraités, (ils ont du recul), le plus souvent dans des villes moyennes, comme Saintes ou Grasse, ou Castres des régions rurales, comme la Puisaye ou les Cévennes, des périphéries urbaines, comme Pontault-Combault...

    De ces micro-portraits, Eric Dupin tire une conclusion accablante, les français sont "fatigués de la modernité", rejettent la mondialisation, divorcent de leurs élites, se réfugient souvent dans l'individualisme, le système D, les solutions de repli.

    Beaucoup de néo-ruraux se lancent dans l'économie locale, les circuits courts, font preuve d'inventivité mais les résultats le plus souvent ne sont pas là. Face à la désindustrialisation, la plupart des maires des territoires en voie de désertification démographique imaginent que le tourisme va les sauver... Nos villes deviennent moches, elles se ressemblent toutes, les centres se dépeuplent au profit d'une périphérie informe dont les habitants ne se déplacent qu'en voiture...

    Ce diagnostic rejoint celui du Médiateur de la République Jean-Paul Delevoye qui diagnostiquait au début de l'année une France fatiguée psychiquement, en grande tension nerveuse où les invisibles toujours plus nombreux ont perdu confiance, sont hantés par la peur du déclassement.

    On peut bien sûr contester ce constat, d'autres livres ont une approche plus optimiste et décrivent des success stories, comme autant d'exemples à suivre, mais malheureusement dans notre pays les réussites pour éclatantes qu'elles soient sont beaucoup moins nombreuses que les situations d'échec.

    Le diagnostic est là (http://voyagesenfrance.info/), manque les solutions, c'est le moment ou jamais de les imaginer.

  • Norwegian wood - La ballade de l'impossible

    wata.jpgCeux d'entre vous qui ont aimé les deux romans d'Haruki Mukarami dont je me suis fait l'écho récemment peuvent se précipiter au cinéma pour aller voir la ballade de l'impossible. On retrouve très bien dans ce film l'univers  de Mukarami dans cette adaptation de son roman intitulé Norwegian Wood, du nom de la chanson éponyme des Beatles. Je vous laisse découvrir... Cela se passe à Kobe, à Tokyo et dans les forêts avoisinantes. Un très beau film sur la jeunesse et sa fragilité.

  • Agusti Centelles

    agusti CentellesA la Base sous-marine de Bordeaux, on peut voir une très belle exposition des photographies d'Agusti Centelles, photographe espagnol, catalan, né en 1909.

    Avec son Leica, le même appareil que celui de Cartier Bresson ou de Capa, Centelles  a photographié le Barcelone des années trente, la proclamation de la République, la guerre, le front d'Aragon et après la guerre, en France, le camp de Bram  dans l'Aude ou il fut interné avec plusieurs milliers de patriotes.

    Ces photographies qu'il avait conservées dans deux malles entreposées à Carcassonne ont été retrouvées en 1977 après la mort de Franco. Il avait exigé que ces malles restent fermées pour protéger ces photos des mains de la police franquiste.

    L'exposition propose un ensemble très riche de photos, dans cette base sous-marine construite pour les allemands pendant la seconde guerre mondiale par des réfugiés espagnols. Beaucoup y perdirent la vie. Les montages de diapositives sont excellents et font bien revivre l'ambiance de l'époque du côté des républicains.

    En les regardant, on se met à penser aux guerres civiles d'aujourd'hui, à la Libye, à la Syrie, à Bahrein, au Yémen. En regardant les photos du camp de Bram, en écoutant la lecture du journal qu'y a tenu Centelles, on pense irrésistiblement à la façon dont aujourd'hui nous accueillons les réfugiés de ces conflits. Il n'y a plus de camps mais est-on franchement plus généreux que la France de l'époque avec les réfugiés républicains espagnols?

  • Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil

    au sud.jpgAllez on reste avec Haruki Mukarami avec ce livre qui se lit comme un roman policier et qui est en fait un roman d'amour, un amour impossible, un roman empreint de mélancolie.

    Hajime le héros est fils unique et bien conscient de sa singularité dans le Japon des années soixante, la plupart de ses camarades ont des frères et soeurs. Heureusement, dans sa classe arrive sa nouvelle voisine Shimamoto-San, elle aussi fille unique et d'autant plus fragile qu'elle boite un peu. une vraie amitié les lie, ils rentrent ensemble de l'école, écoutent des disques, ils ont douze ans.

    La vie, le travail des parents vont les séparer rapidement, déménagements... Hajime fait ses études au lycée puis à l'université, premiers émois amoureux, premières séparations, puis il se marie, a des enfants, crée un club de jazz à Tokyo. Murakami décrit très bien cette période de l'adolescence, ses incertitudes, ses interrogations.

    Est-il heureux? Sans doute mais il lui manque quelque chose, Hajime en fait n'a pas oublié Shimamoto-San. Et elle n'a pas oublié Hajime, elle ne pense qu'à lui. lIs vont se retrouver 25 ans après...  Ils vont se voir,  écouter South of the River de Nat King Cole, South of the river c'est l'endroit où l'on aimerait être, ils vont réaliser qu'à l'ouest du soleil,  il n'y a rien, on ne peut pas être à l'ouest du soleil. Leur amour est sous le signe de la chanson Star-crossed lovers, titre tiré d'une expression forgée par Shakespeare pour Roméo et Juliette. C'est tout dire mais je vous laisse découvrir.

