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  • Festival de musique de La Chaise-Dieu

    Comme on peut le lire sur la photo, ce festival était dédié à Ludovic Morot-Sibillot, docteur en immunologie, chercheur, batteur, bénévole depuis plusieurs années, apte à toutes les tâches, toujours en mouvement et disponible. J'ai eu le plaisir et l'honneur de donner un peu de mon temps au Festival à ses côtés ces dernières années. il a rejoint brutalement, le 24 juin dernier, s'ils existent, les anges musiciens que l'on peut admirer sur la gauche juste avant d'entrer dans le choeur de l'abbatiale en arrivant du cloître.

    Six concerts seulement cette année, la première depuis que nous n'avons plus de pied à terre à La Chaise-Dieu. Mais six beaux concerts : le récital de piano de Michaël Levinas (Bach, Beethoven, Debussy et Levinas), le Requiem de Verdi par l'Orchestre et le choeur de Milan sous la direction de Daniel Kawka, un concert de l'Orchestre d'Auvergne avec le sémillant Roberto Fores Veses consacré à Mendelssohn avec l'excellent Guillaume Chilemme au violon et au Songe d'une nuit d'été, dans une mise en scène peu convaincante, l'ensemble des six concertos brandebourgeois sous la direction précise de Bertrand Cuiller au clavecin, une merveilleuse Passion selon Saint Jean du désormais bordelais Marc Minkowski et pour terminer un délicieux duo de clavecins avec Benjamin Alard et à nouveau Bertand Cuiller.

    Ce séjour aura aussi été une succession de satisfactions, une excellente météo, le plaisir de retrouver les vieux amis, manifestement heureux de nous revoir, eux qui nous croyaient définitivement absents. Un belle exposition à voir au Puy intitulée Picasso et la maternité et puis le sentiment que le pari engagé par La Chaise-Dieu est peut être enfin sur la bonne voie, les travaux avancent, la fréquentation touristique semble en hausse, au point que les infrastructures en hébergement et en restauration sont souvent saturées. La découverte de l'ancienne chapelle Notre-Dame, futur écrin, dès l'été prochain, des tapisseries est prometteuse.

    Aujourd'hui, le festival se termine, nous sommes de retour dans le Gers, il fait 35 degrés et à La Romieu se tient un nouveau festival sonore Made of Walking, festival itinérant consacré à l'écoute de la terre.

  • Le Turquetto

    Un roman bien sympathique, bien écrit, qui nous emmène au sein du bazar de Constantinople sur les traces d'un petit gamin juif orphelin particulièrement doué pour le dessin. 

    Ce gamin, il va se révolter, abandonner sa mère, une marchande d'esclaves pour le harem, et aller à Venise, là ou l'on a le droit de dessiner, de peindre des portraits, ce qu'interdit l'islam.

    On le retrouve donc trente ans plus tard à Venise, adulé par la bonne société qui ne cesse de lui passer commande, il est marié, installé et puis un jour, le chef d'une scuola, jaloux, découvre que finalement, il n'est pas chrétien.

    Le procès est inéluctable.

    Faut il au moins sauver les oeuvres ou se résoudre à l'autodafé?

    Un roman sur l'histoire de l'art, sur la rivalité entre chrétiens et musulmans, sur la tolérance, sur la loterie qu'est, a été, sera encore pour longtemps, la naissance, le destin...

  • L'île au trésor

    Et oui, pourquoi pas?

    Pour 3,40 euros on peut se replonger dans une aventure à suspens, comme si l'on était encore adolescent.

    Et puis il y a la préface de Dominique Fernandez, une préface étonnante, dans laquelle il affirme que ce roman est l'archétype du roman, le résumé, le modèle et l'exemple le plus accompli du genre romanesque tout entier.

    Résumons, il y a d'abord  le don de raconter, pas besoin de digressions, d'analyse psychologique, de philosophie, tout est dans le récit.

    Le héros est un enfant, un adolescent, il découvre le monde, avec un oeil neuf dans un univers inconnu et c'est bien l'objet du roman que de faire découvrir.

    Pas de femme, Stevenson s'est épargné d'inventer les premiers émois amoureux de son héros. Ses romans avec des femmes avaient été des échecs. C'est l'argument le plus contestable.

    Le navire, le navire est un espace clos, une résumé de la société, un modèle réduit avec sa hierarchie et lorsqu'elle est contestée par une mutinerie c'est tout l'univers qui risque de basculer.

    L'île, autre univers clos, une île sans habitants  mais qui recèle un trésor, une divine surprise, la promesse d'un homme nouveau.

    La société, les personnages du roman représente la société, la bonne, le capitaine, l'armateur, le docteur et les hommes sans foi ni loi, les marins, les nomades, les flibustiers. Notre jeune héros passe lui de l'un à l'autre, sans vraiment trahir. Et les marginaux apparaissent souvent comme les plus sympathiques.

    Par certains côtés, l'ile au trésor est aussi un roman familial, une réflexion sur la solitude, un éloge de la vertu de l'action, la vitre au sens de Machiavel et enfin c'est un roman initiatique.

    Alors vous êtes convaincu?

  • Le Dunkerque de Duquesne

    Un bon complément au Dunkerque de Christopher Nolan, le film. 

    En 1940, Jacques Duquesne a dix ans. Il habite à Dunkerque dans la ville basse. la guerre il va la vivre en famille, la drôle de guerre d'abord puis les bombardements et enfin l'entrée des allemands dans Dunkerque.

    Jacques Duquesne livre ici son analyse de cet épisode en historien qui a beaucoup lu, travaillé, recherché pour mieux comprendre ce qu'il a vécu. Et il y mêle ses souvenirs personnels.

    Rien de commun en fait avec le film de Nolan.Il est très peu question de l'évacuation des troupes anglaises puis françaises. Il est question de la drôle de guerre, des atermoiements des politiques et de l'Etat-major français, de l'impréparation de nos armées, peu de chars, peu d'aviation, de mauvaises transmissions, peu de ravitaillement,  et de celle du Royaume-Uni, de l'absence totale d'information des habitants de Dunkerque sur ce qui se passe. La population se rend à peine compte qu'elle est encerclée.

    Beaucoup de désabusement, de désillusion, sur le moment, le petit garçon voulait que son pays gagne la guerre et visiblement, presque 80 ans plus tard, Jacques Duquesne ne s'en est pas remis.

    J'ai repensé en lisant cet ouvrage aux excellents manuscrits de guerre écrits par Julien Gracq qui décrit très bien cette période lorsqu'il était à la tête de quelques soldats, ivres le plus souvent, qui aspiraient pour l'essentiel à se rendre ou à déserter. Seuls quelques uns firent leur devoir jusqu'au bout pour défendre la tête de pont de Dunkerque. Julien Gracq fût de ceux-la. Il y en eu d'autres qui sauve§rent l'honneur de la France.