Tarterêts
La cité des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes , fait de nouveau l'actualité. Sept jeunes hommes comparaissent, depuis le 12 septembre et jusqu'au 17, devant le tribunal correctionnel d'Evry, pour des violences commises, en 2006, dans cette cité, à l'encontre de CRS.
La première pierre du nouveau quartier des Tarterêts a été posée en 1961. 370 logements sociaux, sont achevés en 1963. Dans les années qui suivent, plusieurs programmes vont sortir de terre. En 1971, le quartier a ainsi été doté d’environ 2300 appartements, répartis pour la plupart dans des tours de plus de dix étages. Avec près de 9 000 habitants, les Tarterêts représentent alors un quart de la population corbeil-essonnoise.
C'est en 1975 qui j'y emménage, dans un logement attribué sur le contingent fonctionnaire de la préfecture. C'est là que notre fille fait ses premières dents. Avenue Leon Blum, entre la Seine, le foyer Sonacotra, la nationale 7, à flanc de colline, les logements sont neufs, spacieux, confortables, les ascenceurs fonctionnent, toutes les boutiques du centre commercial sont ouvertes et offrent tous la panoplie du commerce de proximité. Ma petite 4L est garée dans la rue et ne sera jamais inquiétée.
Nous ne sommes restés qu'un an, partis sous d'autres cieux pour raisons professionnelles, et une quinzaine d'années plus tard j'ai revu le quartier à la télévision. Chômage de masse, délinquance, violences urbaines, CRS, Grand Projet de Ville, programme de rénovation urbaine, requalification des immeubles, création d'un marché communautaire, toute la politique de la ville est mise à contribution pour essayer de civiliser la situation, a priori sans succès.
Il y a là un cas d'école à travailler sans a priori pour comprendre réellement ce qui se passe dans ces quartiers, pour expliquer cette faillite collective. Jusqu'à présent je n'ai rien vu de convaincant et j'ai la conviction que le problème ne réside pas dans l'urbanisme mais dans le mauvais fonctionnement de l'appareil de formation et du marché du travail...