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  • Récits d'Odessa

    C'est la lecture de Cavalerie rouge (cf. chronique du 29 juillet dernier) qui m'a poussé à entreprendre la lecture de Récits d'Odessa d'Isaac Babel.

    Et puis le fait qu'il s'agisse d'Odessa. Mon arrière-grand-père, y serait né en 1858, parce que son père, y était expatrié en qualité d'ingénieur mécanicien. En fait, les deux époques sont bien différentes et en effectuant un minimum de recherche, il s'avère que mon arrière-grand-père est né à Spikow, dans le gouvernorat de Podolie dans l'empire russe, aujourd'hui Shpykiv, en Ukraine, à 450 km d'Odessa.

    Il y avait bien vers 1900 une importante communauté juive de l'ordre de 2000 personnes pour une population aujourd'hui de 4000 âmes. Mon arrière grand-père, qui n'était pas juif, est-il allé à Odessa, combien d'années a-t-il vécu en Ukraine? A priori sept ans, mais la mémoire de ces années est perdue, sa vie professionnelle s'est déroulée à Paris dans une compagnie d'assurance...

    Les récits d'Isaac Babel se situent eux autour des années 1920-1930 après la révolution communiste dans la communauté juive. Ce sont des récits écrits dans une langue merveilleuse, très imagée, des récits de vauriens, de pègre, mais aussi des récits pus intimistes, de courtes nouvelles, des gens pauvres, peu instruits, qui tentent de survivre dans un univers hostile.

    Extrait : Hershélé s'assit. Ses narines s'enfilaient comme des soufflets de forgeron. ...Une poule grasse se dandinait dans un potage doré. Hershélé était recroquevillé sur un banc comme une parturiente avant la délivrance. Il lui naissait dans la tête plus de projets que le roi Salomon n'eut de femmes dans sa vie...

    ou bien : Dans le temps, les gens avaient encore la foi, c'était simple. ...puis, un jour, les polonais se sont révoltés. A côté de chez nous, il y avait un comte. Le tsar en personne venait chez lui. ... Après il y eut l'insurrection. Des soldats sont venus, et ils l'ont trainé sur la place. Nous on était tous autour de lui et on pleurait. Les soldats ont creusé un trou. Ils ont voulu bander les yeux du vieux. Il a dit "pas la peine", il s'est mis face aux soldats et a crié "feu".

  • Oeuvre prémonitoire

    Hassan Jouni, né en 1942 à Zokak el-Blat, originaire du Liban-Sud, n’a eu de cesse de peindre sa nostalgie du vieux Beyrouth, de son architecture typique, de ses cafés grouillants, de l’élégance de ses habitants. L’artiste pense avoir pressenti la guerre dans ses tableaux des débuts des années 70 où il aurait vu les « bâtiments par terre et les vitres dans le ciel ».

  • Classé sans suite

    Plonger, dans les faits, essayer de les reconstituer...

    Claudio Magris part dans ce roman d'une histoire réelle, celle du professeur Diego de Henriquez un citoyen de Trieste, homme de grande culture, opiniâtre, qui passa sa vie a collectionner des armes de guerre pour en faire un musée de la paix... Musée qui partit un jour en fumée en même temps que son fondateur ce qui donna lieu à une enquête qui fut classée sans suite.

    Ce roman n'est pas une biographie, Claudio Magris s'est inspiré de cette histoire pour dresser celle de nos faiblesses face à l'histoire.

    A Trieste, l'ancienne usine de décorticage du riz, la Rizerie, fut transformée pendant la seconde guerre mondiale en camp d'extermination : 25000 personnes passèrent par ce camp, 20000 pour partir pour les camps allemands, 5000 environ pour être exterminées sur place. Arrestations, dénonciations, tournures, exécutions sommaires, résistants, juifs, 

    La fondateur du musée a récolté un maximum d'indices, les noms des prisonniers, des victimes, de ceux de leurs dénonciateurs, ceux des chefs du camp, des notables, des complices qui portaient des toasts à la gloire du Führer. Qui est coupable, qui sera jugé responsable?

