Le théorème du Perroquet
Denis Guedj n'est à proprement parler un mathématicien, il est professeur d'histoire des sciences et d'épistémologie à Paris VIII, mais il est célèbre pour ses livres sur les mathématiques, et plus récemment pour son soutien à la "ronde des obstinés" contre la loi LRU sur les universités. Le théorème du Perroquet, paru en 1998, est sans doute le plus fameux de ces ouvrages.
Cet ouvrage de tout de même 650 pages au format de poche a pour ambition de faire découvrir de façon ludique et chronologique l'histoire des mathématiques. Pour que ce soit ludique, le roman met en scène des personnages qui se veulent truculents, Pierre Ruche, 84 ans, libraire à Montmartre, près de la rue Lepic, philosophe de formation, Elgar Grosrouvre, mathématicien de la même génération, retiré dans la forêt amazonienne, qui passe sa vie à tenter de démontrer les conjectures célèbres de Fermat et de Goldbach, No Futur, un perroquet récupéré aux puces par Max, un des enfants, sourd, avec Lea et Jonathan de Perette Liard qu tient au quotidien la librairie de Pierre Ruche. L'intrigue policière consiste à trouver ce qui va in fine relier tous ces personnages.
C'est la résolution de cette énigme qui nous fait découvrir l'histoire des mathématiques. On y redécouvre, l'histoire du théorème de Thales, l'invention du nombre un, puis celle du zéro, l'étymologie d'isocèle : du grec iso= même et skelos = jambe, d'où l'appellation de scalene des triangles inégaux puisque scalene signifie boiteux...l ou d'algèbre, de l'arabe al jabr, le rebouteux, l'algèbre étant une discipline dans laquelle on fait passer des termes de droite à gauche et inversement, le calcul du nombre pi, celui de e, les nombres rationnels, irrationnels, imaginaires et enfin la résolution de la conjecture de Fermat qui dit qu'il n'existe pas d'entiers non nuls x, y et z, tels que x à la puissance n plus y à la puissance n égale z à la puissance n dès que n est supérieur à 2.
Ce n'est pas de la grande littérature mais c'est agréable à lire, on se laisse prendre, on révise les notions de sinus, cosinus, tangente, cotangeante que l'on avait oubliées, on découvre une foule d'anecdotes sur Pythagore, Euclide, Al Kwarizmi, Tartaglia, Ferrari, Abel, Galois, Euler, Gauss... que l'on aurait bien aimé découvrir au lycée.
Ce livre est-il efficace pour donner le goût des mathématiques à nos petits têtes blondes ou brunes? Aux jeunes générations et à leur professeurs de mathématiques de nous le dire.