Ce dimanche 22 juin, Place des martyrs, le tout Beyrouth attend 100 000 personnes pour assister à la messe de béatification de Jacques Haddad. Né sous le nom de Khalil Haddad en 1875, il entre en 1893 dans l'ordre des frères mineurs des capucins sous le nonm de Frère Jacques de Ghazir.
Souvent présenté comme le Saint Vincent de Paul Libanais, il est le fondateur de l'Ordre des franciscaines de la croix du Liban. Il meurt en 1954.
Jean-Paul II l'avait déjà déclaré vénérable en 1992, le voilà béatifié par la grâce de Benoit XVI qui le 30 mai dernier lui a reconnu la guérison miraculeuse d'une femme atteinte d'un cancer. Son culte va donc pouvoir être célébré localement avant un jour peut être de l'être mondialement s'il est canonisé comme le sont déjà au Liban, Saint Charbel Makhlouf (1828-1898), Sainte Rafqa (1832-1914) et Saint Nimatullah Kassab Al-Hardini (1808-1858).
En tout cas la ferveur populaire lui attribue déjà un miracle, celui de l'élection du Président Sleimane et de la libération de la Place des martyrs des tentes dressées par l'opposition prosyrienne depuis novembre 2006.
Malheureusement, le miracle aura été de courte durée! Depuis maintenant un mois, les libanais attendent la formation d'un gouvernement que leurs leaders, prisonniers de leurs ambitions, tardent à leur donner. Les chrétiens ne sont pas les derniers à se diviser sur les droits de chacun. Heureusement dès le lendemain de la béatification, le Président de la République fraichement élu a convoqué un sommet spirituel. Dialogue des religions à défaut de dialogue politique?
La béatification d'Abouna Yaacoub ne boulevese pas tout le monde, une chrétienne orthodoxe saisie de la question m'a dit, Yaacoub? mais c'est pour les maronites! Chacun ses bienheureux. Dieu reconnaitra les siens! Et puis Dave Seaman lui dispute tout de même la vedette sur les affiches.