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  • Ascension du Plomb du Cantal

    Pour cette petite ascension (630 m de dénivelé pur atteindre le sommet à 1855 m), on peut passer la nuit au gite d'étape du Bufadou au pied des pistes de la station Super Lioran. Ambiance chalet de montagne, l'aubergiste propose un forfait demi-pension diner, nuit, petit dejeuner à 45 € par personne. Cela permet d'être à pied d’œuvre dès le matin et d'arriver au sommet du Plomb du Cantal vers midi. Au diner, salade de choux et carotte en entrée, côte de boeuf avec des pommes de terre et des cèpes ramassés de l'après midi, fromage de cantal entre deux et abricots frais.

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    Après le petit déjeuner un peu tardif , départ à neuf heures, on monte progressivement dans la forêt,

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    pour rejoindre le Rocher du Cerf à 1464 m.

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    On serpente ensuite dans les estives et on monte sur la crête pour attendre l'Aiguilhon (1662m) puis le Puy du Rocher à 1813m. Les points de vue sur le cirque de Chamalières, la planèze de Saint Flour et la Margeride. sont magnifiques sous le soleil. Il faut mettre parfois les mains et grimper une petite échelle Ferrata mais rien de bien difficile.

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    On redescend alors vers le Pas des Alpes ou l'on rejoint la foule des estivants que déverse à intervalles réguliers le téléphérique, il y a même des chiens en laisse! Une petite montée et on atteint via un chemin aménagé avec des marches en bois régulières le sommet. Sous les nuages, le Plomb du Cantal a des couleurs de plomb, heureusement le nuages passent!

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    Un petit café au refuge, un passage aux toilettes sèches et descente vers la station par la piste bleue des Alpins, pique-nique à mi-chemin, de nouveau peu de monde, quelques VTTistes qui filent à toute allure et en bas des engins de chantier qui modèlent la montagne pour l'hiver prochain.

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    Sur la route du retour, un arrêt à l'Auberge du cheval blanc à Laveissière (à moins de 10 km de la station) pour déguster en terrasse au soleil un merveilleux clafouti aux abricots.

    Et puis impossible s'agissant du Plomb du Cantal de ne pas évoquer la brasserie éponyme à Paris, rue de la Gaieté et rue du Maine. Mes anciens voisins.

  • Des Estables au Mont Mezenc

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    Du village des Estables 1340 m au sommet du Mont Mezenc 1753 m, le balisage est absent ou très succinct. Heureusement, il y a à côté du syndicat d'initiative qui ouvre à 10 heures l'auberge des trois monts où on vous sert aimablement un café,  où on vous invite à aller chercher vous même vos croissants à la boulangerie du village et où on est en mesure de vous indiquer le début du parcours pour rejoindre le sommet et la durée de la ballade : une heure trente.

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    La montée commence dans le village, la boulangerie, le terrain de foot, le chalet du Mezenc, le télé siège et le tire-fesses puis on s'élève doucement parmi les sapins en direction de la maison forestière.

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    La maison forestière fait aussi gîte d'étape (19€ la nuit et 49 € par personne en demi pension) et on construit à côté un abri pour le hors sac.

    A la maison forestière prendre un petit chemin en sous bois qui rejoint la Croix de pecata et un parking de 20 places. Là il y a enfin une petite pancarte qui indique le mont Mezenc. On commence par un chemin gravillonné puis rapidement on s'élève tranquillement en sous-bois dans un chemin de terre assez large avec très régulièrement des rondins de bois pour retenir la terre en période de pluie.  Les gentianes sont en pleine floraison.

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    On s'élève encore et les arbres disparaissent, il y a de plus en plus de pierres dans le chemin, la pente s'accentue mais cela reste facile. la vue s'élargit.

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    Le sommet en vue on a le choix, le sommet proprement dit, la croix du Mezenc, et la table d'orientation à l'Est précédée de ses cairns. De là, la vue est magnifique, les tables d'orientation en lave sont un peu usées par l'érosion mais on arrive à déchiffrer; par temps très favorable il est permis d'espérer voir le Mont blanc mais ce n'était pas jour de chance. Au retour vers La Chaise-Dieu, énorme orage sur Bellevue la Montagne, on a bien fait de ne pas se lancer daans le tour complet du Mezenc.

