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agriculture

  • Pour des agricultures écologiquement intensives

    griffon.jpgCe  n'est pas le premier livre que je chronique sur les questions agricoles. Sans doute que comme beaucoup de Français, j'ai une certaine nostalgie pour la chose rurale, j'aime par exemple aller au Salon de l'agriculture, je me rappelle lorsque tout gosse, j'allais quotidiennement acheter le lait frais chez le laitier à la ville, à la ferme des Baille en vacances à La Chaise-Dieu, j'ai beaucoup apprécié La vie moderne de Raymond Depardon... Mais, tout cela est terminé, l'agriculture est devenue une activité économique presque comme les autres qui fait l'objet de négociations commerciales internationales. Presque comme les autres, mais pas tout à fait.

    La question agricole, même si cette activité contribue peu au PIB de notre pays et emploie peu d'actifs, reste cruciale puisqu'il faudra bien nourrir une planète de neuf milliards d'habitants en 2050. Dans son ouvrage, Michel Griffon, qui est tout à la fois ingénieur du génie rural et économiste, montre bien les défis qui s'annoncent et il trace des pistes pour les affronter.

    Peu de pays demain seront en mesure d'assurer leur autosuffisance en matière agricole. Il faudra bien continuer de commercer. L'Asie en particulier ne sera pas autosuffisante. A l'inverse des territoires actuellement sous productifs comme l'Amérique latine, l'Ukraine, les plaines de Russie, sans parler de l'Afrique, offrent des potentialités importantes au regard de leurs populations. Et le changement climatique risque de changer la donne et la distribution géographique des avantages et des handicaps.

    Parallèlement, les contraintes environnementales sont de nature à freiner l'émergence d'une nouvelle révolution verte et risquent de limiter les rendements actuels si l'on veut limiter les gaz à effets de serre, réduire l'emploi des pesticides, préserver la ressource en eau, la biodiversité... Pour autant la généralisation de l'agriculture biologique ne permettrait pas de nourrir la planète et se traduirait pas des hausses de prix insupportables pour de très nombreuses populations. Il faut donc trouver des solutions intermdiaires, en particulier du côté de l'agriculture "raisonnée".

    Michel Griffon esquisse des pistes pour les pays en développement qui sont assez convaincantes, l'importance du retard à combler met ces solutions à portée de main pour peu que la gouvernace agricole se mette en place. Pour la réforme de l'agriculture européenne, la PAC, il est un peu moins convaincant, il y a en effet tout à inventer pour construire ou reconstruire une agriculture qui soit à la fois efficace, respectueuse de l'envionnement et rémunératrice pour les producteurs.

    Quoi qu'il en soit un ouvrage stimulant.

    PS : Francis Marmande a signé un excelllent article dans le Monde d'hier sur Charlie Haden, nous voilà rassuré (cf. chronique précédente "Marmandises")

  • Nourrir l'humanité

    Parmentier-Bruno---Nourrir-l-humanit-.jpgBruno Parmentier, ingénieur des mines et économiste,  n'a découvert l'agriculture que tardivement à la tête d'une école d'ingénieurs. Son ouvrage, sous-titré les grands problèmes de l'agriculture mondiale au XXI siècle, préfacé brièvement par Edgar Pisani, est remarquable.

    Il y aborde sans a priori idéologique ou corporatiste le défi qui va consister à nourrir d'ici 2050 neuf milliards d'habitants contre six et demi aujourd'hui, dans un contexte marqué par le réchauffement climatique, les tensions sur les prix des produits de base, les exigences sanitaires accrues.

    Bruno Parmentier traite chiffres et exemples abondants à l'appui tous les aspects de ce défi: rareté croissante des ressources en eau, menaces sur la biodiversité, fin du pétrole, énergies chères, menaces épidémiques, promesses de l'agro-biologie (OGM), heurs et malheurs des relations avec le commerce international et la grande distribution.

    In fine, son coeur balance pour le modèle qui a fonctionné le mieux jusqu'ici dans l'histoire de notre planète, l'exploitation familiale fonctionnant en réseau avec des coopératives de toute sortes et des aides publiques pour pallier les déficiences du marché. Les émeutes de la faim menacent et l'expérience le montre on ne peut pas remplacer le pain par de la brioche!