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berlin

  • Mémoire berlinoise

    Le 7 mai dernier a été inauguré à Berlin un nouveau lieu de mémoire intitulé Dokumentationzentrum Topographie des Terrors (centre de documentation sur la topograpie de la terreur) sur le lieu même où se situait le commandemant des SS du troisième Reich : http://www.topographie.de/topographie-des-terrors/nc/1/

    Il ne restait rien de Berlin ou presque après la guerre :

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    berlin 087.jpgAujourd'hui, les lieux de mémoire du génocide contre les populations juives ne manquent pas, qu'il s'agisse du Mémorial aux victimes de la Shoah,  des synagogues, du musée du judaïsme... Mais il y a aussi des lieux de mémoire privés, discrets et non moins émouvants tel que celui-ci découvert scellé au sol, dans les rues de Berlin

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    Ici habitait Leo Aronbash, né en 1872, déporté en 1943, assassiné à Auschwitz
    Ici habitait Flora Aronbash, née Flieg, en 1869, déportée en 1943, assassinée à Auschwitz
  • Berlin Alexanderplatz

    J'avais bien essayé, lors de mes trois années passées en Allemagne, il y a une bonne quinzaine d'années, de lire, en VO, ce chef d'oeuvre deBerlin.jpg la littérature mondiale, mais j'avais rapidement renoncé, le marque page retrouvé dans mon édition de poche indique une quarantaine de pages, la syntaxe et le vocabulaire s'avérant trop difficiles.

    Heureusement, l'ouvrage d'Alfred Döblin (1878 - 1957) est de nouveau dans l'actualité en raison de la parution chez Gallimard d'une nouvelle traduction d'Olivier le Lay, traduction remarquable aux dires de l'excellente critique à laquelle elle a donné lieu, en tous cas très agréable à lire, d'une richesse rarement rencontrée. J'ai bien fait d'attendre!

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    Hans Harting Tauwetter Alexanderplatz 1919

    Alfred Döblin retrace l'histoire de Franz Biberkopf, un débardeur qui sort de sa prison de Tegel, devenue l'aréoport rendu célèbre au moment du blocus de Berlin, où il a purgé une peine de 4 ans de prison pour le meurtre, involontaire?,  d'Ida, sa compagne. Il est décidé à devenir honnête, y parvient dans un premier temps, vend des journaux, fait des petits boulots, tire le diable par la queue, puis rencontre Reinhold, un souteneur, qui va de nouveau l'entrainer dans la galère.

    Au delà de l'histoire de Franz Biberkopf, l'ouvrage de Döblin est aussi le roman d'une ville, Berlin, peu avant la crise de 1929, le roman de la modernité, vitesse, mécanisation (les abattoirs), relégation, séquelles de la grande guerre, montée du nazisme...

    C'est aussi une nouvelle forme de roman, par la langue, le vocabulaire, la syntaxe, on le compare souvent au Voyage de Céline, à Ulysse de James Joyce, le recours à des procédés empruntés à la peinture (collages, reprise de journaux...). C'est enfin comme le souligne dans sa postface Rainer Fassbinder, une histoire d'amitié, forte, de Franz pour Reinhold, une amitié incomprehensible. Le lecteur verra pourquoi. 

    doblin.gifUn mot sur Alfred Döblin, médécin, neurologue, juif, condamné à l'exil par le nazisme en 1933, en Suisse, en Amérique, en France, qui acquit la nationalité française (1938), se convertit au catholicisme, rentra en Allemagne dans les années 50, sans y être reconnu, pour y mourir dans un hôpital psychiatrique. Son fils, soldat français, se suicida en 1940 pour ne pas tomber aux mains des allemands. Ecoutez France culture : http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/surpris/fiche.php?diffusion_id=72688.

    Un grand plaisir de lecture!