Odes
J'ai découvert David Van Reybrouck à l'occasion de la lecture de Congo paru en 2012, prix médicis étranger. J'avais forgé l'image d'un historien méticuleux tant son ouvrage était précis, assis sur des documents historiques, mais aussi des enquêtes de terrain sur l'ensemble du territoire de la RDC pour en faire ressortir l'histoire tragique de ce pays continent depuis sa colonisation par Léopold, roi des belges à la fin du XIX siècle.
J'ai redécouvert David Van Reybrouck à La Grande Librairie ou il présentait son ouvrage Odes, un recueil de chroniques écrites entre 2015 et 2018, le plus souvent lors de déplacements, et publiées en flamand ou plutôt en néerlandais sur la plateforme journalistique De Correspondant. et j'ai lu ces odes à raison d'une chaque soir au coucher. Il y en a un peu plus de cinquante ce qui m'a permis de côtoyer David Van Reybrouck pendant près de deux mois.
En fait c'est un écrivain, et un homme de théâtre, très éclectique, épris de la liberté la plus totale, engagé, ouvert à toutes les expériences de vie. Ses chroniques abordent tous les sujets contemporains, le première est une ode à l'ex, la dernière une ode à la vie mais sont abordés aussi la littérature, la musique, le suicide, la danse, l'autostop, le portable, la tapisserie de Bayeux, la vieillesse...
C'est décapant et résistant à l'époque. Toutes sont introduites par un dessin, parfois par la reproduction d'une oeuvre et quand il s'agit de musique ou de danse on peut se reporter à son iPhone pour illustrer le propos.
Un mot encore, David Van Reybrouck est un partisan du recours au tirage au sort pour revivifier la démocratie, il s'en est expliqué dans son ouvrage Contre les élections paru en 1994. Je suis assez réservé la-dessus.