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  • Modernités plurielles de 1905 à 1970

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    Vous avez reconnu l'endroit? Le Centre Pompidou nous offre jusqu'au 25 janvier 2014 un panorama de l'art moderne de 1905 à 1970. Expressionnisme, cubisme, surréalisme, tout ce que l'on connait, mais aussi des œuvres des cinq continents, des œuvres méconnues, plus de mille œuvres, une promenade dans le XX° siècle, agréable, presque sereine, malgré la dureté de l'histoire, parce que familière.

    http://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R-e4f9dd1dbc5c741ba45e16e232255afd&param.idSource=FR_E-a5eeb07afd4c35aefcff88d6e735f86

  • Heimat I et II

    HEIMAT+1+CHRONIQUE+D'UN+REVE.JPGChronique d'un rêve et l'exode. Deux films en noir et blanc d'Edgar Reitz (82 ans!) sortis en octobre dernier. Ils ne sont pas dans les dix premiers du box office, on en parle déjà plus et pourtant ce sont des films admirables.

    Ils constituent en quelque sorte un prologue de 4 heures à la chronique mythique de plus de cinquante deux heures diffusée sous forme de feuilletons dans les années 80 et 90 . La chronique d'un village rural allemand de la Rhénanie depuis 1919 jusqu'en 2000. Un village imaginaire du Hunsrück, c'est là que se situe le Heimat, le pays, la patrie, l'endroit d'où l'on vient...

    Le prologue actuellement dans les salles se situe en 1842. C'est la famine. Le féodalisme, les débuts de la  machine à vapeur.

    Le message de ce film est universel : l'aspiration à la liberté, au départ, l'amour, l'amour filial, l'amour maternel, l'amour tout court, la jalousie, la séparation; l'exil, la désespérance, la mort, omniprésente, l'honneur, l'injustice. C'est bouleversant. L'espoir toujours!

    Le film rappelle que l'Allemagne n'a pas toujours été riche, qu'elle a été un pays d'émigration.

    Et puis c'est un vrai plaisir, trop rare, que de voir un film en version originale, en allemand.

    On peut compléter les films en écoutant Edgar Reitz dans un entretien avec Laure Adler : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4704042

  • Yersin

    yersin.jpgQui connait aujourd'hui Alexandre Yersin (1863 - 1943). Il est pourtant d'une brulante actualité. Dans son repaire de Nha Trang, en Indochine, vers la fin de sa vie, il avait l'idée de prévoir les orages et les typhons car là-bas les pêcheurs disparaissent dans des tornades soudaines.

    "Je fais monter des cerfs volants pour pratiquer des sondages météorologiques". Avec des câbles d'acier, des treuils et des cabestans.

    Alexandre Yersin n'est pas parvenu à ses fins, cette fois, et les typhons continuent aujourd'hui de dévaster le sud est asiatique, Vietnam et Philippines.

    Une idée toutes les cinq minutes et le souci d'expérimenter, toujours!

    Alexandre Yersin a vaincu la peste et le choléra, il a été explorateur, marin, producteur de caoutchouc,  roi du quinquina, s'il avait déposé un brevet il serait considéré comme l'inventeur du coca cola. Un des premiers à posséder une automobile en Asie, aviateur...l Il était en contact avec Michelin, Lumière, Doumer...

    Bref  un des membres de la bande des pastoriens  comme Roux, Calmette,  Céline, qui nettoya le monde de ses microbes, prête à se précipiter sur la première épidémie, en concurrence avec l'allemand Koch, l'homme du bacille. C'est une vie dangereuse, lèpre, diphtérie, tétanos, paludisme, typhus, peste, choléra, rage. On peut y laisser la peau.

    Patrick Deville nous enchante réellement avec ce livre, ce personnage aujourd’hui oublié qui  "comme nous tous a cherché à faire de sa vie une belle et harmonieuse composition. Sauf que lui, il y est parvenu."

