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Nahr El bared

  • Reconstruction de Nahr El Bared

    Le Premier Ministre Siniora l'a réaffirmé le camp palestinien de Nahr El Bared qui accueillait quelques 30 000 réfugiés palestiniens et qui a été détruit en raison du conflit armé avec Fatah Al Islam sera reconstruit. Il a lancé ce matin un appel à l'aide internationale de 400 millions USD.

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    Reconstruit où? Au même endroit? Comme pour la banlieue sud l'an dernier, on s'aperçoit aujourd'hui que ce camp a été construit sur des terrains qui appartiennent pour partie à des propriétaires privés qui entendent saisir l'occasion pour les récupérer. Et les libanais s'y entendent en matière de procédure. Ce sera long et personne ne tient vraiment à avoir un camp palestinien à ses portes.

    Alors on entend, ici ou là l'idée géniale d'utiliser les débris de la destruction du camp pour gagner un peu de terrain sur la mer. Le liban qui mesure 10452 km2 aux fermes de Chebaa près (territoire occupé par Israel et revendiqué par la Syrie et le Liban) s'agrandirait un petit peu.

    Ou plutôt, on créerait ainsi un nouveau petit morceau de Palestine, ce futur pays morcelé. Il n'est en effet pas question que les palestiniens s'implantent au Liban. Cest la thèse officielle. Ce sont des réfugiés, depuis soixante ans, qui attendent de retourner un jour dans leur pays; ce qui explique qu'ils n'aient pas accès au marché du travail, des cartes de réfugiés, pas de liberté d'aller et venir...Mais ont leurs armes, leurs partis,...

    Inextricable!

  • Célébration de l'armée

    Depuis la victoire historique de l'armée libanaise sur les terrroristes de Nahr El Bared, les symboles de soutien à l'armée se multiplient.

    Dès le mois de juillet alors que l'issue était encore incertaine et que le nombre de martyrs augmentait chaque jour, il dépasse 160 aujourd'hui, un des immeubles en bordure de la place des martyrs bien nommée était pourvu d'un immense poster : une armée - une nation.

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    Se multiplient désormais dans les rues des banderoles de soutien à l'armée et à son Commandant en chef le Général Michel Sleimane, que certains verraient bien Président de la République même si pour ce faire il faut une nouvelle fois amender la constitution...

    Les mauvaises langues vont jusqu'à dire que ces banderoles sont les mêmes que celles qui vantaient les mérites il y a plusieurs années d'un autre commandant en chef, le Général Emile Lahoud, actuel Président de la République.

  • Nahr el Bared : la fête?

    Depuis l'annonce dimanche de la Chute de Nahr el Bared, ce camp palestinien près de Tripoli pris en otage par Fatah al Islam depuis le 20 mai, l"humeur est festive. Tous les soirs à Beyrouth, ce sont tirs de joie, en l'air, chants patriotiques, concerts de klaxon, feux d'artifice.

    On célèbre la victoire de l'armée libanaise sur le terrorisme, sur El Qaïda puisque désormais la version dominante est que Fatah al Islam qui était composé d'arabes de diverses nationalités est affilié à El Qaïda.

    Quels sont les enseignements de ces trois mois de guerre?

    Une armée sous équipée en matériel, en munitions, est parvenue à réduire un groupe de 250 terroristes, très bien armés, bien entrainés, déterminés à mourir en martyrs. Elle en sort renforcée, légitimée par l'ensemble des forces politiques, apparait comme une des rares institutions publiques solides du Liban. Son chef, Michel Sleimane, est ouvertement présenté comme un bon présidentiable pour l'échéance de l'automne, si cruciale pour le Liban. Le prix à payer est élevé : 105 jours de combats, 220 morts du Fatah Al Islam, 160 militaires, de toutes confessions, d'origine modeste le plus souvent.

    L'Etat n'a pas vu ou pas su ou pas pu empêcher la constitution de ce groupe terroriste dans le camp palestinien de Nahr El Bared ou vivaient 30000 palestiniens environ. Cela confirme que le Liban est ouvert à tous les candidats divers et variés au Jihad. Le sort réservé à Fatah Al Islam aura t'il un effet dissuasif? Quid de l'existence de cellules dormantes analogues à celles débusquées dans Tripoli mais aussi aux alentours et même à Beyrouth? Comment éviter que les mêmes causes reproduisent les mêmes effets?

    En dépit de la gravité de la situation, de l'ampleur de l'agression, les forces politiques n'ont donné aucun signe pendant toute la durée du conflit, tendant à réduire leurs différends, à renforcer la cohésion de l'Etat, alors que sans Etat à même de contrôler les frontières, de disposer du monopole de la force publique, aucun progrès ne sera possible pour lutter contre le terrorisme.

