Qui connait aujourd'hui Alexandre Yersin (1863 - 1943). Il est pourtant d'une brulante actualité. Dans son repaire de Nha Trang, en Indochine, vers la fin de sa vie, il avait l'idée de prévoir les orages et les typhons car là-bas les pêcheurs disparaissent dans des tornades soudaines.
"Je fais monter des cerfs volants pour pratiquer des sondages météorologiques". Avec des câbles d'acier, des treuils et des cabestans.
Alexandre Yersin n'est pas parvenu à ses fins, cette fois, et les typhons continuent aujourd'hui de dévaster le sud est asiatique, Vietnam et Philippines.
Une idée toutes les cinq minutes et le souci d'expérimenter, toujours!
Alexandre Yersin a vaincu la peste et le choléra, il a été explorateur, marin, producteur de caoutchouc, roi du quinquina, s'il avait déposé un brevet il serait considéré comme l'inventeur du coca cola. Un des premiers à posséder une automobile en Asie, aviateur...l Il était en contact avec Michelin, Lumière, Doumer...
Bref un des membres de la bande des pastoriens comme Roux, Calmette, Céline, qui nettoya le monde de ses microbes, prête à se précipiter sur la première épidémie, en concurrence avec l'allemand Koch, l'homme du bacille. C'est une vie dangereuse, lèpre, diphtérie, tétanos, paludisme, typhus, peste, choléra, rage. On peut y laisser la peau.
Patrick Deville nous enchante réellement avec ce livre, ce personnage aujourd’hui oublié qui "comme nous tous a cherché à faire de sa vie une belle et harmonieuse composition. Sauf que lui, il y est parvenu."