Outre-Terre
Vous avez reconnu? Napoléon! Bien sûr. Sur le champ de bataille d'Eylau. Moins évident. Même si le tableau de Jean-Baptiste Gros est dans toutes les mémoires de ceux qui ont parcouru des manuels d'histoire d'avant les Annales ou visité attentivement le Louvre..
Mais où est donc Eylau?
Vous saurez tout en lisant, en vous délectant de l'ouvrage de Jean-Paul Kauffmann paru récemment en folio : Outre-Terre.
On passe un bon moment à Kaliningrad avec Jean-Paul Kauffmann, sa femme et ses deux garçons en 2007 deux cents ans après la bataille. L'occasion d'évoquer l'âme russe, le Geist allemand car Kaliningrad, c'est, c'était Koenigsberg, Ost-Preussen, la Prusse orientale, la patrie de Kant. l'homme immobile, à l'emploi du temps cadencé par sa montre, le philosophe, qui ne quitta jamais sa ville natale, une imagination débordante, une vie intérieure d'une richesse insolente. Napoléon, toujours à cheval à parcourir l'Europe entière, sachant que tout cela se terminerait en désastre...est son exact opposé.
On y évoque aussi les maréchaux d'empire, la Comtesse Marion Donhoff, l'excellente directrice de Die Zeit qui était de Koenigsberg et remarqua lorsqu'elle y retourna en 1992, qu'au moins il subsistait les forêts et les lacs que les soviétiques n'avaient pas réussi à transformer.
Et puis, il y a la figure du Colonel Chabert, ce soldat d'Eylau, imaginé par Balzac, donné mort sur le champ de bataille et qui plusieurs années plus tard, revient chez lui, et dont personne ne veut plus. Une figure qui hante Jean-Paul Kauffmann, qui sait ce qu'est revenir après plusieurs années d'absence.
Enfin la bataille, et les charges des dragons et des cuirassiers de Grouchy, d'Hautpoul, de Murat et enfin Ney, arrivé sur le tard, qui emporte la décision et épargne à l'Empereur sa première défaite.