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    Une satisfaction par rapport à notre dernière ascension en 1998, la végétation au sommet a repris le dessus sur les effets destructeurs des piétinements désordonnés, comme quoi un aménagement intelligent peut à la fois préserver l'environnement et favoriser le tourisme.

  • Deux polars anglais

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    Après L'ile aux chasseurs d'oiseaux de Peter May qui se passait en Ecosse dans Les Hébrides  sur l'ile Lewis, voici deux autres polars, anglais  cette  fois de PD James et Minette Walters. L'idée de lire ces polars m'est venu des carnets de route de La grande Librairie. http://www.france5.fr/emissions/la-grande-librairie/diffusions

    Dans le premier, un Secrétaire d'Etat du gouvernement de sa majesté qui vient de démissionner useliere.jpgest retrouvé mort avec un clochard, au petit matin, dans une petite sacristie d'une église de Londres, égorgés. Enquête très minutieuse de la police, suicide ou meurtre, famille aristocratique, plusieurs maitresses, révélations religieuses, tout les protagonistes de l'affaire sont décortiqués un à un, jusqu'au dénouement final, un peu trop spectaculaire, mais c'est bien. Pour ceux qui connaissent bien Londres, ce doit être un régal de s'y promener au gré de l'enquête. P.D.James, 93 ans aujourd'hui, est du métier, cela se voit.

    Avec La muselière, on côtoie des fous. la vieille et riche Mathilda est retrouvée nue dans sa baignoire, la tête orné d'aster et d'orties blanches, comme Ophélie dans Shakespeare, le visage coincée dans une veille muselière rouillée. Parmi les suspects sa fille Joanna est une droguée et on comprendra progressivement pourquoi elle a pu s'adonner à cette pratique et sa petite fille Ruth vole sa grand mère pour le compte d'un jeune homme peu recommandable. Minette Walters qui vit dans le Dorset, dans le sud de l'Angleterre est bien la digne héritière de PD James, et toutes deux d'Agatha Christie.

    Dans les deux polars, l'argent se révèle le mobile des assassinats, mais pas seulement, le ressentiment aussi, la jalousie... 

  • Les Tartignolles

    affiche+Les+Tartignolles.jpgGrâce au Blizart, bistrot sans égal à La Chaise-Dieu, http://cafeblizart.wix.com/blizart on a pu découvrir ce vendredi soir le spectacle hilarant proposé par Les Tartignolles, deux acteurs-chanteurs qui déroulent leur spectacle depuis 1997, un abécédaire de prénoms féminins, d'Adèle à Zoé, prétexte à des chansons et des saynètes empreintes de beaucoup de poésie, accompagnées par les instruments de musique les plus improbables. Ils se qualifient eux-mêmes de duo d'imbéciles heureux. Beaucoup de capacité d'improvisation et d'esprit de répartie, on s'amuse tout simplement.

    Le spectacle peut se jouer dans tous les espaces des salles de spectacles mais aussi des cafés ou à domicile, en toutes occasions, fêtes de village, fêtes de quartiers, animations d'un soir, n'hésitez pas à le commander.

    http://www.tartignolles.fr

  • Vorey - Le Puy par le GR3

    Dernière étape pour rallier La Chaise-Dieu au Puy. on se retrouve avec le GR3 http://www.gr-infos.com/gr3a.htm sur un chemin de Compostelle celui de Vézelay au Puy et ce sera la plus belle de notre petit périple de trois jours avec des paysages magnifiques, le plaisir de croiser des papillons de toutes les couleurs et des champs de blés remplis de coquelicots..

    Petit déjeuner  à la maison de la presse qui fait aussi salon de thé et qui détient la clef du gîte municipal. La boulangerie juste à côté ouvre également à 6h30, idéal pour un départ de bonne heure.

    Une anecdote sur notre compagnon de gite d'étape un salarié du groupe SNCF basé en Normandie, venu en train à Bordeaux chercher une voiture d'Aquitaine rail pour venir travailler une semaine sur le voie ferrée Le Puy Saint-Etienne et hébergé au gite communal... un voisin sympathique au demeurant mais quelle organisation à la SNCF a priori.

    L'étape d'aujourd'hui nous mêne à Ceneuil, Chalignac, Lavoute sur Loire, La Roche, Rachat, Chanceau, Polignac et Le Puy. 27km, partis à 7h15 on arrivera à 16h30.

    Aucune encontre sur le chemin, pas de pèlerins!

