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  • Le mariage de Figaro

    Quatre heures de théâtre hier soir au TNBA (Théâtre National de Bordeaux Aquitaine) pour redécouvrir la pièce de Beaumarchais La folle journée ou Le Mariage de Figaro (1778) dans la mise en scène de Rémy Barché avec la Comédie de Reims.

    Un grand classique du théâtre mais de classique, ne restent que les costumes et, mais c'est l'essentiel, le texte. 

    La mise en scène est assez déjantée surtout la première heure, orgasmes simulés, clins d'oeil salaces, cigarettes au bec, guitare basse, jazz, rock, pop la musique est assez éloignée de celle du XVIII, s'y ajoute une bande son d'actualité (hier soir sur Pénélope gate...!). 

    Le public apprécie, rit beaucoup, on pourrait dire ricane, un peu comme dans les émissions de radio ou de télé destinées à faire rire.

    Peu à peu on s'habitue et on se concentre sur l'intrigue, en oubliant tous ces artifices de mises en scène.

    Peut-être est-il nécessaire aujourd'hui pour faire découvrir le texte de Beaumarchais à un jeune public d'en passer  par cette démesure?

    Les acteurs sont excellents dans le registre qui leur est demandé.

    Et, in fine, on ne regrette pas d'être venus.

    Pour avoir un aperçu : https://vimeo.com/130740109

  • Ecoutez nos défaites

    Et nos défaites, ce n'est pas ce qui manque en ce moment : Brexit, Trump, réfugiés, Europe...

    Qu'est ce qui compte finalement. La réponse de Laurent Gaudé s'articule autour de l'humanisme et de la beauté, de l'art.

    L'intrigue du roman repose sur la rencontre entre un agent des services secrets français chargé  d'évaluer ce qu'est devenu un ancien militaire des forces spéciales américaines, un ancien du commando qui a "neutralisé" comme on dit Ben Laden et qui depuis s'est évanoui dans la nature ou plutôt dans la banlieue sud de Beyrouth, les quartiers chiites du Hezbollah!

    En arrière plan du déroulement de cette mission qui va nous mener à Tripoli, Addis-Abebba, Beyrouth, au Caire à Erbil, mais aussi à Paris, Vienne, Genève, Laurent Gaudé nous conte les conquêtes vaines de Hannibal, Haïlé Selassié, du Général Grant.

    De victoires en défaites donc, de boucheries en boucheries, des milliers de morts dans des batailles sans véritables issues.

    Même les victoires sont des défaites.

    Mieux vaut se concentrer sur le beau, ou sur la mémoire du beau : cf. Palmyre

     

     

  • Yes we can!


    « Si vous en avez assez de parler à des inconnus sur Internet, essayez de parler à quelqu’un dans la vie réelle. Si quelque chose a besoin d’être remis en état, lacez vos chaussures et tentez d’organiser les gens autour de vous. Si vous êtes déçu par vos élus, achetez un cahier, rassemblez des signatures et présentez-vous à la prochaine élection. Montrez-vous. Jetez-vous à l’eau. Persévérez. Parfois vous gagnerez. Parfois vous perdrez. »


    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/11/pour-ses-adieux-barack-obama-invite-les-americains-a-s-engager_5060654_3222.html#r1litDd1Zf4YL3sL.99

  • Don Juan revient de guerre

    Une belle pièce de théâtre au TNBA, Théâtre National de Bordeaux Aquitaine, proposée par la Comédie de l'Est basée à Colmar en Alsace.

    Une pièce écrite par Odon von Horvarth (1901-1937) un auteur hongrois de langue allemande, mort accidentellement à Paris écrasé par la chute d'une branche de marronnier.

    Une mise en scène épurée, très alerte avec seulement trois comédiens, Nils Ohlund qui joue don Juan et deux comédiennes très inspirées, Carolina Pecheny et Jessica Vedel qui interprètent 35 rôles de femmes en 24 tableaux.

    Ce Don Juan est allé à la guerre de 14-18, il en revient transformé, malade de la grippe espagnole et obsédé par son passé au point qu'il recherche sa fiancée, abandonnée à la veille de la guerre pour une aventure sans lendemain.

    Il erre donc de rencontres en rencontres et toutes les femmes rencontrées lui renvoient le miroir de son passé l'absence de sens de sa vie. le contexte est marqué par la fin de la guerre, l'inflation, les pénuries, le regret de la belle époque, l'arrivée des années folles, de la musique américaine, l'émancipation des femmes...

    A la fin, notre Don Juan découvrira ce que l'on sait depuis le début : sa fiancée est décédée en 1915, folle...

    Une très belle réalisation.

    Jusqu'à la fin de la semaine à Bordeaux puis à Versailles, Epinay sur Seine, Oullins ...

  • Estuaire

    Masse1508.jpgCette très belle carte est l'oeuvre de Claude Masse (1652-1737) , ingénieur du Roi. Elle est visible à l'exposition Estuaire aux Archives départementales de la Gironde jusqu'au 17 mars.

    Un exposition remarquable, dans la très belle salle des voûtes, découverte à l'occasion de la conférence de Yannis Suire sur l'Aquitaine au début du XVIIIéme siècle, cartes, plans et mémoires de Claude Masse.

    Claude Masse a passé 35 ans à arpenter les territoires situés entre Loire et Pyrénées pour cartographier les côtes et l'arrière pays afin de proposer des ouvrages de défense contre l'ennemi de toujours : les anglais, toujours menaçants : il y aura la guerre de sept ans (1756-1763), la perte du Canada puis en 1814, Lynch, maire de Bordeaux nommé par Napoléon qui livrera la ville aux anglais en soutien au futur Louis XVIII.

    Claude Masse sera non seulement cartographe mais aussi historien, économiste, ethnologue, allant bien au delà de sa seule mission militaire.

    Il habitait à La Rochelle mais mériterait davantage de reconnaissance à Bordeaux.

     

  • Séquelles

    La mode est au polar nordique, alors innovons! Voici un polar australien. on s'imagine déjà sur de belles plages avec de beaux surfeurs, lunettes de soleil, bodybuildés...

    Et bien pas du tout. Peter Temple un sud-africain d'origine né en 1946 qui vit en Australie depuis 1980 nous emmène à Cromarty au sud de l'Australie, en automne, et plus on est au sud, plus il fait froid: il y a de la pluie du vent, des landes, de la boue, on se croirait en Irlande...

    Le roman a été publié en 2006 et a été couronné de nombreux prix, méconnus ici : Ned Kelly Award, Ducan Lawrie Dagger.

    Au départ Joe Cashin, policier qui a été exilé dans un petit commissariat à l'écart de la criminelle à la suite d'une enquête désastreuse coule des jours tranquilles, répare la vielle maison de son oncle, promène ses chiens, sa solitude, son mal de dos... jusqu'à ce qu'il soit appelé pour le meurtre d'un notable local, mort sous la torture. Rapidement trois aborigènes sont inquiétés puis tués par la police dans ce qui ressemble à une embuscade. Tout le monde est content! Sauf Cashin qui trouve que l'enquête est bâclée et les coupables bien commodes.

    On découvre alors peu à peu l'envers du décor du rêve australien : racisme, omerta, policiers véreux, corrompus, drogue, prostitution, pédophilie; on verra qu'il n'est possible de compter sur personne et que les notables ont l'âme bien noire et que ceux qu'on admire le plus sont parfois très décevants.

    Pas très gai ce polar malgré quelques éclaircies d'humanité de temps à autre...