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rdc zaïre

  • Tram 83

    tram-83-HD-300x460.jpgIl y a avait le Tram 33 de Brel : on prendra le tram 33 pour aller manger des frites chez Eugène, il y  maintenant Tram 83 de Fiston Mwanza Mujila. Dans les années soixante, le tram 33 reliait Boitsfort au square Henri Rey à Anderlecht, aujourd'hui le tram 83 n'est opérationnel que la nuit et cette ligne a été inaugurée un 30 juin, la date anniversaire de l'indépendance du Congo.

    Le Congo, la nuit, le Tram 83 est un bar situé dans une ville minière qui ressemble à la capitale du Katanga. C'est toute une société qui s'y retrouve une société étonnante : des étudiants en grève, des creuseurs en mal de sexe, les canetons aguicheurs, les touristes à but lucratif, les touristes de seconde zone, la serveuse à grosses lèvres, les serveuses et les aides serveuses, la diva,  Emilienne, Christelle, Requiem, Lucien, Malingeau, le général dissident, les chinois... 

    Tout un monde qui traine ses misères, ses désirs, ses peurs... Une société déglinguée comme le style de ce livre, marqué par les répétitions, la crudité du vocabulaire. Il y a du Céline dans ce tableau d'une société en désespérance qui s'agite sans fin sur des airs de jazz et de Rumba.

    Il y a l'opposition entre Requiem, un type sans morale, prêt à tous les compromis pour survivre et Lucien, l'intellectuel en panne d'inspiration qui s'entête cependant à écrire et reste sur son quant à soi dans cet univers sans foi ni loi, il a bien du mérite. 

    A lire pour se faire une idée d'un certain Congo et découvrir un écrivain congolais sans aucun doute prometteur.

    Instagram : jpdpkr 

  • Le viol, une arme de guerre au Congo

    Ceux qui n'ont pas regardé ARTE jeudi 15 novembre peuvent encore regarder ce très bon reportage sur Internet :

    http://plus7.arte.tv/fr/detailPage/1697660,CmC=1737476,scheduleId=1728576.html

    On ne parle pas assez de la RDC, l'ancien Zaïre, ce grand pays francophone, au coeur de l'Afrique. Ce pays se situait en termes de richesse par habitant au même niveau que la Corée du sud en 1960, même Pib, même population. On mesure bien aujourdhui le gâchis, le coût, de bientôt cinquante ans de conflit.

    Trop riches de ses matières premières, le pays attise en effet la convoitise de ses voisins, Ouganda, Rwanda, Angola, Tanzanie, Burundi, alimente les tentatives de sécession au Katanga, dans les Kivus, la guerre civile.

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    L'hôpital de Bukavu où a été tourné le reportage d'Arte avec en arrière plan le volcan Niayaragongo

    Les populations sont épuisées par toutes ces années de guerre, avec une attention minimale de la communauté internationale. Le drame qui s'y joue vaut pourtant bien ceux d'autres endroits beaucoup plus médiatisés de la planète. Mais il reste oublié, il n'y pas assez de caméras en RDC!

    Que paraissent dérisoires nos petits conflits hexagonaux au regard de l'absence totale de liberté dont sont victimes les villageois et au premier plan les villageoises du nord-est du Congo, privés de toit, privés du droit de cultiver leurs terres, privés d'éducation, privés de toute sécurité élémentaire, privés de leur corps, de leur dignité...à la merci de bandits pour qui la possession d'une arme est une assurance de survie, l'assurance de pouvoir rançonner, piller, violer, et finalement survivre dans le chaos de la forêt équatoriale.