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  • Jacob, Jacob

    Livre magnifique, justement récompensé par le prix Livre Inter, mais il aurait pu tout aussi bien avoir d'autres prix. Jacob est un jeune homme de Constantine, en Algérie, né dans une famille nombreuse, juive, comme son prénom l'indique, Jacob, Jacob deux fois, parce qu'un de ses frères ainés, déjà prénommé Jacob, est décédé prématurément, il le remplace donc.

    Jacob est un garçon intelligent, poète, sensible, qui vit dans une famille fruste, où les hommes font la loi, oppressent les femmes, battent les enfants. Ils font les fiers alors qu'ils n'ont pas de quoi pour citer Jean de la Ville de Mirmont.

    On est en 1940, Jacob est d'abord interdit de lycée parce qu'il est juif, et son professeur lui donne des cours particuliers pour compenser, puis c'est la mobilisation, et l'incorporation, pour défendre la France, la judéité n'est plus un problème.

    Il part, effectue le débarquement en Provence, remonte en Alsace... tue des boches, sa mère n'a pas de nouvelles, la Lucette, qui rêve de lui toutes les nuits non plus. 

    Quelques années plus tard, son neveu, Gabriel combattra les fellaghas...

    C'est la vie, la vraie vie, l'amour filial, la camaraderie des combats, l'amour tout court...

  • Bleus horizons

    Ce livre est un bel hommage rendu par Jérome Garcin à un poète bordelais trop méconnu Jean de la Ville de Mirmont (1884 - 1914).

    Un poète fauché comme tant d'autres sur le Chemin des Dames, l'auteur d'un seul roman intitulé Les dimanches de Jean Dezert qui conte de façon autobiographique la vie d'un jeune poète  bordelais qui se retrouve à Paris pour gagner sa vie dans des bureaux où il s'ennuie. Et un recueil de poèmes publié à titre posthume intitulé L'Horizon chimérique.

    On comprend mieux le titre de l'ouvrage.

    Jérome Garcin a créé un second personnage, Louis Gémon, un camarade de combat qui blessé aux jambes échappe à l'enfer des tranchées et qui va sa vie durant cultiver la mémoire de son ami, chercher de toutes ses forces à faire émerger son oeuvre.

    C'est ainsi que l'on rencontre la maman de Jean de la Ville de Mirmont, François Mauriac, Gabriel Fauré, Bernard Grasset et bien d'autres.

    C'est un ouvrage bien attachant, à lire et faire lire.

    A Bordeaux, sur les bords de la Garonne, rive droite, entre le jardin botanique et le pont de pierre un bel hommage est rendu  à Jean de la Ville de Mirmont.

    Cette fois mon coeur c'est le grand voyage

    Nous ne savons pas quand nous reviendrons

    Serons nous plus fiers, plus fous ou plus sages?

    Qu'importe, mon coeur, puisque nous partons!

    et

    Nous sommes au fond des enfants malades

    Qui faisons les fiers sans avoir de quoi

  • Félix Arnaudin - le guetteur mélancolique

    félix arnaudin,musée d'aquitaineTrès belle exposition au Musée d'Aquitaine des images, on devrait dire des tableaux, amassés par Félix Arnaudin, un landais de Labouheyre qui consacra sa vie (1844 -1921) à recenser un monde en voie de disparition, celui des Landes de Gacosgne, des bergers, des airails, des chansons, des traditions.

    Felix était méticuleux, il ne travaillait pas à demi, chaque image était réfléchie, faisait l'objet d'une mise en scène, les objets photographiés étaient précisés à l'avance, leur position dans le tableau ne laissait rien au hasard. Aucune place pour des photos sur le vif. IL faut dire que les temps de pose avaient leurs exigences.

    Cela donne une exposition magnifique, et émouvante, Félix Arnaudin, n'a semble-t-il jamais été reconnu de son temps, il passait pour à moitié fou, il a du attendre la mort de sa mère pour vivre avec sa bien aimée, est monté à Paris une fois pour l'exposition universelle de 1889. A la fois moderne et passéiste, il n'a pas par exemple documenté les bourgs, l'arrivée de la modernité...

    Ne pas manquer l'entretien sonore réalisé tardivement avec un de ses modèles de bergère qui décrit bien les conditions de réalisation d'une photographie.

    Une seule chose manque dans cette exposition : le vélo qu'utilisait Félix pour ses déplacements.

  • Charlotte

    Charlotte est un beau, un très beau roman de David Foenkinos publié dans la collection blanche de Gallimard qui retrace la vie de Charlotte Salomon, une jeune juive allemande déporté et assassinée à 26 ans, enceinte, en 1943.

    Un peu avant son arrestation, Charlotte qui avait fui l'Allemagne nazie pour se réfugier en zone libre, sur la côte d'azur a écrit une oeuvre composée de 800 gouaches, de textes, d'indications musicales intitulée Leben, oder Theater, Vie? ou théâtre.

    C'est toute une vie a-t-elle dit à son médecin qui l'avait accompagné lorsqu'elle lui remit son travail.

    Toute une vie marquée de bout en bout par la tragédie dans une atmosphère de folie que retrace magnifiquement et avec beaucoup d'admiration Foenkinos qui a adopté pour l'occasion, par nécessité dit-il, une forme de poème en vers libres qui dépassent rarement une ligne. 

    C'est très réussi. Et il serait judicieux de remonter une exposition à propos de Charlotte Salomon, sa vie et son oeuvre le méritent.

  • Première personne du singulier

    Quatre nouvelles remarquables, déchirantes de Patrice Franceschi, un homme qui cumule beaucoup de  talents : aventurier, combattant, écrivain, marin, voyageur, aviateur, charmeur.

    Un homme habité par l'esprit d'aventure, auquel il a consacré un essai avec Gérard Chaliand.

    Ici quatre histoires où un individu, quatre hommes et une femme, est confronté à un choix impossible, tragique, terrifiant mais qu'il va assumer.

    Je vous laisse découvrir c'est remarquable.