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  • Fiers d'être aquitains?

    CRA 010.jpgPortes ouvertes au Conseil régional d'Aquitaine sur le thème "fiers d'être aquitains". Au programme  : dégustation de produits régionaux sur le parvis, un jeu de piste pour découvrir le siège du Conseil régional, une très bonne conférence d'Anne Marie Cocula.

    Le siège, il faut le regretter est un peu pharaonique ou stalinien, des grands espaces, des petits bureaux, beaucoup de place perdue, pas franchement un batiment conçu selon les nouveaux canons du développement durable.

    Anne-Marie Cocula intervenait sur le thème "Quand les aquitains sont devenus français". Une conférence vive, ramassée, qui voulait montrer que l'Aquitaine, étymologiquement le pays des eauxavait un demi-siècle d'histoire de plus que la France , mais que celle-ci a fini par l'emporter..., l'histoire n'est cependant pas finie, qui sait? Anne-Marie Cocula préfère le terme de sentiment d'appartenance à celui d'identité, elle a sans doute raison. Elle a rapppelé que le Discours de la servitude volontaire d'Etienne de la Boétie était et reste l'un des écrits fondateurs de la démocratie : A lire donc.

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    La visite du bureau du président du Conseil régional, Alain Rousset,  était révélatrice du souci de montrer un président au travail, un bureau débordant de documents, de livres (y avait-t-il le discours de La Boétie?), dans un désordre apparent mais construit et un caddie de parapheurs en attente.

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    Il faut bien rappeller ici qu'Aurélie Boulet, auteure sous le nom de Zoé Shepard du pamphlet Absolument débordée est fonctionnaire au Conseil régional et qu'elle a été suspendue 4 mois pour manquement à l'obligation de réserve..., l'affaire est pendante devant le tribunal administratif.

  • Réinventer l'occident

    9782081254770_1_m.jpgRéinventer l'Occident? Pas moins! C'est le défi que se donne Hakim El Karaoui dans cet ouvrage. L'homme est talentueux, normalien, agrégé de géographie, il a été la plume de Jean-Pierre Raffarin lorsqu'il était Premier ministre. Il est aussi indépendant d'esprit puisqu'il a appelé à voter pour Ségolène Royal en 2007.

    Cinq chapitres :

    L'anomie de l'occident d'abord, anomie politique, anomie économique, anomie identitaire, les classes moyennes disparaissent et deviennent dangereuses, victimes de la mondialisation.

    Les musulmans ne sont pas coupables : dans la réalité, la France change les immigrés alors que les immigrés ne changent pas la France. L'Islam est utilisé par les pères, les maris, les frères pour retarder l'inéluctable, le changement profond des sociétés musulmanes vers plus d'égalité. C'est convaincant.

    L'émergence de la Chine et de l'Asie : c'est bien décrit et bien connu.

    L'Asie et la Chine ne sont pas l'avenir de l'Occident. La montée en puissance de la Chine s'accompagnerait de sa fermeture, son objectif étant de redevenir la première puissance mondiale. Elle ne se cantonnera pas dans une spécialisation sur les biens et services peu qualifiés. Nos multinaltionales, bien présentes aujourd'hui, n'auront que des miettes... Peut-être?

    La solution réside dans la régulation commerciale européenne, c'est à dire le protectionnisme; censée redonner de la compétitivité aux salariés des classes moyennes. Chapitre à lire mais qui m'a laissé sur ma faim. Eriger des barrières en attendant de se restructurer, de se renforcer, d'innover pour mieux affronter la concurrence internationale demain. Vieux discours qui évite de se poser des questions sur nos insufffisances. L'autre proposition qui reprend la thèse de Patrick Artus consitant à imposer les revenus du capital comme les revenus du travail mériterait d'être davantage explorée.

    Un peu décevant donc sur les propositions après un diagnostic juste. Présupposer que la Chine va se barricader une nouvelle fois derrière une grande muraille est peut être une erreur de diagnostic. Et si le diagnostic est juste, la bonne réponse est-elle de dire chiche à la Chine en érigeant de concert avec les États-Unis et les pays de la Méditerranée notre propre muraille, prélude aux affrontements de demain.

    Il ne faut pas tenir pour acquis que la Chine échappera longtemps à l'émancipation démocratique et il faut au contraire tout faire pour encourager ce mouvement. Quant à la France et à l'Europe, le salut réside sans doute dans davantage d'égalité et de justice. La mondialisation creuse les inégalités? A la puissance publique le soin de les réduire, c'est la voie indispensable pour redonner aux européens, aux salariés des classes moyennes, le sentiment d'appartenance qui leur manque, ce sentiment qui construit les nations, qui leur permet d'affronter le grand large sans s'abriter derrière des murailles.