    La question palestinienne reste entière au Liban qui compte 450 000 réfugiés sans autre avenir que le rêve du retour en Palestine.... Les réfugiés de Nahr El Bared aspirent donc à retourner dans leur camp, qui n'est qu'amas de ruines,veulent continuer d'y faire leur loi, d'y garder leurs armes, d'y maintenir un semblant d'Etat dans l'Etat.

    Après Nahr El Bared tout reste à faire et pour ses 30000 réfugiés, l'hiver va vite arriver....

  • De Nahr el Bared à Aley

    Hier soir troisième explosion entendue à Beyrouth en quatre jours. Après Achrafieh (chrétiens) et Verdun (sunnites) c'était le tour d'Aley, agréable ville de villégiature, située à 850 m d'altitude à 17 km de Beyrouth, peuplée majoritairement de Druzes et dévouée à Walid Joumblatt.

    On entend d'abord l'explosion, sourde, et son écho qui rebondit sur la montagne, puis les chiens qui aboient, ce qui prouve que les arabes ne détestent pas tous les chiens même si ce mot est plutôt employé pour injurier. Un SMS confirme l'évènement : gros dégats. On allume la télé sur les chaines arabes, d'abord rien que les programmes habituels, puis les premières images, beaucoup de confusion, des manifestants excédés, puis enfin sur CNN les premiers commentaires avec en voix off, Walid Joumblatt, le chef druze qui, comme tous les jours, accuse la Syrie.

    Le lendemain, il est difficile de répondre à la question : "Ca va?". J'ai pris l'habitude de répondre "aussi bien que possible".

    La question qui trotte dans les têtes est : A qui le tour? les arméniens de Bourj Hammoud, les chiites? A priori, ces bombes sont de simples avertissements. Les analystes estiment qu'elles ne sont pas faites pour tuer. Elles sont placés à Aley par exemple dans un immeuble vide, dans une rue peu fréquentée...

    Mais après les avertissements, normalement on passe à l'action!!! Quel sera le facteur déclencheur? Une fois que le tribunal international pour juger les assassins d'Hariri aura été mis en place par les Nations-Unies? Pourquoi ce tribunal soulève t'il autant de passion. Qui dit qu'une fois mis en place, il aura des coupables à juger. L'assassinat de Kennedy a t'il été totalement élucidé?

    Pendant ce temps, dans le Nord, la confusion régne. Une trêve tacite semble tenir. 15000 des 30000 habitants du camp de Nahr el Bared se seraient réfugiés dans le camp voisin de Baddaoui. Les militants de Fatah al Islam seraient prêts à tenir dans leur retranchement jusqu'à la dernière goutte de leur sang et sans doute de celle des réfugiés qui sont restés dans ce camp, un des leurs s'est fait exploser à la grenade mardi dans un immeuble de Tripoli, plutôt que d'être arrété par les forces de l'ordre.

    Qui s'en inquiète? La population semble soutenir massivemnt l'armée libanaise, une des rares institutions étatiques qui tienne le coup, dont plusieurs soldats ont été lâchement assassinés sans pouvoir combattre dans ce qu'il faut bien appeler un guet apens, dimanche dernier.

    L'été dernier, toute la population dénonçait les bombardements d'Israël. Là, l'armée libanaise, sur instruction du gouvernement, semble décider à en finir avec les terroristes et a déjà bombardé à l'aveugle ce camp où vivent sans doute des hommes, des femmes et des enfants qui ne sont certainement pas tous des terroristes ou même des sympathisants de la cause de Fatah al Islam, mais de simples gens nés là par hasard et sans autre horizon que d'être réfugié à vie...Mais pour beaucoup de libanais, les palestiniens, sont tout simplement une nuisance, responsable des guerres sans fin qui affectent leur pays depuis les années 1970. Alors peu importe les dégâts collatéraux.

    La situation est surréaliste. Les camps palestiniens dans lesquels vivent 400 000 "réfugiés", soit en gros 10 % de la population résidente au Liban, bénéficient d'un statut d'extra territorialité. Les autorités libanaises, l'armée, la police, n'ont pas le droit d'y penétrer en vertu d'un accord international depuis 1969! L'OLP a même proposé d'"en finir" elle même avec le groupe "Fatah al Islam". L'argument est que si l'armée libanaise pénètre dans un camp, tous les camps risquent de se soulever et d'exercer des représailles contre l'armée, les forces de sécurité interieure, la population. Suicidaire donc!

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    Mais que se passe t'il donc dans ces camps pour qu'une organisation comme Fatah al Islam, dénoncée par tous les représentants des palestiniens, qui compte peu de palestiniens parmi ses membres mais des arabes de diverses nationalités puisse ainsi prospérer? Dans son édition de ce matin l'Orient-le-Jour allait jusqu'à évoquer un projet de constitution d'un Etat islamique du Nord Liban!

    Pour atteindre l'objectif répété quotidiennement d'un liban libre, souverain et indépendant, il y a du boulot. Bon courage à tous!

    Au fait Nahr el Bared, signifie "La rivière du froid", pour le moment, c'est plutôt chaud!