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francis marmande

  • Marmandises

    francis_marmande.jpgCe lundi 29 mars le journal Le Monde change. Encore une nouvelle formule. Le Monde devient une marque globale! Et à cette occasion les chroniques de Francis Marmande disparaissent. Le mercredi redeviendra un jour ordinaire.

    Mercredi dernier Francis Marmande nous a donné une dernière marmandise : http://abonnes.lemonde.fr/opinions/article/2010/03/23/et-la-vie-continue-par-francis-marmande_1323241_3232.html bien dans sa manière.

    Est ce lui qui a décidé de mettre fin à cet exercice hebdomadaire engagé le 27 janvier 2005 à l'occasion, déjà, d'une nouvelle formule. Est-ce le Journal? Aucune explication dans l'édition du 28-29 mars qui présente les innovations de la future formule. Pas d'au revoir, ni de remerciements. As usual...

    Espérons que l'on pourra retrouver Francis Marmande, ici ou là, nous parler de littérature, de jazz, de tauromachie, de flamenco, de rugby de la vie. 

    Il y a toujours des pépites chez Marmande, des éclairs de génie, des exagérations, de la mauvaise foi, de l'impertinence, jamais de langue de bois, de prêt à penser, toujours beaucoup d'élégance. Une écriture réjouissante.

    Francis Marmande, mine de rien, nous laisse dans sa dernière livraison une sorte de testament : toujours surestimer le lecteur...

    That's all folks, c'est fini... c'est bien dommage.

  • Les carnets du sous-sol

    sous sol.jpg

    J'ai découvert ce roman grâce à Alain Finkelkraut, puisque c'est un des ouvrages qu'il commente dans Un coeur intelligent, livre que je n'ai pas encore lu, ayant décidé de découvrir à l'aveugle les livres qu'il a choisi de retenir pour son dernier essai.

    On est saisi dès le début par la couverture du livre. Il s'agit d'un détail de Monomane du vol de Jean-Louis Théodore Géricault (sans date, Musée de Gand). Géricault a effectué vers 1820 une série de cinq tableaux de fous, anonymes, monomaniaques, vol d'enfant, envie... dont celui-ci, Monomane du vol, au regard tout intérieur, absorbé par sa prochaine action, par d'effroyables pensées.

    Effroyables pensées, c'est bien de cela qu'il s'agit dès les premières lignes : Je suis un homme malade, un homme méchant, un homme repoussoir...

    Cet ouvrage a été publié en 1864, Fedor Dostoïevski a alors 43 ans et il lui en reste 17 à vivre. Il a déjà connu la prison, un simulacre d'exécution le 22 décembre 1849, l'exil... c'est un auto-portrait saisissant, un cri tout au long des 165 pages.

    La première partie, le sous-sol,  est un long monologue écrit dans un sous-sol, un souterrain, image de la réclusion. L'auteur déverse sa bile sur l'humanité et sur lui-même, conscient de son abaissement : non seulement je n'ai pas su devenir méchant, mais je n'ai su rien devenir du tout : ni méchant ni gentil, ni salaud, ni honnête - ni un héros ni un insecte... La seconde partie, intitulée sur la neige mouillée, est le récit écrit pas l'auteur du monologue de la déchéance de Zverkov, un fonctionnaire qui avait tout pour réussir et qui va sombrer, imbu de sa supériorité intrinsèque mais incapable de se lier à ses collègues, ses voisins, de nouer une relation amoureuse...

    En bonus, en fin d'ouvrage, une lecture de Francis Marmande dont on lit chaque semaine la plume alerte dans Le Monde...