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  • Les grandes plaines

    great plains.jpgIan Frazier est grand reporter au New Yorker. Depuis plus de trente ans il arpente les grandes plaines mythiques de l'ouest américain. Il n'a pas écrit un roman, comme il avait l'intention de le faire initialement, mais une sorte de somme sur ces grandes plaines, leur histoire, leur géographie, leur peuplement, les chercheurs d'or, la conquête de l'ouest, les indiens, leur mode de vie, Sitting bull, Crazy horse, mais on y croise aussi Bonny and Clide et Truman Capote, le général Custer... et les silos des missiles nucléaires. C'est très bien fait, on passe un peu du coq à l'âne comme au cours d'un voyage de longue haleine au hasard des rencontres, des motels...

    La traduction française vient de paraitre.

  • Festival de La Chaise-Dieu

    Assis dans une des stalles de l'Abbatiale de La Chaise-Dieu, j'écoute un soir la Messe en Si de Bach, dirigée par Françoise Lasserre, ou la Création de Haydn, sous la direction de Laurence Equilbey. Le regard se pose alternativement sur les musiciens, les choristes, la chef, les voutes de l'abbatiale, le gisant du pape Clément VI (1292-1352), au milieu du choeur.

    Je me dis que Clément VI, s'il le peut, doit se réjouir d'avoir fait bâtir cette abbatiale entre 1344 et 1352 pour lui servir de sépulture. Grâce à la musique, une musique qu'il n'a pas eu le bonheur de connaitre, le voilà entouré chaque année pendant une dizaine de jours de centaines de mélomanes qui ne manquent pas d'avoir un regard et peut-être une pensée pour lui, Le Magnifique, si fastueux, si prodigue, rénovateur du palais d'Avignon, protecteur des juifs pendant la peste noire, diplomate brillant, galant homme, ...

    Le festival, cette année a aussi été l'occasion d'écouter Benjamin Allard au clavecin pour un récital Couperin, Pascal Amoyel, Emmanuel Bertrand et leur fille Alma nous raconter l'histoire de la Musique, L'orchestre National de Bordeaux Aquitaine sous la direction de Paul Daniel interpréter la cinquième de Tchaikowski , et avec le violoniste virtuose Nemanja Radulovic Tzigane de Maurice Ravel, et enfin magnifique Histoires sacrées (Judith, Madeleine et Cecile) de Marc Antoine Charpentier, mises en scène par Vincent Huguet.et interprété par Sébastien Daucé et son ensemble Les correspondances...

    Le Festival de La Chaise-Dieu c'est aussi l'occasion de retrouver les amis de La Chaise-Dieu, les bénévoles du Festival, nos anciens voisins, de déjeuner ou dîner au Blizart, à la Grignotte, à l'Auberge de la Dorette, Au Four à bois, boire un café à La traille, déguster une patisserie du Moine Gourmand...de marcher dans les forêts, vers le plan d'eau, Baffour, Arfeuille, Saint Claude... Merci à tous...et tout particulièrement à la chambre d'hôtes La Jacquerolle qui nous a hébergés ces cinq jours et proposé une chambre confortable et d'excellents petits déjeuners...

    Et le beau temps et la chaleur étaient de la partie, comme d'habitude.

  • Things fall apart ou Tout s'effondre

    Cet été Barack Obama a effectué un voyage en Afrique et à cette occasion il a mentionné dans une entretien les livres qu'il a lus pour préparer ce voyage : https://www.facebook.com/barackobama/posts/10156007456406749

    37781.jpgC'est à cette occasion que j'ai découvert Chinua Achebe, un auteur nigerian qui a écrit "Things fall apart" dans les années cinquante. Un auteur méconnu par la francophonie qui n'en parle jamais, mobilisée qu'elle est sur les auteurs africains francophones. Et pourtant "Le Monde s'effondre" ou "Tout s'effondre" dans la dernière traduction est un livre formidable qui décrit avec talent le mode de vie d'une tribu au Nigeria avant l'arrivée des blancs. La vie villageoise, les dieux, les croyances, parfois d'une cruauté inouïe comme celle d'abandonner dans la forêt tous les jumeaux perçus comme des anomalies,  l'exil et le bannissement des fauteurs de troubles, les mariages forcés, la virilité exacerbée des hommes, mais aussi beaucoup d'amour, de solidarité. La seconde partie décrit l'arrivée des premiers missionnaires, la confrontation des croyances, la construction des premières églises, les premières conversions, les conflits au sein des familles, puis enfin la colonisation proprement dite dans la troisième partie avec l'instauration du pouvoir de Londres, et de sa justice, l'incompréhension des villageois les plus attachés à leurs traditions et l'adaptation des autres à la nouvelle donne. Rien n'est simple.