    Au départ, pour raccourcir on a fait l'impasse sur Ceneuil mais il faut signaler qu'il existe une chambre d'hôte à Ceneuil et que pour ceux qui enchainent le chemin Allégre Le Puy par Vorey il est donc possible de faire étape à Ceneuil et d'éviter ainsi Voey et sans doute pas loin de 6km.

    Aucun problème jusqu'à Lavoute où l'on prend un café au bord de la Loire encore sauvage, puis après un bel aperçu sur le cahteau dans son méandre et le pont vieux, c'est la montée sur La Roche en lacets dans les bois un peu pénible. Une fois à La Roche la montée continue jusqu'à Rachat (petite pause chausson aux pommes). Puis c'est la descente, les vues sur les sucs et la Loire sont superbes.

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    On arrive enfin en vue du château de Polignac, encore une montée jusqu'à l'église pour s'attabler à 14 heures au restaurant Les terrasses de Polignac. La cuisine est entièrement maison avec uniquement des produits frais : poitrine de porc grillée et petits légumes suivi d'un sabayon aux fruits rouges pour 12,50€. C'est la deuxième saison des propriétaires, la décoration est branchée.

    Reste normalement 7 km pour arriver au Puy en passant par Saint Michel et la cathédrale mais on prend un ancien tracé du GR qui après une belle montée à  la Boriette nous permet de redescendre par l'allée du même nom à travers un quartier chic avec quelques belles maisons d'architectes pour atteindre l'hôpital Emile Roux, rejoindre la place Lafayette, prendre la rue Saint Jacques et arriver place du plot pour prendre une verre de lait au sirop d'orgeat au bar Santa Lucia.

    Enfin prendre le car SNCF place Lafayette qui en une heure nous ramène à La Chaise-Dieu après cette escapade de trois jours.

  • Allègre-Vorey par le GR 40 du tour des monts du Velay

    Toujours sur le chemin du Puy, on abandonne le GR de pays Cotte de maille et robe de bure pour le GR 40 http://www.gr-infos.com/gr40a.htm qui fait le tour des monts du Velay, le temps d'une étape.

    Petit déjeuner au gîte d'Allègre. Thé et excellentes confitures maison dans l'ancienne chapelle de ce qui était jusqu'en 1968 un couvent de franciscaines puis une école avant en 1978 d'être transformé en gîte d'étape. La famille Dondin le gère depuis une vingtaine d'années.

    Hier soir dîner au restaurant Le Leydet. Il y a un menu du jour très copieux pour 12,50€. Salle chauffée l'hôtel offre toute une palette de services : salle de banquet, piscine chauffée l'été ... L'aligot et le contrefilet de bœuf étaient bons. Une alternative à tester le restaurant Saveurs d'ailleurs qui offre de la cuisine polonaise.

    Au départ du GR40 quelques difficultés pour trouver la variante qui évite de grimper au sommet du mont Bar que l'on connaît déjà. Puis ce seront dans l'ensemble de larges chemins de pouzzolane puis sablonneux quelques petites routes qui nous mèneront successivement à Céaux d'Allegre, Anviac, Saint Geneys, le col de la croix de l'arbre ou l'on croise la N106, Labroc et enfin Vorey. Au total 25 km environ. Partis à 8 heures et arrivés à 16h30.

    Peu de montées et une interminable descente entre la N106 et Labroc sur la route dite des chômeurs car construite par des réfugiés pendant la deuxième guerre mondiale. Déjeuner à Saint Geneys sur le pouce puis café et dessert Chez Martine, bar restaurant ouvert en ce 14 juillet.

    Quelques rares rencontres : 4 randonneurs partis de Saint Geneys pour Allègre et plusieurs quais à Anviac.

    Petit problème de balisage à Le Cros qui nous a obligé à s'écarter du GR mais nous apremis de découvrir un beau gite d'étape labellisé Halte de Compostelle, le gîte de La Bergerie,  au Cros. Sans doute un bon hébergement pour ceux qui seraient tentés de faire La Chaise-Dieu Le Puy en seulement deux étapes.

    gr 40,tour des monts du velay

    Pour rejoindre directement Vorey depuis Labroc on a pris une petite route qui traverse Brigols. Le petit gîte d'étape communal de Vorey se situe à côté de la maison de retraite après la crèche (tourner à gauche juste avant la poste venant du pont sur l'Arzon). L'aménagement intérieur est neuf, deux chambres à l'étage et 7 lits en serrant bien. Une douche et un WC au RC mais dans la même pièce. Cuisine-salle à manger. Lave linge. 9,50€ par personne. Il y a contrairement à Allègre des alèses et des taies en papier et bien sûr des couvertures. On a du mal à imaginer sept personnes cohabiter aisément dans ce gîte.

