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le caire

  • Poils de cairote

    poli de cairote.jpgAujourd'hui tous les regards se tournent vers Le Caire, ce soir Hosni Moubarak aura peut-être tiré sa révérence. Pour mieux comprendre ce qui se passe, on peut lire deux livres qui n'ont rien à voir avec la géopolitique. Le célèbre Immeuble Yacoubian d'Alaa 'al-Aswany, dont Marwan Hamed a tiré un film qui a assuré sa notoriété et surtout le plus méconnu Poils de cairote de Paul Fournel.

    Paul Fournel a été attaché culturel au Caire de 2003 à 2005. A cette époque Facebook n'existait pas et les blogs étaient encore rares. Poils de cairote rassemble les courriels que Paul Fournel adressaient à ces proches chaque matin ou presque. Il y a là une chronique de la vie quotidienne cairote, un ensemble d'anecdotes, une vision bien sûr occidentale, avec beaucoup d'humour de la capitale égyptienne qui nous en apprend beaucoup sur la condition de l'Egypte d'en bas comme dirait Jean-Pierre Raffarin.

    J'a&i vécu au Caire trop peu de temps entre avril et juillet 2005 dans l'ile de Zamalek. J'ai passé mes week-end à arpenter à pied Le Caire en tous sens. J'ai trouvé les notations de Paul Fournel très justes. Les Egyptiens sont d'une extrême gentillesse, d'une grande honnêteté. Blasés, épuisés par des années de dictature, de privation de liberté, sans perspectives, lontgemps passifs, ils se révoltent aujourd'hui avec raison.

    A trop privilégier la stabilité géopolitique de la région, nous avons encouragé les dictatures pendant trop d'années. A qui le tour?

  • ABC d('u C)aire (fin)

    Suite des épisodes précédents

    T

    Tapis verts : synthétiques, ils envahissent par endroit les trottoirs les vendredi, jour de prière, surtout ne pas marcher dessus.

    Taxis : ils sont noir et blanc, près de 100 000, tous plus épuisés les uns que les autres, bien vérifier l’état du véhicule avant de monter, l’un de ceux que j’ai emprunté n’avait pas de marche arrière, donc un autre peut ne pas avoir de freins ? Chaque fois qu’ils me voient marcher à pied, ils klaxonnent !

    Trottoirs : ils sont avant tout le prolongement de la boutique ! Parfois le revêtement du sol est le même que celui de l’intérieur du commerce. Toujours une ou deux chaises sur le trottoir où l’on prend selon l’heure, le frais, l’ombre, où l’on travaille, lit le journal, bavarde…

    U

    Umm khalthum : chanteuse vénérée par les Egyptiens. Je n’arrive pas à m’y faire. Elle a sa statue sur un quai de l’île de Zamalek.

    V

    Volailler : celui la rue de la rue du 26 juillet (1952) gère son stock au mieux, la volaille vivante attend dans des cages de passer à votre demande sur le billot. Bon appétit.

    Voile : omniprésent, noire pour les vieilles, de couleur ou blanc pour les plus jeunes. Voile de couleur et jean moulé ne sont pas, heureusement, incompatibles.

    X

    X : pas de films X dans ce pays, en cassettes sous la Gebelaya sans doute…

    W

    Welcome ! : répondre bonjour ! Les français sont très bien vus ici depuis la guerre du Golfe et Chirac est un héros.

    World Trade Center : celui du Caire est toujours debout ! Il abrite en particulier les bureaux de la Banque mondiale…

    Z

    Zamalek : Ce pourrait être un peu l’île Saint Louis, mais elle est traversée par une autoroute urbaine dans sa longueur. Des îlots de charme tout de même, comparée aux autres quartiers grisailleux.

    Fin

  • ABC d('u C)aire (suite)

    Suite des épisodes précédents

    Q

    Qasr el Nil (Pont) : Relie la place Sadate à l’Opéra sur l’île de Gezira. Une des plus belles vues des rives du Nil au soleil couchant. D’ailleurs les voitures s’y arrêtent le temps pour leurs passagers de prendre le frais ou faire un tour à pied.

