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  • localisme

    Hier soir, sortie à l'opéra de Bordeaux pour La Périchole d'Offenbach sous la direction de Marc Minkowski, directeur général de l'Opéra de Bordeaux depuis 2015,  avec Les musiciens du Louvre, un ensemble qu'il a créé en 1982.

    Polémique, à l'entrée du Grand théâtre, les musiciens de l'orchestre de bordeaux, en tenue et avec leurs instruments, distribuent des tracts se plaignant de la présence des Musiciens du Louvre et d'être insuffisamment occupés. 

    A l'arrivée de Marc Minkowski dans la fosse, les huées fusent, les bordelais veulent leur musiciens! Les slogans que l'on nous ressassent : manger local, acheter local, ...s'étendent à la culture, pas de place pour des musiciens venus d'une autre région?, pas d'échanges culturels? Quelle époque?!

    A la fin du spectacle, chanteurs et musiciens sont acclamés par le public. La mise en scène, en rouge et noir, avec des marionnettes, assez sobre au regard de ce que l'on voit ces temps-ci est efficace et l'orchestre a été parfait. il faut bien cela pour oublier la faiblesse du livret surtout l'époque de me too.

    Versatilité du public donc mais tout de même un signe d'intolérance qui gagne jusque parmi les seniors qui composent majoritairement le public des soirées d'opéra.

  • Immigrés

    Samedi passé, nous sommes allés en famille aux confins de la Gironde, de la Dordogne et du Lot et Garonne pour être des anniversaires, dans une ferme familiale, élevage, polyculture, on y tue encore le cochon à la saison.

    C'est une ferme qui a été achetée dans les années soixante par la génération précédente, par celui qui n'était alors que fermier.

    Il était né en Bretagne, près de Carhaix.

    Et son fils m'a raconté cette histoire de migration, dans cette région du Lot et Garonne, migration de jeunes gens sans terre, sans avenir, amorcée dans les années vingt et qui a connu son apogée entre 1950 et 1969, en témoigne cet annuaire édité par le syndicat des agriculteurs migrants en provenance de métropole et d'Afrique du Nord, édité en 1960. Les agriculteurs y sont classés par département de provenance, il en est venu beaucoup de Bretagne mais aussi du Nord et de l'Est.

    Dans le cas de notre famille, la migration fut organisée par la JAC, la Jeunesse Agricole Chrétienne, le jeune homme est venu en train jusqu'à Tonneins, où il a été accueilli par un prêtre breton, puis il parcouru les derniers kms à pied avec son cheval et son paquetage pour rejoindre un parent déjà installé et qui avait repéré une exploitation à prendre en fermage dans les mois à venir.

    Il est resté, a pris souche, mais de temps à autre dans cette ferme on entend de la musique celte... Deux cultures cohabitent, c'est possible...