    Dîner à l'hôtel des rives de l'Arzon, tout près du pont, salade complète et tiramisu maison pour 14€, en ce jour férié pas de plat du jour, il existe un menu à 19,80€ et un à 24€. Après une semaine automnale, il fait enfin beau et chaud.

  • La Chaise-Dieu - Allègre par GRP Robe de bure et cotte de maille

    Sur le chemin de Robe de bure et cotte de de maille un GR de pays qui permet de relier La Chaise-Dieu à Allègre, soit un peu plus de 20 km. Notre objectif étant de rallier Le Puy en trois jours via Allegre et Vorey.

    Cette première journée nous conduira successivement à Sembadel-bourg, Hierbes, La Roche, Varennes , Les Ignes, Bonharmes et Allègre. Une vingtaine de km. Partis à 7h nous sommes arrivés à 14h. Pas de difficultés particulières, peu de dénivelés sérieux, un chemin par moment un peu trop herbeux et carrément transformé en petit ruisseau avant la traversée de la Borne occidentale. Un peu avant Hierbes, il a également fallu dans ce secteur négocier avec un troupeau de vaches qui occupait le chemin puis éloigner l'une d'entre elles qui s'obstinait à nous suivre.

    A Varennes rencontre avec un chien peu avenant qui était échappé de son enclos électrifié, sa maîtresse a repris les choses en main. Après le déjeuner aux Ignes, un village très agricole avec un rouleau de vaches d'une cinquantaine de têtes et un troupeau d'au moins cent moutons deux rencontres: la première avec une famille de 3 enfants de Neufchatel (Suisse) partie randonner avec deux ânes et la seconde avec des randonneurs de Saint Paulien à cheval ce qui donne l'idée de regarder les itinéraires de cavaliers, la caracolade en particulier. Ils allaient à Connangles et déploraient la fermeture de l'auberge. Pas d'étapes prévue à La Chaise-Dieu. (il existe effectivement une étape de la Caracolade Saint Paulien La Chaise-Dieu de 32 kmhttp://www.randonnee-cheval-auvergne.fr/haute-loire/itinéraires-montés/caracolade/)

    Le balisage est correct sans plus, moins bien fait que les PR de pays. A Sembadel par exemple un petit panneau Allègre serait le bienvenu. A Allègre, hébergement au gîte d'étape au 17 de la rue entre l'église et la porte Monsieur. Vieille maison avec des petites chambres, parquets en bois, salle à manger, cuisine, une douche, un WC, couvertures, poêle à bois. 13€ par personne l'été, petit déjeuner possible à 5€. Le gîte loue des ânes à la journée ou la semaine.

    robe de bure et cotte de maille

    Selon le propriétaire du gite pas mal de randonneurs vont directement au Puy en passant par des pistes cavalières, au milieu des champs de lentilles, un peu monotone selon lui. Il existerait aussi un nouvel itinéraire entre le Mont Saint Michel et Saint Michel l'Aiguilhe près du Puy.

  • En Haute-Loire, l'avant garde est dans le pré

    Le journal Le Monde de ce jour publie un bel article de Raphaëlle Rérolle intitulé L'avant garde est dans le pré qui dresse le portrait de plusieurs citadins revenus de Dubaï, d'Afrique du sud, de Washington pour s'installer à la campagne en Haute-Loire du côté de Lavaudieu, de Brioude, de Bournoncle-Saint-Pierre, de Troupenat. Ils sont graphiste, psychanalyste, forgeron, coach... travaillent à distance, n'hésitent pas à faire 500 km pour aller voir une expo à Paris, bref des néo-ruraux qui constituent une partie de la solution face au dépeuplement de l'Auvergne, cette région peuplée d'arbres et de vieux.