    R

    Référendum. Ici, celui du 25 mai 2005 a vu la victoire du oui à 86 %. Les Egyptiens pourront élire leur prochain président au suffrage universel entre plusieurs candidats qui, de fait, devront pour se présenter avoir l’appui du parti du président…Laura Bush, sur fond de Pyramides, a trouvé que c’était une grande avancée démocratique. Depuis, toutes les élections qui se sont déroulées et notamment celles en cours pour la Shura en ce mois de juin 2007 ont confirmé ce diagnostic...

    Rétroviseurs : servent d’abord à signaler que l’on touche la voiture d’à côté. Les égyptiens ne regardent que devant, jamais en arrière, l’objectif est de passer le nez de son véhicule devant celui du voisin et en avant !

    S

    Samir Kassir : journaliste franco libanais au quotidien An Nahar connu pour ses positions hostiles à l’occupation syrienne du Liban, assassiné hier par voiture piégée dans le quartier d’Achrafieh à Beyrouth. . Et le 13 juin 2007, c'est Walid Eido qui a été assassiné, il prend la suite de Gebran Tueni, Pierre Gemayel, autres députés assassinés...

    Survêtement : l’Afghane qui avait couru le 100 m aux derniers jeux olympiques en survêtement est ici chose commune. En revanche, je désespère de voir une fille en short pratiquer la course à pied, le 60 m haie, le lancer de javelot… toutes disciplines pratiquées au Cub de Gezira en survêtement et voile sur la tête par température de 30°C et plus

    Swiss restaurant : C’est ma cantine en bas de nos bureaux. Excellente salade du chef. C’est aussi la cantine de Calyon (fusion du Crédit agricole et du Crédit lyonnais).

    A suivre

  • ABC d('u C)aire (suite)

    Suite des épisodes précédents

    H

    Hommes : Omniprésents.

    I

    Ismaël Mohamed : c’est le nom de ma rue. Mon hôtel est situé en face de l’école des beaux arts dont les élèves sont un condensé de la diversité vestimentaire de la société égyptienne : de la « boite aux lettres » au jean moulé sans voile…

    J

    Jeunes : les plus nombreux. 88 % des jeunes de 15 à 29 ans seraient sans emploi.

    K

    Kefaya : ça suffit ! c’est le mot d’ordre de beaucoup de manifestants des derniers mois après 24 ans d’état d’urgence.

    Kiosque : havre d’ombre le long du Nil où l’on peut s’asseoir. Peuplés d’amoureux qui se regardent les yeux dans les yeux et vont parfois jusqu’à se tenir par la main

    L

    Longchamp : Excellent petit hôtel tenu par une dame germano – égyptienne. Situé aux cinquième et sixième étages. Demander la chambre 30 lors de votre prochain séjour. Elle est vaste et bien équipée. Sauf pour la TV qui propose essentiellement des chaînes allemandes mais cela me rappelle des souvenirs.

    A suivre

  • ABC d('u C)aire (suite)

    Suite des épisodes précédents

    M

    Maison de la Radio : ronde comme à Paris

    Maison Thomas : Rue du 26 juillet (1952). Excellentes pizzas et salades. J’y passe chaque semaine.

    Météo : toujours beau et de plus en plus chaud. 35 °C en ce moment.

    Métro : C’est comme à Paris. Normal puisque ce sont des entreprises françaises qui l’ont construit.

    Moubarak : c’est l’homme que l’on croise le plus souvent, en effigie. Il n’a pas pris une ride depuis 24 ans !

    N

    Nil : surtout ne pas s’y baigner ! Complètement pollué ! Ce qui ne décourage pas les pêcheurs à la ligne. Apporte un peu de fraîcheur.

    O

    Octobre 1973 : la reprise du canal de Suez par l’Egypte est célébrée comme une victoire sur les israéliens même si ces derniers ont ensuite repris rapidement le terrain perdu. Sur la route de l’Aéroport, il y a un « panorama » qui célèbre l’évènement. Des « artistes » nord coréens ont donné la main. A défaut d’artistes ce sont au moins des experts en propagande.

    Ozone : pas d’alerte ici et pourtant entre les 100000 taxis qui roulent à la recherche du client et la climatisation, les verts ont de quoi s’inquiéter …mes poumons aussi.

    P

    Paraboles : havres de liberté

    Policiers : ils sont partout. Vêtus de blanc en été de noir en hiver. La kalachnikov à la main. Ils ont droit de s’asseoir. Mangent sur place le ravitaillement qui leur est apporté. Les commerçants du coin leur donnent des verres de thé. Ce sont toujours les mêmes au même endroit. Beaucoup de jeunes, de l’arrière pays, qui font leur service militaire. Certains prennent des notes !