  • Autoportrait de l'auteur en coureur de fond

    murakami-autoportrait-de-lauteur-en-coureur-de-fond.jpgNon désolé! Il ne s'agit pas de mon autoportrait (J'imagine cependant que celui-ci se dessine au fil de ces chroniques),. Non il s'agit de celui d'Haruki Murakami, écrivain japonais, souvent cité pour le prix Nobel de littérature.

    Haruki Murakimi est né en 1949, il est écrivain et coureur de fond, Il court tous les jours ou presque depuis plus de trente ans, dix km par jour, une trentaine de marathon, un ultra marathon (100 km), plusieurs triathlons. Il a une régle : pas plus d'un jour sans courir!

    Belle discipline qu'il met en parallèle dans cet ouvrage avec son métier d'écrivain. Il nous livre la recette, valable pour écrire comme pour courir : du talent, sans aucun talent on ne parviendra à rien, il en faut au moins un peu, et surtout de la concentration, elle permet de compenser un talent capricieux ou insuffisant et de la persévérance, de l'opiniatreté. Pour écrire un roman, il faut être capable de se concentrer tous les jours ou presque pendant un anou deux. Idem  pour courir un marathon. Ces deux qualités, concentration et persévérance se travaillent à force d'exercices repétés.

    Alors à vos chaussures, à vos stylos!

  • Un jour tout dérape...

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    Vieux port de La Rochelle à marée  basse. Un moment d'ivresse? Une pulsion inexplicable? Une déstabilisation? Tout part à la dérive, on se retrouve à l'eau. Il y a des jours comme cela.

  • 3D

    3198_pina_pop.jpgJe n'avais pas vu Avatar! Sans regret. Pina de Wim Wenders restera mon premier film en  trois dimensions. Et j'en garderai sans doute longtemps le souvenir tant ce film est formidable et tant la 3D lui apporte.

    Il n'y a pas besoin de mots, il suffit de regarder, se taire et se laisser emporter par la beauté des corps, des costumes, les couleurs, les décors, les paysages urbains de Wüppertal, le berceau du Tanztheater.

    Les musiques sont formidables, la danse réinventée, les acteurs-danseurs, de toutes nationalités, témoignent de leur travail et interprétent les grandes chorégraphies créées par Pina Bausch.

    Du grand art. Quel regret de ne pas être allé au Théatre de la ville ou à Wüppertal en temps opportun voir par exemple Café Müller... Un fim à revoir et revoir...

  • Leçons du tramway d'Istanbul

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    Prendre le tramway d'Istanbul m'a rappelé des souvenirs d'enfance lorsque je prenais le métro, ou le bus à Paris dans les années soixante.

    Pourtant le tramway d'Istanbul est du dernier cri, fabriqué par l'entreprise Bombardier, il est confortable, les noms des stations sont affichés sur des écrans lumineux dans les voitures et annoncés par haut-parleurs...

    Non, ce qui m'a rappelé mon enfance, c'est la présence humaine du personnel. Pour chaque station,  l'accès de chacun des deux quais du tramway n'est accessible que par un portillon qui s'ouvre avec un jeton (environ 0,80 € au détail) ou une carte d'abonnement et sur chaque quai il y a un agent qui exerce une fonction de surveillance, de sécurité, de renseignement des voyageurs, des touristes...

    Lorque je prenais le 126 pour aller au Lycée Michelet, le bus était  encore avec une plate-forme à l'arrière, surveillée par un contrôleur qui poinconnait les billets avec une machine ventrlale et tirait une chaine pour autoriser le conducteur à redémarrer, dans le 28 pour aller de la Porte d'Orléans à l'Ecole militaire, plus moderne, le contrôleur était assis dans une cabine à l'arrière du bus. Et dans le métro, bien sûr, il y avait le Poinçonneur des Lilas.

    Aujourd'hui, les chauffeurs de bus et de tramway sont seuls, les contrôleurs ont été remplacés par des caméras de surveillance et plus d'un voyageur ne valide pas son titre de transport, quand il en a un, faisant le calcul que pour un trajet court mieux vaut risquer une amende dont la probabilité est faible.

    Alors à Istanbul, on se demande si on a eu raison pour effectuer quelques gains de productivité de supprimer des emplois certes peu qualifiés mais qui ont l'avantage de donner à leur titulaires un salaire, une fonction, un uniforme, un rôle dans la société et d'inciter les voyageurs à payer leur transport. et plus généralement respecter la régle de droit.

  • La Chine en dix mots

    hu yua,la chine en dix motsPeuple, Leader, Lecture, Ecriture, Lu Xun, Disparités, Révolution, Gens de peu, Faux, Embrouille.

    Avec ces dix mots qui appartiennent au catéchisme maoïste et à la Chine d'aujourd'hui, Hu Yua nous dresse le portrait d'un demi-siècle d'histoire chinoise.

    L'auteur de Brothers (cf. chronique du 4 décembre 2010) revient sur son enfance, sa vocation d'écrivain, son passé de chirurgien dentiste dans une petite ville de province, son regard sur la révolution culturelle, ses premiers émois de lecteur de romans français mais aussi les dérives d'un capitalisme d'Etat dans une dictature où la corruption règne en maitre et ou domine la contrefaçon et l'embrouille érigée en système.

    L'envers du miracle chinois,  les clefs de lecture de Brothers et la genèse d'un écrivain dans un seul livre.