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Festival de musique de la Chaise Dieu

  • Festival de La Chaise-Dieu - Messe en Si bémol de J.S.Bach

    Le très beau catalogue du Festival de Musique de La Chaise-Dieu nous avait prévenu, la messe en Si de Jean-Sébastien Bach est une des plus grandes manifestation de l'esprit religieux et elle appartient avec la Missa solemnis de Beethoven aux documents immortels de l'homme en quête des vérités éternelles.

    Assis à côté du tombeau du pape Clément VI, on se laisse emporter pendant près de deux heures par cette messe qui alterne avec bonheur et équilibre choeurs et arias et permet de mettre en valeur les différents instruments de l'orchestre : violons, violoncelles, flûte traversière, trompettes, cor, clarinette, bassons...

    De plus le chef d'orchestre Michel Corboz est attentif à tout et on voit qu'il aime ses musiciens. ses chanteurs ses choristes. Avant le concert, il replace lui même les chaises, les pupitres, tous les musiciens et les choristes bien groupés autour de lui, le choeur est juste derrière l'orchestre et les solistes, une fois n'est pas coutume,  Valérie Bonnard, Yimiko Tanimura, Christian Immler et Sébastien Droy, chantent non pas au premier plan mais entre le chef et l'orchestre au creux de ce nid que constitue l'ensemble vocal de Lausanne.

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    Bien sûr, ces deux heures, au delà de la musique, sont l'occasion de méditer, de laisser son esprit divaguer, de se remémorer les messes en latin de notre enfance, on connait encore les paroles par coeur, on pense à nos parents, nos grands parents, nos morts, notre mort future et surtout on se demande quelle musique nous laisserons en souvenir du XXIéme siècle aux générations suivantes. Granum Sinapis (le grain de senevé) de Pascal Dusapin chanté a capella jeudi dernier par le choeur de chambre Les Eléments de Toulouse est un des bons candidats.

  • Celebrate this festival

    Oeuvre bien nommée pour illustrer cette ultime chronique du festival de la Chaise Dieu! C'est une ode composée par Henri Purcell, musicien à l'honneur cette année et que j'ai découvert personnellement.

    La reine Mary II Stuart, qui régna à peine 6 ans de 1689 à 1694, a eu l'honneur et le plaisir d'être célébrée chaque année pour son anniversaire par le musicien Henri Purcell: pages foisonnantes et poétiques intégrant des airs populaires, pages écrites pour mettre en valeur tous les instruments de l'époque: orgue, clavecin, hautbois, viole et violoncelle, sacqueboutes, toutes sortes de flûtes, théorbe...

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    ...cornet à bouquin et bien sûr cornemuse, instruments que l'ensemble La Fenice maîtrise à merveille sous la direction rigoureuse et passionnée de Jean Tubéry.

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    Les odes sont légères, les psaumes plus graves naturellemnt mais le choeur et les solistes de Namur chantent toujours avec passion.

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    Jean Tubéry, par une discrète mise en scène des musiciens, fait dialoguer les instruments et gagne l'adhésion des spectateurs particulièrement avec les pages jouées pour les funérailles de la reine Mary. Et il nous invite à sourire en orchestrant une sortie théâtrale des musiciens sur une marche...mortuaire.

    Merci à Mary qui a si bien inspiré les artistes!
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  • Epopées russes sur le plateau casadéen

    Voyage épique joyeux, populaire, virtuose et bondissant avec le pianiste Alexei Volodin qui nous invite à danser avec Tchaïkovski. Quel plaisir de le suivre dans ce concerto pour piano N°1, délicat et puissant, léger et éblouissant.

    Voyage épique encore, mais cette fois plus grave, plus dramatique, aux accents nostalgiques de la Russie éternelle avec la cantate d'Alexandre Nevski de Serge Prokofiev.

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    L'orchestre de Lorraine, son chef Jacques Mercier et le choeur tchèque de Brno transforment en quelques instants l'église Saint-Robert en lac glacé où s'affrontent cruellement les Teutons envahisseurs et les soldats russes qui défendent leur patrie, dans un chaos organisé de chevauchées, de clameurs et de cliquetis d'armes. Oeuvre presque trop puissante pour l'abbatiale. Mais la complainte de la soliste Nona Javakhidze, parmi les morts, après la bataille, est poignante.

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    Tout le film d'Eisenstein défile bien sûr sous les voûtes de pierre.