    Policiers (bis) : les vrais sont en civil et ont des talkies walkis. Ce sont eux qui surveillent ceux en uniforme et surgissent dès qu’il se passe la moindre chose pour donner les ordres.

    Photos : je n’en fais pas car personne n’en fait. Les égyptiens détestent être photographiés et il ne faut pas photographier la misère, la saleté…or elle est omniprésente.

    Poil de cairote : Livre de Paul Fournel (Le seuil). Rassemble des chroniques écrites par un ancien conseiller culturel de l’ambassade adepte de l’Oulipo et contributeur occasionnel de l’émission « des papous dans la tête » sur France culture. Excellente lecture qui m’a donnée l’idée de cet ABC d(u C)aire.

    Priorité : toujours à la voiture qui est engagée, jamais au piéton

    A suivre

  • ABC d('u C)aire (suite)

    Suite de l'épisode précédent

    D

    Dimanche : on travaille sans pouvoir communiquer avec le Ministère

    E

    Essuie glaces : s’ils sont relevés c’est que la voiture a été nettoyée et qu’il faut donner une livre à celui qui ne va pas tarder à vous tendre la main.

    Essence : c’est l’embarras du choix pour le degré d’octane : 88, 90, 92, 95, 98… Le 88 a été introduit récemment afin de permettre de dire que le prix de l’essence est resté inchangé ! C’est comme pour le Baladi !

    F

    Femmes : on en voit beaucoup moins que d’hommes ! Elles conduisent mais jamais les taxis !

    Fly Over : pratiques pour les autos qui connaissent déjà l’itinéraire, cauchemar du piéton lorsqu’il doit s’aventurer à les traverser.

    Frères musulmans : mouvement religieux interdit avec lequel le pouvoir pratique alternativement et même simultanément dialogue et répression.

    G

    Gezira (parc) : Club de sport et loisirs sur l’île de Zamalek où je vais faire en courant trois ou quatre tours d’hippodrome le samedi matin.

    A suivre

  • ABC d('u C)aire

    Il y a deux ans, en ce mois de juin, après deux mois de séjour au Caire dans l'île de Zamalek j'ai écris cet abcdaire qui n'a pas pris une ride.

    Comme je vais randonner toute la semaine du 17 au 24 juin je le livre en épisodes comme dans les feuilletons d'autrefois.



    A

    Acacias : leur cime est toute fleurie de rouge en ce moment et les rues commencent à être jonchées de leurs fleurs

    Autobus : Quelqu’un à la portière hurle la direction à ceux qui attendent, il faut savoir descendre en marche, car ils ne s’arrêtent pas vraiment. Je n’ai pas encore tenté l’aventure.

    B

    Baladi : Pain rond. C’est la baguette locale. Son prix est fixé par l’Etat et n’a pas changé depuis plusieurs années en dépit de la hausse des prix des ingrédients qui le composent. Ils sont de plus en plus petits. Il est interdit d’en acheter plus de 20 et a fortiori de les revendre.

    Boite aux lettres : surnom donné aux femmes qui arborent la tenue islamique la plus stricte : gebelaya et voile noirs de la tête au pied, gants noirs, chaussures et chaussettes noires, on ne voit que les yeux mais les perfectionnistes mettent des lunettes de soleil. Sont encore très minoritaires.

    C

    Chat : sont les patrons de leur territoire près des poubelles, des boutiques alimentaires et des bars.

    Chaleur : toujours étouffante en pleine journée au sortir de la climatisation.

    Chiffonniers : je ne suis pas encore allé sur les terres de Sœur Emmanuelle mais je croise les chiffonniers du Caire tous les matins. Les ordures sont collectées dans des grandes balles en tissus et mises sur des camions ordinaires. Il y a un grand marché potentiel pour les camions bennes.

    Coptes : je suis allé visiter leurs églises ce matin. Les offices sont en langue copte dérivée de l’ancien égyptien. C’était jour d’office. Les églises nombreuses dans ce petit quartier préservé sont pleines. On y brûle des cierges et on touche de la main les icônes de Saint Georges, Saint Serge…


    A suivre