    Citation : 

    Ils ont quitté la ville pour s'installer dans un environnement rural. A leur manière, ce sont des aventuriers. Aujourd'hui, rencontres avec des artistes et des télétravailleurs en Haute-Loire 

    N'essayez pas de parler français aux chiens d'Isabel et Adriaan : ils ne comprennent que l'anglais. Dans la campagne de Haute-Loire où ils courent en liberté, personne ne ferait la différence entre ces deux gros toutous pacifiques et n'importe quel animal du coin. Sauf que ceux-là portent des noms zoulous, qu'ils viennent d'Afrique du Sud et qu'ils sont arrivés en France dans les bagages de leurs maîtres. C'est au milieu d'un hameau minuscule, trois maisons et des ruines, qu'Isabel et Adriaan ont décidé de s'établir il y a dix-huit mois. Lui, néerlandais, elle, française, et leurs trois filles, dont la dernière, Nelly, est une enfant adoptive, née dans un township de Johannesburg. Ils font partie des 90 000 personnes qui ont choisi de s'installer en Auvergne depuis cinq ans, selon une enquête de l'Insee menée en partenariat avec l'Agence régionale de développement des territoires d'Auvergne. A eux seuls, ces nouveaux arrivants composent maintenant 8  % de la population auvergnate. Des néoruraux, comme on dit. Ou des ex-urbains, si l'on veut, puisque la majorité d'entre eux viennent des villes.

    C'est le cas de tous ceux qui, comme Isabel Parenthoen et Adriaan van den Assem, ont opté pour une profession intellectuelle ou artistique. Le genre de métier que l'on peut exercer à distance, pourvu qu'on ait Internet et le téléphone. Mais pourquoi quitter les villes, si riches justement en offres artistiques et intellectuelles ? Pourquoi venir planter sa tente (en l'occurrence une grange, parfaitement retapée) au lieu-dit Troupenat, avec les collines comme uniques voisines ? " D'ici, on voit loin ", remarque Isabel en montrant la vue sur la chaîne des Puys, derrière la maison. Prendre de la distance, sortir des rails, concevoir l'avenir autrement : les motivations d'Isabel et Adriaan sont aussi celles de nombreux ruraux d'adoption, qui partagent tous une grande pratique de la mobilité, à la fois géographique et professionnelle. Ce qui ne manque pas de piquant, puisque ces aventuriers d'un nouveau genre viennent s'établir dans des lieux définis, justement, par leur immobilité. Hypercontemporains, hyperconnectés, ils font leur trou dans des " trous "...

    Isabel dirigeait le bureau de l'Agence France-Presse (AFP) pour l'Afrique australe, dix pays en tout, quand elle a mis le cap vers la Haute-Loire. Fini le journalisme, finis les zigzags entre les différents pays où la conduisait son métier. " Je ne trouvais plus dans cette vie ce que je cherchais ", se souvient-elle. Depuis quelques années, elle s'était formée au management, puis à la psychothérapie et au coaching en entreprise. Adriaan, de son côté, avait depuis longtemps délaissé la chimie pour des études d'ingénieur du son. A Troupenat, il a aménagé de ses propres mains un studio d'enregistrement pour lui, une salle de séminaire écologique pour elle. Tous deux alternent les sessions à domicile et les missions à l'extérieur. Isabel coache par Skype jusqu'en Australie, dirige des formations à Paris ou à Lyon, travaille avec des clients isolés ou des PME du coin.

    La ville, ils ne l'ont pas fuie, enfin c'est ce qu'ils disent. Ils avaient surtout envie d'autre chose. De nature, d'espace, de ne plus marcher " dans le troupeau ", comme l'affirme Isabel avec une grimace : oublier les heures de pointe, " les grèves, les odeurs des gens, la trop grande proximité ". Et surtout, ne pas se retrouver coincés dans des rythmes qui n'étaient pas les leurs. Etre à la campagne, c'est reprendre la main. Le rêve contemporain par excellence pour les hommes et les femmes du XXIe  siècle, hantés par l'idée de se sculpter un destin sur mesure. D'être dans le " faire " et l'" agir ", plutôt que dans le " subir ".

    Ce désir est aussi celui d'Anthony Taylor Rischard, 44 ans, et de sa compagne. Eux vivent à Bournoncle-Saint-Pierre (Haute-Loire), un village ravissant et très, très tranquille : pas de café en vue, pas un chat dans les rues à 5  heures du soir. Face à l'église, bien en évidence, une plaque " Psychanalyste ", c'est elle, un panneau " Forge d'art ", c'est lui. Quand on se présente, il surgit en vêtements de travail, " dans mon jus ", sourit-il. Cinq minutes plus tard, chemise bleu clair et pantalon beige, c'est un autre homme - ne fût-ce les ongles un peu cernés, on le verrait plus volontiers urbain, branché. Surtout quand, au coin d'une phrase, surgit une pointe d'accent américain.