  • La Vaupeline

    Nous avons passé une semaine au domaine de La Vaupeline sur la commune de Saint Pardoux-Morterolles dans la Creuse.

    Nous étions 21 âgés de un à 90 ans, quatre générations réunies pour célébrer les anniversaires de la nouvelle nonagénaire et du dernier né de la famille.

    Le domaine de La Vaupeline est en fait un hameau composé de plusieurs maisons, il y a la maison de maitre, toujours habitée par la famille du propriétaire de l'ensemble et les maisons toutes aménagées en gîtes bien équipés, une grande salle de réception pour des séminaires ou des repas de groupe, une belle piscine. Un couple de gérants forts sympathiques assure l'accueil et l'entretien du domaine, et pour les amateurs, il y a trois étangs privés pour pratiquer la pêche.

    A 21, les courses, la préparation des repas, la vaisselle et la surveillance des tous petits occupent une bonne partie du temps. De plus il a fait très chaud tout le début de semaine.

    J'ai donc pratiqué de la marche rapide et un peu de course à pied de bon matin et la sieste l'après-midi. Au cours de ces escapades j'ai découvert une des particularités de Saint Pardoux-Morterolles, à Saint Pardoux il y a une bibliothèque pour les francophones et à Morterolles, une pour la anglophones, qui n'est fréquentée par personne aux dires d'une des habitantes rencontrées alors qu'elle se rendait dans sa terre, c'est à dire au jardin. L'Eglise de Saint Pardoux dans une commune au demeurant bien entretenue quant à son foncier mériterait davantage d'attention, elle est proche de la ruine, peut-être désacralisée?

    De La Vaupeline deux excursions à recommander : l'ile du Lac de Vassivière et son parcours d'art contemporains, des cultures à découvrir le long du sentier qui fait le tour de l'île, très agréable le matin, et la cité internationale de la tapisserie à Aubusson.

    A Aubusson on est surpris par la vigueur des commerces pour une si petite ville, des commerces qui semblent n'avoir pas évolué depuis les années soixante, devantures, enseignes...un vrai voyage dans le passé. On recommande la terrasse et l'accueil de l'Hotel de France pour boire un verre au calme. La Cité internationale de la Tapisserie, toute récente, ne brille pas par la qualité de l'architecture de son bâtiment, elle présente l'avantage d'être en centre-ville, et la visite guidée à laquelle nous avons participé était de qualité et fort intéressante. Attention le parking ferme à 18h30 pour une raison incompréhensible...le caractère international de la Cité reste également à justifier mais globalement c'est une étape interessante.

    Une dernière sortie à la cascade des Jarrauds pour une introduction à l'énergie d'origine hydroélectrique au XIX siècle et qui renvoie au musée de l'Eau et de la Lumière, une très beau nom pour un musée que nous n'avons pas eu le loisir de visiter.

    La Creuse, en Nouvelle Aquitaine désormais, est donc particulièrement attachante, avec de beaux arbres, de belles eaux, de beaux bovins, de beaux vallons et des villages qui se portent bien sans doute grâce à sas anciens habitants et leurs descendants qui reviennent au pays et l'entretiennent.

  • Un été avec Homère

    Le livre de Sylvain Tesson, Un été avec Homère, qui reprend ses chronique diffusées sur France Inter l'an dernier est un ravissement, un vrai plaisir de lecture. 

    J'ai lu l'Iliade et l'Odyssée en Pléiade il y a quelques années. Je me souviens d'une lecture un peu difficile de l'Iliade, beaucoup plus aisée de l'Odyssée. La lecture de l'ouvrage de Tesson, elle, est limpide. Après le résumé des deux ouvrages, Sylvain Tesson en fait le commentaire avec des allers et retour sur le pourquoi dans le contexte de l'époque et sur l'actualité d'Homère, aujourd'hui, après le christianisme, l'Islam, bref les monothéismes.

    La thèse de Tesson qui ne croit pas à l'au delà quel qu'il soit mais se contente du ravissement que lui procure le monde tel qu'il est est qu'Homère est actuel parce que rien n'a changé sous les cieux depuis que l'homme est sur terre. Il y a la guerre, irresistible, et l'homme qui balance éternellement entre chercher le repos, revenir chez lui, retrouver son foyer et puis courir l'aventure, découvrir l'inconnu.

    Et ce n'est pas Internet qui va changer cela!