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Grenelle de l'Environnement

  • Compromettre sans se compromettre

    C'est l'enjeu du conflit social en cours en France, c'est l'enjeu de tous les conflits.

    En France, le pays va être sans dessus dessous faute d'avoir su résoudre un conflit vieux d'au moins 12 ans, le plan Juppé, qui concerne seulement 2 % des salariés environ, une toute petite minorité!

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    Le conflit se cristallise sur un point essentiel, la durée de cotisation, 37 ou 40 ans! Aucune des parties ne souhaite y renoncer et fait un point d'honneur de parvenir à atteindre son objectif. Le gouvernement parce qu'il a été élu pour réformer et assurer l'égalité entre tous les salariés, les syndicats parce que, par essence, le statut du salarié des grandes entreprises nationales a un caractère intertemporel qui ne doit pas céder le pas devant une élection parmi d'autres...

    La solution pour passer un compromis sans se compromettre réside sans doute pour chacun des acteurs dans l'élargissement des enjeux de la négociation qu'il faudra bien engager pour sortir de l'ornière dans laquelle risque de s'enliser notre économie.

    A cet égard, le Grenelle de l'environnement l'a bien montré, les exigences du développement durable offrent à nos grandes entreprises publiques une opportunité historique de se développer. La légitimité du transport ferroviaire, des transports en commun, des énergies innovantes n'a jamais été aussi élevée depuis belle lurette.

    Il faut impérativement saisir l'occasion pour construire des projets de développement pour nos entreprises de services publics susceptibles d'offrir des projets de carrières diversifiées et prometteuses à leurs salariés.

    Plutôt que défendre becs et ongles des droits acquis obtenus au temps des escarbilles, mobilisons nos forces sur des projets ambitieux, avec des modalités audacieuses, qui permettent à toutes les parties de sortir gagnantes d'un conflit où pour le moment, que cela soit légitime ou pas, le gouvernement propose aux cheminots de travailler plus pour avoir une retraite moindre.

    L'art de la politique c'est de construire des compromis. ll faut pour celà faire preuve d'autant d'imagination que de détermination.

  • Marins-pêcheurs

    Exemplaire cette grève des marins-pêcheurs français! Exemplaire par le comportement de notre président toujours prêt à aller au charbon, exemplaire de ce qu'il ne faut pas faire en termes de politique économique!

    A propos, avez vous entendu parler d'une grève des marins-pêcheurs chez nos voisins européens? Non, sans doute savent-ils qu'ils n'obtiendront rien de leur gouvernement, ou bien ils négocient dans le calme. La flotte française avec ses 7700 bateaux ne représente après tout que 15 % du potentiel de pêche de l'Union européenne.
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    GILBERT Victor, "Le débarquement du poisson" . © BULLOZ

    La facture pétrolière de la France s'élevait à 40 Mds € en 2006 soit 2 % du Pib. Si le prix du baril passe durablement de 60 à 90 USD/baril, la perte de pouvoir d'achat des français s'élèvera à un point de pib. C'est un fait inexorable. Et si le prix du pétrole venait à baisser , on sait qu'il faudra créer une taxe carbone pour mieux utiliser l'énergie. A t'on déjà oublié les conclusions du Grenelle de l'environnement? Que faire? Nous adapter! Surtout ne pas faire comme si de rien n'était!

    Les marins pêcheurs qui sont incontestablement touchés davantage que d'autres professions doivent être aidés par la collectivité mais seulement pour s'adapter, se restructurer.

    Le gouvernement a évoqué un mécanisme législatif pour permettre la répercussion de la hausse des coûts dans le prix du poisson. On croît rêver, normalement, c'est le marché qui assure ce mécanisme. Si le marché n'y parvient pas, c'est que le poids des distributeurs est beaucoup trop important et qu'il y a abus de position dominante, cartels ...

    L'augmentation du prix du poisson permettra de réduire la demande, de rendre les quotas mis en place pour préserver la ressource moins nécessaires et contribuera àpréserver la biodiversité.cbf94bf89d588819cdabcd3423d3df7f.jpg

    Les marins pêcheurs doivent chercher de leur côté à consommer moins d'énergie, voire pour les moins compétitifs d'entre eux se reconvertir, dans la pisciculture, ce qui accroîtrait l'offre de poisson et stabiliserait son prix, la gestion de parcs d'éoliennes en mer...

    Que diable, soyons imaginatifs, regardons les solutions mises en oeuvre par nos voisins, mais ne cédons pas à la moindre revendication catégorielle sans en profiter pour faire avancer la cause de la compétitivité, sans laquelle rien ne se fera en termes de pouvoir d'achat. Personne n'y survivra!

  • Réconcilier Environnement et Croissance

    Les Verts sont contents. Le Grenelle de l'environnement les a entendus. Mais il en veulent plus. Pierre Radane, ancien Président de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, Chef de la commission énergie des Verts, trouve que "vouloir réduire les freins à la croissance (Commission Attali) et donc se placer dans une logique de dérégulation va à l'encontre de ce que dit le Grenelle. Il faudra trancher!"

    Au contraire! La perspective des conséquences du changement climatique devrait nous conduire à rechercher plus de croissance, pour mieux nous protéger, pas moins. Attali a mille fois raison. Et plus de régulation, là où c'est nécessaire et moins de régulation, là ou elle ne sert qu'à conforter les rentes.

    Les études disponibles, le protocole de Kyoto lui même, le reconnaissent, au prix d'efforts très importants, difficiles à mettre en oeuvre compte tenu de notre préférence pour le présent, on peut espérer retarder, pas empêcher, un changement climatique qui semble inéluctable, quoiqu'incertain dans son ampleur et ses conséquences.

    A quoi bon lutter contre quelque chose d'inéluctable? Encore un moment monsieur le bourreau! Il nous faut au contraire faire en sorte d'éviter la hache et nous protéger au mieux des conséquences du changement climatique!

    Le dernier supplément du New York Times édité par Le Monde le disait très bien : Contre le changement climatique essayons la prospérité.

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    Prenons l'exemple des cyclones dont on nous dit qu'il vont se multiplier. On voit bien que face à ces chocs, ce sont les populations pauvres qui sont les plus vulnérables, il faut donc s'enrichir collectivement et redistribuer cette richesse pour construire des logements plus résistants, mettre en place des systèmes d'alerte, déplacer les populations les plus menacées par la montée du niveau des mers...

    Tout cela va exiger, oui, des ressources supplémentaires, oui, une redistribution plus ciblée vers les populations les plus vulnérables, mais pas moins de croissance, si on ne veut pas le moment venu se trouver démuni.

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    Autre argument en faveur de la croissance, le Grenelle de l'environnement va coûter cher à mettre en oeuvre et va avoir tendance, conjugué conjoncturellement au choc pétrolier induit par un baril à bientôt 100 USD et à un euro à presque 1,5 USD, à ralentir une croissance qui tourne déjà chichement autour de 1,5%. Oui, il faut mobiliser toutes les opportunités de croissance, d'innovation, sinon comment ferons nous face aux défis non seulement du futur mais aussi aux défis d'aujourd'hui, celui des banlieues, celui du vieillissement, celui de l'emploi, celui de la Méditerranée, celui de l'Afrique...

    Le malthusianisme n'a jamais été une solution, c'est la voie royale vers le repli, la réduction des opportunités, la montée des tensions, pour se partager toujours plus nombreux le même gateau.