    Né et grandi à Washington, de mère corse, Anthony a fait des études de production télévisée à Paris, avant de monter une entreprise de matériel électronique aux Etats-Unis, puis de se retrouver dans la communication numérique à Dubaï, en  2004. Là, il a rencontré sa compagne, originaire d'Issoire, Puy-de-Dôme. Ils ont eu deux enfants. Aujourd'hui, Anthony tient beaucoup à préciser qu'il n'a pas quitté le Golfe par aversion. Ce sont pourtant les excès de Dubaï qui leur ont fait lâcher la rampe, en  2009-2010. " Quel environnement voulions-nous pour nos enfants ? Pas celui-là, se souvient-il.Dubaï, c'est le fantasme, la démesure, pas la vraie vie : la goutte d'eau qui a fait déborder le vase urbain. " En s'établissant à Bournoncle, ils ont pu donner libre cours à leurs rêves, ou à leurs passions puisque Anthony travaillait déjà le métal, en parallèle du reste, depuis 1997.

    Au départ, il a fallu s'adapter à certaines particularités locales. Ou se désadapter du train galopant d'une ville mondialisée, c'est selon. " Le fait de ne plus pouvoir aller acheter des vis à 22 h 30, c'était un peu dur, ironise Anthony. D'autant qu'ici, les commerces ont des horaires fantasques. " Accepter, aussi, de dépendre de sa voiture pour presque tous ses déplacements. " Mais enfin, observe-t-il, à Dubaï, l'embouteillage moyen est de deux heures et demie... " Quand on lui demande comment ça marche avec les " locaux ", il n'hésite pas : " Il y a un énorme apprentissage à faire en matière de relations sociales. Ici, on n'ignore pas ses voisins comme en ville, mais il faut un bout de temps pour être invité à l'apéro et se tutoyer.  Une fois que c'est fait, on peut compter sur eux à 150  %. "

    Tout de même, ces " expatriés " d'un nouveau genre n'ont-ils pas tendance à rester entre eux ? La tentation est forte. " D'abord, nous sommes de plus en plus nombreux ",remarque Anthony. Les trois quarts des amis du couple sont pourtant du coin. " Mais ma compagne est d'ici, ça facilite... ", précise-t-il. Pour lui, c'est clair : " Il y a un confort dans le dialogue avec des gens eux aussi éloignés de leurs racines. " Ce tropisme, Sandrine Chimbaud le connaît bien. Graphiste et spécialiste de la communication, cette femme de 40 ans vient de s'installer à Brioude, sous-préfecture de la Haute-Loire, après plusieurs mois dans une ferme isolée. " On va plus facilement vers des gens qui ne sont pas d'ici, constate-t-elle. C'est une curiosité naturelle. " Une question de goûts communs, de culture urbaine partagée, d'esthétique presque. Sans compter que les autochtones ne sont pas forcément très ouverts au brassage de population, comme l'explique Guilhem Vicard, photographe et graphiste originaire de la région parisienne, installé à Lavaudieu, Haute-Loire : " Ici, quand tu es de Brioude, à 25  km, tu seras un étranger toute ta vie. Alors quand tu arrives avec un 92 à l'arrière de ta voiture... "

    Comme Sandrine, tous sont prêts à faire des kilomètres pour aller trouver à Lyon, Paris ou Marseille les expos, les musées, les cinémas qui leur manquent. " Nous n'avons pas tout à fait la même conception des distances que les gens d'ici ", observe Anthony. La ville à la carte, donc, une fois de temps en temps. " J'ai choisi une vie cui-cui, s'amuse Sandrine. Quand j'ai envie d'un restaurant japonais, je vais plus loin. " Quant à Guilhem, il va faire ses courses à la librairie du Centre Pompidou, à Paris. Récemment, avec sa compagne, ils ont fait les cinq heures de route pour assister à un spectacle de Marie-Claude Pietragalla.

