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ISF

  • Capital!

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    Que dire? Bien sûr, j'ai hésité à voler cette photo. Mais l'anonymat est parfaitement préservé. Que dire à propos de cette personne qui dort sur ce banc avec sans doute tout son capital à portée de main et du premier voleur venu, sans doute aussi démuni que lui? Deux choses :
    1/ A la manière techno : rappeller, en cette période de déclaration des impôts, sur le revenu et à l'ISF, que selon le rapport de J.P. Cotis "Partage de la valeur ajoutée, partage des profits et écarts de rémunération en France", les 130 000 personnes qui avaient les salaires nets les plus élevés en 2006 (1 % des salariés) avaient perçu en moyenne 119 940 € et que 13 000 personnes les mieux payées (un pour mille des salriés) avaient perçu 297 605 €, les salaires des premiers ayant progressé de 1996 à 2006 en moyenne annuelle en pouvoir d'achat de 1,1 % et ceux des seconds de 2,5 %. Et ceci, hors stocks options, intéressement et revenus du capital.
    Lorsqu'on prend les très hauts revenus, les inégalités progressent donc. Quant aux inégalités de patrimoine, il y avait plus de 500 000 contribuables l'an dernier imposables à l'ISF, avec donc un patrimoine éligible à l'ISF, après les abattements usuels bien supérieur à 750000 €, hors oeuvres d'art...La personne en photo a sans doute au mieux un patrimoine proche de zéro...
    2/ A la manière de Jean de la Fontaine :
    Un loup n'avait que les os et la peau,
    Tant les chiens faisaient bonne garde.
    Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau,
    Gras, poli
    , qui s'était fourvoyé par mégarde.
    L'attaquer, le mettre en quartiers
    ,
    Sire loup l'eût fait volontiers;
    Mais il fallait livrer bataille,
    Et le mâtin était de taille
    A se défendre hardiment.
    Le loup donc, l'aborde humblement
    ,
    Entre en propos, et lui fait compliment
    Sur son embonpoint, qu'il admire.
    «Il ne tiendra qu'à vous, beau sire,
    D'être aussi gras que moi, lui répartit le chien.
    Quittez les bois, vous ferez bien:
    Vos pareils y sont misérables,
    Cancres, hères, et pauvres diables,
    Dont la condition est de mourir de faim.
    Car quoi? rien d'assuré; point de franche lippée
    ;
    Tout à la pointe de l'épée.
    Suivez moi, vous aurez un bien meilleur destin.»
    Le loup reprit: «Que me faudra-t-il faire?
    -Presque rien, dit le chien: donner la chasse aux gens
    Portants bâtons et mendiants
    ;
    Flatter ceux du logis, à son maître complaire:
    Moyennant quoi votre salaire
    Sera force reliefs de toutes les façons:
    Os de poulets, os de pigeons,
    Sans parler de mainte caresse.»
    Le loup déjà se forge une félicité

    Qui le fait pleurer de tendresse
    Chemin faisant, il vit le cou du chien pelé.
    "Qu'est-ce là? lui dit-il. - Rien. - Quoi? rien? -Peu de chose.
    Mais encor? - Le collier dont je suis attaché
    De ce que vous voyez est peut-être la cause.
    - Attaché? dit le loup: vous ne courez donc pas
    Où vous voulez? - Pas toujours; mais qu'importe? -
    Il importe si bien, que de tous vos repas
    Je ne veux en aucune sorte,
    Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor."
    Cela dit, maître loup s'enfuit, et court encor.

  • Sur le chemin de Chez Paul

    Nous avons la chance à Beyrouth de pouvoir aller acheter notre baguette Chez Paul, oui comme les Parisiens!

    Le point de vente le plus proche est situé au sein du centre commercial de l'ABC à Achrafieh, là même où a explosé une bombe le dimanche 20 mai au soir, il y a trois semaines (un mort plusieurs blessés).

    En y allant, on a tout de même une petite hésitation : ne serait il pas plus prudent de se contenter de la baguette céréales du Charcutier Aoun. Non, non le Charcutier Aoun n'a rien à voir avec le Général éponyme, même s'il y a justement une des permanences de Michel Aoun en face de l'épicerie. Le Charcutier Aoun est en effet l'une des principales chaines de supermarchés. Un charcutier qui s'est diversifié, ici, pour survivre, il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Le Charcutier Aoun continue d'ailleurs d'investir, il vient d'ouvrir il y a deux semaines une boutique de fleurs, c'est très pratique!

    Mais on est rassuré, depuis quelques semaines les FSI, les Forces de Sécurité Intérieure, grâce à la générosité d'un émir du Golfe Arabo-Persique , patrouillent à bord de 4x4 Ford Explorer flambants neufs, noirs, surmontés en toutes circonstances d'une barre de lumières clignotantes rouges, bleues et...un peu de blanc, sympa pour la présence française subliminale! Pour appeler les FSI, composez le 112.

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    Ils n'arriveront pas forcément rapidement, le chauffeur du 4x4 que j'ai croisé avait quitté son siège pour aller dans la boutique de Luigi Ferrero. Mais bon...L'adresse de leur site Internet www.isf.gov.lb est peint sur les véhicules : une idée de modernisation pour la police nationale de MAM .

    Place Sassine, on voit passer un cortège de mariés, tous klaxons hurlants. La mariée est seule sur le siège arrière de la voiture de tête, avec, devant, sans doute ses parents . Il y a toujours un énorme bouquet de fleurs accroché sur le capot avant du véhicule et des fleurs et des rubans aux portières. Les libanais ne font pas les choses à moitié! La vie continue avec ses projets pour l'avenir!

    A l'ABC, les contrôles sont plus serrés, sortir son mobile, ses clés, son portefeuille, tout ce qui sonne au détecteur de métaux, et il y a bien trois à quatre fois moins de monde que d'habitude au moins pour un samedi soir à 19 heures. La preuve, il y a des places libres pour s'asseoir dans les fauteuils confortables de Caspers et Gambini. C'est la première fois que je vois celà!

    Chez Paul, en revanche il reste une seule baguette ordinaire, il faut se rabattre sur celles aux céréales!