Bornes hectométriques
Un peu comme Proust avec sa madeleine, je me suis rendu compte cet été en grimpant une côte à vélo du côté de Sembadel qu'il manquait quelque chose sur la route, quelque chose qui encourageait le jeune cycliste que j'étais il y a bientôt cinquante ans : les bornes hectométriques qui rythmaient mon effort lorsque je remontais d'Arlanc (Puy de Dome - altitude 600 m environ) à La Chaise-Dieu (Haute-Loire - altitude 1082 m) avec mon vélo de course à trois vitesses.
J'y suis retourné cette année et tel un archéologue j'ai retrouvé une des bornes hectométriques de mon enfance préservée par un cantonnier bienveillant, en pierre, peinte en blanc, encore marquée par son numéro en noir dont la peinture à résisté à la neige, au vent, à la pluie...
J'ai même retrouvé une borne marquant la limite entre les départements de la Haute-Loire et du Puy de Dome. A vrai dire, je me souvenais de son existence, mais je me demandais si elle avait été conservée. Oui, pas entretenue, mais bien là. Les cantonniers n'ont sans doute pas d'instructions pour les repeindre.
Les nouvelles bornes kilométriques métallisées n'ont elles pas besoin d'entretien au contraire de leurs ancêtres en pierre mais elles sont beaucoup plus énigmatiques, pas de mention de la prochaine ville et de la distance qui nous en sépare, elles sont sans doute à usage des services de l'équipement avant de l'être à celui des usagers de la route, il faut dire qu'aves les GPS, les bornes n'ont plus grand intérêt... sauf pour les cyclistes.
Subsistent enfin des bornes informelles comme celle de cette vieille publicité pour l'Hôtel du terminus et du monastère qui nous indique qu’il ne reste plus que 3 km pour atteindre le point culminant de notre balade à vélo.