    Certains peuvent penser qu'une musique qui exalte le combat n'est pas adaptée à une église mais le vaisseau de pierre de la Chaise Dieu donne une telle résonance à la cantate de Prokofiev que toutes les réticences tombent. Et puis cette musique est aussi un hommage au peuple russe qui se sacrifie pour défendre sa terre et sa liberté. Oublions donc que le film était un film de commande, un film de propagande du pouvoir soviétique pour mobiliser le peuple russe contre Hitler et les nazis car Eisenstein et Prokofiev, malgré le contexte politique et la censure, ont réalisé un vrai chef d'oeuvre.

  • Aubade casadéenne

    Samedi, salle Cziffra, les parents piaffent d'impatience devant la porte, appareils photos en bandoulière! Leurs petits ont préparé un concert pendant leur semaine de stage musical. Oui, ils sont devenus petits musiciens en herbe grâce à Isabelle et Nathalie Ramona, musiciennes toujours aussi dynamiques et disponibles, un pianiste et un percussionniste, des animatrices bénévoles qui toute la semaine de 10h à 18h leurs ont proposé des activités d'écoute musicale, de rythme, de chant, de percussions ...

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    ...et des jeux bien sûr!
    Ils se sont familiarisés avec la symphonie "italienne"de Mendelssohn pour aller l'écouter dans le coeur de l'abbatiale comme les grands!
    Et nous ont offert joyeusement un spectacle avec toutes leurs découvertes et leurs apprentissages. Et quelle fierté de les montrer à leurs parents.


    C'est la Caisse de Dépôts , partenaire et mécène du festival de La Chaise Dieu, qui finance ce projet depuis 8 ans pour initier les petits casadéens à la musique et à la musique classique en particulier. Ils deviennent ainsi eux aussi des amateurs du festival et des messagers auprès de leurs familles. Bravo pour cette réalisation et merci à la responsable du mécénat musical à la Caisse des Dépots, Madame Serpette Pascale. On a tellement reproché au festival de rester trop distant de la population du village!
    En réalité, aujourd'hui, beaucoup de casadéens sont fiers de "leur" festival et s'engagent tous les ans aux côtés de l'équipe permanente, bénévolement et avec enthousiasme . Ils vivent ces deux semaines intensément au rythme des concerts (2 à 3 par jour), au service des musiciens, des chanteurs et des spectateurs.

  • Sanctus d'Accentus

    Fébrilité, excitation, nervosité, humilité, anxiété! on imagine l'ambiance au sein de choeur Accentus quelques instants avant leur premier concert dans cette impressionnante abbatiale de la Chaise-Dieu. Mais ne sommes nous pas conquis à l'avance? Nous savons la réputation d'exigence de Laurence Equilbey et de son ensemble choral. Nous savons également la grâce de la messe de requiem de Gabriel Fauré. Alors nous sommes disponibles pour ces instants de bonheur.

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    Gabriel Fauré transforme la mort, passage douloureux, en une passerelle vers un au-delà paisible, un chemin vers la sérénité. Une prière en contrepoint de la belle danse macabre de l'abbatiale!

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    Les chanteurs, admirablement dirigés, magnifient l'oeuvre de Fauré par leurs voix délicates ou puissantes, toutes en nuances. Et lorsque la soprano Solange Anorga entonne "Pie Jesu, dona eis requiem" (bon Jesus, donne leur le repos) nous sommes bouleversés et nous avons envie de croire au paradis!

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    Mais comme le chante Alain Souchon, "Et si le ciel était vide! tant d'angelus! Et si en plus y'a personne!"
    Toutefois, si on ne croit pas en Dieu et à son paradis, par son interprétation du Requiem, Accentus nous fait vivre un instant le vertige du bonheur spirituel.

  • Bonheur d'une découverte

    Le festival de la Chaise Dieu réserve toujours de belles surprises à ceux qui s'aventurent dans le coeur de l'abbatiale! Aujourd'hui, c'est l'organiste et compositeur Thierry Escaich qui va réussir à nous captiver avec son "concerto pour orgue et orchestre".

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    Les premières percussions nous désorientent, c'est de la musique contemporaine! Mais le rythme nous emporte! c'est une oeuvre, très expressive, très intense, très inventive également ! Elle m'évoque par son souffle "le sacre du printemps" de Stravinski : est-ce donc une ode à la nature ? une ode à la vie? je ne sais pas mais Thierry Escaich semble nous ballader dans un univers de murmure, de brise, parfois de tempête. C'est assez captivant, étonnant et passionnant sans aucun doute de découvrir cette musique d'aujourd'hui qui s'inspire des grands maîtres d'hier.

    Le festival nous invite ainsi presque malgré nous à pénétrer des mondes musicaux moins classiques! Nichés dans le choeur majestueux de l'église, nous laissons tomber nos réticences et nous écoutons avec bonheur!