  • Après-guerre. Une histoire de l'europe depuis 1945

    après guerre.jpgUn millier de pages qui retracent notre histoire, celle de ma génération, l'Europe d'après 1945. On ne se lasse pas de lire ce livre, on a le sentiment d'être en conversation avec un grand frère qui nous raconte ce que l'on sait, certes, mais dans un récit éblouissant, plein de verve. C'est à la fois d'une grande précision, quantifiée souvent, très documenté, on y aborde, la littérature, le cinéma, la politique, les relations interrnationales, les conflits, les portraits des acteurs, il y a toujours alternance entre anecdotes et synthèse.

    Transparait en creux le portrait de l'auteur, juif, anglais, social-démocrate, idéaliste, exigeant, anticommuniste, proche des peuples, méfiant à l'égard des constructions qu'il juge artificielles comme l'Union européenne.

    Tony Judt est décédé en août 2010 de la maladie de Charcot à New-York où il vivait et enseignait. Intellectuel inclassable, amoureux de la contradiction et de la provocation intellectuelle, ennemi du politiquement correct, sa sagacité nous manque.

  • Neville Marriner

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    Belle soirée vendredi dernier à l'Opéra comique de Paris. Sir Neville Marriner, né en 1924, dirigeait l'Orchestre philarmonique de Radio-France. Mozart au programme  : ouverture des Noces de Figaro, Neuvième concerto pour piano et orchestre avec Philippe Cassard au piano et la 41éme et dernière symphonie.

    Le Neuvième concerto est aussi connu sous le nom de Jeune homme : un clin d'oeil de Sir Neville?

     

  • Claude Monet

    Monet au Grand Palais. Bien sûr l'exposition est magnifique. Tous ces tableaux venus du monde entier exceptionnellement rassemblés c'est tout simplement formidable. L'oeuvre dégage une grande sérénité. Monet est un peintre engagé, soucieux de travailler la couleur, la lumière, mais distant d'avec son époque, les guerres de 1870 et de 1914-1918 sont absentes, même s'il y a un peu de révolution industrielle avec la Gare Saint Lazare et les déchargeurs de charbon...(qui illustre bien ce qu'était la pénibilité des dockers à l'époque...).

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    Qu'aurait il fait de cette forêt de parapluies toute en nuances qui nous attendait à la sortie?

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  • La France de Depardon

    expo_depardon_gd.jpgLa France de Depardon est à voir à la Bibliothèque nationale de France (la grande bibliothèque) dans une belle exposition qui présente en très grand format 36 des photos qui figurent par ailleurs dans le livre catalogue, magnifique, très bien présenté sous coffret.gd_depardon.jpg

    Les photos sont en couleur, des couleurs souvent criardes. Depardon qui a souvent eu recours au noir et blanc, qui a photographié l'Afrique, la France rurale, s'est attaché cette fois à une France en voie de disparition, comme les campagnes, oubliée , celle des sous-prefectures, des gros bourgs, des périphéries. Malgré la couleur, l'impression d'ensemble est assez triste. Ce sont souvent des territoires en marge des villes, mal traités par les urbanistes ou les éléments de modernité ne font qu'ajouter à la laideur. Ces espaces sont pourtant le théatre de la vie quotidienne de nombreux d'entre nous. Cela donne à réfléchir.

    L'exposition comporte également quelques éléments des préparatifs de Raymond Depardon, les itinéraires, les cartes, les épreuves et puis quelques photos en noir et blanc de photographes américains qui l'ont inspiré comme Walker Evans et Paul Strand ainsi que ses premières photos dans la ferme des garets, celle de ses parents.

     

     

  • Brothers

    9782742774371.jpgA l'occasion de la visite du président Hu Jintao en France, il est utile et agréable de lire Brothers
    Ce roman néo-réaliste est sans doute un chef d'oeuvre de la littérature chinoise contemporaine. Hu Yua, qui fût dentiste mais se lassa de contempler des bouches béantes, est devenu écrivain. Très jeune, il lisait déjà des morceaux de littérature occidentale dont il cachait les feuillets dans la doublure de son manteau. C'était pendant la révolution culturelle.
     
    Dans Brothers, Hu Yua nous raconte en de brefs chapitres bien enlevés, un peu comme dans des feuilletons à la Dumas, le destin tragique de deux frères, Song Gang et Li Guangtou. Ils sont nés juste avant la révolution culturelle qui va en faire des orphelins, l'amour de la belle Lin Hong va les séparer et ils vont connaitre les dérives du capitalisme débridé sous l'autorité du PCC. En à peine quarante ans.
    Le sexe (soft) et l'argent sont omniprésents dans ce petit bourg des Liu qui connait une véritable mais grotesque ruée vers l'or. Ce n'est pas à proprement parler un livre politique, on ne comprendra pas les ressorts de la révolution culturelle ou la conversion au capitalisme de la Chine mais sous une caricature gaudriolesque, c'est bien le procès d'une Chine à la dérive qui détruit ses enfants que dresse Hu Yua.
    Si vous le commencez, ce roman de 900 pages ne vous lâchera pas!
    Et vous verrez d'un autre oeil Hu Jintao...