    Eux vivent donc à Lavaudieu depuis 2007, avec leurs deux enfants.  Dans ce village historique enroulé autour de son abbaye, ils ont aménagé l'ancienne école laïque en maison d'habitation, au prix d'un an et demi de travail. A l'étage, on pourrait se croire dans un loft parisien si les fenêtres n'ouvraient sur un horizon de ruelles et de forêts. Pourquoi là ? Parce que Guilhem a des racines familiales dans le Cantal, pas loin. Son choix s'est fait au terme d'un itinéraire chahuté, tant géographique que professionnel : facteur, photographe, de nouveau facteur, puis graphiste et toujours photographe. Guilhem n'a " pas voulu fuir Paris ", d'autant qu'il y était bien logé, dans un HLM obtenu grâce à La Poste que tous ses copains lui enviaient. Mais " changer d'air ", ça oui. Et surtout, " avoir plus d'emprise " sur ce qu'ils vivaient, sa compagne et lui. " On est partis à l'essai. "

    Alimentation et déplacements " en conscience ", habitat écolo, projet d'école alternative, création d'un café-lecture associatif, Guilhem a beaucoup fait. Et beaucoup appris sur le tas. Ce qui ne l'a pas empêché d'éprouver, parfois, des inquiétudes et des frustrations. D'abord, l'hiver est long, dans une région rude comme la Haute-Loire. Ensuite, les réseaux professionnels sont incertains. Fin 2012, avec sa compagne, ils se sont demandé si l'" essai " n'allait pas tourner court. A peu près à la même époque, Sandrine a failli laisser tomber sa vie " cui-cui ". Trop d'irrégularité dans les revenus, pas assez d'échanges avec des pairs.

    Et puis, coup de chance, elle a rencontré Guilhem. Ensemble, ils ont créé un collectif qui leur permet de porter des projets, de communiquer " en live " par Internet, de se sentir moins isolés dans cette région largement peuplée " d'arbres et de vieux ", comme le dit Guilhem en riant. Persuadé de représenter une avant-garde, il se dit toutefois que l'isolement ne durera pas toujours. " En  2007, quand je me suis installé, mon grand-père m'a dit : "Tu es fou, c'est le désert, l'Auvergne." Je lui ai répondu : "On n'est pas les seuls. Tu verras, dans dix ans ce sera la banlieue de Lyon." "L'affaire est peut-être en route, espérons seulement qu'il faudra un peu plus de dix ans...

    Raphaëlle Rérolle

  • Emploi, que faire?

    Je partage totalement le point de vue de Pierre Cahuc et alii ci-dessous paru dans Les Echos de ce jour.

    http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0203615862864-creer-des-emplois-ou-satisfaire-les-partenaires-sociaux-il-faut-choisir-1022570.php

  • L'ile des chasseurs d'oiseaux

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    Un excellent polar pour débuter l'été! Il y a bien sûr une intrigue policière particulièrement bien ficelée, le lecteur est tenu en haleine jusqu'à la dernière page et même jusqu'à la dernière phrase,  et de présupposés en certitudes, le lecteur s'égare entre toutes les pistes qui lui sont proposées.

    Mais le talent de Peter May va bien au delà.

    L'action se déroule en Ecosse, dans l'ïle de Lewis, la plus grande ile de l'archipel des Hébrides. L'ambiance est faite de langue gaélique, de sabbat chrétien, de cairns et de tourbe.

    Un des grands moments du livre est la relation de la chasse au guga, le poussin des Fous de Bassan qui colonisent l'ilôt d'An Sgeir, à 60 km au nord de Lewis. La chair du guga est particulièrement appréciée et depuis des centaines d'années les hommes le chasse chaque année. La tradition se résume aujourd'hui à un séjour annuel de 12 hommes pendant deux semaines avec un quota de chasse et ce séjour, très rude, dans la tempête, sert d'initiation pour deux jeunes gens choisis par les anciens .

    C'est dans ce contexte que Fin, inspecteur de police de Glasgow, mais qui a passé toute son efance à Lewis vient enquêter sur un meurtre particulièrement odieux, un meurtre dont le mode opératoire est similaire à celui sur lequel il est en trains d'enquêter commis à Edimbourg.

    C'est l'occasion bien sûr de revoir ses amis d'enfance, tout l'environnement qui a marqué sa jeunesse, et de découvrir tout ce que les haines recuites pendant des années sur une ile peuvent produire de maléfique.

    je n'en dis pas plus. Quittez vos villages, vos iles, voyagez c'est bon pour la santé mentale!

    Et pour vous donner envie de lire ce livre allez sur An Sgeir par l'image c'est magnifique : https://www.flickr.com/photos/709913/sets/72157622084563549/