    L'omerta va peser durant des années sur ces épisodes. Les roman est également l''occasion de narrer le travail d'un collaboratrice du fondateur Luisa , personnage fictif qui tente de reprendre le travail après l'incendie, organiser les salles du musée, de reconstituer les mémoires rassemblées mais tout est effacé, les murs blanchis à la chaux, les carnets brûlés, elle-même a un passé incertain, fille d'un soldat noir américain, Brooks, un descendant d'esclave, mort prématurément, juive par sa mère, sa grand mère Déborah a sans doute finit ses jours à la Rizerie mais a aussi probablement été dénonciatrice. Assumer le passé est difficile, ou est la vérité?

    De même pour ce soldat polonais, exécuté par les allemands parce qu'il aurait refusé de tirer sur des compatriotes, devenu héros national mais qui serait peut-être tout simplement un déserteur.

    Un roman d'une grande érudition très Mitteleuropa qui permet également de revivre la libération de Trieste, entre troupes néo-zélandaises, résistance italienne, occupants allemands, titistes, communistes...

    PS : je suis allé pour la première fois à Trieste l'an dernier passer une journée lors d'un séjour à Venise et j'ai omis, faute de connaissance, d'aller visiter ce lieu de mémoire qu'est devenu la Rizerie. La prochaine fois...

  • Reconstruire le Liban

    Je reproduis ici l'appel de l'Orient le Jour, journal francophone indépendant qui a soutenu ces dernières années les initiatives de la société civile pour transformer la gouvernance du liban, chasse la corruption etc

     

    Chère lectrice, cher lecteur,

    En ces temps particulièrement difficiles pour Beyrouth, pour le Liban tout entier, nous assistons, à travers le pays mais aussi au-delà des frontières, à de formidables élans de solidarité. De ceux qui réchauffent le cœur et apportent une indispensable lueur dans notre nuit.

    Il y a quelques mois, nous avions lancé une campagne intitulée « Ensemble, construisons le Liban de demain ». Parallèlement à cette campagne, et en réponse à la demande de nombre d’entre vous, nous ouvrions la possibilité de contribuer à soutenir financièrement L’Orient-Le Jour, dans un contexte économique et financier particulièrement difficile.

    Aujourd’hui, la donne a changé, tandis que Beyrouth est frappée au cœur. Depuis le terrible drame de mardi, nous avons reçu des centaines de messages de votre part nous demandant comment nous aider et comment aider le Liban.

    En réponse à ces demandes, venant des quatre coins du monde, nous avons décidé de rejoindre une initiative lancée par Impact Lebanonaprès la double explosion du 4 août au port de Beyrouth. Cette organisation à but non lucratif a en effet lancé une campagne visant à collecter des donations de la diaspora pour ensuite les distribuer à des ONG sélectionnées selon une série de critères précis. L’ONG doit être enregistrée au Liban, apolitique, dénuée de toute revendication ou affiliation communautaire, être engagée dans l’aide aux victimes du 4 août…

    Les ONG identifiées pour le moment sont : La Croix Rouge libanaise, arcenciel et Offre Joie. L’objectif est aussi d’identifier d’autres ONG qui œuvrent actuellement sur le terrain.

     

    Et aussi

    En raison du drame survenu au Liban, L'Orient-Le Jour ouvre l'intégralité de son site

     

    Aujourd’hui, nous nous engageons à soutenir l'initiative d'Impact Lebanon que nous allons porter, via une plateforme dédiée, au Liban bien sûr, mais aussi partout dans le monde, notamment à travers des médias partenaires étrangers. Cette campagne, nous l’avons baptisée  « Ensemble, reconstruisons Beyrouth ».

    Les donations récoltées sur la plateforme mise en place par L’Orient-Le Jour seront entièrement reversées à Impact Lebanon.

    Impact Lebanon fonctionne comme un incubateur social visant à promouvoir la citoyenneté active grâce à une collaboration entre la diaspora et les entités locales pour produire un impact par le biais de changements progressifs au Liban.

    Par souci de transparence, L’Orient-Le Jour s’engage à communiquer fréquemment les montants qui seront collectés à travers sa plateforme.

     

    Pour accéder à la plateforme et apporter votre contribution, cliquez ici

     

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