  • Artistes de la carte

    artistes carte.jpgJ'ai toujours aimé les cartes. Cela fait rêver, donne envie d'aller voir. Avec ce beau livre, on découvre le métier de cartographe et son évolution du XV° au XXI° siècle.

    C'est un livre savant écrit par des spécialistes du département des cartes de la Bibliothèque Nationale de France et des universitaires. Les illustrations au nombre d'une centaine sont de la meilleure qualité : cartes anciennes, brouillons de géographes, carnets d'explorateurs...

    Au début, il y a les géographes de cabinet, des érudits qui dessinent des cartes en s'appuyant sur une énorme documentation et un réseau de correspondant mais sans jamais aller arpenter le terrain, qui "n'ont jamais rien vu d'autre du monde que les araignées en leurs chambres et études" (André Thevet en 1575). Condorcet dira  que Jean-Baptiste d'Anville, cartographe à l'Académie des Sciences, "savait très peu de géométrie et encore moins d'astronomie".

    A ces cartographes de cabinet succèdent des spécialistes pour cartographier la mer, les côtes, le territoire, les champs de bataille. La cartographie a toujours été proche du pouvoir, la publication des cartes interdite.

    Aujourd'hui les relevés par satellites ont bouleversé le métier mais il faut toujours des cartographes pour compléter les fonds de carte avec des informations que l'on ne trouve que sur le terrain et pour les illustrer à des fins de communication ou pédagogiques.

    Il faut toujours avoir une âme d'artiste pour dessiner des cartes.

  • Petit traité sur l'immensité du monde

    cvt_Petit-traite-sur-limmensite-du-monde_2634.jpegÉloge du voyage, à pied bien sûr, mais aussi en moto, à cheval, si possible dans des endroits perdus, si possible seul, à la rencontre des autres.

    Éloge de l'effort physique, de la dépense d'énergie.

    Éloge des femmes dont la condition dans de trop nombreux pays est une honte pour l'humanité.

    Éloge de l'autonomie.

    Éloge des nuits passées dans les arbres, l'endroit le plus sûr pour se reconstituer.

    Éloge de l'ascension des cathédrales.

    Éloge des cabanes bien sûr.

    Ce livre de Sylvain Tesson, l'auteur de "Dans les forêt de Sibérie" est aussi un petit manuel de philosophie pour survivre dans l'espace mondialisé et prendre conscience de l'importance de la nature et de notre environnement.

    Difficile sans doute à mettre en pratique car il y faut la vitalité d'un jeune homme mais au moins cela fait rêver.

     

  • La Réunion de Roger Vailland

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    Roger Vailland (1907-1965) était romancier mais aussi grand Reporter. Ce petit livre qui vient juste d'être réédité par les éditions du sonneur a été publié pour la première fois en 1964. Il reprend pour l'essentiel une série de reportages publiés par Le Figaro après un voyage de Roger Vailland en Indonésie avec un séjour de trois mois à La Réunion. Voyage effectué en bateau, en 1958, au moment du putsch des généraux d'Alger puis de l'arrivée du Général de Gaulle au pouvoir. Il est loin de l'évènement et il n'y a pas twitter...

    Lire ce livre aujourd'hui c'est se rendre compte que Vailland ne s'est pas trompé sur le diagnostic. Il nous rappelle d'abord l'histoire du peuplement de l'Ile, il y a trois à quatre siècles, puis celle de la destruction progressive de la biodiversité, faune et flore, de l'esclavage puis de son abolition, des différentes migrations.

    A l'époque, il y a 500 000 habitants et déjà la pression démographique est préoccupante. L'ile compte aujourd'hui pas loin de 900 000 habitants, la monoculture de la canne à sucre. Rien n'a changé, Comment dessiner un avenir? Qu'implique l'insularité pour le développement?

    Un livre bien riche et prémonitoire.

    La Réunion j'y vais la semaine prochaine!